Une discussion autour de Yeezus
Débat

Une discussion autour de Yeezus

Très attendu, très controversé, Yeezus, le sixième album de Kanye West, est sorti hier. Trois de nos valeureux rédacteurs ont décidé d’en débattre. Verdict ?

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Yeezus, le sixième album de Kanye West, est sorti hier. Pour les disques très attendus, la réaction à chaud est un sport national sur le web. Pour Yeezus, album chaotique et provoc’, elle ne pouvait être que bouillante. Kanye West trace une nouvelle fois une ligne dans le sable, et le jeu consiste à savoir de quel côté chacun va se ranger. Plutôt qu’établir une critique ferme et définitive du disque, exercice vain pour un projet aussi casse-gueule, trois de nos valeureux rédacteurs n’ont pas résisté à l’envie de débattre du disque fraîchement sorti. Une discussion volontairement décousue et des avis pas tout à fait dégrossis, donc parfaitement alignés avec la direction artistique de l’album. Verdict ?

JB : J’aime bien ce disque. On a l’impression que Kanye West s’est éclaté le crâne contre une pyramide en verre, ça a ouvert une faille et maintenant on peut voir tout ce qui se passe à l’intérieur de sa tête. Il y a des cris, des lambeaux de Chicago, quelques souvenirs de ses albums précédents, presque aucune trace de son enfant (ni de sa femme)… C’est une espèce de cauchemar partagé, c’est pas très joli, je sais pas si j’aurai envie d’y revenir, mais j’apprécie le geste.

David : Je te rejoins sur le beau geste, mais cet album n’est pas agréable.

JB : Si l’album était « agréable », ce serait un échec !

Mehdi : On dirait un acte quasi-suicidaire. My Beautiful Dark Twisted Fantasy l’avait quasiment réhabilité après l’incident Taylor Swift, il s’était confondu en excuses sur Twitter, les critiques étaient unanimes… Et voilà qu’il rechute, comme s’il ne pouvait pas s’empêcher de se mettre en danger. Il n’y a rien d’évident dans ce disque. Hormis « Black skinhead” et « Blood on the Leaves », tous les morceaux demandent un effort. Il y a un côté « Je n’en fais qu’à ma tête ».

David : Oui, c’est un caprice d’enfant roi cet album.

Mehdi : Et il n’essaie plus d’être un grand rappeur. Tu as l’impression qu’il s’est appliqué pendant des années à soigner ses couplets pour enfin être reconnu et qu’il lâche complètement la pression maintenant. Comme s’il était arrivé au bout de sa formation, pour reprendre la thématique des premiers albums. Honnêtement, je n’ai aucune clé pour décoder un titre comme « I’m in it ».

JB : Il ne fait plus du rap, il fait du design. Le type vient de clasher l’interface de YouTube ! Je trouve ça formidable.

« Tu as l’impression qu’il s’est appliqué pendant des années à soigner ses couplets pour enfin être reconnu, et qu’il lâche complètement la pression maintenant. »

Mehdi

Mehdi : Récemment, je discutais avec quelqu’un qui reprochait à Kanye de se prendre pour Prince ou Michael Jackson alors qu’il n’en aurait pas le talent. Qu’il ait le talent ou pas, on s’en fout finalement. C’est important que des artistes, de temps en temps, arrivent avec des ambitions aussi démesurées et élargissent ainsi le spectre.

JB : Il faut aussi se faire à l’idée que c’est le sixième album de Kanye West, et qu’il a opéré une mini-mutation à chaque album. C’est un rappeur qui commence à avoir une longue discographie, et dans les longues discographies, y a des albums majeurs, des albums mineurs, des curiosités, des ratés…

Mehdi : On parle toujours de Purple Rain et de 1999 mais Prince a sorti plus d’une vingtaine d’autres albums qui ont parfois été oubliés.

JB : Si on attend un sans-faute à chaque album, on va être déçu. À mon avis, Kanye lui-même est en paix avec l’idée d’aller droit dans le mur, de temps à autre. Je suis d’ailleurs curieux de voir comment l’album va se vendre, et si jamais il fait un flop, comment il va réagir. Kanye entre dans une phase où ça va devenir compliqué d’être à la fois ultra-expérimental et ultra-populaire, mais j’ai pas l’impression qu’il veuille abandonner l’un ou l’autre.

David : Sans single exploitable, les ventes ne pourront pas exploser, sauf surprise. Et il y aura beaucoup de critiques négatives. Je l’imagine bien se braquer, crier au scandale, jouer l’incompris, faire du Kanye quoi. Il veut provoquer et faire chier le monde, mais qu’on l’encense malgré tout.

Mehdi : Le disque me fait penser à un de ces films de Robert Altman dans lesquels on a une pléiade de stars qui sont tous relayés au second plan derrière l’intrigue. The Player ou Gosford Park ressemblaient presque à des dîners mondains et, pourtant, Altman réussissait à maintenir une cohésion et à faire en sorte que rien ne soit plus important que son sujet. Sur Yeezus, on croise Daft Punk, Kid Cudi, RZA, Rick Rubin, Chief Keef, Bon Iver ou Frank Ocean et, pourtant, Kanye reste toujours au centre des débats. L’intrigue c’est lui, depuis le départ.

JB : Tes comparaisons avec le cinéma me donnent toujours la larme à l’œil mais tu vas un peu loin ! En parlant de Daft Punk : l’autre jour sur France Inter, les mecs racontaient que c’était cool de pouvoir vivre incognito à Paris, pendant que dans le New York Times, Kanye rappelait la dernière fois où il a pu se promener dans un magasin sans qu’on le reconnaisse. Les mecs peuvent faire du vélib tranquille, là où Kanye peut même pas se cogner la tête sans que le monde entier éclate de rire. J’aimerais beaucoup savoir ce que ces trois-là se racontent quand ils se retrouvent en studio.

Mehdi : J’aimerais surtout savoir ce que Élodie Bouchez et Kim Kardashian se disent lorsqu’elles accompagnent leurs maris en studio.

JB : Le seul truc qui me gêne un peu, mais que je trouve limite touchant, c’est que tu sens toujours cet effort chez lui. Il ESSAIE d’emmerder le monde, il ESSAIE d’être un artiste sans compromis, mais malgré tout ça ne fonctionne jamais entièrement. C’est un peu comme son passage au Saturday Night Live : le mec hurle, il transpire, mais il prend quand même soin de censurer les gros mots. En même temps, j’apprécie qu’il essaie, et j’aime le paradoxe. Même si c’est maladroit, même si c’est surjoué, y a l’ambition de faire quelque chose de grand. Et ça, je respecte.

David : Ce qui est le plus intéressant, c’est effectivement l’ambition de l’album. C’est tellement rare les disques avec de grandes ambitions. C’est ce qui sauve Yeezus du naufrage pour moi. Parce que musicalement, c’est trop bordélique, trop gueulard, trop tout. Sur The College Dropout, il balançait « I use my arrogance as a steam to power my dreams », mais maintenant j’ai l’impression que l’arrogance n’a d’autre but qu’elle même, qu’elle est devenue le spectacle.

JB : Il y a plein de beaux moments, quand même. Dans « Blood on the Leaves », le sample de Nina Simone, couplé à l’autotune, couplé aux gros cuivres synthétiques à la No Limit, je trouve ça mortel.

David : La dernière minute ruine le morceau. L’autotune à la fin ferait fait passer 808s & Heartbreak pour un chef d’œuvre de chant. De toute façon, l’autotune pour un album qui se veut dépouillé, punk, etc. je trouve que c’est une erreur.

Mehdi : Il y a un côté bordélique, désaccordé qui, finalement, concorde bien avec l’esprit « révolté » qu’il cherche à insuffler tout le long du disque. Ça peut aussi bien donner un morceau bancal comme « Guilt trip » qu’une pièce aussi atypique que « Send it up ». Ça peut faire sourire de voir Kanye West s’ériger en rebelle, mais musicalement, il y a des prises de risques étonnantes. Ça fera hurler les nostalgiques de College Dropout mais c’est sûrement son disque le « plus conscient ». Un morceau comme « New slaves » délivre un vrai message.

« C’est tellement rare les disques avec de grandes ambitions. C’est ce qui sauve Yeezus du naufrage pour moi. »

David

JB : En même temps, il a toujours joué la carte de la prise de risque un peu trop appuyée. « Jesus Walks », c’était Kanye West qui disait « Regardez, je suis chez Roc-A-Fella mais je fais un single sur JÉSUS. » Aujourd’hui il fait la même chose, mais le son autour est différent. Si Nas avait fait le même album, ça m’aurait étonné. Mais venant de Kanye, c’est presque normal. Il est dans son rôle, surtout après 808s & Heartbreak.

Mehdi : Commercialement, c’est quand même très risqué. Autant un rappeur peut se permettre un album expérimental de temps en temps, autant c’est extrêmement risqué pour une popstar comme Kanye. Est-ce que, dans leur registre, une Lady Gaga ou une Beyoncé pourraient se permettre un disque comme celui-ci ? Sûrement pas alors que, même s’il n’a pas leur chiffres de vente, il a un statut assez proche.

JB : Ce truc de la prise de risque, c’est quand même très à la mode. Jay-Z et Beyoncé sont à fond dans ce délire-là, et ça sonne un peu creux d’ailleurs.

Mehdi : A la mode sans doute mais Kanye va quand même beaucoup plus loin qu’eux. Quand Beyoncé ou Jay-Z se mettent en « situation de risque », ça reste très calculé et assez épisodique. Kanye, sur un plan purement commercial, il y a un vrai risque. Quasiment pas de promo, pas de clip, album sorti du jour au lendemain, aucun véritable single… Bien sûr, c’est aussi une stratégie et peut-être qu’elle sera payante d’ailleurs. Mais en 2013, sortir ce disque dans ces conditions, je trouve ça franchement risqué et même assez courageux.

JB : No Marketing Strategy Is The New Marketing Strategy.

Mehdi : Il y a aussi quelque chose qui tranche avec les albums précédents. Late Registration, par exemple, était un disque extrêmement riche. Pareil pour MBDTF où chaque morceau était extrêmement « consistant ». Là, même s’il y a plusieurs idées qui se télescopent parfois dans un morceau, il y a un minimalisme assez nouveau.

David : Je suis le seul à trouver que ce minimalisme est pas maitrisé ? Pour moi la plus grande réussite du disque, c’est “Bound 2”, pas pour l’aspect soulful, mais parce qu’on retrouve le Kanye super à l’aise, et aussi parce que c’est l’un des rares moments ou le minimalisme est bien géré. Même si avec un sample qui déroule sans beat, on peut pas non plus crier au génie.

JB : C’est pas maitrisé parce que c’est un album volontairement fait à l’arrache. Sans la date de sortie du 18 juin, il serait probablement encore entrain de le retoucher à Hawaï. J’aime bien cette idée : à quelques jours près, on aurait pu avoir un album deux fois plus long, avec un artwork différent, d’autres invités… Toute cette histoire de Rick Rubin qui débarque en dernière minute pour trancher dans le vif, ça tue ! L’un des défauts de Kanye, c’est que c’est un accumulateur, il est souvent dans la surenchère d’arrangements. « We Major », c’était une vraie pièce montée. Pareil pour certaines longueurs de MBDTF. C’est vraiment bien qu’il ait fait le chemin inverse cette fois-ci.

David : Ça sent surtout le sauvetage au dernier moment. Au final, la brièveté du disque ne cache pas ses faiblesses : une fois écartés les morceaux vraiment pénibles, ça fait un peu court. Dix morceaux, c’est bien quand tes dix morceaux sont en béton armé. Là j’arrive à la fin, avec les deux meilleurs titres qui s’enchaînent et je suis frustré de ce que le disque aurait pu être.

« Je sais pas si Kanye West a envie qu’on bouge la tête. Je pense qu’il préfèrerait qu’on se l’arrache.  »

JB

JB : N’empêche, ça doit être la première fois que Rick Rubin supervise un album Def Jam depuis son départ du label, et ça c’est très cool. En creux, ça montre presque la trajectoire qu’aurait pu prendre le label s’il était resté aux commandes (un album de DMX produit par Rick Rubin !) Ça me fait penser que, l’autre jour, j’ai acheté Loso’s Way de Fabolous, et franchement, autant j’aime le rap de série B, autant ça reste un produit hyper-standard. Dans ce contexte-là, c’est bien qu’un disque comme Yeezus existe.

Mehdi : Je tiens à préciser que j’adore Loso’s Way.

David : C’est vrai que l’intervention de Rick Rubin tue, mais c’est l’anecdote qui tue, pas le résultat qui en découle. C’est le contexte et les intentions qui ont présidé à l’élaboration du disque qui sont intéressants, et pas la musique elle-même. Pour faire un parallèle avec un domaine cher à Kanye, c’est comme dans l’histoire de l’art, quand les tableaux ont totalement cessé d’être représentatifs pour n’être plus que conceptuels et abstraits. C’est moderne, osé, intelligent à plus d’un titre, mais ce n’est pas plaisant. Je n’ai pas envie d’y revenir par gourmandise, par plaisir naïf, juste pour apprécier les sensations que ça me procure. Yeezus, pour moi, c’est un de ces albums « intéressants », mais qu’on n’a pas réellement envie d’écouter. On a besoin de ces albums-là, bien sûr, mais au final je préfère me mettre Loso’s Way et bouger la tête sur Fabolous qui me parle de Pachanga.

JB : Je sais pas si Kanye West a envie qu’on bouge la tête. Je pense qu’il préfèrerait qu’on se l’arrache. Et ça aussi, ça a une certaine noblesse.

David : Oui carrément. Là-dessus, je ne dis pas qu’il a raté son objectif. Juste que cet objectif ne me séduit pas.

Mehdi : Le disque ressemble à un cri : pas toujours agréable, dur à entendre mais salvateur et nécessaire. Je pense qu’au-delà de l’attitude, Kanye avait vraiment besoin de sortir ce disque. « I’d rather be a dick than a swallower« . Cette posture de gros connard a peut-être encore plus de sens aujourd’hui. C’est comme si après avoir tenté de réintégrer la grande famille de l’establishment avec le dernier album, il envoyait tout valser avec celui-ci. « Je suis un connard et je vais continuer à dire ce que vous ne voulez pas entendre. » J’ai envie de croire que c’est plus de la naïveté qu’une posture, qu’il se croit vraiment en mesure de changer les choses.

David : Le type est passé de champion à pharaon pour finalement se décrire comme un dieu. Et le dernier stade de cette transformation n’est pas forcément le plus beau.

JB : Même s’il est dans une posture, c’est pas grave, on le connaît maintenant. Il veut être l’œil du cyclone, donc obligatoirement il doit tout exagérer. Quand il pousse un cri, c’est pas juste pour le sortir de lui-même, c’est pour que le monde entier l’entende. Et il peut aller encore plus loin. Il y a quelques mois, une rumeur racontait qu’il comptait faire tout un album à base de cris d’animaux. C’est ça qui est passionnant chez lui : c’est le mec qui peut faire un blockbuster, et c’est le mec qui peut faire un album animalier. C’est la guérilla et la Fashion Week. C’est du paradoxe constant. Et honnêtement, je le trouve encore un peu timide, y compris sur Yeezus. Il y a encore plein de choses familières sur cet album, il a pas encore fait sauter le dernier verrou. Il fallait plus de cris d’animaux ! Et c’est ça qui est excitant : se dire que ce rappeur établi, sur-exposé, avec six albums dans les pattes, n’a pas encore tout donné.

Mehdi : Par contre, faut vraiment qu’il arrête avec le ragga.

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19 commentaires

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  • Thegiftedone,

    I <3 JB 😉

  • jdoe,

    cette album est une bouse , un délire d’ artiste et un réponse au critques depuis quelque années alors ces sur lyricalement ca fait longtemps qu on a pas entendu kanye comme ca pour le reste c’est difficilement ecoutable en 2013 le gars ruine encore la moitié de ses sons avec de l’autotune quand a la production mediocre a souhait pourtant il l’a voulu le style minimalist et experimentale mais jai ecouté des albums d’ inconnu bien meilleurs que lui voila ce qui arrive quand on baigne trop dans le mainstream. aucun producteur de hip hop ne te dira que cet album est bon alors apres tu peux dire ce que tu veux le resultat est quand meme une bouse musicale et poourtant rick rubin a tout changé 1 semaine avant la sortie imaginez la catastrophe avant

  • Griff,

    Dans le fond je trouve que c’est un bon album. Dans la forme je le trouve à chier, hormis 2 ou 3 tracks.

  • Yeezus | bcommebueno,

    […] en parcourant le blog de Marie que je me suis retrouvée à lire une discussion autour de Yeezus sur l’abcdr du […]

  • Actu,

    Le dialogue présente à merveille l’album ! Nous avons la même critique de Yeezus!

    Peace

  • […] pense qu’il préférerait qu’on se l’arrache », a relevé JB du site ABCDRduson et je trouve ça extrêmement juste. À écouter d’urgence : New Slaves, Blood On The Leaves […]

  • Mad max,

    Cette album est un classique. Il se dégage une rare puissance,un ego au summum le personnage au sommet peut on dire, son album les plus conscient quand on devient papa notre vision du monde change il balance peut être ça haine pour un monde meilleur pour sa fille ?

  • Rumormill,

    Il ya une rumeur qui circule sur le net que Kanye West vient de signer ce gars-là, apparemment, il l’a rencontré à Hawaii tandis qu’il enregistrait son nouvel album Yeesus. Levon Ouest Mixxin.

    https://www.youtube.com/watch?v=BeuQzw135So

  • ShockWave Orbeatz,

    Et pour ce qui est des ventes, je pense que ça fait bien longtemps qu’il n’en a plus rien à foutre. Malgré ce que beaucoup peuvent penser je crois qu’il ne cherche plus à s’enrichir en faisant de la musique sinon il ferait de gros hits commerciaux comme il sait le faire.

  • ShockWave Orbeatz,

    C’est un album trop expérimental à mon goût et je pense que vous allez chercher beaucoup trop loin pour comprendre. Kanye est un artiste au sens premier du terme c’est à dire qu’il crée de oeuvres d’art, ce qui explique l’innovation et le changement de direction à chaque album. Cette fois-ci je pense que c’est un peu raté malgré quelques tracks intéressants. Je pense qu’il n’aurait pas du aller chercher Rubin parce que l’air de rien ça fait un bail qu’il n’a rien produit dans le rap (la dernière fois c’état 99 Problems de Hov je crois) et que Kanye n’a travaillé pour le reste qu’avec des artistes electro sur cet opus, ce qui fait que ça ne ressemble plus trop à du rap. Pour l’album d’un rappeur c’est dommage. Après je n’ai pas trop eu le temps d’analyser les textes mais il me semble que par contre de ce côté-là il y a des choses très intéressantes.

  • Jules,

    @ETIENNE très d’accord, ce serai plaisant, lors des dernières sorties de sujets de société comme Booba ou le nouveau Jay Z de telles discussions. à bons nentendeurs.

  • ADRI,

    Cool le principe du idea-storming ! 
    Je pense que si les ventes ne s’avèrent pas folles cela concordera parfaitement avec tout le concept autour du disque et de son contenu : street marketing, pas de pre-order, pas de cover…

  • […] du mot “glitch” qui (me) revient globalement en tête, mais tout a été dit dans cet excellent article/discussion de l’abcdraire du son. Mieux, de manière plus complète, lisible, naturelle : Yeezus n’est pas un bon album en […]

  • sakai,

    Discussion très intéressante et pointue ca fait plaisir!

    Sinon vous parlez de prise de risque, oui je doute pas qu’il risque de perdre une partie de son auditoire, (d’ailleurs essentiellement fait de groupie,je ne dénie pas pour autant son talent d’artiste) mais quelle risque sinon ? Rien qu’en France des artistes prennent des risques plus importants, en terme de vente d’albums,évidemment, mais musicalement aussi. La discographie de Grems ou l’album « Le Tunnel » du C-Sen en sont de bons exemples! Alors certes, c’est moins débridé et moins expérimental que l’album « Yeezy » mais c’est aussi plus cohérent selon moi.

  • Raf,

    Cette « No-Marketing Strategy » qu’a évoqué Kanye, c’est peut-être aussi la sortie de secours en cas de gros échec commercial, car consciemment ou non il pourra rejeter ( au moins en partie ) la faute sur le fait qu’il n’y ait pas eu de réelle promotion.

    Après, quoi qu’on pense de l’album, c’est clair qu’on ne peut pas dire qu’il formate son art, malgré sa notoriété hors du commun pour un artiste Hip-Hop du 21eme siècle

  • Kawai,

    « Ça fera hurler les nostalgiques de College Dropout mais c’est sûrement son disque le “plus conscient”. Un morceau comme “New slaves” délivre un vrai message. »

    Medhi : Je suis un nostalgique de College Dropout et je suis d’accord sur le fait que ça soit un de ses disques le plus conscient.

  • Etienne,

    Hyper bien ce format discussion 🙂

  • JP,

    Je trouve que cet album est une évolution d’un Kanye West, en pseudo-profonde mutation avec l’ancien lui, en démontre les différents styles de musique et les différents producteurs qu’il a invité sur l’album.Il a fait quelque chose d’innovant et c’est sur que les fans de 1ère heure n’en resteront que étonnés voire choqués même s’il l’avait prévenu de la tournure qu’allait prendre son nouvel album.( Black Music, chaotique, provocation à foison, cris venus d’ailleurs qui pousse à l’imagination de ce qui se passe dans sa tête.)
    Kanye West avait besoin de sortir un album de cet acabit dans sa discographie.
    J’aime bien l’album car je trouve qu’il a bien réussi à marier son style de rap aux différents styles de musique sur l’album. L’album est “écoutable“ sauf “Guilt Trip“ avec laquelle j’accroche pas trop.

  • Lartiz,

    Son meilleur album, et il le sait.