Sidekicks

Ultime tentative de sauvetage de l’empire Cash Money ? Alors que Lil Wayne et Birdman ont visiblement enterré la hache de guerre après une année 2015 belliqueuse, Mannie Fresh, ancien producteur maison du label de la Nouvelle Orléans (qui avait quitté le bateau il y a quelques années) vient de réunir les deux auteurs de Like Father Like Son, avec en prime Juvenile (qui lui aussi avait… enfin vous connaissez la suite). Le son est un peu paresseux, Lil Wayne a l’air d’essayer de faire du Young Thug à un moment, mais c’est toujours enthousiasmant d’entendre ces quatre-là réunis, surtout avec Mannie Fresh à la composition. Ne manque que ce grand B.G., sous les verrous jusqu’en 2026 pour détention d’arme à feu et subornation de témoin. Un « hot boy », pas de doute.

Pour être taillé comme un pilier géorgien, il n’y a pas de secret : le boug Ol Kainry doit beaucoup trainer dans la salle de l’esprit et du temps à pousser le sol et frapper dans un sac. L’écoute de ce « Rap torse nu » donne envie de faire la même chose, façon Adonis Johnson dans les rues de Philadelphie, entre l’instrumental protéiné de Dave Daivery et les crochets verbaux de Freddy. Superman noir, le sixième album solo d’Ol Kainry, est prévu pour le 1er avril prochain. Et sa pochette est plutôt marrante.

Début 2015, après de multiples mixtapes et compilations, Prince Fellaga sortait Indigène, premier album dense et intense, nourri par un équilibre entre sons festifs et introspectifs. Quelques mois plus tard, le rappeur de Marseille libérait Rap Theory, EP énergique et spontané. Prince Fellaga vous offre aujourd’hui en libre téléchargement un extrait de ce dernier essai, « Dans les nuages », produit par l’inévitable beatmaker allemand Gitdatbeats. Actuellement en préparation d’une mixtape intitulée Amigos Gang, nul doute que l’ex-rappeur du groupe La 5ème Kolonne va nous gratifier de nouvelles belles surprises en cette année 2016.

Loin des strass et des paillettes, des légions de rappeurs ont voulu continuer à poursuivre leur rêve de faire de la musique, même avec les années qui passent, les mioches, et les crédits immobiliers. C’est le sujet du documentaire Adult rappers, réalisé par le Paul Iannacchino, Jr.. En une heure, et à travers une trentaine de témoignages de rappeurs indépendants ayant tous dépasser la bonne trentaine d’années (de Evidence à Slug, en passant par Esoteric, Masta Ace, R.A. the Rugged Man, Murs, Torae ou Homeboy Sandman), le film raconte leurs rêves de gamins d’être LL Cool J ou Too $hort, la dure réalité de l’industrie du disque et des tournées autogérées, et pour certains, la conciliation entre leur vie d’adulte et leur passion. Pour citer J-Zone, autre rappeur présent dans ce documentaire, et ayant fait du récit de ses échecs une vraie source d’inspiration, « mon histoire n’est pas unique, mais elle rarement racontée ». Deux conseils : regardez vite Adult rappers avant la fin du mois de février, puisque le documentaire est entièrement disponible sur le site du festival du film indépendant Fandependent Films. Et armez-vous de votre meilleur niveau en anglais, parce que ce n’est pas sous-titré, évidemment.

Preuve que la trotteuse avance vite, ça fait maintenant une petite vingtaine d’années que l’on connait DJ Duke. Depuis les mixtapes Duke Flava et ses débuts avec Al, le Lyonnais a fait du chemin : il est notamment devenu le DJ d’Assassin, et a collaboré avec nombre de grandes figures du rap US (Alchemist, Action Bronson, Sean Price, Keith Murray…) pour ses projets en tant que producteur. C’est justement pour l’un de ces exercices de beatmaker que Duke revient aujourd’hui, sur Rugged Records, le label de DJ Low Cut. Après deux décennies passées dans l’ombre le garçon a décidé de prendre un peu la lumière. Son EP s’appelle Time to Shine, et il y convie Reks, Mykill Miers et Absouljah pour poser sur ses instrus. Boston, Los Angeles, New York. Ne manquait plus que Chicago pour que toutes les villes de Double Dribble soient représentées. Bien loin des sonorités 8-bit, Duke propose à ses invités des beats musclés et propres, souvent surmontés de voix pitchées. Mention spéciale au morceau-titre, assuré au micro par Reks, et qui bénéficie d’un remix d’Al Tarba. Le tout est à écouter ci-dessous.

Lunettes noires pour nuits blanches. Cercueil néon et veste en kevlar retourné. « Princes de la ville » est un songe aérien, une ode sombre à l’étincelante Paris et aux pérégrinations enfumées de ses habitants nocturnes. La MZ force son retour avec ce tube instantané annonçant un nouvel album, La Dictature, prévu pour le 22 avril 2016. Ce premier extrait nous prouve que Jok’air est une star en devenir (une fois de plus), que Nekfeu marche toujours sur l’eau en 2016 et que la MZ est une bande à part, à l’univers fouillé et décontracté, qui transpire la nonchalance, le charisme et la facilité. Tous ces indices seront confirmés lors de notre prochaine entrevue (très) spéciale avec le groupe. Restez à l’écoute.

C’est officiel : la troisième édition des soirées Horizons aura lieu le 16 mars prochain. Comme d’habitude, nous sommes partenaires de cet événement auquel nous croyons beaucoup. Hormis notre Captain’ Nemo national qui assurera la partie DJ, le line up est des plus alléchants. En effet, on retrouvera Jones Cruipy qui, avec « La Rue », a sorti un de nos morceaux favoris de 2015, Kekra dont on parle de plus en plus (validé récemment par le Duc himself) et Take A Mic, figure de proue du collectif Eddie Hyde. On vous donne rendez-vous à la Maroquinerie.

Iggy peut se retourner 15 fois dans son string ficelle, la vraie meuf qui tient le turf sur le créneau, c’est Lil Debbie. Membre des retraitées White Girl Mob, la brindille, qui a commencé par poser dans les clips de ses copines V-Nasty et Kreayshawn, s’offre le luxe de faire maintenant carrière dans le rap de Weed estampillé Bay Area, à mi-chemin entre Too $hort et Berner. Et ça marche.

Rien n’est fabriqué à distance depuis le pays de Crocodile Dundee comme Iggy. Le style de vie est authentique, facile et décontracté, validé à l’école Riff Raff, la meilleure d’entre toute. Arrogante et glaciale, Lil Debbie enchaîne les  disques et les vidéos dans l’indépendance la plus totale et continue de marquer des points, même quand le temps est terminé comme Steph Curry au delà des 9 mètres. Quelle bonne surprise de la voir donc en showcase au Nouveau Casino le jeudi 18 février aux côtés de Wacko et son EP très cool de la St Valentin. Pour l’occasion, nous avons des places à vous offrir sur Facebook. Donc venez bitcher tranquille avec nous !

On y trouve toujours des pépites : chaque saison, Nowadays Records, le label français qui monte sur la scène beatmaking, dévoile les dernières sucreries concoctées par ses poulains. Plutôt que de se reposer sur ses lauriers (pas de morceau des têtes de file Fakear ou La Fine Equipe), le repère de quelques-uns des meilleurs beatmakers français laisse s’exprimer ses producteurs moins connus, mais pour la plupart vraiment intéressants. Entre electro et rap music, on se laisse facilement séduire par les beats solaires de DFNSE sur « Oceans », le groove synthétique de Blackdoe ou (surtout) la superbe bombe dansante de Blanka et Tigerz, « Hit Me ». Si vous voulez en profiter et découvrir le reste, c’est directement au dessus, ou sur YouTube.

Vous avez peut-être entendu parler du très prometteur EP Swuh livré l’année dernière par Nusky, rappeur, et Vaati, beatmaker. Vaati, justement, est particulièrement productif. Après Pukaboo, projet sorti également en 2015, il sera de retour le 29 février prochain avec un nouveau projet intitulé Adventures. Le premier extrait, « Legacy », remarquablement mis en images par Vaati lui-même et Akainu, est une douce piste instrumentale qui réussit la prouesse de nous donner à la fois envie de danser et de pleurer. Rendez-vous d’ici deux semaines sur le bandcamp de Jihelcee Records, le label fondé par Areno Jaz.