Eric Blaze, tout simplement NY
Interview

Eric Blaze, tout simplement NY

Disquaire et producteur, Eric Blaze a fait partie des quelques français qui se sont trouvés une place sur la scène new-yorkaise il y a vingt ans, avant de revenir en France perpétuer sa passion du sillon.

Photographies : Hugues Marly.

Du sud de Paris, et des débuts de Tout Simplement Noir jusqu’à New York et aux studios du D.I.T.C., le parcours d’Eric Blaze est celui d’un passionné de hip-hop, qui s’est pris ce mouvement en pleine figure avant d’y participer. Mais ce crate-digger jamais rassasié ne s’est pas contenté de vivre sa passion depuis l’hexagone, puisqu’il sera à la fois témoin et acteur du rap new-yorkais au tournant des années 2000. Son long séjour outre-Atlantique en tant que disquaire a nourri ses connaissances musicales et son travail de beatmaker qui s’exprime notamment à travers une série de projets instrumentaux intitulés For The Luv’ Of It. Amateur de rap depuis les débuts du genre, et toujours attentif à ce qu’il se passe dans les productions U.S. indés, il s’occupe également d’une émission web-radio, et fait le pont entre plusieurs époques. Retour sur ses souvenirs marquants et ses activités les plus récentes, en douze points.


La découverte du hip-hop

Je regardais l’émission Les Enfants du Rock, sur la 2. Je me rappelle du clip « Party Train » de The Gap Band, ça a été un choc. Et bien sûr, « The Message » de Grandmaster Flash & The Furious Five, ou « All Night Long » de Lionel Richie, de voir les gens danser dans ce clip, ça m’a marqué. Et « Street Dance » de Break Machine, ça m’a achevé. Puis, l’émission H.I.P H.O.P de Sidney est arrivée, et même si je ne dansais pas, j’essayais d’imiter ce qu’on voyait dans l’émission, j’étais à fond dedans, j’essayais de refaire les mêmes choses à l’école. Même si je ne savais pas vraiment ce que c’était, je voulais faire partie de ça. Plus tard, j’ai commencé à acheter des disques, et j’ai découvert la pratique du DJing par Jazzy Jeff : son morceau « A Touch of Jazz », sorti en 1987, a été une révélation. J’étais trop jeune pour aller au terrain de La Chapelle, ma mère me tenait à l’époque, je ne pouvais pas sortir. Enfin, il y a eu le rap, la grosse période 1987-1988, où beaucoup de références ont commencé à arriver en France, comme EPMD, et là, je me suis mis à écrire.

Tout Simplement Noir

J’ai co-fondé le groupe Tout Simplement Noir avec J’L’Tismé en 1989. Lui et moi, on était dans le même lycée, on ne se connaissait pas, mais on a fini par se parler parce qu’on était intéressés par la même fille. [Rires] Du coup, on était un peu en compétition, puis il s’est retrouvé dans une embrouille avec un pote à moi, et finalement, on s’est rendu compte qu’on kiffait les mêmes choses musicalement. On parlait de Too $hort, d’Ultramagnetic MC’s. On s’est dit qu’on allait faire de la musique ensemble, mais pour rigoler. On ne connaissait personne pour nous faire des instrus, on est allés chez des potes qui avaient du matériel, on a bidouillé sur le moment, et on a pu faire le clip « Le Temps passe » qui a été diffusé sur Rapline en 91. Et c’est là que je me suis mis à la production, et je me suis rendu compte que je préférais être derrière un sampler, plutôt que de rapper.

Premier voyage à New York

Par la suite, j’ai quitté le groupe, et j’ai produit pour 113 et Rohff, des titres qui ne sont jamais sortis. 1996, premier voyage à New York, ça a changé ma vie, et je ne voulais plus faire que de la production. Mon meilleur ami et associé, avec qui on a ensuite fondé la boîte de production The Group LLC, [ndlr : avec une partie audiovisuelle] me disait que j’avais de bonnes instrus, que je devais venir à NY. Moi, je me disais que les Américains ne m’avaient pas attendu de ce coté-là, mais il continuait à me motiver. J’ai vraiment pris la claque de ma vie la première fois où je suis allé dans cette ville, même si j’aimais la musique, le hip-hop, je ne comprenais pas vraiment le côté culturel, les gens qui le vivent 24h/24. Je me suis retrouvé à un concert de Biggie à Harlem, c’était incroyable, la scène sur laquelle il rappait était plutôt modeste. J’ai rencontré des gens du label Duck Down dans la rue, je leur ai dit que j’étais français, que je faisais du son, ils m’ont joué le premier Heltah Skeltah avant que ça sorte. Les rencontres étaient faciles, Chubb Rock s’était intéressé à mes productions. [NDLR : rappeur, notamment membre des ’95 Crooklyn Dodgers] J’ai passé trois mois là-bas, ça a complètement changé ma vie. Je me suis dit, dès que je peux, il faut que je m’installe. Je suis rentré à Paris, je continuais à bosser, à faire des allers-retours, jusqu’au moment où j’ai décidé de m’installer là-bas. De voir une grand-mère qui récite Notorious B.I.G., ça m’a retourné la tête.

« Damon Dash était en train de danser au milieu de la rue sur ma musique. »

A-1

Je suis arrivé à New York en 1999, et j’ai commencé à travailler chez le disquaire A-1 en 2000. À mon arrivée, j’avais fait l’intermédiaire entre des labels indépendants et des boutiques en France, notamment Urban Music. Je fournissais des lots du label Hydra, je pense au maxi Put It On ‘Em / Pimps, Players, Macks du rapper Big Meal produit en partie par Juju de The Beatnuts, qui s’est très bien vendu. En parallèle à ça, je continuais à chercher des disques parce que c’était ma passion, c’est comme ça que j’ai atterri à A-1. Et il y avait des Français dans l’équipe à cette période, dont Romain alias Lord Funk qui venait d’avoir un accident, une voiture lui avait roulé sur le pied. Il m’a demandé si je voulais bosser en extra, c’est comme ça que j’ai fait mon trou, ils ont vu que j’étais sérieux. En plus j’étais dans les samples, et ils avaient beaucoup de clients qui cherchaient des échantillons, que ça soit Da Beatminerz ou d’autres. Just Blaze est venu se fournir chez nous, pour ses productions sur The Blueprint de Jay-Z. On recevait beaucoup d’appels pour des demandes de disques, il y avait tout le temps du passage. J’ai travaillé là-bas pendant presque huit ans.

Disquaire et beatmaker

L’activité de disquaire a beaucoup influencé ma pratique du beatmaking, parce que j’écoutais de tout, notamment pour vérifier les états des disques. Je trouvais des samples fous dans tous les styles, de la country à la musique indienne. Travailler chez A-1, c’était aussi l’occasion de donner des CDs de beats à des personnes qui étaient dans la musique. Je pense à DJ Clark Kent. J’ai aussi rencontré un des membres de Screwball, KL. [NDLR : décédé en 2008] Il vendait des mixtapes au magasin, je lui ai dit que j’aimais ce que faisait son groupe, et je lui ai donné un CD de beats. Il m’a ensuite rappelé pour me dire qu’on devrait bosser ensemble. On a fait un maxi, It’s All Good / Right Here avec Blaq Poet, que j’ai produit et financé.

À partir de là, j’ai pu me connecter avec Infamous Mobb, Grim Team. En 2003, il y a eu un photoshoot pour Rap US, une division du magazine Groove, c’était un numéro spécial Queensbridge. C’était Armen Djerrahian qui faisait les photos, et j’ai fait des connexions pendant ce reportage. Plus tard, en 2006, j’ai rencontré Showbiz du DITC, il venait souvent à A-1, il m’a remarqué parce que je portais un t-shirt avec la figure de Big L. Je lui avais vendu un disque, je lui avais dit qu’il y avait un gros sample dessus, et il avait été énervé de ne pas le trouver, je l’avais rassuré par la suite, il s’était rendu compte que je ne lui avais pas refilé n’importe quoi. On a fini par discuter, il m’a demandé si je faisais du son. Là aussi, je lui file un CD avec mes instrus, il me rappelle et me dit qu’il veut monter une équipe de producteurs. Je me suis retrouvé à bosser avec le DITC ensuite, j’ai produit sur le projet The Movement, puis la moitié de l’album Oasis d’O.C. et A.G.. J’ai bossé avec eux sur pas mal de sorties.

Un autre souvenir important pour moi c’est quand Damon Dash est passé au magasin, il était à la fois cool et arrogant. On a quand même réussi à se parler, je lui dis que je fais du son, et quand il me demande mon nom, je sens qu’il me regarde avec un air de se dire « encore un mec qui a pris ce nom à cause de Just Blaze », je lui fais comprendre que c’est pas un pseudo, et il me dit : « avec un nom comme ça, il vaut mieux que tu fasses du bon son. » Après ça, je lui donne un CD de beats, et j’ajoute que s’il trouve ça mauvais, il peut m’appeler et m’insulter. Il y avait son frère avec lui, ils ont explosé de rire et Dash m’a dit « je te prends au mot. » Une demi-heure plus tard, j’entends du bruit dans la rue. Je sors du magasin, et je vois Dame Dash, venu en limousine, avec les portes de la voiture ouvertes, en train de crier, « c’est toi qui a fait les beats ? » Je lui réponds « ben ouais, c’est moi. » [Rires] J’entendais ma musique dans la rue pendant qu’il bloquait le trafic. Il était en train de danser au milieu de la rue, et je regrette de ne pas avoir pu filmer ça à l’époque.

« DJ Premier est un des plus grands producteurs de hip-hop parce qu’il est capable de trouver une note ou une demi-mesure dans un truc impossible. »

Top 5 producteurs

D’abord DJ Premier. Je me souviens d’une fois où il est venu chez A-1, il a pris une pile de disques sans les écouter, et je lui ai demandé pourquoi il n’avait pas écouté ses achats. Il m’a répondu qu’il allait se forcer à trouver quelque chose dans tout ça. Je me suis dit « ah ouais, c’est un autre procédé ça. » C’est aussi pour ça que c’est un des plus grands producteurs de hip-hop. Il va être capable de trouver une note ou une demi-mesure dans un truc impossible. Il écoute tout de A à Z. Ensuite, il y a Marley Marl : c’est par lui que j’ai découvert Big Daddy Kane, Biz Markie, Masta Ace. Il a été très important pour le hip-hop, sa musique était très funky, il avait des grosses productions, un des premiers à avoir utilisé du sample. J’aime beaucoup aussi Pete Rock : les basses dans ses productions, l’harmonie entre les samples, il avait un sens de la mélodie plus appuyé que Premier par exemple. Pete Rock avait une façon d’assembler des samples venus de disques différents avec un groove de malade. Sinon, pour moi, RZA est plus hip-hop que tous les autres : quand tu écoutes le premier album de Raekwon, sur le titre « Criminology », le sample est mal bouclé, il y a un clic sur la boucle, c’est pas bien calé, mais le morceau déchire. L’éthique de travail de RZA avait l’air très spontané : « ce n’est pas parfait ? Ce n’est pas grave, ça sort comme ça. » Pour moi, c’est ça l’esprit hip-hop, un truc pas parfait, une émotion sur le moment. RZA est vraiment fort, il a su construire des univers distincts pour les albums solos des rappeurs du Wu-Tang au milieu des années 1990. Enfin, Havoc. C’est vraiment lui qui a amené ce son Queenbridge, qui pour moi est incroyable. Ce son particulier, ces violons : Havoc, c’est vraiment le son de QB.

Les hits à New York au début des années 2000

Quand j’étais disquaire au début des années 2000, les clients parlaient constamment des hits du moment et les mixtapes étaient toujours importantes dans la rue. Moi-même, j’en achetais toutes les semaines, c’était la façon de savoir qui faisait du buzz, qui était sur le point de devenir une star. Je me rappelle un jour en 2002 un gars que je connaissais bien, qui s’appelait B.Side, et bossait chez Loud Records, est venu à A-1 records en criant « Vous avez entendu le nouveau Nas ? », il parlait de « Made You Look ». Moi je ne l’avais pas encore entendu, et je devais écouter ce morceau direct. Tout ce qui cartonnait était discuté au magasin.

Il y a eu « Whoa » de Black Rob, qui était dans la rue, dans toutes les voitures, ça tournait en club, mais aussi dehors. Côté plus underground : Screwball. Le morceau qu’ils avaient fait sur le maire Giuliani, « Who Shot Rudy? ». Ça, ça avait fait beaucoup de bruit. Il y avait une polémique autour de ce titre. Il se trouve que j’avais le même avocat que le groupe à l’époque, et ce titre a vraiment été controversé. Un titre commercial, mais qui a aussi mis le feu dans la rue, c’est « We’re Gonna Make It » de Jadakiss et Styles P, produit par The Alchemist. Beaucoup de producteurs, que ce soit RZA ou Mannie Fresh, ont dit qu’ils auraient souhaité faire ce morceau-là. On entendait beaucoup « Keep It Thoro » de Prodigy, aussi. Puis il y a eu le buzz de 50 Cent avec ses mixtapes. Jay-Z était toujours là, « Dirt Off Your Shoulder » et « Public Service Announcement » tournaient dans les voitures. 2001 de Dre, on l’a beaucoup entendu à New York également. Sans oublier The Diplomats, il y avait du suivi là-dessus.

Le 11 septembre 2001

Ça a vraiment mis un gros coup au moral à New York. Je ne travaillais pas ce jour-là mais je suis retourné au travail trois jours après l’attaque, et ça sentait la viande grillée dans tout le bas de la ville. Les gens avaient perdu la joie de vivre, alors que c’était aussi ça qui définissait New York. Ça a changé la dynamique. Niveau économique, c’est devenu différent, la ville a commencé à changer. Tout est devenu hors de prix, et beaucoup de gens qui n’étaient pas de New York sont venus travailler dans les bureaux. Ça a fait fuir les artistes en quelque sorte. New York restera toujours New York, parce que c’est une ville incroyable. Mais il y a quand même un avant et un après « 9/11. »

« La musique instrumentale, c’est un luxe, ça peut être utilisé pour des films, tu peux faire voyager les auditeurs. »

De Montréal à Miami

J’ai vécu à Montréal de septembre 2007 à avril 2011. J’ai travaillé pour Marché du Disque, [NDLR : disquaire québecois] avec un DJ de là-bas, un mec que je dois remercier qui s’appelle DJ Kobal, on avait même le projet d’ouvrir une boutique ensemble à un moment donné. Je me souviens qu’à une période, le patron du Marché du Disque nous avait demandé d’organiser son entrepôt, on a passé des matinées entières dans ce lieu où il y avait des disques partout, on a bien déliré. Kobal m’avait emmené chez un Russe qui avait une maison remplie de disques en dehors de Montréal, sans lui je n’aurais pas eu accès à ce plan, impossible. Je suis rentré à New York quelque temps après, les hivers au Canada devenaient difficiles.

Puis j’ai vécu à Miami pendant l’année 2013. J’ai aidé un pote qui avait un lieu qui s’appelait le Club Busters, j’étais co-manager. Sacré ambiance dans cette ville aussi, on se faisait racketter par la police, il fallait donner des enveloppes à la fin de la journée, beaucoup de bagarres, et des histoires de malades. C’était quand même une expérience enrichissante, mais le milieu de la nuit sur le long terme, ce n’est pas pour moi. C’était hip-hop aussi, on a fait venir Trina et la scène de Chicago, avec Lil Reese et Fredo Santana. Après ça, je suis rentré à New York, j’ai bossé chez Academy Records pendant plusieurs années. La boutique de Brooklyn et celle de Manhattan, c’était un peu la même mentalité qu’A-1. J’ai fini co-manager, super expérience, Large Professor nous rendait tout le temps visite, Lord Finesse aussi.

L’ouverture de Blazing Music

Je suis rentré en France parce que mon visa de travail se terminait et que ma mère commençait à avoir des soucis de santé. Mais je ne voulais pas changer d’activité donc j’ai fait le deal pour la boutique au Marché Dauphine, depuis New York. Je suis rentré en juin 2018, et j’ai ouvert en août. J’essaie d’aller à New York souvent pour ramener des disques, faire découvrir des références. Il y a aussi des beatmakers qui passent à la boutique. Pour l’anecdote, je suis revenu de New York deux jours avant le confinement en 2020, à ce moment-là Lord Finesse m’appelle : il était à Paris et son concert avait été annulé au dernier moment. Il me demande s’il peut passer à la boutique, il avait ramené des disques, c’était pour les vendre après son show, il me demande si on peut faire une séance de dédicaces dans ma boutique, je lui ai répondu oui, sans hésiter. C’était une bonne ambiance, son DJ, Boogie Blind, a même acheté des disques qu’il ne trouvait pas ailleurs.

For The Luv’ Of It

C’est une trilogie, j’ai nommé les différents volets par ordre décroissant, le Vol.1 est donc le dernier volume disponible de la série, tout est disponible en vinyle. Ce sont des projets que j’avais sortis gratuitement sur Internet il y a dix ans, et là ce sont des versions différentes, donc j’ai inversé l’ordre de sortie. Au départ je voulais sortir un album de featurings, mais il fallait attendre six mois pour un couplet et ça m’a gonflé, donc j’ai décidé de sortir un album avec des instrus. Cette série a été bien reçue, j’ai des vidéos avec Da Beatminerz ou DJ Premier qui valident le projet, c’est du boom-bap, c’est très new-yorkais. Après cette trilogie, je vais travailler avec des invités. Mais la musique instrumentale, c’est aussi un luxe, ça peut être utilisé pour des films, tu peux faire voyager les auditeurs.

The Blazing Show sur Ness Radio

C’est mon pote DJ Ness Afro qui m’a proposé et connecté avec Ness Radio. Il est venu me voir un jour et m’a parlé d’une nouvelle radio sur le net, et que ça serait cool que j’anime un show hip-hop dessus. Il m’a dit que je pouvais jouer ce que je voulais à partir du moment que ce n’était pas français. La radio visait l’international, et moi ça me convenait parfaitement. Je n’ai rencontré qu’Omar, l’un des propriétaires de Ness Radio, près de six mois après avoir commencé le podcast. Ce qui m’a également décidé à rejoindre Ness Radio, c’est que certains membres sont basés dans différentes grandes villes du monde, aux Etats-Unis, au Maghreb, en Europe, j’apprécie ce côté international, tu te dis qu’il n’y a pas de limites ! Mon émission est basée sur le boom-bap : j’aime y jouer des samples originaux, mais le concept est surtout de mélanger la nouveauté avec les classiques old school. Je vais jouer de l’underground, du Westside Gunn, et mélanger ça avec des titres de Big Daddy Kane, dans le but de faire découvrir aux nouvelles générations les classiques de l’âge d’or. Je peux aussi jouer du Shabazz The Disciple, un titre comme « Crime Saga » qui a marqué son temps, mais qui n’a peut-être plus le même impact chez les jeunes de vingt ans aujourd’hui.

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