Sidekicks

« Here to save hip-hop » : telle est la mission que se sont fixés les cinq membres de Clear Soul Forces (si on inclut Nameless à la production, outre Ilajide, E-Fav, Noveliss et L.A.Z. au micro). Pour ce faire, le groupe de Détroit est appuyé par le label Fat Beats et sort un deuxième album dont le titre a l’air d’un clin d’œil à un certain pionnier… mais fait en fait référence à l’équipe de basket de l’université de Michigan au début des années 1990. Bon, c’est pas très original comme mission sauvetage, mais ça fait partie du genre. Le disque, qui fait suite à Gold PP7s sorti en 2013, est en tout cas conforme à cet état d’esprit, comme l’illustrent les clips de « Kaboom », « Get No Better » et « BPSWR ».

Si toi aussi tu as bouffé la cinquantaine de beats vintage compilés sur Anthology comme des madeleines d’une époque révolue lointaine, alors aujourd’hui est un grand jour. Hud Dreems, premier album du beatmaker californien Knxwledge, est sorti (très) prématurément. Le papa est aux anges et pour célébrer tout ça il s’enfume bien la gueule sur une vidéo de quelques minutes. Un donjon qui ressemble à un magasin Ikea, une sélection de beats (très) découpés, l’apéritif visuel et sonore sent Jay Dee, le développement durable et l’agriculture biologique. Stones Throw, again.

Si notre mixtape sur l’année 1995 a déclenché en vous un élan de nostalgie, n’hésitez pas à aller immédiatement faire un tour sur la page Facebook de Jimmy Jay. Le producteur partage depuis plusieurs jours des archives issues des années Cool Sessions : des photos de MC Solaar, Ménélik, Mo’vez Lang, Sléo, Lamifa et des nombreux jeunes artistes qui ont gravité autour de lui au cours des années 90. Le joyau de la couronne reste sans doute cette image d’un concert de Solaar, où l’on peut aperçevoir dans le public un certain… Booba. Comme quoi, l’antiquité, ça a son charme.

(via Chimères de Famille)

Allons à l’essentiel : le prochain Boiler Room s’annonce épique. Avec une affiche digne d’un All-Star Game (Cut Killer, DJ Pone, Para One, Canblaster et Supa!),  l’ambiance s’annonce à  la fois familiale et surchauffée. Les choses se passent lundi 4 mai au Café de La Presse et en streaming avec Free your Funk, Dailymotion… et ton magazine préféré qui t’offre des invitations pour suivre ça sur place. On te donne rendez-vous sur notre page Facebook pour le grand tirage au sort. Garde des forces, ça s’annonce grandiose.

Cinq ans après Maturité, EP qui laissait présager de belles choses, Radikal MC ose enfin le pas du premier album, Lever L’Encre. La bête sera libérée le 8 juin et plusieurs extraits sont déjà là pour vous tenir en haleine. Autant vous prévenir : O.V.L.M.D. n’est pas le moins réussi. Radikal MC y convie un A2H dans une forme toujours aussi magistrale et y fait étalage de ses indéniables talents de kickeur, le tout sur une prod’ impeccable de Juliani. Une petite récréation dans un album qui, vous l’entendrez, dévoile la large panoplie du rappeur de Châtillon, aussi à l’aise dans les thèmes que les exercices de style. Et comme Radikal est un gars affable, il nous a accordé une longue interview dans laquelle il nous révèle un terrible secret : sa passion pour… Diam’s. Rendez-vous début juin.

Le printemps, c’est la période des phases finales de NBA, les playoffs. C’est aussi l’occasion pour chaque rappeur concerné de soutenir son équipe avec passion et rivalité. Alors que Wale chambre Drake pour la victoire totale des Wizards de Washington sur les Raptors de Toronto, E-40 se la coule douce alors que son équipe, les Golden State Warriors, prennent de l’avance côté ouest. Pour l’occasion, le tonton californien propose une version « supporter » de son tube « Choices », sorti il y a quelques mois. Il vante alors les mérites du génial Stephen Curry, actuellement en état de grâce, mais aussi  de Klay Thompson, Draymon Green et leur entraîneur Steve Kerr. Ce futur hymne de stade mérite de résonner dans l’Oracle Arena où les Warriors affronteront les Grizzlies de Memphis au deuxième tour.

Depuis longtemps déjà, le rap new-yorkais pratique l’auto-citation. Des classiques locaux sont modernisés, recontextualisés et transmis à la génération suivante, comme une course de relais sans fin. Entre fierté et chauvinisme, ce mouvement porte un nom : le Rap New-Yorkais Consanguin™, sous-genre fascinant dont les chefs de file s’appellent Fabolous et French Montana.

La notion d’âge d’or se déplaçant avec les années, l’époque de réference pour ces rappeurs se situe désormais dans une période qui va des premiers Wu-Tang (1993) au Black Album de Jay Z (2003). Dans son dernier album, Fabolous reprenait ainsi « Represent » de Nas et l’éternel « Oochie Wally ». French Montana, quant à lui, citait les Diplomats de 2003 et le Raekwon de 1995 dans son album Excuse my French. « Off the Rip », son dernier morceau, fait coup double : accompagné de Chinx et N.O.R.E., Montana fait simultanément référence à « Wild for da Night » de Rampage et « Bloody Money » de Capone-N-Noreaga, deux morceaux sortis en 1997. À New York, rien ne se perd, tout se transforme, et Funk Master Flex cautionne évidemment tout ça en balançant quelques bombes. C’est le cycle de la vie.

On les avait rapidement évoqué lors de notre émission avec Demi Portion mais, au sein de la rédaction, on apprécie beaucoup le groupe montréalais The Posterz. Après avoir récemment publié un sujet et un mix sur Toronto, vous allez probablement croire que le Canada nous obsède. En étant honnête, on doit reconnaître que c’est un petit peu le cas mais, en l’occurence, que vous soyez fans des jeunes talents canadiens ou pas, The Posterz mérite toute votre attention. Après avoir sorti le très prometteur EP Starships & Dark Tintsle trio vient de mettre en ligne le clip de « Rumble », tourné lors de leur dernière venue à Paris. Vivement la suite.

Rappelons l’évidence : la séminale première compilation Appelle-moi MC ne manquait ni d’intérêt, ni de caractère. Sa suite, longuement attendue, et brillamment menée par DJ Blaiz’ aura eu plusieurs mérites. Notamment celui de s’inscrire dans cette même lignée et de passer au grill un pan entier de de la scène indépendante rap hexagonale. Plutôt discrètement mais sûrement, la release party rassemble le gratin des invités pour prendre des allures de célébration collective. La sauterie est prévue le 14 Mai aux étoiles (Paris dixième). On y sera et comme on pense à toi, on t’offre quelques places sur notre fil Twitter.

Jamais avare en bonnes surprises (on se rappelle tous comment I Don’t Like Shit, I Don’t Go Outside était censé sortir avant que Columbia ne décide de s’en mêler), Earl Sweatshirt vient de lâcher sur la toile le titre « solace ». Mi-rappé mi-instrumental, on pourrait presque prendre ce morceau long de dix minutes comme un projet à part entière. Posté sur YouTube via un compte tout sauf officiel (dar Qness), sous-titré « music from when i hit the bottom and found something », « solace » et son carré rose sur fond noir confinent à la pure catharsis. Un réconfort bienvenu après la noirceur totale de son dernier album, et une bonne nouvelle à l’horizon : même un peu mieux dans sa tête, Earl est et reste un artiste accompli.