Sidekicks

C’est le moment de dépoussiérer ta plus belle veste et d’aller siroter un verre autour du bar.

Mardi 24 février, l’Abcdr Du Son et le Mama Shelter Paris invitent Tuxedo, le duo le plus classieux et funky de 2015. Rassemblés sous l’égide du label Stones Throw, Mayer Hawthorne et Jake One assureront un DJ set orienté Funk et Disco. Une esthétique sonore assurément proche de « Number One », leur dernier morceau. Un titre qui annonce un long format attendu pour début mars.

Le warm-up sera assuré par Nodey, membre à part entière de la grande famille Abcdr.

Pour la petite histoire, Mayer Hawthorne et Jake One ont un gros background en commun. Le premier était producteur Hip-Hop avant de devenir révélation Soul via son premier album A Strange Arrangement. Et de continuer, avec succès, sur ce sillon. Le second sert depuis plus de dix ans une esthétique de production à géométrie variable, pour une équipée allant de 50 Cent à Freeway, Rick Ross, Chance The Rapper, Scarface ou Brother Ali.

À partir de 20h00.

L’approche est plutôt classique mais elle marche à chaque fois. Sims a compilé un paquet de gros samples utilisés pour des classiques US et hexagonaux. Adossés à ces classiques, son travail d’archiviste méticuleux rassemble Masta Ace, Nas, Minnie Ripperton, Donald Byrd, Sam & Dave, Tracy Chapman ou Lou Reed. Sa sélection mixée s’étire sur une belle heure et demie, avec une vraie belle diversité de tons et d’influences. Une traversée dans le temps qui rebondit sans cesse.

Est-ce la bande annonce officielle de Views from the 6, son prochain album ? Ou un avant-goût de sa mixtape ? Ou une simple mise en scène du spleen selon Drake ? Cet étrange court-métrage, intitulé Jungle, ressemble à l’intro interminable d’un clip qui ne commence jamais — oui, c’est très frustrant — et résume en quinze minutes les thématiques chères à Aubrey Graham : l’attachement à la ville de Toronto, la fidèlité des vieux potes, le temps qui détruit tout, les affres du succès, les filles fugaces, les regards vides… Bref, du grand Drake, très énigmatique, avec l’influence à peine masquée d’un Nicolas Winding Refn et un score lugubre signé par l’éternel Noah « 40 » Shebib. À en juger par ce long prélude, View from the 6 promet d’être encore plus glacial et claustrophobe que son précédesseur Nothing was the Same. On est ravis.

Dans son dernier album (Dragon Rash), Demi Portion s’approprie une partie de l’imagerie de Dragon Ball. Les sept boules de cristal, le nuage magique, le rappeur de Sète puise dans nos souvenirs pour mieux rappeler le quotidien. Atypique et dans la lignée de la plume attachante du meilleur de rap de Sète, Dragon Rash mérite plus qu’une brève écoute. Pour vous en convaincre – mais pas seulement – Demi Portion sera à La Bellevilloise jeudi 26 février. Une vraie belle occasion de célébrer le succès de son album. Il sera accompagné de l’ultra-polyvalent et insaisissable Kacem Wapalek, pour une soirée qui ne va pas manquer de surprises. On t’offre des places pour cette soirée sur notre fil Twitter. Et on offre une tournée à celles qui viendront habillées en Bulma.

Hippocampe Fou, c’est le pas de côté musical. Le rap qui ne se cantonne à aucun thème. Du cinéma à la fumette en passant par les lamas. Après un très bon album sorti en 2012, Aquatrip, le MC parisien vient d’annoncer son retour en 2015 avec un nouveau disque au doux nom de Céleste. Son premier extrait, « Las Estrellas » nous confirme le talent de l’animal : couplets un peu tristes, mais non sans humour, sur sa vie en hibernation, avec refrain chanté en espagnol. Parfait pour l’hiver.

Depuis la mi-journée, les hommages pleuvent sur les réseaux sociaux, sans qu’on ait encore eu d’information officielle. Bigou, rappeur d’Aubervilliers et frère de Mac Tyer, serait décédé. En attendant d’en savoir plus, nos pensées vont à sa famille et à ses proches.

C’est l’un des parcours les plus surprenants de la production américaine. Il y a dix ans, Emile Haynie – simplement connu sous son prénom – plaçait sur les albums de Proof de D12, d’AZ ou d’Ice Cube des instrumentaux suintant de boucles soul. Après son travail sur les premiers albums de Kid Cudi, suivi de sa collaboration avec Lana Del Rey, Emile s’est transformé en artisan d’une pop baroque et aérienne – qui transpire même dans ses dernières livraisons rap, comme le « Guts Over Fear » d’Eminem et Sia. Il s’apprête à sortir We Fall, son premier album, le 24 février prochain, dont ce « Come Find Me » est extrait. Un titre beau comme une boucle d’un instrumental de cloud rap. Pour ceux qui seraient passés à côté de ses moments de bravoure dans sa période rap, on en avait compilé quelques uns sur Spotify.

Avec « On est sur les nerfs », il a signé l’une des meilleures productions du Ateyaba de Joke. Signé sur le label CUFF, le nantais Ikaz Boi vient de sortir un EP gratuit, Ketamine Trap Vol. 1, dont le titre résume assez bien le contenu. De la trap EDM dopée, qui multiplie les clins d’œil au rap cainri (de Que à French Montana), complètement dans l’air du temps. L’EP est disponible sur Soundcloud, sur Haute Culture, et même sur Datpiff. Ikaz Boi préparerait actuellement un projet commun avec Myth Syzer, autre nouveau producteur français à la cote exponentielle.

Kendrick Lamar vient de remporter deux Grammy Awards pour son titre « i ». Des récompenses avant de sortir un nouveau disque, c’est un peu le paradoxe de l’industrie. Pourtant, Kendrick ne se perd pas en chemin, et continue de distiller des infos sur son prochain disque. En témoigne la sortie de ce nouveau titre, « The Blacker The Berry ». Une nouvelle fois, le natif de Compton surprend. Et laisse beaucoup de place à la (très bonne) production de Boi-1da pour dénoncer les préjugés raciaux avec un flow particulièrement nerveux. Différent de « i », mais une nouvelle fois séduisant.