Sidekicks

Loin des strass et des paillettes, des légions de rappeurs ont voulu continuer à poursuivre leur rêve de faire de la musique, même avec les années qui passent, les mioches, et les crédits immobiliers. C’est le sujet du documentaire Adult rappers, réalisé par le Paul Iannacchino, Jr.. En une heure, et à travers une trentaine de témoignages de rappeurs indépendants ayant tous dépasser la bonne trentaine d’années (de Evidence à Slug, en passant par Esoteric, Masta Ace, R.A. the Rugged Man, Murs, Torae ou Homeboy Sandman), le film raconte leurs rêves de gamins d’être LL Cool J ou Too $hort, la dure réalité de l’industrie du disque et des tournées autogérées, et pour certains, la conciliation entre leur vie d’adulte et leur passion. Pour citer J-Zone, autre rappeur présent dans ce documentaire, et ayant fait du récit de ses échecs une vraie source d’inspiration, « mon histoire n’est pas unique, mais elle rarement racontée ». Deux conseils : regardez vite Adult rappers avant la fin du mois de février, puisque le documentaire est entièrement disponible sur le site du festival du film indépendant Fandependent Films. Et armez-vous de votre meilleur niveau en anglais, parce que ce n’est pas sous-titré, évidemment.

Preuve que la trotteuse avance vite, ça fait maintenant une petite vingtaine d’années que l’on connait DJ Duke. Depuis les mixtapes Duke Flava et ses débuts avec Al, le Lyonnais a fait du chemin : il est notamment devenu le DJ d’Assassin, et a collaboré avec nombre de grandes figures du rap US (Alchemist, Action Bronson, Sean Price, Keith Murray…) pour ses projets en tant que producteur. C’est justement pour l’un de ces exercices de beatmaker que Duke revient aujourd’hui, sur Rugged Records, le label de DJ Low Cut. Après deux décennies passées dans l’ombre le garçon a décidé de prendre un peu la lumière. Son EP s’appelle Time to Shine, et il y convie Reks, Mykill Miers et Absouljah pour poser sur ses instrus. Boston, Los Angeles, New York. Ne manquait plus que Chicago pour que toutes les villes de Double Dribble soient représentées. Bien loin des sonorités 8-bit, Duke propose à ses invités des beats musclés et propres, souvent surmontés de voix pitchées. Mention spéciale au morceau-titre, assuré au micro par Reks, et qui bénéficie d’un remix d’Al Tarba. Le tout est à écouter ci-dessous.

Lunettes noires pour nuits blanches. Cercueil néon et veste en kevlar retourné. « Princes de la ville » est un songe aérien, une ode sombre à l’étincelante Paris et aux pérégrinations enfumées de ses habitants nocturnes. La MZ force son retour avec ce tube instantané annonçant un nouvel album, La Dictature, prévu pour le 22 avril 2016. Ce premier extrait nous prouve que Jok’air est une star en devenir (une fois de plus), que Nekfeu marche toujours sur l’eau en 2016 et que la MZ est une bande à part, à l’univers fouillé et décontracté, qui transpire la nonchalance, le charisme et la facilité. Tous ces indices seront confirmés lors de notre prochaine entrevue (très) spéciale avec le groupe. Restez à l’écoute.

C’est officiel : la troisième édition des soirées Horizons aura lieu le 16 mars prochain. Comme d’habitude, nous sommes partenaires de cet événement auquel nous croyons beaucoup. Hormis notre Captain’ Nemo national qui assurera la partie DJ, le line up est des plus alléchants. En effet, on retrouvera Jones Cruipy qui, avec « La Rue », a sorti un de nos morceaux favoris de 2015, Kekra dont on parle de plus en plus (validé récemment par le Duc himself) et Take A Mic, figure de proue du collectif Eddie Hyde. On vous donne rendez-vous à la Maroquinerie.

Iggy peut se retourner 15 fois dans son string ficelle, la vraie meuf qui tient le turf sur le créneau, c’est Lil Debbie. Membre des retraitées White Girl Mob, la brindille, qui a commencé par poser dans les clips de ses copines V-Nasty et Kreayshawn, s’offre le luxe de faire maintenant carrière dans le rap de Weed estampillé Bay Area, à mi-chemin entre Too $hort et Berner. Et ça marche.

Rien n’est fabriqué à distance depuis le pays de Crocodile Dundee comme Iggy. Le style de vie est authentique, facile et décontracté, validé à l’école Riff Raff, la meilleure d’entre toute. Arrogante et glaciale, Lil Debbie enchaîne les  disques et les vidéos dans l’indépendance la plus totale et continue de marquer des points, même quand le temps est terminé comme Steph Curry au delà des 9 mètres. Quelle bonne surprise de la voir donc en showcase au Nouveau Casino le jeudi 18 février aux côtés de Wacko et son EP très cool de la St Valentin. Pour l’occasion, nous avons des places à vous offrir sur Facebook. Donc venez bitcher tranquille avec nous !

On y trouve toujours des pépites : chaque saison, Nowadays Records, le label français qui monte sur la scène beatmaking, dévoile les dernières sucreries concoctées par ses poulains. Plutôt que de se reposer sur ses lauriers (pas de morceau des têtes de file Fakear ou La Fine Equipe), le repère de quelques-uns des meilleurs beatmakers français laisse s’exprimer ses producteurs moins connus, mais pour la plupart vraiment intéressants. Entre electro et rap music, on se laisse facilement séduire par les beats solaires de DFNSE sur « Oceans », le groove synthétique de Blackdoe ou (surtout) la superbe bombe dansante de Blanka et Tigerz, « Hit Me ». Si vous voulez en profiter et découvrir le reste, c’est directement au dessus, ou sur YouTube.

Vous avez peut-être entendu parler du très prometteur EP Swuh livré l’année dernière par Nusky, rappeur, et Vaati, beatmaker. Vaati, justement, est particulièrement productif. Après Pukaboo, projet sorti également en 2015, il sera de retour le 29 février prochain avec un nouveau projet intitulé Adventures. Le premier extrait, « Legacy », remarquablement mis en images par Vaati lui-même et Akainu, est une douce piste instrumentale qui réussit la prouesse de nous donner à la fois envie de danser et de pleurer. Rendez-vous d’ici deux semaines sur le bandcamp de Jihelcee Records, le label fondé par Areno Jaz.

Il y a bientôt trois ans, alors qu’il s’apprêtait à sortir Les Notes de Frais, nous étions allés à la rencontre de Wacko. Celui qui venait de quitter un boulot en col blanc commençait une nouvelle vie de rappeur à temps plein. Depuis, on l’a vu aux côtés de son compère B.e.LaBeu, sur l’excellent projet de DJ Weedim ou, plus récemment, aux côtés de Lil Debbie. Pour la Saint-Valentin, Wacko vient de livrer un projet inédit et gratuit : 5 titres produits par son compère Mouston qui vont allègrement piocher dans le R&B des années 90. Une gourmandise au cours de laquelle le rappeur parle de femmes sans jamais se prendre au sérieux (il faut écouter l’interlude « L’homme-minute » pour en être convaincu) et rappe avec un plaisir communicatif. Dédicacé à tous ceux qui passent le 14 février en célibataires.

Nous vous avions déjà parlé à deux reprises d’Ypsos, notamment à l’occasion de la mise en ligne de la vidéo du très bon titre « Muggsy Bogues ». Le rappeur/beatmaker bruxellois membre de l’équipe Wakos Music a, depuis, sorti fin septembre 2015 son album solo 10eme étage. Celui-ci vient de passer en « prix libre » sur Bandcamp. Autrement dit : vous pouvez télécharger gratuitement ces quatorze morceaux au cœur desquels nous n’avons pas encore véritablement eu le temps de nous plonger pour le moment, mais sur lesquels nous sommes déjà sûrs de revenir, au moins pour écouter en boucle « La corde ». Ypsos a, par ailleurs, mis en ligne il y a quelques semaines une nouvelle vidéo : celle du morceau « Héros invisibles », produit par sa formation Behind The Wall, dont les images captées en concert permettent de constater qu’Ypsos a autant la banane sur scène que dans ses clips.

De Toulouse à Bali, en passant par le Pays basque, Grems en dévoile un peu plus sur le contenu de son prochain EP solo Green Pisse prévu pour le 2 mars prochain. Là où ses pairs sortiraient plusieurs extraits quelques semaines à l’avance, Michaël Eveno se contrefiche des règles et nous envoie une vidéo de 8 minutes en trois actes, particulièrement alléchante. « Lux », « Belzebuth », et « 2 mars » étonnent en effet par leur diversité, entre trap du moment et piano mélancolique. On a hâte.