EP

Blues Food, potions magiques

Il y a des matins où vous vous réveillez et un père Noël a glissé un colis sous la porte. Et même si cela reste de la musique dématérialisée, la magie opère. Après deux volumes de Soul Food, Madizm troque la soul par le blues, change le flacon mais garde l’ivresse. Album instrumental, comme ceux précités, Blues Food poursuit une même ligne directrice : celle d’un héritage instauré par le procédé du sample et la volonté de faire revivre, par petites doses savamment découpées, de vieilles pépites. On y entend un vocal de Long Red, une ligne de basse de The New Birth, une autre de Little Junior Parker ou encore un accord de cordes soulful de Luther Ingram, tous utilisés maintes fois dans la production hip-hop. Alors, à la vue de ces noms, il n’y a pas que du blues, il y a bel et bien de la soul, peut-être même un peu de funk, mais dans le fond cela reste la même musique qui s’est transformée au fil du temps. L’occasion pour Madizm de remontrer ses skills de producteur et « remercier les grands génies de cette musique et mesurer l’importance et l’apport du Blues au rap et au beatmaking », comme il le rappelle sur la description de cette ogive disponible sur son bandcamp. Pour preuve, le titre « Dont let me fade away » qui n’a besoin d’aucun rappeur pour vous faire bouger la nuque.