Sidekicks

Notre ami Nemo nous avait déjà dit tout le bien qu’il pensait de The Nonce, groupe de rap talentueux en provenance de Los Angeles et auteur du cultissime World UltimateLe label de réédition Dopefolks Records ne s’est pas trompé en sortant un vinyle 7 titres du dynamic duo Yusef & Nouka aka Sach. Il s’agit ici de morceaux inédits et rares qui feront la joie des fans de ce style mais pas uniquement. Comme d’habitude avec DopeFolk, ce disque n’est pressé qu’en petite quantité, alors dépêchez vous. Également disponible, en édition limitée, Essential de Sach regroupe comme son titre l’indique la substantifique moelle de la carrière du mc Californien. Douze titres allant  de 1994 à 2014, le tout disponible sur le label The Hit and Run. Rassurez vous : il n’est pas question ici que de nostalgie puisque Sach vient de sortir un vinyle 10 pouces coloré intitulé fiDELITY. Si l’homme ne cherche pas à révolutionner la musique ou a coller à une tendance; il nous revient en forme avec un style maitrisé et plaisant, qui fait de cet EP une des belles surprises de ce printemps. Pour les fétichistes du genre, notez que fiDelity est également disponible en format cassette.

Vous avez raté le retour d’Eloquence ? Pas de panique, Jo Sankara a mis en images la quasi-intégralité de Trill Makossa, l’une des sorties essentielles de ce début d’année.

Third Sight est de retour et ça c’est plutôt une bonne nouvelle.  Alors qu’on attend de pied ferme la sortie imminente de leur 4ème album IV, le groupe Californien a eu la bonne idée de nous faire patienter en ressortant des titres inédits. Orchids & Corpses c’est le nom de ce projet, amuse-bouche qui compile 23 morceaux enregistrés entre 1993 et 1996. Il s’agit donc de la période pré Golden Shower Hour où l’on retrouve Jihad The Roughneck Mc, Smooth Tone & Adaza Allah au micro. La production est quant à elle assurée par Du-Funk et Dj D Styles, qui gère également la partie scratch.

Alors que sa deuxième mixtape, French Riviera vol.2, est disponible depuis la fin avril, Hooss en délivre chaque morceau au fur et à mesure via Youtube. Il vient notamment de mettre en ligne un des meilleurs titres du projet « Parti de rien » en duo avec Fello, sur une production de Guilty (Katrina Squad). La collaboration est une franche réussite et accroît davantage encore les espoirs placés sur le rappeur bordelais. Encore peu nombreuses, toutes les apparitions de Fello l’Afghan laissent penser qu’il a du talent à revendre. Sa voix, reconnaissable entre toutes, y est pour beaucoup. Signé chez Katrina Music, encadré par Guilty et son équipe, tout pousse à dire qu’il sera une figure montante du rap hexagonal dans les prochains mois, une musique qui de jour en jour prend ses distances avec l’Ile de France. Fello devrait sortir un premier projet fin septembre, ce qui vous laisse largement le temps d’écouter ses excellents titres « Sans le dire » et « Débrouille« .

Toujours imprévisible, quelques semaines après avoir mis en ligne puis supprimé son opus Bjr Salope, Jorrdee livrait dans la discrétion la plus totale un EP cinq titres avec DJ Weedim. Pas vraiment enclin à annoncer ses sorties, le rappeur lyonnais aux mille et un noms vient d’envoyer un nouveau clip, sans donner plus de précision quant à son prochain projet, qui devrait sortir dans le courant du mois de mai. Coproduit par Frencizzle et G-Snype, « Fashion Weak » s’inscrit dans la continuité des récente apparitions de Jorrdee :  « J’suis de Namek, et des eaux troubles du Pacifique, j’me Florent Pagnyse et j’fais mes vocalises ». Détaché des tendances et déterminé à affirmer son identité propre, la figure de proue du collectif 667 poursuit sa route sur le sombre chemin qu’il a pris depuis quelques années, pour livrer une musique cryptée, un discours aussi riche qu’incohérent, comme des échanges à l’aube, après la nuit festive.

DJ Shadow a eu une excellente idée : inviter Run the Jewels sur son nouvel album intitulé The Mountain Will Fall qui, soit-dit en passant, sort chez Mass Appeal. Ça donne « Nobody Speaks » et ça ne déçoit pas. Pour en savoir davantage, on peut lire une interview donnée récemment à Pitchfork.

Dans un tube du début des années quatre-vingt dix, un rockeur français demandait à sa dulcinée d’éteindre la lumière. Il fallait montrer que tout était sombre, un peu comme lorsque Romy Schneider supplie Lino Ventura de ne pas appuyer sur l’interrupteur dans Garde à Vue. Ce tube, il était signé Axel Bauer et chantait « ces petites aventures qui vont tourner à la déconfiture. » Le duo Rezinsky chante lui les heures qui précèdent cette déconfiture. Sur le cadran, elles se déroulent avant que « La nuit s’arrête » quand les aiguilles et la luxure courent après les romances. Preuve en est avec le clip NSFW ci-dessous, peuplé de la très jolie voix d’Ourdia et des prénoms dont Ambre Hazlewood se fout. Quant à la suite du premier tome des Hérétiques, fiévreusement chroniqué dans nos colonnes il y a quelques mois, elle sera composée de huit titres, dont l’un délicieusement lapidaire avec Grems. Ce sera à découvrir dès ce six mai sur les plateformes de streaming, en CD, mais aussi sur la scène du New Morning, à Paris. Alors qui sait si la soirée ne se finira au petit matin. En tous cas, elle maintiendra la lumière, celle de ces soirs à guetter les Jolies Mômes, entre clairs de lune éthyliques, pluies de néons rougeoyants et verres à vider comme on souffle une flamme pour que la nuit ne s’arrête jamais. « On ne fait pas de plan sur la comète quand on souhaite être une étoile filante. » Rezinshit !

Auteur d’un album sorti (trop) discrètement il y a quelques semaines (une séance de rattrapage est cependant en préparation dans nos colonnes), l’ancien DJ de la Fonky Family avait réclamé qu’on ne le mette plus dans la case du rap. Mais si DJ Djel sort treize titres multicolores remplis de samples fondateurs, de scratches et d’un groove abstract ou trip-hop qui pourrait ressembler à un Gramatik ou un Yoann l’Agence perdu sous le cagnard de Marseille, le mode opératoire du rap continue de transpirer dans sa façon de faire. C’est son ADN, celui du Don’t Sleep Dee Jay. La preuve avec ce clip fraîchement sorti de « Le Rythme et La Rime » qui déboule sur le tracklist de ce disque, en guise de témoignage principal à la Section Nique Tout. Un héritage entraînant, sorte de retour vers le futur festif, qui pue l’art de rue made in Belsunce. Comme quoi, Diamond Cutter ne loupe jamais ses rendez-vous, même sur des samples éternels comme le diamant. Promis on en reparle.

On a déjà eu l’occasion de parler du label Akromégalie Records, notamment au moment de la collaboration entre Pete Flux & Parental, dont le morceau « Warming Up » faisait partie du premier volume de notre compilation franco-américaine La bonne connexion. C’est un autre membre du groupe Kalhex, Le Makizar, qui est cette fois à l’honneur à l’occasion de la sortie de son premier album solo, Schéma de vie, qui convie notamment Milk Coffee & Sugar. Ci-dessus « Harmonie », le premier extrait, placé sous l’œil bandé bienveillant de Slick Rick.

Habitué du home-made et des budgets restreints, Ynnek conçoit en solitaire une large partie de son travail depuis des années, y compris pour ses clips. Ainsi met-il seul en image l’intégralité de son nouveau projet, qui prend la forme d’une « vidéotape ». Fusion est une mixtape à télécharger sur les plateformes habituelles et à voir sur Youtube. L’intégralité des instrumentales est brillamment réalisée par Tahiti Boi que l’on a récemment entendu aux côtés d’Express Bavon. Ce dernier figure justement au tracklisting de Fusion, où apparaît également Espiiem. Au total, la tape compte quinze morceaux, sur lesquels le membre du collectif Poètes Futés alterne entre rap et chant. Parmi les temps forts de Fusion, citons « Paradis terrestre » hymne amoureux à la Martinique, et les acrobaties motorisées des 619 Ryderz dans le clip de « Familia ».