Sidekicks

On ne sait pas si vous en avez déjà entendu parler mais l’équipe de Curaterz a réussi à nous redonner foi dans le concept de newsletter. Le concept est simple : chaque jour, une newsletter vous est envoyée sur des sujets aussi larges que Vulfpeck, groupe de funk juif-allemand, Vladimir Poutine, les dernières séries à ne pas manquer ou le vieux documentaire autour de la NBA qu’il faut absolument revisiter. De notre côté, on s’est pris au jeu il y a quelques mois et on vous recommande chaudement d’en faire de même. Pour les beaux jours, l’équipe de Curaterz s’est mise en tête de sortir elle aussi sa mixtape estivale. Comment sortir du lot dans le flot de mixs autour de l’été ? Sûrement par la diversité puisque Un été en pente douce passe aussi bien de Gloss Gang à Aelpéacha que de Wizkid à Abra. 1h13 de bonne musique.

Envisagé à un moment dans le premier rôle, Eminem n’a finalement pas eu le loisir de prendre les gants pour incarner Billy Hope dans le long métrage d’Antoine Fuqa : Southpaw (renommé La rage au ventre en France.) Il est par contre derrière la bande originale du film sortie via Shady/Interscope et ses deux premiers extraits sanguinolents (« Kings never die » et « Phenomenal »). Avec Bad meets evil, Slaughterhouse ou 50 Cent pour perpétuer l’ambiance, les affaires juteuses se font en famille. Question de te faire, toi aussi, croquer un minimum, on offre un package avec des places pour le film et des exemplaires de la BO. Pour participer à ce jeu-concours, on te file rendez-vous sur notre fil Twitter.

Il y a quelques semaines, Maître Gims a balancé sur Twitter, l’air de rien, une maquette de son prochain album. Le brouillon, enregistré en yaourt dans un anglais imaginaire, s’appelait « I See You Again ». Après l’avoir écouté en boucle pendant une demie-journée, il a fallu nous rendre à l’évidence : le destin de Gims allait être de sortir un disque composé exclusivement de maquettes brutes. Imaginez : un album expérimental et abstrait, à la fois œuvre-making-of et grande méditation sur le processus de création. On avait même une idée de titre : One Again.

Bon, évidemment, ce disque ne sortira jamais (mais encouragez-nous un peu et on lance une pétition). Leader commercial du rap français, Maître Gims a déjà trois singles déployés sur la France, en prévision de la sortie fin août de Mon cœur avait raison, son deuxième album solo. Le leader de Sexion d’Assaut est plus que jamais une usine à tubes, et on l’imagine mal nous faire une 808s & Heartbreak. Les trois premiers extraits du disque remplissent le cahier des charges de NRJ 12, et plaisent sans doute beaucoup à l’enfant qui sommeille en nous.

Un peu moins orienté radio FM, le nouveau single s’appelle « Longue vie », et c’est une collaboration avec Lefa, membre de Sexion d’Assaut sur le retour. Le titre fait une bonne synthèse du Gims « chanteur de variété » (le refrain est redoutable) et du Gims « rappeur qui faisait l’unanimité sur le forum de l’Abcdr en 2008. » De l’égotrip loufoque et bien exécuté : quand Maître Gims dit « La thune que j’donne aux impôts sert à faire briller la Tour Eiffel », c’est à la fois efficace, inoffensif et quand même un peu crédible. C’est donc parfaitement à son image.

Le site de partage Audiomack (qui veut devenir « offishal », d’après une enquête de The Fader) a eu cette idée brillante : réunir Migos – amputé d’Offset, toujours en prison – et un orchestre classique de neuf musiciens pour rejouer leur tube « Hannah Montana ». Et ça fonctionne à merveille, notamment avec cette courte introduction où les musiciens sont interviewés sur leur connaissance du groupe Migos et de Beethoven Zaytoven.

L’avantage pour Slaughterhouse d’être signés sur Shady Records, c’est qu’ils profitent des bons plans de leur pote Eminem. Après une tournée mondiale dans des stades à ses côtés en 2013, le quatuor est aujourd’hui sur la bande originale de Southpaw, dernier film d’Antoine Fuqua (Training Day), où l’on croise également 50 Cent, The Weeknd, Action Bronson, Gwen Stefani (!) et bien sûr Marshall Mathers.

Mais ce qui compte surtout en ce qui concerne Slaughterhouse, c’est que le projet de direction artistique du groupe assurée par Just Blaze semble porter ses fruits. Leur nouveau morceau présent sur la B.O. suscitée, « R.N.S. », confirme la dynamique qui ressortait de l’excellente mixtape House Rules l’an dernier. La co-production entre Just Blaze et le prodige de la MPC Araabmuzik est volcanique, et Joell Ortiz, Joe Budden et Crooked I enchaînent leurs récits de coups tordus et de représailles avec maîtrise. Musique et clip rappellent un peu « Hammer Dance », on ne va pas se mentir, mais c’est toujours aussi efficace. De quoi espérer, encore une fois, un vrai bon album de Slaughterhouse avec Glass House, prévu pour ce deuxième semestre 2015.

« L’Institut du monde arabe (IMA) à Paris accueille, jusqu’au 26 juillet, une exposition intitulée « Hip-hop, du Bronx aux rues arabes ». Elle offre une occasion de découvrir la genèse de cette culture aux États-Unis dans les années 1970 et son évolution en France durant les années 1980. L’exposition ambitionne aussi de « retracer son développement dans les rues arabes des printemps révolutionnaires », comme le souligne la note de présentation de l’événement. Mais à force de fausses pistes et de raccourcis faciles, elle ne parvient pas à réaliser cette ambition. »

Voici commence le compte rendu critique de cette exposition rédigé par Thameur Mekki pour le site Orient XXI. Pour lire la suite, c’est ici. Il est toujours possible de se faire soi-même une idée puisque l’expo reste visible encore quelques jours. En guise d’avant-goût, voir la vidéo ci-dessus. Normalement, vous y reconnaîtrez rapidement un rappeur français, comment dire… assez connu.

Ça devait bien finir par arriver. Il y a quelques jours, Action Bronson a dû répondre à la question de trop sur la similarité de sa voix avec celle de Ghostface Killah. Et après maintes réponses diplomatiques, il a fini par lâcher une réplique un peu trop arrogante : « He’s not rapping like this no more. » Comprendre : Ghostface n’est plus au niveau. Évidemment, ça n’a pas vraiment plu à Ghostface, qui vient de poster une longue vidéo pour recadrer le rappeur, de treize ans son cadet.

Un clash de plus dans le monde du rap ? Oui, mais Ghostface a eu l’idée assez drôle d’enregistrer sa réponse tout en laissant jouer en fond sonore un vieux morceau de soul (« Be for Real » de Teddy Pendergrass). Pendant 6 minutes 25, on a donc l’impression un peu étrange de regarder un remake 2015 d’un interlude du Wu-Tang, filmé pour YouTube avec un iPhone 6. Bon, le monologue de Ghostface est truffé de menaces de mort, donc au-delà du grand moment de cabotinage, on espère juste que les deux rappeurs se réconcilieront autour d’un bon petit plat mitonné par Bronsolino. Avant la fin de l’été, de préférence.

« Now can I get an encore, do you want more? » Si demain c’est toujours loin, le Black Album et ce « Encore » c’était en 2003, soit une éternité. Plus modestement, Encore c’est aussi un bon rassemblement d’artistes et la première édition d’une soirée amenée à devenir récurrente. Samedi 25 juillet, de 21 heures au petit matin, le Gibus Café va voir passer San & Meclan, Tiemoko et une grosse sélection de DJs, avec notamment Sam’Squirt. C’est promis : ces gens vont te mettre bien.

Ça devait juste être une blague. De la déconne potache pour faire rire les internautes : à l’annonce de la sortie du second album de Run The Jewels en 2014, RTJ2, El P et Killer Mike s’étaient permis de dévoiler des offres exclusives débiles pour les pré-commandes du disque. Parmi celles-ci, une version remixée de leur deuxième album uniquement à base de bruits de chats. Internet étant ce qu’il est, une campagne Kickstarter s’est enclenchée pour que le projet aboutisse… et ce fut chose faite (65 783 dollars récoltés quand même). Puisque une parole est une parole, les deux trublions américains se sont exécutés : sur Beats1, la radio de Apple Music, le duo dévoilait hier un premier extrait, « Meowrly », une version remixée de « Early » à base de ronrons et de miaous. Ça sample du chaton dans tous les sens, et, le pire, c’est que ça marche du tonnerre. La suite ne devrait pas tarder et les bénéfices seront reversés à des associations caritatives. Cats runs the jewels.