Compilation

La Phonkerie Vol.2, internationale de la phonk

Six nationalités différentes, et au moins autant de styles représentés. La Phonkerie, label autoproclamé « premier sur la phonk » en France, a sorti sa deuxième compilation, deux ans après la première. Un véritable cap est donc passé pour cette dernière. Mais Jamy, qu’est-ce que c’est la « phonk » ? Terme popularisé depuis Miami par SpaceGhostPurrp (« Bringing the Phonk »), la phonk est un mélange de sonorités extrêmement distordues (le terme lui-même ressemble à une sorte de version chopped and screwed de « funk ») posées sur des rythmiques trap directement issues du rap de Memphis, souvent agrémentées de samples instrumentaux ou vocaux de Three 6 mafia et d’autres groupes de cette espèce (un titre s’appelle « Sippin and Pimpin », comme ça c’est clair). Le tout est bourré d’effets divers et variés conférant un aspect vaporeux au résultat final. Et s’il y a des cassettes ornées de police Cyrillic Goth, des têtes de mort et du violet partout, c’est encore mieux. Mais Phonkerie Vol.2 se permet des encarts divers et variés, côté punk rap et drum & bass. Car la phonk est versatile, changeante, mais ce qui reste – comme pour beaucoup de genres peu exposés – c’est un amour de la texture sonore, parfois manipulée jusqu’à en faire voir l’absurdité (« Outer space » est un sample accéléré de The Prodigy, qui samplait déjà Ultramagnetic MC’s, puis Max Romeo…). Certains y voient étrangement l’enfant et l’opposé de la violence brute et premier degré de la trap. En tout cas, la Phonkerie livre ici un échantillon de qualité du genre. Pour les francophones on trouvera notamment un titre des Sages Mécréants (« Fugitif ») et de Yuri J avec Train Fantôme, où ça crie beaucoup (mention spéciale au « t’es trop sexiste pour bouffer une chatte »).