Sidekicks

Presque un an après son dernier projet UN GRAND COEUR DANS UN MONDE DE FILS DE PUTE, Beeby apparaît plus clairvoyant que jamais dans son dernier morceau « Le Cycle Éternel ». À la fois mélancolique et captivant, le titre s’inscrit dans l’archétype des morceaux de hustler desquels ressort fréquemment une analogie entre déterminisme social et ténacité afin d’atteindre une certaine liberté financière.

Le $$$boy y rappe ses aspirations (« On gravit la montagne pour qu’on ait plus d’espace »),  le fait de devoir jouer à un jeu truqué dès le commencement (« J’voulais seulement du cash histoire de rester stable / Mais dès l’départ chez nous y a plus d’étapes ») et les conséquences qui en découlent (« Entre les anges et l’sheytan, j’sais plus qui m’rend visite »). Et si le Malin n’est pas loin, les vertus du $aigneur non plus car il est inconcevable pour Beeby de délaisser ses frères dans cette chevauchée fantastique qu’est la vie : « Le Cycle Éternel ».

Les voix samplées, les nappes envoûtantes, la mélodie désenchantée du piano et les drums minimalistes concoctés par Bij et Modera pourraient laisser l’auditeur s’évader dans des regrets vaporeux. Mais le rappeur albertivillarien ne laisse pas le spleen guider sa voix, malgré les drames qui le tourmentent (« J’aimerais qu’le ciel m’épargne / Trop d’frères au cimetière allégés de quelques grammes ») et emplit de lucidité son flow saisissant, ragaillardi par ses douleurs et son hustle. Après avoir formé le logo des X-Men, les impacts de balle sont cette fois-ci dans les ailes qui permettent à Beeby d’atteindre son objectif : « Ma seule putain d’mission, c’est d’prendre de l’altitude » loin de toutes entraves à son ascension.

Début mars dernier, ScHoolBoy Q s’est enfin décidé à délaisser ses clubs de golf pour sortir son sixième album studio. BLUE LIPS est composé de dix-huit titres et son titre signifie « être sans voix ou en état de choc », selon le rappeur de TDE. Ce retour tant attendu a été teasé un mois avant à travers la sortie de trois singles et d’une mini-série de deux épisodes disponibles sur sa chaîne Youtube. ScHoolboy Q a opté pour sa recette phare : du rap délivré avec intensité, des productions bien travaillées, le tout saupoudré d’un storytelling précis. Chaque titre est surprenant et se dévoile au fil de l’écoute, que ce soit sur des instrus parfois punk rock, boom bap, trap ou encore jazz. Les samples choisis proviennent pour la plupart de titres sortis dans les années 1970, ce qui rajoute une dimension cinématographique à l’album – presque comme un film auditif ou une bande son d’un film en noir et blanc. Sur le titre « Germany 86 », l’artiste est sincère et fait les éloges de sa maman mais raconte aussi son enfance tumultueuse. Quant à « Bluesides », il y rend hommage à son défunt ami Mac Miller. 

Dans une interview publiée mi-mars avec la journaliste Nadeska, l’artiste de Californie confiait que la plupart des morceaux avaient été écrits depuis 2021. D’où l’intérêt de souligner les quelques références à ses anciens albums qui sont proposées dans BLUE LIPS. D’une part, il choisit de collaborer avec Childish Major sur le titre « Pig feet ». Ami de longue date, à l’origine de la production de « UOENO » de Rocko remixé par le Black Hippy de ScHoolboy Q, Childish Major offre un grand écart musical comparé à ce qu’il propose habituellement en solo. Le résultat de cette fusion donne un titre trap puissant qui pointe du doigt la police. D’autre part, le rappeur de Californie s’auto-référence, en reprenant le refrain de « Druggys Wit Hoes Again » (présent sur son deuxième album Habits & Contradictions en 2012) dans le titre « Foux » avec les paroles « Marijuana, hydro, pussy hoe, ass, titties » répétées plusieurs fois. Contrairement à certains titres plus mainstream que Q a offert dans les albums Oxymoron et CrasH Talk, le rappeur va à contre-courant des tendances et fait ce qu’il a envie de faire sur BLUE LIPS. Un album à la fois audacieux et ancré dans l’ADN de ScHoolBoy Q.

C’est devenu un rendez vous : tous les trois mois, la rédaction de l’Abcdr du Son se réunit pour discuter chaque trimestre de ce qui a fait le rap francophone et américain du dernier trimestre, entre analyse, débats, coups de coeur et (parfois) un peu de mauvaise foi. 

Un moment de réunion que l’Abcdr du Son va, comme ses derniers podcasts de fin d’année, faire à nouveau en public au début du mois prochain à Paris. Le dimanche 7 avril, la rédaction enregistrera en effet ses deux podcasts trimestriels sur le rap américain et francophone à l’étage de la librairie-galerie La Hune dans le VIème arrondissement parisien. C’est à cet endroit que le photographe Fifou tient en effet actuellement une résidence pour le lancement de sa nouvelle maison d’édition En Pire, résidence durant laquelle sont invités des collectifs et médias à organiser des événements comme celui que l’Abcdr du Son s’apprête à faire le mois prochain. 

La rédaction débattra dans un premier temps des derniers albums de ScHoolboy Q et Tierra Whack pour le rap américain, puis dans un deuxième temps du dernier album de Zamdane ainsi que de la musique de Femtogo (et aussi de baby hayabusa

L’entrée est libre et gratuite, sans billetterie au préalable. 

14h00 : Ouverture des portes 

14h30 – 16h : Le rap américain du premier trimestre 2024 (ScHoolboy Q et Tierra Whack)

16h30 – 18h : Le rap francophone du 1er trimestre 2024 (Zamdane et Femtogo)

Suivre les mouvements musicaux de Rico Nasty en solo ou en duo revient à entrer dans une nacelle de montagnes russes. Depuis ses débuts en 2017, la rappeuse du Maryland, remarquée pour sa voix perçante et sa radicalité, enchaîne en effet les apparitions avec des artistes aux univers souvent éloignés, sans jamais se perdre. Du rap le plus pur avec Juicy J ou A$AP Ferg à ses incursions dans l’électro avec Fred Again, en passant par ses collaborations R&B avec Mahalia, Jessie Reyez, ou Kali Uchis, Rico Nasty fait partie de ces artistes dont la personnalité dépasse aisément les genres musicaux. Une capacité d’adaptation qui a toujours fait le sel de sa musique (notamment sur son dernier album LAS RUINAS salué par l’Abcdr du Son dans son podcast trimestriel) et qui donnait forcément envie de connaître la suite. 

Début mars, la rappeuse faisait justement un retour remarqué dans deux univers totalement opposés : le même jour ou presque, l’Américaine apparaissait en effet sur un des albums de rap US les plus attendus du début de l’année, Blue Lips de Schoolboy Q, tout en dévoilant parallèlement une collaboration avec le producteur électro allemand Boys Noize. Deux mondes sans rapports et aux cadences bien éloignées, dans lesquels Nasty rappelait sa capacité à se fondre dans tous les habillages sonores. Placée en entrée d’album sur Blue Lips, la rappeuse entretenait d’abord le statut qu’elle a engrangé ces dernières années dans le monde du rap en s’alliant avec un des plus fins limiers du moment, Schoolboy Q. Sur une production rock lancinante où sa rage s’illustre autant que les couplets de son hôte, sa performance explosive montait ainsi encore d’un cran le morceau, déjà bien mis en marche par un Schoolboy Q acide sur les premiers couplets. 

Un symbole fort – le morceau est presque en introduction de l’album – qui n’a pourtant pas empêché la rappeuse d’aussi aller vers un terrain électro dansant le même jour. Le nom de cette collaboration : “Arintintin”, titre electro avec le producteur allemand Boys Noize aux basses 80’s survoltées que n’aurait pas reniée l’émission Gym Tonic. Un morceau annonciateur d’un EP commun avec Boys Noize – à paraître ce vendredi – qui souligne l’éclectisme de Rico Nasty, notamment par son timing de sortie. Rares sont les artistes à pouvoir sortir le même jour un titre avec l’un des artistes les plus légitimes dans la sphère rap, tout en dévoilant parallèlement un titre électro au kitsch rigolo assumé. C’est toute la qualité de la musique de Rico Nasty, et c’est aussi pour cela qu’elle perdure dans le paysage actuel : en faisant ce qu’elle veut, avec qui elle veut, sans jamais mettre un pied sur la pédale de frein

Perso nous avait laissé en 2020 avec l’EP Chambre Noire. Une pandémie plus tard, il continue son code couleur  monochrome en développant ses clichés dans Éminence Grise, toujours à l’abri des regards indiscrets, dans son refuge du Midi, entre Avignon et Marseille plus exactement. Une façon de faire dans l’ombre, avec le duo de producteurs Just Music Beats, qui suit le chemin tracé par ses pairs transatlantiques, The Alchemist en tête. La science de la boucle est maîtrisée, les batteries dépouillées, terriblement efficaces sur « Bang », produit par Perso lui-même, et magnifiquement effacées sur « Paradis », deux morceaux aux titres antinomiques dont l’un se perçoit comme la conséquence de l’autre : fuir la furie. Une paire de mots qui aurait pu rentrer dans « FF », introduit par un témoignage du Rat Luciano et en featuring avec Sat, ode à la Fonk Fam mais aussi un exercice de style brillant, mettant la sixième lettre au centre des assonances.

Éminence Grise est court mais les références sont nombreuses. Dans une écriture voisine de celle de Sameer Ahmad, Perso n’est pas avare en traits d’esprits, souvent prétextes à un égotrip ravageur. Ou vice-versa. Sur « Ravage et prodige »,  justement : « Rappeur de niche peut-être mais loin des chiens de la casse ». Sur «Unplugged» : « L’ancienne école c’est la classe, la nouvelle c’est en distanciel ». Ou encore sur « Porte Flingue » : « Tendre la main, ça peut coûter un bras / Ils entendent mais ils écoutent rien / Les principes n’ont pas de prix, ça ne veut pas dire qu’ils ne coûtent rien ». Parallèlement, ce sont aussi des extraits du Parrain, de L’Impasse ou de Boyz N The Hood en V.F, une déclaration de feu Prodigy en V.O, le fait qu’« Unplugged » reprenne l’instrumental de « Waterboarding » de Mobb Deep qui font de cet album une flatterie pour les auditeurs avertis ayant grandi dans les « 90’s », avant-dernier titre de cet Éminence Grise à la replay value indispensable pour en saisir toutes les subtilités.

Après l’ouverture des inscriptions en début d’année dans les onze régions pour l’édition 2024 du Buzz Booster, le dispositif a reçu plus de 1500 candidatures. Les comités d’écoute ont effectué leur sélection pour les différentes phases finales régionales, qui ont lieu de cette fin mars à mai, suite à certaines phases locales de qualification. Les concerts de sélection sont ouverts au public, qui pourra voir les sélectionnés se confronter à l’exercice de la scène pour convaincre en une quinzaine de minutes le jury sur la qualité de leurs productions musicales et de leur présence scénique. Les différentes dates et lieux pour ces demi-finales et finales sont indiquées sur le site du Buzz Booster, avant la finale nationale qui aura lieu au Flow, à Lille, les 19, 20 et 21 juin prochains.

Près de huit mois après la sortie de son dernier projet RARISSIME, thaHomey revient avec son nouveau morceau « ROSA PARKS ». Le clip monté en noir et blanc et réalisé à Brooklyn par Black Sword Creatives ajoute au morceau un grain différent dans la direction artistique habituelle de l’artiste, plutôt habitué à des couleurs vives. Mais pas que.

Au-delà de l’image, la musicalité de « ROSA PARKS » diffère de ce qu’a déjà pu faire thaHomey. Les notes de piano pensées par Jeune Don et la mélodie jouée au saxophone par Mihaly aux sonorités jazz se baladent sur le ground new-yorkais rappelant les sources et vecteurs qui ont fait le rap. Le beat et le flow presque murmuré de thaHomey, quant à eux, s’inscrivent plus dans la musicalité actuelle inspirée du scam rap de Detroit. Malgré le contraste évident entre tous ces éléments, l’ensemble fait parfaitement le pont entre les anciennes et nouvelles générations.

Avec son style d’écriture atypique empli d’images et jeux de mots, thaHomey est capable de donner plusieurs sens à des courtes phases comme quand il intègre son histoire dans la grande à travers son ascension sociale (« On prend plus le bus mais je remercie Rosa Parks »). Quand il vante sa joaillerie tout en citant un acteur important de la scène hip-hop américaine sudiste faisant comprendre qu’il connait sa culture (« Diamants sur moi brillent mieux que ceux de Johnny Dang », bijoutier vietnamien basé à Houston). Le jeune rappeur connaît aussi les coups durs mais garde les yeux rivés sur le futur, bien accompagné pour panser les plaies qui surgissent (« Plein de plaies mais ma bitch a appris la couture »).

À l’horizon, un potentiel futur projet qui se voudra peut-être un peu plus solennel textuellement dans la discographie du rappeur rémois et qui ira piocher dans certains fondements musicaux du rap, sans abandonner les sonorités actuelles avec lesquelles sa carrière se construit.

S’il existe plusieurs façons de prendre congé d’une année, KidFlash240, Joe Rem et Nairod ont tous les trois choisi de mettre un beau chassé dans la porte de l’année suivante. Révélés au milieu des années 2010, ces trois rappeurs de l’île de la Réunion se sont d’abord fait connaître par leur trap sombre, tout droit sortie de Saint-André et de la Possession, villes situées à l’Est et à l’Ouest de l’île. Une formule qu’ils ont remis en avant fin 2023, avec “Espèce Le Chien”, un morceau pour mieux terminer l’année. 

Dans le créole réunionnais, « Espèce le chien » fait figure d’insulte banale. Dans un tel contexte, elle n’est pas sans rappeler les envolées de Futur Crew, groupe pionnier du rap de rue réunionnais, originaire de Saint-Denis, qui s’était autoproclamé « Chien Denis Crew ». Sur une instrumentale drill, composée par KidFlash, les trois rappeurs vont en effet chacun donner vie à la même scène, en rivalisant par leur lexique : « Espèce le chien, ou aboy’ sort’ devan mon kour » (Kidflash240), « Tir’ ton museau devan mon clotur’ » (Joe Rem), « Sort’ devan mon portiyon » (Nairod). Chacune de ces phrases veut dire la même chose (« espèce de chien, dégage de devant chez moi »), mais la fantaisie des trois rappeurs renouvelle le plaisir de celui ou celle qui écoute. Cette émulation entre les artistes atteint un paroxysme dans le refrain, rappé à trois, et où les mots circulent d’une bouche à l’autre : « ton biatch embobinée » (Joe Rem), que Nairod fait rimer avec « zot kompran pa rembobiné » (« si vous ne comprenez pas, rembobinez » puis transforme en « Youpiyo youpiyé [il fallait la placer] zot rest’ pris dan bourbyé » (vous restez pris dans le bourbier), rime qui devient enfin chez KidFlash240 « Le flow pou gaspiyé » et « En concert laisse ton pétasse criyé ». 

L’émulation des rappeurs est donc le premier moteur du morceau. Les trois MCs font preuve d’une grande maîtrise, qui les autorise à plusieurs excentricités : Joe Rem parle de découper la prod’ comme du persil, Nairod de créer une distorsion “dans le cul de la concurrence”, la même concurrence que Kid Flash compare à Grominet, parce qu’elle essaie sans jamais réussir. Cette surenchère comique, qui donne  l’impression d’un morceau entre potes qui rapperaient sans temps mort, est contrebalancée par la force du clip et de l’instru, qui font monter peu à peu la pression. Aussi quand la rime de Nairod sur le Moonjor arrive en même temps que le Moonjor dans le clip (rappeur cagoulé de Saint-Leu connu pour ne jamais montrer son visage) l’effet galvanisant du morceau est à son comble.

Le noir et blanc du clip peut d’ailleurs faire penser à un nouveau ”Chien Denis Crew”, classique du rap 974 sorti en 2006 avec un rappeur sur fond blanc pour chaque couplet. Il est cependant tourné au parking du centre commercial Les Arcades à Noisy-le-Grand (93), là où Ninho rappait son couplet du « Grand Paris » de Médine. Jolie façon de s’inscrire dans deux histoires de rap, éloignées dans leurs sonorités et à la fois proches dans leurs esprits. 

Après de lourds problèmes de santé et d’addiction, la rappeuse Young M.A serait maintenant rétablie. Elle se confie à ce propos dans l’un de ses titres les plus récents « Open Scars »  : « Without the Henny / I see everythin’ clear now ». Comme dans une lettre à elle-même, la new-yorkaise fait aussi le point sur un éveil spirituel et les déceptions qui l’ont endurci : « No love lost / It was never love / I lost sight Found God / A more better love ». Après avoir évacué l’amertume, M.A remet les gants avec l’egotrip « Watch (Still Kween) », porté par une production de Mike Zombie, dans un style Dipset remis au goût du jour. Ici, l’artiste fait bien comprendre qu’elle laisse la concurrence au tapis, et s’amuse avec les clivages de genre : « I’m her, I’m him, I’m shim, not them. » Mais là encore, la fine brute fait comprendre qu’elle en a bavé, alors derrière les grillz, les bijoux sur la montre ou les lunettes Versace, elle laisse apparaître une part de vulnérabilité : « Been through a lot / I probably need a hug / So many scars / Man, it’s hard not to see the blood / Came from the mud / It’s kinda hard not to be a thug. » Tout ça à travers des placements de rimes de haut niveau. De quoi être bien attentif aux prochaines sorties de Young M.A, autant qu’au documentaire qui lui sera prochainement consacré.

Sur l’artwork de Mieux vaut tard…, un enfant pose à côté d’une BMW massive. Une E30 avec grille Taifun. Sûrement une de celle que le Booba de Lunatic évoquait à l’automne 2000 sur « HLM3 » ou « 92i ». Le jeune garçon, sourcils froncés, poings serrés, pose comme s’il partait en guerre. La plaque d’immatriculation d’un autre temps indique le département 92 avec au centre 2 lettres : MC. Si ce n’est pas un hasard, il fait ici bien les choses. Car tout au long des huit titres de cet EP, un rappeur va froisser des instrus. Des instrus qui, eux aussi, ramènent vers une époque et des disques, ceux de Pete Rock & C.L. Smooth, d’Artifacts ou des Beatnuts. Et l’énergie déployée par DOC X pour kicker ses couplets, où les rimes internes se bousculent, ressemble à celle d’un Redman chauffé par une basse lourde et une batterie sèche. Pas encore disponible en streaming, seulement en copie « en dur » et payante disponible sur le bandcamp de Franck Da Cockroach, Mieux vaut tard… compte tout de même quatre clips disponibles sur YouTube pour ceux qui n’auraient pas de quoi mettre la main à la poche. Parmi eux, « Le temps et la passion » en featuring avec Kohndo qui s’est également attelé à l’enregistrement et au mix du EP. Trempant dans une atmosphère cool et surtout salutaire, le dernier en date « Sparring » est un parfait teaser si vous n’avez pas encore pris son train en pleine tronche. Un morceau qui file à toute allure sous l’élocution élastique et précise du MC. Comme il le rappe si bien lui-même pour clôturer son deuxième couplet : « Le plus intéressant : se laisser porter par la vibe du morceau sans en chercher les sens ». Sans se prendre au sérieux, DOC X sort, en toute discrétion, un des EPs les plus sportifs de ces derniers mois.