Sidekicks

PNL. QLF. Derrière ces acronymes, il y a Ademo et N.O.S, deux rappeurs issus du 91 qui ont impressionné la plupart des auditeurs ayant déjà écouté Que la famille. Porté par l’hypnotique « Je vis, Je visser », le projet a immédiatement installé le groupe comme l’une des entités les plus prometteuses du paysage rapologique français. Hormis quelques freestyles d’Ademo et plusieurs anciens morceaux qui n’ont pas grand chose à voir avec leur couleur musicale actuelle, le mystère reste presque entier autour d’eux. On ne connait pas le nom de leurs producteurs ni celui du brillant réalisateur en charge de leurs vidéos. Pour enfoncer le clou, les deux compères ont, a priori, décidé de se faire rares en interview. Il nous reste toutefois le plus important : la musique. Histoires de quartier racontées avec un spleen rempli de sincérité, mélancolie passée à l’autotune, tendresse infinie pour les proches et un hall omniprésent qui fait figure de pièce principale du décor, PNL vient avec son propre vocabulaire pour livrer un produit qui ne ressemble à rien d’autre. Leur album, « Le monde Chico », est annoncé pour la rentrée et « Le monde ou rien » en est le nouvel extrait après « Plus Tony que Sosa ». Et Tony Montana a beau être la référence la plus téléphonée du rap français, elle n’a jamais semblé autant à sa place que dans les bouches d’Ademo et N.O.S. Aérien en même temps qu’il transpire le bitume, ensoleillé et morose à la fois, leur dernier clip a été tourné dans la Scampia, la cité de Gomorra. Les plus attentifs remarqueront qu’on retrouve les mêmes visages de visuels en visuels comme pour rappeler qu’ils avancent exclusivement en famille. Autant d’éléments qui, eux aussi, sonnent comme des évidences. Vivement la rentrée.

Homme de l’ombre de l’underground new-yorkais, vétéran du circuit des battles, Robert Alan « Pumpkinhead » Diaz nous a quittés en ce début de semaine. Puisqu’il est toujours difficile de ne pas écrire des choses affreusement banales en de telles circonstances, contentons nous de laisser la musique parler. Repose en paix.

 

Update : un peu de lecture quand même, avec l’hommage de Tonedeff.

Producteur légendaire s’il en est, collectionneur de classiques aussi bien avec Main Source, en solo ou lors de collaborations avec quelques-unes des plus fines plumes new-yorkaises, Large Professor vient tout juste de sortir un nouvel album. Composé de onze titres remarquables, Re : Living rappelle que le producteur/rappeur du Queens n’a jamais vraiment déçu. Sur « In The Scrolls », celui qui a activement participé à la construction de Illmatic explique à quel point ce disque et son auteur, Nas, ont eu un impact sur le rap. La démarche pourrait sembler un peu facile ou prévisible mais, soyons honnêtes, Large Pro a réussi son coup : on s’est empressé d’enchaîner avec « Halftime ».

Pour fêter comme il se doit la sortie de Lever l’encre, son premier album désormais disponible, Radikal MC donnera un concert ce vendredi 12 juin au Petit Bain (métro Quai de la Gare, ligne 6). Et autant vous prévenir, la soirée s’annonce plus que cool : le warm up sera assuré par le légendaire DJ Fab, la première partie par Aladoum et les invités de marque ne manqueront pas (A2H, Kamnouze, Vicelow, Specta, Gaël Faye, R.E.D.K…). Une bonne occasion de découvrir l’univers du rappeur de Châtillon et de savourer des sons taillés pour la scène comme « O.V.L.M.D. ». Pour gagner 2×2 entrées, ça se passe sur notre page Facebook. Et pour les malheureux au jeu, pas de panique, des places sont évidemment disponibles à la vente.

Un concert dédié à une réinterprétation de grands classiques rap par un orchestre symphonique. Le projet était ambitieux, le résultat vaut sérieusement le détour. Mené à la baguette (forcément) par Radzimir Debski A.K.A Jimek, l’orchestre symphonique de la radio nationale polonaise a rejoué une quarantaine de morceaux éternels. Au menu, du Mobb Deep, Wu-Tang, Kendrick Lamar, Jay-Z, Dr. Dre ou M.O.P (oui, oui.) On attend impatiemment la version française à l’opéra Garnier.

Un premier extrait – « Señorita » – pour mettre tout le monde d’accord, une pochette sombre et surtout conceptuelle pour un double album de vingt morceaux : Summertime ‘06’ s’annonce comme une mise sur orbite. Attendu pour le 30 juin, le premier véritable album du grand espoir déjà confirmé Vince Staples va marquer l’année. Forcément. Une grosse semaine plus tard, le 8 juillet, il sera sur les planches de La Bellevilloise pour enfoncer, en live, un peu plus le clou. On y sera et question de te garder à la page, on t’offre aussi quelques places pour cette scène sur notre fil Twitter. L’été sera brûlant.

Un dixième album, ça se fête. Avec la sortie de Rap Machine, Disiz multiplie les visuels et se fait plus présent que jamais sur les réseaux sociaux. Sur « Chaque Week-end », l’ancien membre des Rimeurs à Gages s’autorise une escapade G-Funk et célèbre les dimanches ensoleillés autour d’un barbecue. Un style de vie qu’Aelpéacha a raconté avec brio pendant plus de quinze ans. Logique donc qu’il ait été invité pour poser un quatrième couplet qui, en plus d’être bienvenu, prouve que l’auteur de Val 2 Marne Rider peut parfaitement composer avec des rappeurs a priori éloignés de son univers. En espérant que cela donnes des idées à d’autres rappeurs français.

Il y a dix jours, Alchemist sortait Israeli Salad, un album instrumental inspiré, comme son nom l’indique, de musiques israéliennes. Cinq jours plus tard, le rappeur originaire de Brooklyn, Saga, décidait de choisir sept productions issues du projet et de rapper dessus. Saga Ghanoush en est le résultat : un EP qui transpire New York et qui fera office de parfaite porte d’entrée vers l’univers du rappeur. Si vous êtes convaincus, vous pouvez enchaîner avec From Out Of The Shadows, sa première galette produite par Marco Polo.

« Je crois que t’as pas compris le tempo. » Sur « Bonjour », premier extrait de NQNT 2, Vald n’est pas dupe. Il a conscience que son morceau est désarçonnant et qu’il envoie valdinguer toute forme de structure classique ou attendue. Un titre tellement surprenant que l’on ne savait pas trop quoi en penser après une première écoute. Presque incompréhensible au premier abord (Vald a d’ailleurs décidé de le sous-titrer dans quatre langues différentes en plus d’user du langage des signes), « Bonjour » voit le rappeur plus nonchalant et vulgaire que jamais, donnant presque l’impression de bâcler le travail. Vingt-quatre heures plus tard, on se rend compte que le morceau nous hante et qu’il est probablement davantage qu’une simple farce. On avait déjà apprécié le premier volume de NQNT mais sa suite s’annonce autrement plus captivante.

En pleine tournée californienne avec le couteau suisse Todd Rundgren, Dâm-Funk t’offre un apéritif ensoleillé pour pleinement débuter ton été. Quatre morceaux, entièrement instrumentaux et laiiiiiidback au possible pour se téléporter dans une autre galaxie. Une bonne virée en bagnole, une cigarette améliorée sous un soleil (californien) omniprésent, avec un peu d’imagination on a l’impression de squatter les sièges passagers. Profitez de l’apéritif, la suite avec le long format Invite The Light devrait débarquer, nonchalamment, d’ici la fin d’année. Toujours chez Stones Throw.