Rap US

Nos 25 morceaux du deuxième semestre 2014

Les meilleurs morceaux ? Les incontournables ? Plutôt une sélection aléatoire (comme toujours) de vingt-cinq titres qui ont retenu notre attention, et qu’on avait envie de partager. Quels sont les vôtres ?

Ab-Soul - « Tree of Life »

These Days devait être un appel du pied à la signature d’Ab-Soul en major après les albums remarqués de ses potes Kendrick Lamar et ScHoolboy Q. La preuve : la moitié des titres y parlent de thunes ou de cul. Mais ça, c’est la théorie. Parce qu’Ab-Soul reste un rappeur cérébral, même quand il pense aux désirs les plus basiques. Dans « Tree of Life », il enchaîne les connexions entre mère-nature et la création humaine la plus puissante – l’argent – comme dans un jeu de points à relier (« I can’t live without the Benjamins, but I’m interested in photosynthesis »). Le résultat de tous ces traits (d’esprit) : le dessin d’un arbre aux fruit amers, et aux racines plantés dans le plus grand hymne aux biftons du rap, « Paid in Full ». — Raphaël

Clipping. - « Something They Don’t Know » (ft. SB The Moor, Nocando & Open Mike Eagle)

« Something They Don’t Know », c’est la réunion de rejetons du Project Blowed, le légendaire crew de virtuoses californiens. Forcément, il y a à boire, à manger et même plus : des variations dans l’instru et dans les flows, des bruits parasites, une imitation (?) d’ODB, des scratches et un refrain imparable. Sur le bandcamp de Clipping., le trio d’hôtes, on peut lire que pas moins de vingt-quatre samples ont été utilisés pour le morceau. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que tout ce joyeux bordel est formidablement jouissif, et qu’on le ne voit franchement pas passer les six minutes du titre. Dommage que l’on ne retrouve cette folle créativité que par intermittence sur CLPPNG, l’album de Clipping. sorti plus tôt dans l’année. — Kiko

Travis $cott « Skyfall » (ft. Young Thug)

Le seul problème du très bon Days Before Rodeo, c’est que Travis $cott n’est pas forcément un rappeur passionnant. Du moins pas toujours. Mais avec ce « Skyfall », il a su créer une ambiance mystique, crépusculaire, où le temps est suspendu et tout se répète à l’infini. Une sorte de malaise viscéral se dégage de ce titre. Le contenu des couplets est plus prosaïque, mais qu’importe. L’essentiel, c’est ce refrain, ce pont et cette atmosphère de fin du monde en noir et blanc. Metro Boomin sort un caviar à la production et l’omniprésent Young Thug hante le morceau. « Look me inside of my eyes » lance-t-il avec plus d’écho que s’il tombait dans un puits sans fond. Vertigineux. — David

Sonny Digital - « Bitch I’m the Man »

Pour avoir travaillé avec Future, Gorilla Zoe, et iLoveMakonnen (le hit « Tuesday », c’est lui), le producteur d’Atlanta Sonny Digital connaît mieux que personne le flou artistique entre l’interprétation rappée et chantée. Il en fait la démonstration sur ce morceau typique du triomphalisme mélancolique qui infuse dans le rap d’aujourd’hui (une technique qui, pour mémoire, consiste à dire « Bitch I’m The Man » comme on dirait « J’ai le cafard, laissez-moi seul, je vais passer la journée en pyjama. ») Le monde a-t-il besoin d’un nouveau crooner froid et arrogant ? Pas franchement, mais ce piano malingre est irrésistible, et le solo de guitare fait toute la différence. — JB

Childish Major - « Childish » (ft. Curtis Williams)

« U.O.E.N.O. » Voici ce que le monde a retenu de Childish Major pour l’instant. Un morceau mort né, une comptine de Future, une ligne mythique de Rozay et une production entêtante qui survolait le tout. Mais cet été, le protégé de DJ Spinz et sa clique HPG a montré encore de bien belles choses sur l’album de Jeezy ou en collaboration avec son pote Rome Fortune. Et il y a aussi ce petit bonbon, courte escapade où le producteur pousse la chanson avec conviction, invitant son pote des Two9, le fêlé Curtis Williams. Cette bouffée d’air frais nous prend par surprise et prouve encore que cette génération de producteurs d’Atlanta nous emporte vers une autre contrée où les frontières n’existent pas. — Lecaptainnemo

BeatKing - « Clubgodzilla »

Six mois. C’est le temps qu’il aurait fallu aux concepteurs sonores du dernier Godzilla pour trouver le bon rugissement de la nouvelle version du lézard géant. Un cri à la fois effrayant et enthousiasmant, dont on suppose qu’il empile les couches sonores pour créer un résultat pareil. Placé par BeatKing en ouverture de son bien nommé « Clubgodzilla », il souligne la similarité entre ce bruit et la nature de son morceau. « Clubgodzilla » combine le style sombre du crunk originel de Memphis avec des clappements et des sonorités fluos de strip-club, pour une musique agressive et excitante, comme des coups de twerk en pleine gueule. — Raphaël

Skyzoo & Torae « All in Together » (ft. Guilty Simpson & Sean Price)

Ils auraient pu appeler ce morceau « Barrel Axe » ou, mieux encore, « Random Brothers ». Mais Torae, Skyzoo, Guilty Simpson et Sean Price ne s’étaient pas retrouvés pour rigoler. Les quatre MCs sont ici en mode sourcils froncés, sur fond de violons majestueux et graves. S’ils n’ont pas la personnalité et le charisme de leurs ainés, Torae et Skyzoo confirment néanmoins qu’ils sont capables de leur tenir la dragée haute question egotrip. Cette capacité à se mettre au niveau de leurs glorieux invités fait de « All in Together » un moment fort de Barrel Brothers, album étonnamment bon alors que ses auteurs semblaient s’embourber au fil des années dans un rap fade et sans imagination. — Kiko

Run the Jewels - « All due respect » (ft. Travis Barker)

Si le supra-classique Funcrusher Plus a ouvert de nouvelles brèches musicales, son « Independent as fuck » a résonné comme une raison d’être. En marquant les esprits comme un grand bras d’honneur à l’industrie et à ses codes. À cette époque à la fois sombre et dorée,  El-P était le bras armé et le chef de file d’un trio complété par des seconds couteaux (oui, oui). Aujourd’hui, quand on le voit faire équipe avec Killer Mike – une autre grande gueule, droit dans ses baskets – sur un nouvel album, on a l’impression de ressusciter l’esprit originel de Company Flow. La gouaille et tout le folklore d’Atlanta en plus. — Nico

Lil Boosie - « Streets on Fire »

Free Boosie! Ah non, ce temps-là est fini. Le diablotin nasillard de Bâton-Rouge est enfin sorti de sa cage. Sa première mixtape depuis sa libération est bonne, sans toutefois être indispensable. On y trouve au milieu de morceaux plus convenus ce « Streets on Fire » épique, où le trouble man crache son amertume sur un sample bouleversant de « Rose ». Entre deux respirations où la voix de Lamont Dozier déroule longtemps, tranquillement, Boosie délivre ses montées en puissance poignantes, à coups de rimes personnelles d’un homme qui en a trop vu, trop fait, et qui est simplement soulagé de s’en être tiré. — David

The Game - « Bigger Than Me »

On ne se lassera jamais de The Game. Le rappeur de Compton, propulsé sur le devant de la scène avec The Documentary en 2005, a continué à jouer les entertainers depuis. Qu’il s’agisse de musique (son excellent deuxième album), de diss tracks interminables, de bastons foirées, d’incursions dans la télé réalité ou de rendez-vous manqués (ce fameux disque en commun avec les Neptunes), Jayceon Taylor ne nous a jamais vraiment quitté. Sur « Bigger Than Me », extrait de ce projet au statut bâtard qu’est Blood Moon : Year Of The Wolf, le paradoxe Game est plus criant que jamais : d’un côté il n’hésite pas à se mettre en dessous de ses aînés (poussant d’ailleurs la schizophrénie à un niveau inquiétant en citant 50 Cent et Jay Z, des rappeurs qu’il a allègrement insultés dans le passé) et, de l’autre, il adopte une posture de vétéran en se moquant des derniers freshmen de XXL. C’est pas toujours d’un excellent goût, parfois un peu maladroit mais l’essentiel, comme toujours, est assuré : « Bigger Than Me » est un grand divertissement. — Mehdi

SBTRKT « Higher » (ft. Raury)

Soit Raury est touché par la grâce, soit il est coaché en secret par une maison de disques depuis l’enfance. Les deux à la fois ? Sans doute : lorsqu’on l’a vu sauter du toit au début du clip de « God’s Whisper », il semblait tomber du ciel, cohérent, complet, maître de lui-même. À dix-sept ans ! L’âge où on est censé se cogner aux murs de l’adolescence et s’ennuyer à mourir. Sa collaboration avec le producteur anglais SBTRKT confirme : le jeune homme a du goût, de l’instinct et un vrai sens du songwriting. Pourvu que ses ailes resistent aux flammes. — JB

Atmosphere - « Arthur’s Song »

Avec « Arthur’s Song », Slug raconte une nouvelle fois son rapport au whisky et promène sa muse d’alcool entre quelques tombes. De son côté, Ant, en ayant recours à un piano joué en studio, construit une production plus claire que troublée, plus moelleuse que charpentée. Mais malgré tout, quand le duo réussit un titre comme celui-ci, ça a encore un sacré retour. So what’s the flavor? Celle de l’un des meilleurs titres de ce septième album d’Atmosphere. — zo.

Nicki Minaj - « Chiraq » (ft. Lil Herb)

Passons la énième performance SM de Nicki Minaj, qui assène ses rimes comme des coups de fouet. Mettons aussi de côté cette hargne qui habite toujours les couplets de Lil Herb, et lui permet de soumettre la dominatrix du rap. Ce qui compte sur « Chiraq », c’est sa rythmique atypique. On avait déjà entendu ce type de beat sur « Kill Shit » du même Herb avec Lil Bibby. Deux coups de caisse claire en contre-temps, aux accents presque caribéens, qui saccadent l’habituelle routine de la drill et ses hi-hats bégayant. L’avenir dira si Boi-1da, Vinylz et Allen Ritter, les producteurs du morceau, ont saisi dans leur intuition une particularité chicagoanne qui pourrait s’imprimer dans le temps. La déclinaison française par Kaaris et Therapy semble, en tout cas, valider cette hypothèse. — Raphaël

OverDoz. - « 7,000 Girls » (ft. Childish Gambino & King Chip)

OverDoz. est sûrement le groupe le plus sous estimé du rap actuel. La faute à des sorties trop confidentielles, voir inexistantes qui mettent notre patience à rude épreuve. Mais finalement cette attente permet à chaque nouveau morceau d’être un mini événement à lui tout seul. Extrait d’un premier album qui devrait sortir incessamment sous peu (sic), ce « 7 000 Girls » réunit tous les ingrédients qui rendent la musique du groupe californien si agréable et unique. Une légèreté sans retenue, une détente infinie, une facilité dans les refrains et le ton, non sans rappeler les meilleurs moments d’un autre groupe mythique de Californie, The Pharcyde. En reprenant le gimmick de Too $hort qui cherche à atteindre le record de Wilt Chamberlain, OverDoz. a trouvé le thème parfait, plein d’humour et d’ultime branlitude. Espérons qu’ils ne vont pas disparaître à nouveau sous une pluie battante de blunts, de cocktails et de petites culottes. — Lecaptainnemo

Kendrick Lamar « i »

Depuis le snippet de « It’s Alive » et l’instrumental surpuissant de Dr. Dre, la sortie d’un nouveau (et entier) morceau de K. Dot était attendue comme l’ouverture des cadeaux un matin de Noël. Malin contre-pied : au lieu de continuer dans la dissection de rappeurs et les métaphores musicales à base de crack, Kendrick Lamar livre un son frais, hyper entrainant et ultra positif. « i », c’est un peu la recette du « Happy » de Pharrell Williams, et surtout un message d’une simplicité sans pareil : « le bonheur des autres commence par celui qu’on veut bien s’accorder. » Visiblement, ça marche. Parce que tranquillement installé sur son piédestal depuis le grand good kid, m.A.A.d city, le joyeux Kendrick arrive encore à surprendre son monde. Et il n’y a pas à dire, ça file la putain de banane. — David²

T-Pain - « Stoicville »

Au mois de mars, le New Yorker titrait sur la tristesse de T-Pain. Ou comment un ex-faiseur de tubes sous Auto-Tune était devenu persona non grata après avoir usé jusqu’à la corde le logiciel qui avait fait sa gloire. Six mois plus tard, c’est la revanche : en une apparition très bien pensée, T-Pain prouve au monde qu’il est en fait un interprète hors-pair. Victoire du conservatisme musical ? Peut-être, mais il y a quelque chose de puissant dans la manière dont le rappeur-chanteur reprend aujourd’hui le contrôle de sa destinée. Intro de son prochain album, « Stoicville » est un exutoire intense et cinglant comme un bras d’honneur. T-Pain y a des airs de Rocky Balboa de la pop music, et ça fait plaisir de le voir faire son jogging. — JB

E-40 - « Choices (Yup) »

Les morceaux qui listent des choses diverses et variées, c’est une formule qui a fait ses preuves. Si Chief Keef énumère ce qu’il n’aime pas, E-40 raconte par le menu ses choix de vie. Ce single n’aura sans doute pas l’impact d’un « Function », mais son principe tout bête d’alternance, sa production discrète et le bagout habituel d’Earl aboutissent à un résultat entêtant, original, voire même franchement surréaliste par moments. Avec cet ovni, le vétéran de la Bay prouve encore une fois qu’il ne saura jamais rester dans les clous. Est-ce que sortir à tout prix des fournées de triples albums chaque année était une bonne idée ? Nope. Est-ce qu’E-40 est toujours chaud en 2014 ? Yup. — David

Starvin B - « Degenerate Graveyard » (ft. Foul Monday)

À sa modeste échelle, Starvin B est l’un des hommes de l’année. Le rappeur du Queens a sorti deux bons albums en 2014, Blood from a Stone et Starvicide. Des projets empreints de personnalité et de vécu, autant d’éléments qui font souvent défaut aux artistes influencés par le rap des années 1990. Avec « Degenerate Graveyard », Starvin B touche à l’horrorcore en compagnie d’un autre espoir de son quartier, Foul Monday. La prod fonctionne à merveille, sans chercher très loin : un gros breakbeat, une ligne de basse bien lourde, quelques notes de piano, des nappes inquiétantes qui vont et viennent. Dans cette ambiance vaporeuse et oppressante, les voix des MCs semblent encore davantage éraillées qu’à l’habitude, alors que les scratches de DJ Akil plombent un peu plus l’atmosphère. À défaut d’être représentatif de l’univers de Starvin B, « Degenerate Graveyard » est une belle réussite, qui tournera assurément encore une fois l’année écoulée. — Kiko

Lupe Fiasco « Deliver »

Après la déconvenue assez dramatique de Lasers, Lupe Fiasco était parvenu à redresser la barre avec Food & Liquor II : The Great American Rap Album Pt. 1, disque inégal certes mais aussi nanti de quelques grands moments. Ces moments, ils étaient souvent les plus simples : « Strange Fruition », « ITAL (Roses) ». Avec sa boucle hypnotique et son refrain aux gimmicks imparables, « Deliver » a cette efficacité propres aux meilleurs morceaux du rappeur chicagoan. Alors certes, Lupe ne réinvente pas la roue en disséquant une fois de plus le ghetto, sa came, ses gens et son retranchement. Mais il faut bien le dire, l’auteur des trop souvent oubliés Food & Liquor et The Cool n’a définitivement rien perdu de sa verve. De là à guetter l’arrivée prochaine de Tetsuo & Youth, il n’y a qu’un pas qu’on franchit en scoot, sourire aux lèvres et pizzas dans le coffre. — David²

DJ Quik - « Life Jacket » (ft. Suga Free & Dom Kennedy)

« Life Jacket » réunit une nouvelle fois les vieux briscards faits pour travailler ensemble et convie un représentant de la nouvelle génération de Californie. Suga Free cabotine, Quik fignole une production bien funky et généreuse et Dom Kennedy assure sans trembler aux côtés des deux légendes. La formule est connue, mais on serait fou de bouder son plaisir. Forcément, l’hiver français étant ce qu’il est, on a davantage besoin d’une doudoune que d’un gilet de sauvetage, mais avec le chauffage à fond et beaucoup d’autosuggestion, on peut s’y croire. — David

Rocko - « Luv »

Bad luck. Rocko pourrait se faire un plaque d’argent incrustée de diamants avec ces deux mots. Le rappeur d’Atlanta a en effet tout ce qu’il faut pour une exposition à grande échelle mais rate toujours la dernière marche. Depuis ses débuts, ses choix de beats sont excellents, toujours entourés des meilleurs, il fait office de parrain d’une scène en constante ébullition. Moins ravagé que Gucci Mane, moins corporate que Jeezy ou T.I., Rocko est finalement condamné à errer dans un espace restreint où ses plus beaux coups d’éclat terminent en catastrophe (« U.E.O.N.O », again…). Son dernier gros projet, Ignant, est un condensé de tout ce qu’il fait de mieux avec en point final, ce « Luv » psalmodié sans fin, balade trap douce amère, complètement addictive. Il est maintenant l’heure d’aider Rocko à atteindre le statut de ses pairs. Envoyez du Luuuuuuv ! — Lecaptainnemo

A$AP Ferg - « Talk It »

En 2014, les violences policières aux États-Unis ont donné naissance à plusieurs protest songs dans le monde du rap. Pas de grandes tirades, pas de longs couplets, plutôt des parenthèses d’indignation brutes et un peu désespérées. On retiendra « Black Rage » de Lauryn Hill (initialement écrit en 2012) et « Be Free » de J. Cole mais aussi ce titre d’A$AP Ferg, en conclusion de sa mixtape Ferg Forever. Le New-Yorkais a beau dévié du sujet dès le deuxième couplet, sa voix traînante et ce « Clams Casino beat » méditatif font de « Talk It » un témoignage immédiat, et étrangement poétique. — JB

Stalley « Jackin’ Chevys »

Braquer des grosses Chevrolet rutilantes au coin de la rue, s’afficher dans la foulée avec du roro et exploser les enceintes de la stéréo : Stalley et ses potes ont des bonheurs simples. Le concept est éternel : « Parking lot full of cars, it was yours, now it’s ours. » Derrière ce grand morceau de bravoure, le barbu le plus affûté de l’Ohio sert une photo de famille XXL chargée en testostérone et grandes gueules. C’est simple, brut, et appuyé par une grosse production de Rashad montée sur des jantes de vingt pouces minimum. — Nico

Rich Gang - « 730 »

Sur la mixtape Rich Gang, Young Thug monopolise l’attention, pour ne pas changer. Sur « 730 », ce n’est pas qu’une impression, il est bien tout seul. Dès que le piano démarre et que le « We got London on da Track » résonne, on sait que la foudre va s’abattre. L’alchimie du lascar avec le producteur est spectaculaire. En quatre minutes, Thugga démontre toute l’étendue de sa folie avec des élucubrations sorties de son cerveau malade. On n’aurait jamais pensé qu’on pouvait scander « seven-thirty » de tant de façons différentes. — David

Cozz - « Knock tha Hustle »

Ça tient à peu de chose, un grand morceau de rap : un breakbeat grillé, un saxophone échappé d’un titre imaginaire de Sade, un rappeur affamé qui commence à perdre patience, et ça y est, on frise la perfection. Cozz ne réinvente pas la roue : il marche dans les pas de ceux qui marchent dans les pas de Nas. Mais dès la première ligne, et la manière dont il prononce les mots « Jealousy Holding Enemies Hostage », le rappeur de South Central serre les poings, et rappelle que le rap est la musique idéale pour transformer la frustration en détermination. — JB

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3 commentaires

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  • 2nd knife,

    Bigg Jus..second couteau ? Allons allons…un peu de sérieux
    Où est donc le one nine 7 T 8 des 1978ers ?..entre beaucoup d’autres….

  • David,

    Pas mal de sons où je suis d’accord avec vous (Atmosphere, Ab-soul, Run The Jewels, SBTRKT, Game). Ils méritent leur place. Je trouve, selon mes goûts, qu’il manque tout de même quelques perles sorties cette année. L’excellent « Easy Rider » d’Action Bronson, « Show Me The Way » des Dilated, « Cadillactica » de Big K.R.I.T. ou encore, la crème de la crème « Alright » de Logic. Mais il fallait en sélectionner 25 sur les centaines de bons titres de 2014, c’est pas forcément facile de choisir !

  • Rom1,

    Yep, thanks pour la liste. Toujours intéressant à parcourir ce genre de rubrique… Petit bémol!! Où est my man Action Bronson avec son fameux « Easy rider »??????!!!!!!!!