C’est un trip langoureux que ce dernier clip de Juxebox, « Kura kura », réalisé par Théo Sauvage. Un after enfumé et une autoroute de couleurs vives rythmées par la musique du beatmaker de Jihelcee Records qui livre là une pièce onirique et apaisante. Le morceau est issu de son dernier EP, Naga, une petite demie heure de musique instrumentale où seules les voix de Darryl Zeuja et Sanguee (Triplego) viennent faire leur apparition le temps d’un titre commun. Ayant partiellement composé ce projet à Bali, Juxebox a également collaboré avec les Bulldogs Bali, musiciens rencontrés sur place et à qui sont dues les basses de deux des six titres qui composent Naga. L’ensemble a l’allure lente d’un ruisseau de montagne, et le rythme tranquille de ses clapotis. C’est doux comme l’Indonésie.
Sidekicks
Il vient de Genève, fait partie des collectifs SuperWakClique et 13sarkastick et cite, pêle-mêle, Dany Dan, Kendrick Lamar, Anderson .Paak, Onyx et Jimi Hendrix parmi ses influences. Lui, c’est DI-MEH, rappeur prometteur dont on espère qu’il nous livrera d’autres morceaux rapidement. En attendant, il faut booker votre 27 avril puisqu’il sera à la Maroquinerie pour la quatrième édition des soirées HRZNS dont l’Abcdr est toujours partenaire. On nous dit dans l’oreillette qu’il est impressionnant sur scène.
La meilleure sortie française de ce début d’année a un nom : Trill Makossa. Son auteur ? Le bien nommé Eloquence, qui habite sur 8 titres (plus une intro et une interlude) de toute sa décontraction les excellentes productions de son acolyte Flag The Name, avec qui il avait déjà délivré la mixtape Rive gauche/Rive droite en 2014. Et pour ne rien gâcher, le rappeur du 91 a fait preuve de goût autant sur les visuels (pochette et clips) que sur le choix de ses invités : Joe Lucazz, Matt Houston et l’inévitable Flag. La recette idéale pour signer un retour gagnant dans la cour du rap hexagonal.
Définitivement « pas comme eux », Ademo et NOS cultivent leur singularité avec un nouveau titre. « DA », produit par Soulayman Beats, est le deuxième extrait de leur prochain album. Le clip, réalisé par Mess et Kamerameha, est un véritable morceau de bravoure, parfaite synthèse de l’esprit PNL. Sur un trône au beau milieu des Tarterêts, un singe parade vêtu d’un t-shirt QLF. Autour de lui, les frères, surtout les petits, exhibent fièrement le disque d’or ramené par le groupe, « pour le zoo », qui ira décorer les murs de la maison de quartier. Le binôme essonnien en profite pour amener la misère au septième étage du Shangri-La, sur la terrasse de la suite la plus luxueuse de l’avenue d’Iena. Violence et élégance, amour fraternel et héritage paternel, tout est là pour que le groupe aille toujours plus loin. « On enverra Mowgli chercher médaille. »
Pimp to Eat du supergroupe Analog Brothers est une oeuvre à part dans l’histoire du rap. En 2000, le producteur Pimpin’ Rex aka Rex Roland réunit pour des sessions d’enregistrement Ice-T, Kool Keith, Marc Live et Black Silver, et les renomme pour l’occasion Ice Oscillator, Keith Korg, Mark Moog et Silver Synth. Des blazes de synthés pour un objectif clair : torturer les instruments en question pour en sortir une musique étrange, chaotique, pouvant accueillir les délires débridés et futuristes des MCs. C’est sur ce concept que repose Pimp to Eat. Par sa qualité et par le prestige des protagonistes, le projet aurait dû faire date et marquer une époque particulièrement faste pour les expérimentations. Il n’en sera finalement rien ou pas grand chose.
Pimp to Eat aura en effet un écho plutôt limité, du fait d’événements étranges. Il y aura d’abord une histoire de bandes volées, durant les émeutes de L.A. consécutives au titre de champions NBA des Lakers, le 19 juin 2000, ce qui retardera la sortie du disque. Pimpin’ Rex pétera ensuite un plomb, entubant joyeusement ses compères : « Rex, that was his group, that was his baby. Rex was not getting credit for stuff he had done in the past, he helped on a lot of the Body Count stuff, Rex was on « Pusher Man » on Ice-T’s album, so he was a guy that felt jilted his whole life, musically. When the Analog Brothers record came out he lost his mind. He put the masters in a suitcase that he made us all sign. And he drove around with the album like it was a kid, in the front seat. He just lost his mind. We did a digital download for $50,000 and he didn’t want to give Ice any money, he felt Ice is rich already (…). He signed a deal and tried to take all the credit for the record (…). We were getting offers for shows, Rick Rubin was interested. That was something we could have been touring on to this day » (Marc Live dans son interview pour Allhiphop.com). Forcément, le boulot de promotion de l’album tombera un peu à l’eau.
Pimp to Eat avait donc gagné ses galons rouillés d’œuvre maudite. Jusqu’à ce jour, où l’on apprend que le label Mello Music Group, jamais à court de bonnes idées, allait rééditer le disque, seize ans après sa sortie. La version CD arrivera le 10 juin, le double vynile le 15 juillet. Les détails sur les coulisses de l’opération n’ont pas filtré, ce qui n’est probablement pas plus mal. Savoir qu’une oeuvre aussi audacieuse et unique bénéficierait d’une seconde chance est en tout cas forcément réjouissant. Même si l’on a toujours pas compris ce que ça pouvait bien vouloir dire, « Pimp to Eat ».
Il avait dévoilé son morceau « VLV », produit par Paul Seul, avant les dernières fêtes de fin d’année. L.O.A.S en divulgue aujourd’hui le clip. Tout de noir et de blanc constitué, ce dernier fait la part belle aux images de synthèses. Le rappeur de DFHDGB s’y retrouve dans un drôle de futur, au milieu d’une armée de robots humanoïdes. Derrière ce très beau voyage vers les mondes transhumanistes se trouve le réalisateur Frédéric Colin, dont le travail sur certains spots publicitaires ne saurait vous être inconnu. L.O.A.S sort quant à lui un nouveau disque à l’occasion du Record Store Day 2016, qui prend place ce 16 avril. Il s’agit d’un vinyle regroupant l’originale de « VLV » et des versions remixées concoctées par Krampf, New Fear, Nodey et Slikk Tim. L’objet sera disponible chez quelques-uns des deux cent disquaires français participant à l’opération.
22 ans et maître du monde. Metro Boomin est le producteur le plus en vue du moment, le jeune chef d’orchestre derrière le monstre Future, accompagné de Dj Esco, son âme damnée. Tout le monde se l’arrache, de Kanye West à Joey Badass, il marche sur l’eau et même le grand public le connait par cœur sans le savoir, en un seul titre : « Jumpman ». L’ATLien sera au Trabendo jeudi 14 avril pour set qu’on sait déjà endiablé. Pour l’occasion, nous avons des places pour vous sur Facebook. Metro Boomin want some mooore ! Mais attention : If Young Metro Don’t Trust You…
Cela fait très longtemps que les Sages Poètes de la Rue nous parlent d’un nouvel album. Il semblerait que ce soit enfin d’actualité. Le légendaire trio vient tout juste de mettre en ligne une vidéo dans laquelle on entend le début d’un nouveau couplet de Dany Dan interprété en playback par Youssoupha, Oxmo Puccino, Mac Tyer et Tunisiano. Rien que ça. Le couplet est extrait d’un titre intitulé « A la recherche du rap perdu » (disponible le 28 avril) et semblerait annoncer l’album Art Contemporain. On est très pressé. Vraiment.
Tout se passe maintenant pour le jeune prodige belge. Après un concert impressionnant à la Maroquinerie le mois dernier, Hamza continue de marquer des points avec son prochain hit en puissance, le parfait « Mula », toujours extrait de la mine d’or H24. Et pour l’événement, il convie le boss du Terror Squad, en pleine renaissance avec French Montana. Et surprise, Fat Joe se donne comme au premier jour du D.I.T.C. et on finit par se demander si « Lean Back » n’était pas le véritable déclencheur du dab. La dose est millimétrée avant le grand saut de Zombie Life, le prochain projet d’Hamza. En attendant, ce nouveau « Mula » tourne comme un hula hoop et on est toujours accro.
Sorti le 8 avril en digital uniquement, #CVPP, pour « Couilles vides poches pleines », s’avère être un joli projet. Sans réinventer la roue, Jehkyl livre dix titres efficaces, dont se dégagent un certain amusement et une spontanéité bienvenue. « 1.3, 8.3, 0.6, Sud Est, manstrr », il est annoncé dès les premiers mots de l’intro que la musique du rappeur fleure bon la côte méditerranéenne. Il a beau être né à Marseille, Jehkyl semble pourtant s’inscrire davantage dans la lignée de la scène niçoise, dont il invite un des plus fameux représentants, en la personne de Millionnaire, sur une prod de Dj Weedim. Au tracklisting, on retrouve également son frère Deen Burbigo, notamment pour le bien-nommé titre « Format familial », un des temps forts de cet EP.