Sidekicks

Il y a quatre ans sortait L’eau lave mais l’argent rend propre, album sur lequel Lalcko privilégiait la force tranquille que lui avait conférée l’écoulement des saisons, délaissant quelque peu la hargne de ses jeunes années. Subsistaient malgré tout quelques rugissements du lion indomptable qui demeure en lui, tel le nerveux « Kilo ». Il en avait d’ailleurs tourné le clip à Yaoundé. Clip qui était jusqu’ici muselé dans ses obscurs disques durs, où se cachent décidément beaucoup de trésors. Mais Lalcko a l’amour du partage et a décidé d’enfin libérer les images d’un morceau qui pèse toujours autant. Une ultime friandise avant la sortie ce mercredi de Fuck Losing Weight, mixtape riche en surprises (inédits, versions originales, remixes…) et en invités de prestige (« tchh tchh »). Une exclusivité Abcdr, évidemment. #LoulouNicollinMuzik

Dire que Requiem, le deuxième album solo de Lino, était attendu relève du pléonasme. Dix ans après Paradis Assassiné, la moitié d’Ärsenik, accompagné de Tefa à la réalisation, a enfin effectué son retour dans les bacs (on met de côté Radio Bitume, projet de qualité mais sorti sans l’accord du principal intéressé). L’album, que l’on avait décortiqué en long et en large, a rencontré son public, prouvant au passage qu’il y avait de la place dans le paysage musical français pour un public rap adulte. Pour célébrer ce retour réussi, Lino donnera un concert à la Cigale le 15 avril prochain. Entouré évidemment de Calbo et de quelques invités tenus secrets pour le moment, Gaëlino M’Bani devrait, une nouvelle fois, assurer le show. Rendez-vous sur Facebook et Twitter pour gagner des places à prix réduits.

« J’ai eu le cœur froid comme un iceberg, j’ai mis des pulls Iceberg, j’ai lu Iceberg Slim, mais je n’avais pas vu venir la cocaïne… » Et vous, vous n’aviez pas vu venir la mixtape spéciale Lalcko que ce dernier, DJ Uka et l’Abcdr ont concocté pour les drogués que vous êtes. La dose sera servie ce mercredi 18 mars, gratuitement. Au menu : quelques inédits, remixes et premières moutures accompagnés de chansons orphelines de projet. Et si la patience n’est pas votre fort, on vous offre en hors-d’oeuvre « Cocain Rush », premier extrait de Fuck Losing Weight dont la pochette est assurée par le toujours impeccable Jérémy Métral.

Amateurs de beatmaking, notez la date sur votre agenda. Ce jeudi 19 mars, le Gibus Café, à Paris, accueille la sixième édition des Sloppy Katz, soirées spécialement consacrées aux bidouilleurs de machines et tritureurs de sons. Au programme, quatre producteurs aux styles variés : le britannique Pyramd Plaza, et les français Doc Mastermind, Kool Trasher et Blakesmith, fondateur de ces soirées Sloppy Katz. Et pour les compositeurs en herbe (ou sous herbe, ce qui n’est pas incompatible), une session Open Beats est ouverte aux quatre premiers inscrits munis d’une clé USB avec trois instrumentaux d’1’30 ». C’est de 20h à minuit, et toutes les infos sont sur la page Facebook de l’événement.

Entre références bibliques, artistiques et hommage à la gente féminine, « Madonna » est un vrai concentré de Lupe Fiasco. Le rappeur chicagoan en livre une mise en image réussie, à la fois léchée et – comme c’est souvent le cas avec lui – joliment racontée. Le début d’année particulièrement chargé en sorties n’ayant pas aidé, on n’a pas encore trouvé le temps de parler de l’album Tetsuo & Youth, sorti en janvier dernier.  Mais comme il s’agit de la plus belle et intéressante sortie de Lupe depuis le grand The Cool, rassurez-vous, on risque certainement d’y revenir.

Une fois de plus, Fabolous fait ce qu’il fait de mieux : du rap new-yorkais consanguin. Avec « You, Me, Him and Her » de Jay Z en instrumental et DJ Clue qui gueule à l’arrière plan, tout paraît bien tranquille en ce mois de mars 2001.

Quand en décembre 2014, JP Manova a sorti le clip « Longueur d’Ondes », les médias – nous les premiers – l’ont qualifié de « secret le mieux gardé du rap français » ou « d’homme invisible du rap français » (ça c’est Rue89 qui l’a dit). Sauf que maintenant que JP commence à tourner sur scène (il sera ce samedi 14 mars aux Mains d’Oeuvres de St Ouen dans le cadre du festival Le Bruit la Ville), passe sur Nova ou France Culture, et a sorti son second clip tout en ayant d’autres dans sa besace, il va falloir que nous, rédacteurs et journalistes, pensions à changer de registre si on ne veut pas avoir un train de retard. Car si l’ombre de Djeep planait plus ou moins discrètement sur le rap parisien depuis quinze ans, c’est désormais avec sa présence déterminée qu’il va falloir composer. Ce qui est loin de nous déplaire, surtout à la vue de la pochette de son premier disque, présentée cette semaine. Le projet s’appellera 19h07. Les plus acharnés auront peut-être notés que c’est l’heure à laquelle l’ex « secret le mieux gardé du rap français » a jusqu’à maintenant mis en ligne tous ces clips. Ça sortira dès Avril, en vinyl et en CD.  Et pendant que pour JP Manova le train semble bien en marche, nous serons également là. Afin que personne ne reste à quai.

Rick Rock est rarement cité dans la liste des producteurs de légende. Pourtant, il mériterait sans peine une statue du haut de ses centaines de titres assénés comme de violentes claques, prêtes à faire rougir les fessiers les plus bétonnés. De 2Pac à Jay-Z en passant par E-40, Busta Rhymes ou 50 cent, cet acharné de la Bay Area a délivré un paquet de tubes pour les plus grands. Hélas, il avait quasiment disparu en même temps que le Hyphy, mouvement régional qu’il avait grandement initié musicalement. C’est donc une bien bonne surprise de le retrouver à la fois derrière la console mais aussi le micro en compagnie d’un de ses plus fidèles collaborateurs, Snoop Dogg. Petite cerise sur le gâteau, le chant précis de Tee Flii, en parfaite disposition suite à son premier album réussi, Starr. Résultat : la meilleure mise en bouche possible pour un été déjà rugissant.

Benibla, marque de fringues présente depuis quelques années dans le milieu du rap français, a décidé de faire les choses bien pour sa prochaine soirée. En conviant DJ Weedim, R-Ash, 8TM et Krampf aux platines, en investissant un lieu secret dont le décor devrait rappeler le Eyes Wide Shut de Kubrick et en dévoilant à cette même occasion le prochain clip d’Alkpote en featuring avec Vald qu’ils ont réalisé, ils ont décidé de rendre cette secret party mémorable. L’entrée est libre mais, comme on est sympa, on vous fait gagner un pack KushVap sur notre compte Twitter. Rendez-vous le 21 mars.

On a découvert Christian Rich en 2012. Ce duo de producteurs (oui, ils sont deux) avait alors contribué à l’album Doris de Earl Sweatshirt. Leur CV couvre en fait une bonne partie des années 2000, et inclue des collaborations de prestige (Clipse, Diddy), d’autres plus anecdotiques (Posta Boy, Mickey Factz) et pas mal de morceaux coupés au montage. Un parcours touche-à-tout qui évoque en miniature la carrière des Neptunes, auxquels Christian Rich vient de rendre hommage avec deux mixes hyper-pointus diffusés sur Dash Radio. Taiwo et Kehinde Hassan (oui, ils sont frères) ont choisi d’aller chercher les titres les moins évidents du répertoire de Pharrell Williams et Chad Hugo. Pour nous autres fétichistes du son Neptunes, c’est un vrai bonheur.