Sidekicks

Les Illuminatis. À chacune de nos rencontres, depuis quelques années maintenant, Akhenaton remet le sujet sur la table. La plupart du temps en éclatant de rire sur un sujet au moins aussi ancien que les premières productions du patriarche Imhotep. Forcément, à force d’évoquer le sujet, il fallait bien que Chill en fasse un morceau. Entre grosse tarte à la crème et poil à gratter sur la théorie du complot, « Illuminachill » s’inscrit pleinement dans l’héritage et l’histoire d’IAM.

Depuis la Clonextape sortie en 2011, on suivait de loin Koikou et Mooky Da Peace. Fortement influencés par l’école Time Bomb, les jumeaux parisiens s’apprêtent à sortir leur premier album. Comme en atteste la pochette, ambitieuse et atypique, La Licorne ne ressemble en rien à un premier album lambda de rap français. Conviant aussi bien Ill qu’Orgasmic, Grain de Caf que DSL, proposant un posse cut improbable mêlant des prestations de Cassidy, Metek, Morad, Cuizinier et Dabaaz sur une production de Drixxxé, le disque est une éclatante déambulation dans les rues parisiennes. On en reparle très bientôt.

Après avoir longuement interviewé La Caution l’année dernière, Hi-Tekk et Nikkfurie nous ont rendu la pareille en nous invitant dans le dernier épisode de « Caution Hip-Hop », l’émission qu’ils animent avec Yasmina Benbekaï sur Mouv’. L’occasion pour nous de retracer l’histoire du site, d’évoquer son évolution, son avenir mais également de rencontrer nos confrères de Down With This. A réécouter sur le site de Mouv’.

C’est peut-être lié au retour des journées ensoleillées ou à la légèreté de la production de OBeatz, mais il y a quelque chose de printanier dans « Shoutout ». Sorti l’été dernier, cet excellent titre du Bostonien Cousin Stizz était malheureusement passé inaperçu. Originaire du comté de Suffolk (Suffolk County – le nom de son prochain projet), le rappeur fait pourtant partie d’une nouvelle génération bien décidée à montrer que Boston ne se résume pas à l’underground, et dont les jeunes ont le potentiel d’avoir encore plus de succès que leurs aînés. « Shoutout » est l’exemple parfait de la musique de Stizz : un beat épuré qui vous fait sentir l’humidité créée par une canicule bostonienne, un flow entrainant, des gimmicks mémorables et un refrain entêtant. Il paraît que son talent ne laisserait pas indifférent un certain Drake. À suivre donc…

Partageons un concentré de bonnes nouvelles. La première ? La plume et le brise-glace, long format rassemblant Anton Serra, Lucio Bukowski et Oster Lapwass sort dans une petite quinzaine de jours. La seconde ? Les deux piliers de l’Animalerie seront avec DJ Fly au Pan Piper Paris le samedi 11 avril, question de célébrer comme il faut cette sortie attendue comme un pinacle. Une date déjà quasiment complète. La dernière ? On fait aussi gagner quelques exemplaires (CDs) de l’album. Pour participer à ce grand concours, rendez-vous sur notre page Facebook.

Environ deux ans après leur album éponyme, Première Ligne est de retour sur disque. On précise sur disque parce que, entre-temps, les occasions de les voir sur scène n’ont pas manqué. Pour rappel, le groupe est composé de Skalpel (La K-Bine), E-One (Eskicit) et Akye (Bboykonsian). « Apaches », produit par Nizi, premier morceau (et premier clip, entre manifs et tatouages) du LP à venir Première Ligne II, annonce bien la (double) couleur : rouge et noire.

Au fait : un coup d’œil dans le dictionnaire rappelle que « apache » a deux sens. « Indien d’une tribu du sud des États-Unis, réputée pour son courage, ses ruses guerrières et sa férocité », mais aussi « Malfaiteur, voyou de grande ville prêt à tous les mauvais coups ». Ah, et aussi : Première Ligne ouvrait le bal de notre mixtape nocturne La Noctilienne.

Les éditions Le mot et le reste ont décidément de très bonnes idées. Après avoir publié deux livres de Sylvain Bertot sur le rap américain, les voici qui accueillent Regarde ta jeunesse dans les yeux. Naissance du hip-hop français (1980-1990) de Vincent Piolet. Cerise sur le gâteau, l’ouvrage est préfacé par Dee Nasty himself. Autant s’épargner une paraphrase inutile et en donner directement la quatrième de couverture :

Qui connaît l’histoire du premier français à avoir sorti un disque hip-hop en 1983 à Los Angeles aux côtés d’un certain Andre Young, futur Dr Dre ? Qui connaît l’histoire des premières soirées hebdomadaires hip-hop au début des années 1980 (Émeraude, Bataclan) ? Celle des premiers graffeurs qui rompent avec les pochoiristes ? Des premiers breakers s’entraînant sur un lino posé à même le trottoir ? Ce livre explore la naissance d’un mouvement qui était encore une contre-culture (absence d’argent, d’institutions et de médias) dans les années 1980, loin d’imaginer qu’il allait devenir une culture de masse. En parallèle des mouvements artistiques qui la composent, l’histoire du hip-hop français ne peut faire l’économie du récit de phénomènes sociaux ayant joué un rôle de premier plan (les derniers bidonvilles de Nanterre, la naissance de la banlieue etc.) Pour construire cet ouvrage, Vincent Piolet s’est basé sur les interviews d’une centaine de personnes, allant d’artistes reconnus (Kool Shen, Stomy Bugsy, Bando) à des acteurs anonymes mais respectés de l’underground (Style J, Saxo, Iron 2), ayant tous pavé un chemin favorable à l’explosion du hip-hop français qui n’aura lieu que dix ans plus tard.

Son auteur précise : « Ce n’est pas une étude sociologique ou autre, ce récit constitue un matériau brut, soit le récit de l’histoire d’une centaine de pionniers du hh français telle qu’ils l’ont vécu pendant une décennie. Je mets quand même en lumière certains aspects de l’époque liés à la société, aux institutions, etc. (…) J’espère que ma longue investigation – une vraie quête pour retrouver les gens – permettra aux chercheurs (ou aux curieux) d’aller plus loin et d’allier leurs qualités d’analyse à ces récits. » On essaie de vous en parler plus longuement bientôt.

Si vous êtes un habitué du site, vous savez qu’on a une affection particulière pour Action Bronson ici. Son premier album, Mr. Wonderful, sort ce lundi et quelques personnes l’attendent fiévreusement au sein de la rédaction. Ayant eu le privilège de l’écouter la semaine dernière, on peut d’ores et déjà rassurer tous ceux qui se posent des questions : le disque est une réussite. Moins guignolesque et beaucoup plus personnel, Action Bronson a livré un projet ramassé (treize pistes) mais riche, sublimé par une production aux petits oignons. En attendant la sortie officielle, le rappeur new-yorkais vient de mettre en ligne un documentaire hilarant. Plus qu’un véritable documentaire sur Mr. Wonderful, la vidéo s’apparente à un grand sketch dans lequel Arian Asllani est une sorte de figure divine chérie par une horde de fidèles dévoués. Maintenant, on veut un buddy movie avec Seth Rogen réalisé par Chris Miller et Phil Lord.

Avec son EP 00S Licence to Kill sorti l’an dernier, S.Pri Noir a laissé entrevoir un beau potentiel. Notre entretien avec lui dans l’émission a confirmé son ouverture d’esprit musicale, son goût prononcé pour les Diplomats et James Bond, et son côté nerd sans excès. Le rappeur du XXème arrondissement de Paris annonce un nouveau projet, Le Monde ne suffit pas, pour le 1er juin prochain. « A380 », le premier extrait, résume bien l’esprit d’S.Pri, avec son rap brut sur un instru d’Atis samplant un riff de Van Halen. Le morceau est d’ailleurs disponible en libre téléchargement via son site officiel en échange de votre 06 ou 07 – vous aurez droit à un texto d’S.Pri, une délicate attention.

« Straight from the muthafuckin cassette. » S’il n’avait pas passé l’arme à gauche, ce bon vieux Jay Dee aurait approuvé. Memory is Parallax compile sur format cassette une grosse trentaine d’instrumentaux inédits inspirés par RZA, Madlib, Jay Dee, le Japon et… la vie. Des producteurs du monde entier réunis par l’un des instigateurs du projet Abcdr, on ne pouvait pas passer à côté. Et si vous avez laissé votre ghetto blaster sous la poussière, le projet est aussi en écoute sur le Bandcamp dédié.