The Underachievers
Interview

The Underachievers

Spiritualité, drogues psychédéliques, Flatbush : les Underachievers sortent du lot des rookies de 2013 avec leur musique épileptique et chamanique. De passage à Paris en juillet pour un concert à guichet fermé, ils ont commenté les meilleures rimes de leur premier projet.

et Photographie : Sylvain

Régulièrement ces dernières années, des artistes sortis de nulle part arrivent à secouer nos oreilles pourtant acérées avec un premier essai. En début d’année, ce sont les Underachievers qui, avec leur mixtape Indigoism sortie sur le Brainfeeder de Flying Lotus, ont dès janvier marqué leur blase sur la liste des meilleurs espoirs de 2013.

Originaires de Brooklyn, membre du collecif Beast Coast (avec Pro Era et les Flatbush Zombies), Issa Dash et AK proposent une musique et un univers légèrement différents de ceux de leurs collègues, moins rétros que ceux de Pro-Era, et moins psychédéliques que ceux des Zombies. BPM lents parfois proches des cannons texans, samples étouffés de soul, jazz et prog-rock : sur cette partition pyromane, les deux potes d’origines caribéennes rappent une recherche spirituelle sous acides à travers mythologies, religions et philosophies diverses, avec une vélocité dans le débit qui rend leur propos parfois secondaire, mais souvent incroyablement dynamique et finalement plus entêtant que s’ils rappaient à vitesse régulée.

C’est à cette même énergie que nous sommes allés nous confronter dans une Bellevilloise bondée, le 12 juillet dernier. Véritable appel à la transe mystique, la musique des UA a transformé la salle du XXème arrondissement en un évènement à mi-chemin entre le concert et la messe païenne. Avec l’enthousiasme de leur jeunesse, nous avons passé une vingtaine de minutes à échanger avec eux sur les grandes thématiques qui traversent les morceaux d’Indigoism.


« First things first let me lay it down ,Young indigo nigga here to take the crown » (AK, « Philantropist »)

Ces premiers mots ouvrant leur mixtape Indigoism font référence à un concept New Age né dans les années 70. Les enfants indigos – couleur du sixième chakra dans certaines philosophies yoga – seraient des enfants nés à la fin du XXème siècle présentant des troubles de l’attention mais au potentiel intellectuel et cognitif élevé.

AK : C’est ma manière d’affirmer « on est là, on est des indigos, c’est ce qu’on représente, et on va conquérir le game ».

Issa Dash : On voulait être sûrs de placer une introduction vraiment forte sur la mixtape. Ce truc d’enfant indigo, j’en ai entendu parler quand j’avais environ treize ans. Ma mère m’a amené à un tas de psychologues, ils m’ont testé pour tous types de trouble. Après ça, un des psys a pris ma mère à part et lui a dit « il a échoué à tous les tests, mais il y a un nouveau concept appelé enfant indigo. Jetez-y un oeil sur Internet ». J’ai cherché sur le net une fois chez moi et c’est comme ça que j’ai appris ce que c’était. Je lui en parlé [en pointant son comparse, NDLR], j’en ai parlé à tout le monde, « on est les indigos ! ».

AK : Ouais ! [rires]

I : Au fond, je m’en cogne du mot indigo. C’est juste que ça facilite l’accès des gens à ce concept. Mais c’est un nom tout pété, ça veut rien dire en fait. Pour le placer à un niveau scientifique, c’est juste lié au fait que l’humanité devient plus intelligente à mesure qu’on évolue.

AK : Ouais, c’est l’évolution.

Issa : Donc comme chaque génération continue de devenir plus intelligente, on a juste décidé de s’autoproclamer la génération indigo.

« Crazy, Kemetic engravements, truth telling while you niggas still stuck ,Under the pavement, still stuck on them slave ships » (Issa, « So Devilish »)

Anciennement appelée Kemet, les concepts spirituels de l’Égypte du temps des pharaons semblent passionner AK et Issa.

Abcdrduson : Tout au long de votre mixtape, il y a beaucoup de références à la mythologie égyptienne.

AK : Ça fait partie des trucs qu’on a lu et étudié.

I : C’étaient… les dieux originels, je pense. C’est de là que tout a commencé en termes de philosophie ésotérique, d’une certaine manière. C’est pourquoi on en parle beaucoup, parce que ce n’est pas une question de blanc ou de noir [pour certains afrocentristes, les kémites sont un peuple noir, NDLR], mais plutôt… En Égypte, à l’époque, les kémites essayaient vraiment de conquérir la sphère spirituelle. Tout vient de là. Après les kémites, c’est passé par la Grèce, puis par les chrétiens. Tout a commencé en Égypte pour tout un tas de philosophies ou religions.

« The most high, why lie, nigga I’m on my Jesus shit, As-salamu alaykum, my Gods, I’m on my people shit » (Issa, « So Devilish »)

Islam, chrétienté, bouddhisme, rastafarisme : les Underachievers empilent les symboles religieux, notamment sur le très caribéen « So Devilish ».

I : Je crois en la conscience universelle. Dans la Bible, tu connais l’histoire de la Tour de Babel ? Lorsque, quand la Tour s’est effondrée, tout le savoir s’est répandu parmi tout le monde ? C’est ça, la conscience universelle. Avant que la connaissance soit divisée, elle n’était qu’une. Donc en combinant toutes les philosophies et doctrines du monde, tu parviens à trouver la vérité, parce que c’est un thème universel. Toutes les religions racontent la même chose, mais dans des perspectives différentes.

A : Vous avez grandi dans un environnement religieux ?

I : Ouais, ma mère est chrétienne.

AK : La mienne aussi, mais j’en n’ai jamais eu rien à foutre de tout ça [rires].

A : Je vous demande ça parce que même si vous mentionnez beaucoup de concepts religieux ou philosophiques, sur ce même titre vous exprimez un ressentiment assez fort envers les autorités religieuses.

I : Parce que si la religion fonctionnait de la manière dont elle est supposée fonctionner, le monde serait sauvé. Si les milliards de personnes qui se déclarent chrétiennes savaient vraiment de quoi elles parlent… Imagine des milliards de personnes comprenant la conscience du Christ et prêts à l’appliquer ? C’est mon vrai problème. Si les religions essayaient de responsabiliser les gens au lieu de les oppresser, on aurait un monde meilleur.

« I’m from the ‘Bush with the hustlers and the killers , But we elevated niggas so we play a little different, Don’t push trigger, third eye shoot him in his liver » (Issa, « Sun Through the Rain »)

A : Quand on a grandi avec le hip-hop, on a surtout découvert Flatbush à travers les rimes de Special Ed ou de Biggie. Qu’est-ce que vous pouvez dire sur le Flatbush dans lequel vous avez grandi ?

I : C’est un endroit multiculturel, parce que Flatbush est la seule avenue qui traverse Brooklyn d’un bout à l’autre. Il y a tellement de gens différents qui y vivent, parce que Brooklyn est énorme ! Tu peux commencer au début de Flatbush dans un quartier blanc et tomber dans un appartement d’hipster, puis …

AK : Un quartier juif.

I : Ouais, juif, puis asiatique, et enfin dans un quartier noir. C’est génial. Il y a beaucoup de cultures, parce qu’il a pas mal de familles caribéennes qui s’y sont installées : guyanaises, trinidadiennes, jamaïcaines. Tu vois, AK vient de Trinidad, et moi de Guyane.

A : Vous dites dans ces rimes que vous étiez différents. De quelle manière ?

I : Il y a six ans de ça, mes potes et moi tapions pas mal dans des drogues psychédéliques, ce genre de trucs [rires]. Ce n’était pas populaire comme ça l’est aujourd’hui. On était des parias, les gens pensaient qu’on était oufs. Et maintenant on est des rappeurs célèbres [rires].

« Lucy got me lucid, sour diesel, power refill, uh […], So I yoga the flame until I bluffer the Blanka » (AK, « Maxing Out »)

Comme leurs comparses des Flatbush Zombies, les Underachievers expriment un goût prononcé pour les drogues psychédéliques et le cannabis, ici décrit par AK sous la forme de deux célèbres combattants de rue virtuels.

AK : [rires] C’est une référence à Street Fighter, Dhalsim et Blanka.

I : Il adore les jeux vidéos.

AK : C’est une métaphore sur la beuh.

A : Puisque vous parlez assez ouvertement de votre goût pour les drogues psychés, racontez-nous votre meilleur ou votre pire trip.

AK : Mon pire trip, c’était sous champis. Une fois, j’ai cru que j’étais la seule personne sur la planète. C’était putain de flippant… j’en ai chialé [rires].

I : J’ai dû taper une vingtaine de mauvais trips. Mais tous mes bad trips étaient mes meilleurs.

AK : Ouais, ça fait de toi une meilleure personne après.

I : Je pense qu’un vrai trip doit être mauvais pour être bon.

AK : Tu en apprends sur toi-même.

A : Ça vous aide à ouvrir votre conscience, ou votre « troisième œil » comme vous dites sur vos morceaux ?

AK : Ouais, complètement.

I : En fait, pas vraiment dans le sens du troisième œil, mais ça aide, parce que… les psychédéliques t’amènent à penser en dehors du domaine de la société. La société crée des barrières dans nos têtes, de la race à la religion aux conditions économiques. Quand tu tapes des drogues psychédéliques, toute cette merde n’existe plus. Ce n’est pas tellement qu’ils t’éclairent, mais c’est plus le fait que, si tu es une personne éclairée, les psychédéliques te permettront de penser des trucs dont tu es capable. Mais si t’es un abruti, ça va t’abrutir encore plus. Les drogues psychédéliques ne font pas tout. C’est juste un don pour les personnes éclairées.

« Generation of generals, keep my word in my genitals. Gender roles, nigga I’m God as far as gender goes. Sell my soul, never I’m gold, word to Gihanny golly I be, try me, highly I doubt, winning is likely, sorry » (AK, « Gold Soul Theory »)

Si les deux potes des UA partagent un style de rap similaire axé sur un débit infernal, AK montre tout au long d’Indigoism un penchant plus prononcé qu’Issa pour le multisyllabisme et les jeux sur les sonorités.

AK : J’aime bien balancer des allitérations. A l’école, j’aimais bien la poésie. Là j’utilise la syllabe « gen- » dans différentes situations. C’est ce que les profs m’ont montré, les trucs de Shakespeare, tout ça. Ils utilisaient beaucoup d’allitérations, et j’adore ça.

« That’s why we don’t bump your mixtape, only keeping good shit on replay. That Marvin Gaye, little Coldplay, maybe Sade » (Issa, « The Mahdi »)

Citant Grizzly Bear, Local Natives ou My Morning Jacket parmi leurs influences, les Underachievers semblent plus porter sur d’autres musiques que celle qu’ils pratiquent.

I : J’écoute du rap, mais ce n’est pas vraiment la musique qui me passionne. J’aime le rock alternatif, le rock classique, ce genre de trucs. Marvin Gaye était un mec psychédélique, peu de gens le savent. Honnêtement, je pense que Coldplay est l’un des meilleurs groupes de notre génération. Ce n’est pas mon groupe préféré, mais je pense qu’ils ont poussé la chose au niveau supérieur. Et Sade a une voix magnifique. On aime différents styles de musique.

« Lost some friends in the struggle I never thought I would make it Mahdi, my fucking brother, I love you, you were the bravest. Even though I just met you, my heart you are engraved in, Amen » (Ak, « The Mahdi »)

Morceau phare de leur mixtape, avec son sample bien connu de Billy Cobham, « The Mahdi » offre un moment plus détendu au milieu d’Indigoism. L’occasion pour eux de rendre hommage à un pote parti trop tôt.

AK : C’est à propos d’un ami que j’ai rencontré grâce à Issa il y a quelques années.

I : C’était un très bon pote.

AK : Je ne le connaissais pas beaucoup, mais c’était un mec vraiment bien qu’on a perdu. C’est ce dont parle le morceau.

I : Beaucoup de personnes pensent que cette chanson parle de Steez [Capital Steez, membre de Pro Era, décédé le 24 décembre 2012, NDLR] mais c’est vraiment à propos de mon pote. Il s’appelait vraiment Mahdi, il a chuté d’une falaise en Arizona. C’est pour lui qu’on a fait cette chanson. Le mot « mahdi », dans la religion musulmane, veut dire prophète, c’est pourquoi on a voulu appeler la chanson comme ça. Mais c’est un double-sens du fait du nom de mon pote.

« To the Beast Coast with us, ain’t with us then lose your dome nigga. Suicide is a suicide, go against the living gods and get crucified, nigga » (AK, « New New York »)

Avec le Pro Era de Joey Bada$$ et les barrés de Flatbush Zombies, les Underachievers font parti du collectif Beast Coast. En à peine un an, le crew suscite déjà un énorme engouement.

I : C’est ouf de faire partie de Beast Coast, parce que je pense que Joey Bada$$ est, ou s’il ne l’est pas encore, sera le meilleur rappeur de tous les temps.

AK : Ouais, grave.

I : C’est ouf parce qu’on a tous grandi ensemble. Nous et les Zombies avons commencé à faire de la musique récemment. Tous les membres de Pro Era sont talentueux, je suis impatient que le monde découvre Nyck Caution, A La Sole, Dessy Hinds, Dyemond Lewis, CJ Fly. On s’influence tous, je leur dis souvent « votre morceau défonce ! ».

AK : Et ils nous répondent « c’est votre son qui déchire ! ». On est une vraie famille.

I : Une vraie famille, ouais, mais où chacun apprend de l’autre. C’est génial parce qu’on vient tous du même quartier tout en apportant quelque chose de différent. Ensemble, je pense qu’on est inarrêtables.

A : Les choses ont été vite pour vous, vous avez lâché une première mixtape il y a six mois, et aujourd’hui vous tournez en Europe. Vous le ressentez comment ?

I : C’est une leçon d’humilité.

AK : Les mecs sont vraiment à fond dans notre musique !

I : En fait, c’est comme si tout le monde dans la foule qui connait notre musique faisait partie de notre famille. On parcourt le monde avec notre famille. C’est vraiment une superbe leçon d’humilité, je pourrais presque en chialer, parce que je n’ai jamais imaginé que je ferai ce qu’on fait en ce moment. Je suis impatient de voir ce que ça sera dans dix ans, quand les fans me verront marcher dans la foule en les prenant dans mes bras – sauf s’ils veulent me tuer, là, non [rires].

A : Qu’est-ce que ça fait d’être en France et de voir la moitié du public réciter vos paroles ? A peine le premier morceau a commencé, ça sautait de partout.

AK : C’était incroyable !

I : En toute honnêteté, je ne peux pas dire que j’ai été surpris parce que dans nos stats, la France est genre le quatrième plus gros marché après les USA, le Royaume-Uni et le Canada. La France est troisième ou quatrième en terme de vues de nos vidéos. Donc je m’attendais à ce que ça soit fou, mais là c’était chanmé, tout comme à Londres.

« Reefer blowin’, sour diesel potent, Got my three eyes open, Pineal gland is swolen, Astral Planes I’m floatin’, Goddammit, I’m free, I be GOD, please you are not in my league » (AK, « Herb Shuttles »)

AK : C’est juste ma façon de me la raconter, je fume de la zeb, ça me met dans une putain de méditation et ouvre mon troisième œil, ma glande pinéale. Je suis dans une projection astrale quoi, je suis libre, donc je suis mon propre Dieu parce que je crée ce que je veux.

A : Il y a un autre rappeur qui parle beaucoup de la glande pinéale, c’est…

AK : [coupant] Ab-Soul !

A : Vous en avez déjà parlé avec lui ?

I : Je l’ai déjà rencontré, on est devenu potes, mais on n’en a jamais parlé. Mais tout le monde veut nous voir collaborer. D’ailleurs, je vais te dévoiler un secret : on va collaborer avec lui pour notre album. Je garde toutes les personnes un peu spéciales pour l’album. C’est pour ça qu’on ne fait pas de featurings et ce genre de trucs, parce qu’on veut vraiment sortir un album solide.

A : Avec qui vous voulez bosser ?

I : Je veux Mac Miller, Ab-Soul, Jay Rock, Flatbush Zombies, Statik Selektah, Scoop Deville, Hudson Mohawke, Lunice. On a une connexion avec Harry Fraud aussi. Ça va être ouf mec ! La mixtape, c »est rien, juste du fun.

A : Quand espérez-vous le sortir ?

AK : L’an prochain, en 2014.

I : On veut juste susciter un plus gros engouement avant de le sortir.

« Dreaming of things that two eyes can never see, Consciousness future levels that he never did » (Issa, « 6th Sense »)

A : Dans ce morceau, vous parlez de votre sixième sens, mais visiblement vous avez un autre sens bien développé : votre ouïe. Vos beats sur Indigoism tabassent bien. Comment vous avez travaillé avec vos producteurs ?

I : On a dû écouter cinq cent beats par jour pour en choisir un [rires]. Ça s’est fait comme ça, en vrai. Juste des beats au hasard reçus par e-mails.

A : Du coup vous aviez quand même une idée précise du son que vous vouliez sur la mixtape ?

AK : Pas vraiment.

I : Je le jure : avant de sortir « So Devilish », je crois que je n’envisageais pas d’être un rappeur. Je lui disais : « hé, si ce morceau ne pète pas, plus jamais je rappe ! » [rires]. Encore maintenant, je commence seulement à me considérer comme un rappeur, parce que je m’y suis mis récemment.

AK : On a choisi les beats pour la performance.

I : Quand on a décidé de faire une mixtape, on a réalisé que les gens ne s’intéressent plus vraiment aux albums. Ils veulent tous venir aux concerts et s’éclater. Donc notre première mixtape devait défoncer. Parce que les gens ne veulent plus écouter la musique, ils veulent juste entendre des sons.

AK : Ils veulent danser, se lâcher.

I : Ouais. Ils ne veulent plus écouter. La plupart ne comprennent peut-être même pas ce que je raconte, mais les beats et le flow sont bons, donc ils kiffent ce qu’on fait. On sait qu’il y a un long chemin qui nous attend, donc on voulait être sûr que la production était bonne sur notre première tape.

A : Vous aurez la même approche pour l’album ?

I : Non, pour l’album, on viendra avec notre meilleur niveau lyrical. J’essaie de faire en sorte que, lorsque les gens l’écouteront, ce n’est pas tant qu’ils vont apprendre des trucs mais …

AK : Ce sera comme une histoire.

I : Voilà, parce que les albums sont de vrais projets. Je veux qu’on rappe pas mal ensemble, je veux qu’on donne aux gens ce qu’ils attendent de nous. Ça va être une tâche ardue. On va passer les prochains huit putains de mois à bosser un album vraiment bon.

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