Hier, Killer Mike soufflait 40 bougies. Et il a eu la bonne idée de s’offrir un très beau cadeau à partager largement : un clip larger than life pour le toujours excellent « Ric Flair ». Quatre ans après sa sortie, le titre largement inspiré par le gros catcheur blondinet n’a pas pris une ride. Il prend même (encore) une autre ampleur sous la caméra de Travis Nelson. Inclus : des projections sur gratte-ciel et des images d’archives de la légende en slip de couleur.
Sidekicks
Manast est un artiste à part. Après No Regrets No Pain en 2014, il propose son deuxième EP Distric 10th, influencé par le meilleur de la scène rap américaine mais aussi indie et musique électronique. On pense à Travis $cott notamment mais aussi à toute la scène bouillonnante de Toronto ainsi que certaines escapades UK ethniques et synthétiques. Cette fois-ci, sa formule se développe avec une équipe restreinte et inspirée : Astrolabe Musique aux instrumentations toujours justes, Jeune Faune comme partenaire de luxe à la voix vaporeuse et touche hippie moderne, une sorte de JMSN français. En y ajoutant Astronote et Sam Tiba du Club Cheval entre autres, Manast obtient un cocktail explosif qui donne beaucoup de pistes à explorer tout en restant cohérent. Ecrit et chanté entièrement en anglais, ce nouveau projet est à l’image de la vidéo de « Yung N Fly », terre à terre et enchanteresse, brute et fantasmagorique. Tous les détails comptent pour en faire un objet artistique complet où le visuel et l’attitude sont aussi importants que la musique en elle-même. Malgré une exposition réduite pour le moment, Manast continue d’innover, de créer un parcours artistique différent qui devrait très rapidement rencontrer son public. District 10th est sûrement le bon moment pour le découvrir.
Où ont été prises les photos qui ont servi à façonner les pochettes de ces albums de références ? Mass Appeal a eu la bonne idée de s’inspirer de The Gardian qui s’était posé cette question l’année dernière. La réponse illustrée avec Google Street View laisse sans voix. De Nas à Warren G, The Roots à Ice Cube, le résultat est franchement bluffant. « Fidèle son contexte » annonçait Flynt.
Interlude
Pendant ce temps, en Amérique…
Pendant que les grands enjeux du rap français semblent se résumer aux chiffres de vente de la Sainte Trinité Kaaris/Gradur/Booba, un certain Stromae participe à l’un des plus grands festivals du monde, se repositionne en tant qu’artiste global, et ramène Kanye West sur scène. Bonne semaine à tous.
L’approche de Radio Vinyle est connue mais elle marche à chaque fois. Surtout quand les invités ont une culture musicale 4XL, sans barreaux ni frontières. Cette descente de Jake One et Mayer Hawthorne dans les couloirs sans fin de la discothèque de Radio France condense concentré de références, samples majestueux et coups de cœur. Au-delà du projet Tuxedo, c’est une vraie tranche d’histoire avec le vinyle au centre de tous les sillons. Un grand moment.
La journée du disque et des disquaires a fait des heureux. Cette célébration de masse, à la fois quête des bonnes affaires et autres pièces de collection, aura aussi servi de prétexte. Un excellent prétexte pour que Run the Jewels, duo de l’année écoulée, sorte un bel EP quatre titres porté par un inédit de premier plan. « Bust No Moves » convie SL Jones mais brille surtout par les couplets d’El-Producto et sa production d’émeutier ambiancé à la kryptonite.
En 2012, Alkpote nous disait que sa retraite rapologique arrivait à grands pas. Trois ans plus tard, le rappeur d’Evry est toujours présent et s’apprête à livrer L’orgasmixtape 2, suite de l’excellent projet sorti l’an dernier. Forcément, on ne pouvait pas passer à côté de l’occasion de le recevoir dans notre émission. Le tournage aura lieu ce mercredi 22 avril et, comme d’habitude, il suffit d’envoyer un mail à publicabcdr@gmail.com pour y assister.
Soyons clairs : Bush sent très bon. Produit intégralement par Pharrell, le nouvel album de Snoop s’annonce comme la bande originale idéale de l’été 2015. Après l’excellent « Peaches N Cream », le duo, toujours accompagné de Charlie Wilson au chant, est de retour avec un autre rayon de soleil. Pour ne rien gâcher, le clip, réalisé par François Rousselet, est une réussite totale, imaginant l’auteur de Doggystyle à l’affiche de plusieurs films de blaxploitation et conviant même l’autre Snoop la plus célèbre des Etats-Unis, Félicia Pearson de The Wire.
Chance The Rapper avait impressionné le monde du rap avec Acid Rap, son projet sorti en 2013. Depuis, le natif de Chicago a solidifié son statut : collaborations avec Skrillex ou Madonna, apparition en Bob Marley dans le dessin animé Black Dynamite, couplet parfait sur l’album d’Action Bronson… Chancelor Bennett a tout du futur grand. Son prochain projet s’appellera Surf et sera l’oeuvre de Donnie Trumpet & the Social Experiment. On ne sait pas encore qui fait quoi dans ce groupe aux contours un peu flous mais on attend ça de pied ferme.
C’est devenu une tradition : à chaque nouvel album de Drake, le DJ texan OG Ron C se charge de le réinterprèter dans une version dite chopped not slopped. Le principe : prendre le disque, le jouer au ralenti, le faire bégayer à coup de scratchs, et distordre les voix, comme pour révéler la nature quasi-chamanique de la musique (une technique inspirée par le légendaire DJ Screw).
Après avoir dévoilé un couplet inédit du titre « Madonna » il y a quelques semaines, OG Ron C et ses Chopstars ont donc présenté hier If You’re Choppin This It’s Too Late, relecture en slow motion de l’album/mixtape-surprise If You’re Reading This… sorti début février. L’évidence de cette collaboration remonte à l’album Take Care : à l’époque, Drake et son équipe s’étaient fortement inspirés de la série de mixtapes F-Action, dans laquelle OG Ron C transformait les tubes R&B du moment en expériences psychédéliques. Si la musique de Drake ressemble à un réveil difficile à bord d’un jet privé qui filerait droit vers l’Horizon des événements, c’est donc un peu grâce à lui.