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Aketo marche avec ses cafards dans « Debiel’2020 »

Lorsqu’on l’avait rencontré en 2013, Aketo exprimait une passion toujours aussi vive pour le rap. Une musique qui lui a permis de tutoyer les sommets de la gloire avec Sniper mais aussi des déconvenues aussi bien professionnelles que relationnelles. « Personne ne r’vient d’aussi loin, personne ne l’fait aussi bien », lance-t-il sur « Debiel’2020 », titre qui ouvre son EP Confiserie en collaboration avec le producteur MadIzm, fort inspiré ces derniers mois après l’EP Falconia de Carson.

Sur « Debiel’2020 », Aketo égraine les hauts et les bas de la vie (« Combien d’ingrats ? Combien d’grammes dans l’sang ? Combien rentrent dans l’cercle ? Combien rentre dans l’rang ? ») et transmet un sentiment ambivalent envers le rap, entre hommages appuyés (Akhenaton, Chiens de Paille) et lassitude sur les travers de son milieu. Ce titre est comme dernier le cul-sec d’une canette de bière avant de shooter dedans dans une rue déserte, en pleine nuit. « J’écris que si j’ai l’cafard sinon j’suis occupé à vivre c’qui m’mettra dans cet état là », conclue-t-il dans ce titre plutôt mélancolique malgré quelques sursauts d’orgueil sur la production soulful de MadIzm. « Debiel’2020 » ouvre un EP de cinq titres qui ne suinte pourtant pas l’amertume, plutôt l’assurance et la sagesse d’un vétéran toujours enthousiaste sur le rap et ses évolutions musicales sur les autres morceaux, du sautillant (« Juicy Tchetch ») au plus posé (« La Vivance »).