Nakk
Interview

Nakk

Doué comme peu, attendu comme personne, Nakk est l’archétype parfait du MC dont le talent est certain, mais n’est toutefois pas encore tout à fait confirmé. Chose qui désormais devra se faire très prochainement, la sortie de son premier album étant imminente. « Tu veux me connaître mieux vieux, écoute mon disque ». En attendant : bonne lecture.

Abcdr : On va sortir un peu du schéma classique de la présentation : peux-tu me citer plutôt les cinq évènements qui ont été pour toi les plus importants dans ta carrière, de tes débuts à aujourd’hui ?

Nakk: Alors cinq… Mon premier groupe déjà, que j’avais formé avec des potes… La rencontre avec les jumeaux, enfin, je les connais depuis longtemps mais bon, je suis un peu rentré dans le Rap grâce à eux. Après, la rencontre avec Marc [NDLR : Original Bombattack], qui m’a ouvert beaucoup de portes… La signature chez BMG en 2000 et la sortie du Début EP, et le Street Minimum, là, dernièrement.

A : Quand tu parles de ton premier groupe, tu parles de Soldafada ? Qu’est-ce que cette première expérience t’a apporté artistiquement ?

N: C’était pas Soldafa, c’était le tout premier groupe que j’ai formé, vraiment j’étais, on était… En-dessous du statut de débutant tu vois ? Et pour ce que ça m’a apporté ben… On était nuls mais bon, on était insouciants, on rappait sans se prendre la tête, sans calculer, sans penser à l’argent, on rappait et point barre quoi. C’est peut être ça qui manque aujourd’hui d’ailleurs.

A : Quand tu dis « les jumeaux », tu parles du groupe Les 10 ?

N: Les 10 ouais, Lindis et Lavocato. Lindis rappe toujours un peu, Lavocato a complètement arrêté, et c’est vraiment des mecs qui m’ont… Je leur ai jamais dit mais ils m’impressionnaient les mecs, je voulais arriver à ce niveau là pour être à la hauteur. Je me disais : « si j’arrive dans le Rap, faut que j’arrive au minimum à ce niveau là« .
Et ce sont des mecs qui n’ont pas eu le succès qu’ils méritaient. C’est dommage mais bon, ce sont les aléas de la musique… Mais c’était vraiment des mecs super forts, big up à eux d’ailleurs…

A : Ton pseudonyme complet c’est Nakk Mendosa. Mendosa, ça fait référence à quoi ?

N: En fait c’est tiré de Les mystérieuses cités d’or je sais pas si tu te souviens du dessin animé là ? J’aimais bien comment le nom sonnait, c’est un pote qui m’avait appelé comme ça à l’ancienne et ça m’a plu, donc j’ai associé avec Nakk que j’avais déjà comme nom… Nakk Mendosa, voilà quoi, j’avais trouvé ça mignon, à l’époque… [rires]

A : On va pas revenir sur les détails de ta mauvaise expérience avec BMG, mais quel regard portes-tu actuellement sur l’industrie du disque ? Est-ce qu’aujourd’hui tu accepterais de signer à nouveau en maison de disque, au moins en licence, après ce qui s’est passé ?

N: Franchement j’ai aucune animosité envers les maisons de disques malgré ce qui s’est passé avec BMG, c’est arrivé à une quinzaine d’artistes à la même période… C’est un truc qui est arrivé à cette période là, y’a eu un « raz-de-marée », on a eu notre tsunami du Rap et puis voilà… Mais j’ai franchement aucune rancune envers les maisons de disques.
Si demain je pouvais sortir l’album en licence ce serait vraiment l’idéal.

Je pense que c’est un truc dont faut savoir se servir, c’est-à-dire qu’il faut savoir les guider, et trouver un équilibre entre nos idées et leurs moyens. On sait très bien que niveau idées et choix artistiques des fois ils sont un peu à côté, et c’est à nous, vu qu’on est de la base, de gérer ça. Bon, c’est notre truc de toute façon…

A : Pendant un temps, tu étais présenté comme un artiste Néochrome, puis en fin de compte tu sors sous ta propre structure, Dark Sun. Qu’est-ce qui t’as poussé à sortir en totale indépendance ?

N: En fait j’ai jamais vraiment été un artiste Néochrome, même si ce sont des gens avec qui je bosse, j’ai bossé, et je bosserai sûrement toujours avec eux dès qu’il y aura un plan. Je dirai jamais non, parce que ce sont des mecs qui m’ont donné des coups de pouces et que j’apprécie que ce soit Loko, Yonea ou Granit…

Après, on devait sortir le street CD ensemble, ça ne s’est pas fait pour x raisons mais bon, y’a rien contre Néochrome. Si demain je dois faire un truc sur leurs compiles je le ferai, j’ai fait deux morceaux sur leur dernier album et si demain ils en sortent un autre je ferai des morceaux avec eux, y’a pas de problème.

Après Dark Sun c’est un choix personnel parce qu’à un moment, tu arrives à un âge ou faut savoir sortir tout seul. Je me suis dit, arrivé à un stade, être sous « l’aile de l’indépendance » c’est un peu illogique… C’est plus comme si j’avais toujours dix-sept ans, tu vois ? A un moment t’arrives à maturité, tu montes ta propre structure et t’essaies de voir comment ça se passe. Certains arrivent à le faire, je pense que tout le monde peut le faire, on n’est pas plus bêtes… [rires]

A : Et concrètement, le label existe sous forme associative, ou est-ce qu’il s’agit d’une S.A.R.L. ?

N: En fait c’est une petite S.A.R.L. qu’on vient juste de monter. Pour l’instant on apprend un peu sur le tas, on observe à droite à gauche, on prend des conseils un peu partout et on essaie vraiment de se développer… Pour l’instant on sort mes produits dessus, en espérant plus tard grossir et sortir des artistes talentueux, comme toute maison de disques qui se respecte… Pour l’instant on s’accroche et on essaie de grossir au maximum.

A : C’est le format « street CD » qui fait qu’on retrouve peu de morceaux à thème sur Street Minimum, ou est-ce que c’est simplement la direction que tu veux donner à ton écriture ?

N: Non là c’était purement volontaire, c’était des morceaux d’instinct si tu veux, c’est-à-dire que t’as une instru, t’écris et voilà… Je dis pas à la va-vite mais t’écris sans vraiment structurer, c’est-à-dire que mes thèmes je les garde vraiment pour mon album. Sur mon album y’aura des morceaux à thèmes, déjà parce que c’est quelque chose que j’affectionne. Et en plus, j’écris plus facilement quand je suis une direction…
Écrire »freestyle » je trouve que bizarrement c’est plus dur à faire qu’écrire avec une direction, en suivant un thème. Ce qui est clair c’est que sur l’album y aura des thèmes en tout cas, pas de soucis…

A : Je demande ça parce que sur ton EP par exemple, cinq morceaux sur six sont des morceaux avec une ligne directrice, alors que là c’est plus décousu et, comme tu dis, plus freestyle.

N: En fait ça s’explique par le fait qu’à l’époque de mon six titres, j’avais pris des morceaux de l’album que je maquettais pour les sortir, et comme sur l’album y’avait beaucoup de morceaux à thèmes, on s’est retrouvés avec cinq thèmes sur six…
Mais moi quand j’écris un album, je pars du principe qu’il faut écrire sur des thèmes, sinon tu sors des streets CD toute l’année. Mais je préfère, pour mon album, sortir des thèmes forcément.

« Je n’ai franchement aucune rancune envers les maisons de disques.  »

A : Est-ce que tu comptes défendre le disque un peu sur scène ?

N: Ben ouais, j’ai deux, trois dates qui se profilent mais… Je compte le défendre mais en même temps, le street CD je ne compte pas m’appuyer dessus pendant x temps tu vois. C’est vraiment un truc pour montrer que j’écris, que je suis de retour.
Y’a d’autres trucs plus gros qui arrivent, et le street CD je compte pas en faire ma carte de visite pendant deux ans. Bientôt je passerai à autre chose. D’ailleurs je sors un six titres à la fin de l’année donc je passe déjà à une autre étape.

A : Sur scène, est-ce que tu envisagerais de travailler avec des musiciens, suivre la veine un peu rap accoustique comme beaucoup peuvent le faire en ce moment ?

N: Moi je t’avouerai que franchement, je ne suis pas du tout « Rap-acoustique-zicos-derrière« , je respecte grave, quand c’est bien fait ça pète, mais moi je suis pas trop dans ce délire là. Je préfère qu’il y ait le son sur CD, comme ça, ça tourne, tu sais qu’il n’y aura pas de problème, pas un mec qu’aura une crampe à la main et qui pourra plus jouer de la batterie… [rires]

Non, sérieusement, je suis pas dans ce délire mais peut-être que demain je vais rencontrer des zicos qui vont me faire changer d’avis. Disons que pour l’instant je préfère faire à l’ancienne… enfin « à l’ancienne« , comme moi j’ai toujours fait quoi.

A: Bon et le concert de Jay-Z du 29 Septembre alors, t’en as pensé quoi ?

N: Franchement moi je l’avais jamais vu, des gens ont dit que la première fois qu’il était venu c’était mieux mais moi j’ai trouvé ça historique. Après, le gars, je pense pas qu’il avait trop préparé, il parlait beaucoup à son DJ pendant les morceaux, mais t’as vu Jay-Z depuis quoi, 96, 97, depuis dix ans qu’on l’écoute il a fait des tubes c’est un truc de fou.

Pour pas kiffer Jay-Z sur scène faut être vraiment détaché du Rap, franchement pour moi c’était mortel. Ça te met même du baume au cœur, t’as envie de rentrer chez toi et d’écrire un morceau… Bon c’est Jay-Z, c’est pas n’importe qui quand même, le type c’est du charisme, c’est lourd, je saurais pas quoi dire d’autre…

A : Pour revenir au street CD, la critique qui est revenue le plus souvent concernait la qualité des instrus. Comment se sont faits les choix des beats, et surtout comment réagis-tu face à cette critique ?

N: Tu sais cette critique revient un peu souvent depuis que j’ai commencé le Rap, les gens sont pas trop chauds sur les sons… Après moi j’écris sur ce qui m’inspire, y’a des mecs en France qui rappent sur des sons mortels, mais je suis pas fan des textes tu vois… Donc moi j’écris sur ce qui m’inspire, après peut être que le son ne va pas mettre tout le monde d’accord parce que ça va pas être du « lourd » comme les gens ont peut-être envie d’entendre…

Après, moi, mon truc c’est quand même l’écriture, je mettrai jamais l’écriture en dessous de la musique, c’est-à-dire que je rapperai pas sur un son que tout le monde va kiffer si c’est pour que mon texte soit léger. Je préfère un son qui m’inspire et où le texte va plaire, quitte à ce que le son mette moins de gens d’accord. Après je dis pas que j’ai bâclé pour le street CD, mais pour l’album y’aura beaucoup plus de recherche sur les sons, ce sera plus lourd je pense… D’ailleurs, non, ce sera beaucoup plus lourd en fait. [sourire]

A : Et donc sur Street Minimum on retrouve à la prod notamment, SR Prod, Ren Hook, CHI, comment s’est faite la connexion avec ces gens-là ? Est-ce que c’était toujours un peu le même procédé, où est-ce que ça variait selon les beatmakers ?

N: SR Prod on se connaît depuis l’époque de Bombattack, ensuite il y a eu des producteurs qui m’ont été présentés par les gars de Néochrome, Ren Hook qui fait de très bons sons… CHI c’est aussi par Bombattack… Donc ce sont des gens qui gravitaient un peu autour de moi à l’époque du street CD et j’ai gratté des sons un peu partout quoi, j’ai pas fait de recherches particulière en fait, ça m’est tombé dessus.

A : En ce qui concerne les invités, tu poses avec des gens avec qui on ne t’a pas forcément entendu par le passé, notamment sur ‘J’crois plus en l’homme’ aux côtés de Maj Trafyk et Joe Lucazz. C’était des envies particulières de ta part ou plutôt le fruit de l’occasion ?

N: Maj Trafyk c’est quelqu’un que j’ai connu y’a pas longtemps mais dont j’apprécie beaucoup la plume. Je trouve que c’est un mec qui écrit super bien et il va se passer de bonnes choses pour lui, s’il continue. Joe Lucazz pour moi c’est un peu un personnage, il a cette espèce de charisme, il rentre sur le beat il se passe quelque chose quoi… Après ouais c’est un peu des featurings d’instinct pour ces deux-là parce que ce ne sont pas forcément des gens avec qui je bossais avant… Moi je suis ouvert en fait, j’ai pas de « famille du Rap » ou quoi, si y’a un truc qui se passe, ben vas-y on pose ensemble y’a pas de problème.

A : Parallèlement tu as fait plus d’un featuring avec Monseigneur Mike et y’a l’air d’avoir une bonne alchimie entre vous deux. Est-ce que tu envisagerais aujourd’hui de sortir un projet commun avec quelqu’un, ou bien tu comptes évoluer uniquement en solo ?

N: Ben moi comme je dis toujours, pour faire des albums communs faut quand même avoir un certain poids sinon…c’est un peu un pétard mouillé. Donc avant de faire des projets communs avec x, faut d’abord s’occuper de sa carrière solo, faut la mettre bien.
Après, si demain moi et Mike ou moi et un autre artiste ça se passe bien pour nous dans le Rap français ben ouais, ce serait intéressant de faire un truc en commun, mais avant ça je vois pas l’intérêt.

A : On peut dire que tu as construit ta réputation et tu es reconnu pour la qualité de tes « punchlines ». Un genre d’écriture très travaillée qui peut être à double tranchant : on peut parfois avoir l’impression que c’est une façon de ne pas se livrer plus…

N: Je sais pas si on me reproche de ne pas me livrer au maximum, mais je sais que j’ai jamais calculé ce que je vais raconter, quand je suis sur un titre je raconte des trucs qui peuvent arriver à tout le monde, ou qui m’arrivent à moi, sur l’album je vais raconter des trucs personnels. Mais je me suis jamais dit: « je vais me cacher derrière une punchline pour pas me livrer« …
A la limite c’est une bonne thérapie le Rap parce que moi je parle pas beaucoup, même quand j’ai un problème, et souvent c’est dans mes raps que j’en parle. Donc non les punchlines c’est… Certes ça se travaille tout ça mais c’est pas une cachette ou une couverture pour rien raconter.

A : Tu veux dire que c’est quelque chose qui te vient naturellement au final ?

N: Ouais c’est clair, ça vient naturellement. Tu vois je marche, y’a un truc qui vient, je l’écris… C’est pas un truc genre toute la journée je vais chercher une punchline [sourire]. Après c’est débile, et tu vois ça se sent dans ton couplet que c’est spontané, mais après je sais pas, peut être que je me trompe.

« Je ne mettrai jamais l’écriture en dessous de la musique, c’est-à-dire que je rapperai pas sur un son que tout le monde va kiffer si c’est pour que mon texte soit léger. »

A : Dans le morceau ‘Sans’, tu finis par « surtout crois pas que dans l’Rap j’espère plus ». Paradoxalement, dans un récent featuring que tu as pu faire tu dis « Attendre 40 piges j’te garantis qu’ça rend triste ». Où est-ce que tu te situes entre ces deux phrases à l’heure actuelle ? Qu’est-ce qui fait que t’y crois encore ?

N: En fait, c’est pas une question de croire ou ne pas croire. C’est que, tant que je kiffe, tant que je vais rêver et que je vais kiffer la musique j’en ferai. C’est pas une question de « putain là j’ai pas encore percé, j’ai tant d’années et j’ai pas encore percé… ». Tu vois je réfléchis pas comme ça, moi je pense que c’est un marathon et pas un sprint. C’est-à-dire que, y’en a beaucoup qui courent, mais à la fin faudra voir qui continuera la course. Aujourd’hui y’a des mecs qui sont en place, d’autres qui ne le sont pas, c’est la musique et c’est pareil dans tout.

Aujourd’hui y’a un mec qui joue super bien au foot, dans deux ans il va exploser, mais aujourd’hui on le connaît pas le mec, c’est comme ça, c’est la vie. Le monde est fait comme ça. Et c’est pas une question d’y croire ou pas. Moi je veux faire des bons morceaux, je veux rien prouver à personne. Faire des bons morceaux, qu’un boulanger demain me dise « je kiffe bien ton morceau », ça me fait plaisir tu vois ? Après y’a le reste, la gloire, l’argent, tout ça. Je vais pas cracher dessus, je suis pas complètement innocent non plus. Ce sont des trucs qui me feraient plaisir, mais avant tout, il faut avoir une sincérité dans ta musique, dans ce que tu fais, dans ta démarche. Sinon je pense pas que ça prenne, ou en tout cas que ça prendra pas longtemps.

A: C’est un peu ce que tu dis finalement sur le morceau : « J’suis arrivé sans demander quand je percerai et en combien de temps « …

N: C’est clair, j’ai commencé le Rap, on était des débutants, on écrivait des textes pourris mais on pensait à rien d’autre… Enfin si, quand tu commences, tu penses à sortir un skeud, et quand tu le sors, tu te dis « voilà, c’est ma victoire à moi ». Tu sais ton premier disque c’est un peu ton disque d’or…

Maintenant j’espère sortir un album, que les gens kiffent et voilà. A partir du moment où moi je vais kiffer, où les gens vont kiffer, je pense que ce sera déjà une victoire. Dans la vie y’a des gens qui ont un taf, ils touchent 1300€ brut, ils attendent rien de la vie, et ben nous dans la musique on attend un truc quand même, on sort des disques. Si les gens kiffent c’est notre victoire à nous, après il se passe ce qu’il se passe…

A : Tu parles très peu d’actualité ou de politique dans tes textes, ou alors de manière très implicite comme dans la phrase « dangereux comme Neverland pour un gosse ». Est-ce que c’est une volonté de ne pas rentrer dans des sujets polémiques, ou est-ce que ça ne t’intéresse pas tout simplement ?

N: En fait, je me suis rendu compte que ça manquait un peu des fois de trucs politiques dans mes textes, mais ça prouve bien que je calcule pas en fait… Je rappe les choses qui me passent par le cerveau. Et puis tu vois, t’allumes ta télé ça va te parler de politique, t’allumes ta radio ça va te parler de politique, si tu mets un CD de Nakk et il te parle de politique… Je sais pas ce que je vais dire de plus que D’Arvor tu vois ? Moi, je vais mettre mon point de vue de rappeur, je vais faire un jeu de mots, je vais faire une image mais bon…
Après t’as des mecs comme Ekoué, Assassin, Casey, y’a des gens qui sont vraiment à fond là dedans, ils le font bien, mais moi… Moi je fais ce que je sais faire en fait, tu vas pas demander à un gardien de but de marquer tu vois [sourire] ? Après, de temps en temps, pourquoi pas, c’est possible qu’on trouve des trucs politiques dans mon album.

A : Un de tes thèmes récurrents reste l’amitié et plutôt les désillusions qu’elle peut engendrer, mais tu dis aussi souvent que t’as besoin d’être entouré, que « seul c’est casse-gueule ».

N: C’est vrai, j’ai remarqué que dans mes textes y’a beaucoup de phrases sur l’amitié. L’amitié c’est un moteur, t’en as besoin pour avancer. Parce que dire : « allez tous vous faire foutre j’ai besoin de personne », ça existe pas en vrai… Si demain je disais ça dans un texte, je serais un menteur. T’as besoin du soutien des gens, rien que dans la musique tu peux pas être tout seul. Écouter personne et en faire qu’à ta tête c’est impossible ça.

L’amitié pour moi c’est un truc vachement important et comme souvent t’es déçu en amitié, ben ça se retrouve dans mes textes… C’est-à-dire que pour moi l’amitié c’est à double tranchant, les gens qui t’apprécient et que t’apprécies vraiment peuvent te trahir demain parce que tu réussis ou parce que t’as une belle voiture, ou à cause de ta meuf, pour des trucs tout con genre une veste…

Après c’est l’être humain hein, même moi ça m’est arrivé de jalouser des trucs, comme je dis dans un morceau : « jalouser quelqu’un pour un truc qui ne m’était pas dû« . C’est-à-dire qu’un mec qui réussit, quelque part il a taffé, toi t’as rien fait, tu peux pas jalouser bêtement. Mais bon c’est l’être humain de toute façon. Oui, tout ça c’est humain…

A : Tu parles aussi souvent de la mort, est-ce que c’est un sujet auquel tu penses beaucoup ?

N: Grave. Déjà j’ai perdu beaucoup de gens de ma famille, et la mort c’est un truc qui m’obsède, et qui obsède à mon avis plein de gens… Mais curieusement ça ne m’effraie pas, ça m’obsède… C’est-à-dire que j’y pense beaucoup, pas comme une crainte mais limite comme une fascination. Je crois que je vais faire un thème là-dessus, parce que c’est clair que ça m’intéresse. C’est bizarre la mort, dans le sens : la vie on connaît, mais la mort…
Enfin ça peut paraître mystique ce que je te dis mais c’est un truc qui m’a toujours fasciné. Et en même temps c’est un truc qui décime les gens, c’est un truc qui rend triste, rien ne peut rendre plus triste. C’est un truc qui fascine et tout le monde y pense, dans ta journée t’y penses au moins une fois. Ou en tout cas très souvent.

A : Surtout quand tu perds toi-même des proches…

N: Voilà, surtout. Après comme disait une de mes cousines, y’a des gens qui ont quarante-cinq ans et ils n’ont jamais perdu personne dans leur famille. Pour ces gens-là, la mort c’est vraiment « lointain », c’est virtuel. Pour ceux qu’ont perdu des gens tôt, c’est plus présent, comme si la mort faisait un peu partie de ta famille.
Après on n’est pas dans L’Île Fantastique, on sait très bien qu’on va tous partir, y’a une cadence et hélas tu ne peux rien prévoir. C’est là le grand dilemme de l’homme, tu peux pas prévoir ta mort, tu peux rien prévoir hélas… Enfin « hélas », façon de parler. Mais la mort c’est clair, c’est omniprésent dans mes textes et ce sera omniprésent dans l’album je pense aussi.

C’est un peu un paradoxe parce qu’il y’a beaucoup d’humour dans mes textes, mais en même temps la mort est vachement présente. Tout ça c’est un peu paradoxal. Mais même quand je parle de la mort j’utilise l’humour pour que ça passe parce que sinon… Tu chiales au micro et c’est autre chose après… [rires]

A : Justement, le fait d’utiliser beaucoup l’humour dans tes morceaux, parfois même pour parler de sujets dits « sérieux », ou dire « J’suis toujours en retard par peur d’être à l’heure pour mes trente balais »… Est-ce que tout ça, c’est par volonté de ne pas vieillir trop vite ?

N: Ben ouais, franchement je t’avouerai que moi, je suis resté un grand gamin ! C’est-à-dire que les gens autour de moi disent tout le temps « ouais il fait toujours des blagues« . Même avec mon fils, je l’éduque comme il faut l’éduquer mais parfois mon côté gamin prend le dessus…

Bon après, je recadre, mais c’est clair je suis resté un grand gamin parce que, les gens sont sérieux, moi je préfère garder ce côté un peu enfantin tu vois ? Je pense que c’est un peu cramé dans mes textes, et c’est peut être pour ça qu’on n’a pas trop le côté « politique-engagé-militant », peut être parce que j’ai gardé cet œil observateur et personnel, un peu comme un enfant.

Et sinon, c’est pas spécialement une peur de vieillir trop vite, mais c’est clair que même à quarante-cinq ans j’aurai toujours un peu mon côté gamin, je le sais ça. Je serai pas un mec super sérieux, responsabilités tout ça, que j’aie 1000€ ou 100 000€ sur mon compte en banque, je serai toujours pareil, j’aurai jamais ce côté « ouais je suis un homme d’affaire, je suis un PDG parle moi bien » tout ça… C’est pas moi ça, c’est pas mon délire.

« La mort c’est un truc qui m’obsède. »

A : ‘Anges en Airmax’ c’est un peu une autre manière de dire « Les p’tits jurent qu’ils restent libres, moi j’les estime malgré c’que dit l’juge » ? Tu trouves que la jeunesse d’aujourd’hui est diabolisée ?

N: Tu sais moi je viens de Bobigny dans le 93. C’est là où, d’après eux, le le taux de délinquance juvénile est le plus élevé. Et c’est vrai que les petits maintenant, ils font ce que faisaient les grands en dix fois pire. A notre époque on faisait déjà des trucs qui étaient pires que ceux d’avant, et ça va aller en crescendo, c’est le monde ça.
Après, j’ai envie de te dire, ils abusent des fois, y’a une diabolisation, mais c’est clair que les petits ils sont speed j’vais pas faire le mytho. J’ai déjà marché dans la rue, j’ai vu des petits arracher des sacs devant moi et courir, des sacs ou des Mc Do’ ou peu importe…

Les mecs galèrent, ils ont rien et c’est ça leur truc, ils arrachent, ils prennent ce qu’ils n’ont pas en fait. Te dire qu’ils ont 100% tort, non. 100% raison, sûrement pas. Mais après, c’est facile à dire mais c’est la vie, en attendant de pouvoir vendre de la drogue ils font des trucs comme ça, des trucs de petites frappes, en attendant de pouvoir faire des trucs propres dans le banditisme.
Je dis pas que vendre de la drogue c’est propre, mais dans leur hiérarchie de réussite sociale, c’est un peu l’exemple à suivre. On parle de mecs qui ont pour exemple des grands bandits plutôt que leurs darons hélas. Après est-ce que c’est 100% de leur faute, je sais pas.

A : En gros tu dis comprendre les raisons qui peuvent pousser des jeunes à faire ce qu’ils font, sans forcément cautionner.

N: Autant je comprends pourquoi ils le font, autant je comprends que les gens soient choqués parce que c’est pas « normal ». Mais je pense que souvent les actes de violences sont des cris de détresse, je sais que c’est facile à dire que ce sont des SOS et tout, mais je t’assure que les mecs font ça pour exister, parce que sans ça ils sont rien. Pour la plupart ils ont raté l’école, ils font rien et ils ont envie de briller à leur manière… Et ils brillent de cette façon là.

A: Tu disais tout à l’heure « eux » en opposition aux plus jeunes, tu penses à qui concrètement ?

N: « Eux » ce sont les politiques, ou même pas que les politiques mais genre le Français de base, classe moyenne qui regarde la télé, les reportages, et sans forcément être mauvais ; à force de diaboliser la jeunesse, le mec finira par croire ce qu’il voit. Le mec n’est pas en banlieue, il ne va pas y aller déguisé pour voir comment ça se passe, voir comment sont vraiment les jeunes… Après eux ne sont pas forcément les fautifs, mais y’a « nous’ et y’a « eux » quoi, ce sont deux parties différentes.

Et les politiques, je pense qu’ils font en sorte d’inventer des problèmes, pour pouvoir les régler. Pour pouvoir dire « moi j’ai réglé tel problème », même si le problème n’existait pas vraiment. Ou qu’il existe mais qu’il n’est pas si… Par exemple la politique de Sarkozy pour moi c’est abusé par rapport au problème. C’est comme s’ils déployaient l’armée pour un mec qu’a fraudé le métro tu vois ? Ca me semble disproportionné.

A : Le fait d’être père, est-ce que ça a changé ou influencé ton implication dans la musique ?

N: [Temps de réflexion]… Etre père ça a changé ma vie dans la musique pour plusieurs raisons. Déjà , ton enfant te prend un temps qu’avant tu avais pour la musique, mais je le sens pas vraiment vu que c’est mon enfant et que ça me fait plaisir. Et inversement parfois t’as moins de temps pour ton enfant…
J’essaie de jongler entre tout ça, parfois j’ai studio mais j’aimerais bien rester avec mon fils, parfois je suis avec mon fils mais je dois aller faire de la musique. Après je sais pas si la question voulait dire « est-ce que ça m’a donné envie de percer ou… ? »

A : Plutôt l’influence que ça peut avoir sur l’aspect artistique aussi…

N: Ca ne change pas trop mes textes, mon délire ou mon univers… Ca rajoute juste des punchlines [rires] ! Non mais c’est de la matière en plus quoi, vu que c’est une autre expérience, tu vis d’autres trucs, donc forcément c’est du texte en plus quoi qu’il arrive, c’est du nouveau.

A : Tu fais partie des ceux qui n’écoutent pas de Rap français ou bien tu t’intéresses quand même à ce qui se fait autour de toi ?

N: Déjà, moi je pense qu’un rappeur qui te dit qu’il n’écoute pas de Rap français, j’trouve ça grave. Parce que, tu prends le meilleur rappeur « du monde et de tous les temps », il a forcément écouté un Rap avant d’en être là, tu vois ce que je veux dire ?
T’es obligé d’écouter, c’est comme si tu me dis qu’un footballeur regarde aucun autre match que les siens… T’es obligé, d’une pour pas faire la même chose, et de deux pour t’imprégner, quand j’écoute un morceau ça me motive, j’ai pas envie d’imiter, mais c’est motivant.

Un rappeur qui te dit « j’écoute pas de Rap » pour moi c’est bizarre. Logiquement c’est ta passion, donc à moins que t’écoutes que du Rap américain bah… c’est ton droit mais bon, je pense que très peu de rappeurs français comprennent couramment le Rap américain. Et… je sais pas, je dis pas qu’on est une famille mais, moi y’a un morceau de Rap français qui passe je l’écoute quoi. Un album est intéressant je l’écoute.
Je vais pas faire style « je suis une star moi j’écoute personne« … Parce que beaucoup de rappeurs disent qu’ils n’écoutent personne mais dans leurs MP3, dossiers cachés, t’as tous les albums… Enfin bref, c’est l’être humain [rires] !

A : Du coup, t’as écouté quoi récemment en Rap français ? De bien ou de moins bien ?

N: Alors moi j’écoute du Rap français, par contre ce qui est des albums, j’écoute une fois un album, rarement plusieurs fois. J’ai écouté tout ce qui est sorti hein, Sinik, Sefyu, Booba, Diam’s, mais franchement j’ai jamais réécouté plus d’une fois.
C’est pas par rapport à la qualité mais c’est que, j’écoute une fois, je prends la température et voilà quoi. Après, j’écoute des titres à la radio. En général ça tourne pas mal.
Par contre, faut pas trop écouter de Rap français quand t’es un rappeur, y’a toujours ce risque de t’imprégner trop, d’avoir une intonation ou une idée, un flow, d’avoir la même voix qu’un tel parce que tu l’as écouté toute la journée… Faut écouter et prendre la température plutôt que saigner les disques de Rap français.

A : Là tu m’as évoqué, on va dire, les sorties les plus « importantes » en terme d’impact commercial, mais est-ce que ça t’arrive d’écouter des sorties un peu plus « confidentielles » ?

N: Le truc pour les sorties confidentielles, c’est qu’elles viennent à tes oreilles que lorsque le mec a vraiment un talent ouf et que tout le monde en parle. Je connais pas beaucoup de rappeurs qui vont dans les bacs et qui fouinent en cherchant le dernier mec underground qui a une pochette marrante, intéressante ou quoi.
Faut vraiment qu’il y ait un bouche à oreille tel que le mec ce sera la prochaine star… Après ton oreille elle est un peu fainéante. Y’a tellement de rappeurs qui sortent, que t’as la flemme d’écouter encore un mec nouveau, à moins qu’il y ait un truc qui tourne ou qu’on t’en ai parlé, en général t’écoute pas. Franchement je te dis la vérité… enfin ma vérité.

« Je crois que tu peux pas rester tout le temps pareil. Il n’y a aucun rappeur qui rappe comme il y a sept ans, c’est impossible, et si c’est le cas… Mes condoléances. [rires]  »

A : Dans une ancienne interview filmée que j’ai pu voir de toi, à l’époque BMG, tu disais te sentir proche artistiquement d’un mec comme Disiz, c’est toujours le cas ?

N: Non. Nan je déconne [rires], Disiz ouais y a une période ou j’avais fait ‘La Tour 20’, lui avait fait ‘J’pète les plombs’. Les deux morceaux étaient différents mais tu pouvais sentir l’humour un peu dans les deux textes, sans virer dans le clownesque, mais y’avait beaucoup de second degré tout ça…

Mais maintenant, et on m’a reproché ça pour le street CD d’ailleurs, je fais beaucoup moins de textes marrants comme ‘Syndrome du Trom » ou ‘La Tour 20’ qui n’est pas spécialement marrant en fait mais bon [sourire]…contrairement à ‘Syndrome du Trom » qu’était vraiment écrit pour être rigolo, je vais pas m’en cacher.
Après t’évolues, ces morceaux ont sept ans, tu peux pas écrire les mêmes trucs à une certaine période de ta vie et sept ans après tu vois ?

Pour moi, ce n’est ni progresser ni régresser, c’est changer. Souvent les gens disent « ouais on préférait cette époque là, tu faisais plus de rimes » etc… Tu vois, peut être que maintenant je fais moins de phases, que c’est moins technique, mais j’essaie de progresser dans d’autres trucs, soit dans des images, ou d’autres domaines. Moi je crois que tu peux pas rester tout le temps pareil, y’a aucun rappeur qui rappe comme y’a sept ans, c’est impossible, et si c’est le cas… Mes condoléances. [rires]

A : Effectivement tu disais qu’on t’a reproché de trouver moins d’humour dans Street Minimum c’est vrai que moi-même je me suis fais la remarque en écoutant le morceau avec Nysay où l’on te sent un peu plus brut et teigneux qu’a l’accoutumé, tu peux expliciter ?

N: Maintenant y a une tendance rap caillera, mais moi quand j’écoute un instru, je rappe dessus comme ça me vient tu vois ? Sur le EP il y avait des morceaux comme ‘Les yeux de la colère’ où c’était aussi teigneux que dans le morceau avec Nysay. J’ai pas toujours fait des morceaux où mon flow était souple et agréable.
C’est selon l’instru, sur le son avec Nysay, tu peux pas arriver et rapper avec le flow de ‘La Tour 20’, musicalement c’est pas possible. Après c’est possible que des gens disent ‘ouais son flow s’est racaillisé’ mais pas du tout hein. Après, franchement moi je m’en fous…

Déjà quand j’avais écrit mon texte je connaissais pas le texte des autres, après fallait pas non plus que je sois complètement aux antipodes de l’ambiance du son et c’est ce que j’ai essayé de respecter quoi. Au final ça a donné ce que ça a donné, mais c’était pas un truc volontairement dur ou teigneux, c’était pas orienté.

A : Qu’est-ce qui selon toi te distingue dans le Rap en France ? Tu penses apporter quelque chose ?

N: Franchement y a plein de gens qui m’ont souvent dit « t’as un truc particulier », et sans fausse modestie je vois pas ce que j’ai de particulier. A part que je rappe ce que je suis donc évidemment comme on est tous uniques…
Si tu rappes ce que t’es et qu’on est tous uniques, forcément tu vas apporter un truc nouveau. Après, j’essaie pas d’arriver avec un morceau « ah ouais ça personne l’a fait », quand j’écris un truc je pense pas à faire un truc original, je pense juste à être naturel. Quand tu fais un truc sans calcul sans rien, quand t’es toi-même et ben forcément tu vas te distinguer un peu. Parce que y’a beaucoup de moutons dans le Rap, et quand tu fais ce que t’es vraiment, ben t’es plus un berger qu’un mouton.

Une fois Oxmo a dit un truc dans une interview que j’ai trouvé vrai, c’est que pour se distinguer dans le Rap, faut dire des choses que personne n’a jamais dit. Tu vois, dire « Sarko il est méchant », ça va pas être la punchline de l’année. Dire « Marine elle est méchante », « Bertrand Cantat il a mis une gifle », tout ça là, on a compris, c’est un fait. Quand tu dis quelque chose que personne n’a jamais dit, c’est là que tu te distingues des autres. Dans tout de toute façon, dès que t’es original, c’est là que tu plais en fait. T’attires l’attention en tout cas je pense.

A : Certains morceaux très personnels, notamment celui sur ton père, se sont retrouvés sur Internet. Comment est-ce que t’avais vécu la chose sur le coup ? Est-ce que ce sont des morceaux que tu comptes mettre quand même sur ton album ?

N: Franchement j’étais partagé parce que, bon, ce sont des morceaux que je comptais mettre sur mon album, mais après mon expérience avec BMG, ça les a fait vieillir… d’autant plus. Mais, le morceau sur mon père, le morceau du sida ou le morceau sur mon fils, ce ne sont pas des morceaux que je peux enlever de mon album tu vois ce que je veux dire ? Même s’ils ont tournés sur le net, bah tant mieux pour ceux qui les ont eu avant, mais les gens qui ont Internet ne représentent pas toute la France, y’a des mecs qui n’ont pas Internet.

Même si je respecte les gens qu’il y a sur Internet, qui cherchent mes morceaux et tout, ben peut être qu’ils seront déçus mais ces morceaux-là seront sur l’album hein… Peut être sous une autre forme avec d’autres instrus, avec deux, trois lignes de changées mais ce sont des morceaux…
C’est un peu l’ossature de mon album ces morceaux, donc je peux pas enlever l’ossature c’est illogique. C’est mon album donc je me dois de mettre ces morceaux-là. Si je ne les mets pas… C’est pas possible, c’est pas cohérent.

A : Que peux tu nous dévoiler d’autre sur ton album à venir ?

N: Ça va être vachement différent du street CD. Ça va être beaucoup plus perso. Au niveau des featurings, je peux rien te dire parce que j’ai rien de prévu de spécial comme surprise, tu vois ? C’est pas un album où les featurings vont prendre une part trop importante.
Non j’peux juste te dire que je vais vachement me livrer. Cet album, franchement ça va être une espèce de thérapie. Je vais faire comme si c’était mon dernier album en fait, je vais vraiment donner tout ce que j’ai dedans, et toutes ces années de galère là ben faut que ça paye…

Quand je dis « ça paye » je parle pas forcément de réussite d’un point de vue financier, mais faut que ça dépasse le stade « public Rap » tu vois ? J’aimerais bien… J’aimerais vraiment beaucoup que ça dépasse les oreilles de l’underground comme on dit.
Et voilà quoi, j’ai pas encore le titre de l’album depuis le temps, j’ai essayé quatorze titres et y’en a aucun qui fait l’affaire on dirait, mais bon, ça de toute façon… C’est l’être humain ! [rires]

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