Le classicisme selon Adrian Younge
Interview

Le classicisme selon Adrian Younge

Ghostface, Souls of Mischief, bientôt Snoop Dogg… Le producteur Adrian Younge multiplie les collaborations prestigieuses en apposant sa touche : un son chaud et organique, presque échappé d’un autre temps. Il nous en explique ici l’origine et la raison d’être.

et

Abcdr du Son : À l’écoute de ta musique, on se demande si tu as suivi un apprentissage classique, ou si tu as tout appris par observation…

Adrian Younge : Je n’ai pris aucun cours de musique. Bon, j’ai pris des cours de piano à l’école primaire, mais il ne m’en reste plus rien. Ce que j’ai fait, c’est étudier la musique de près, et essayer de comprendre comment les musiciens faisaient ce qu’ils font. L’objectif était d’identifier ce que j’aimais dans tout ça, pour que je puisse ensuite appliquer ma touche. Je décrypte des compositions classiques pour comprendre le comportement de tel ou tel instrument, mais je fais aussi ça avec le jazz, avec la soul, avec tout. Je prends la musique telle qu’elle est, peu importe le genre. Quand la musique est bien faite, ça me plaît d’y trouver des éléments à absorber.

A : Il t’a fallu du temps pour réussir cette « absorption » ? 

AY : J’ai commencé à faire du son en 1996. J’avais une MPC 3000 et un petit enregistreur huit pistes. J’écoutais beaucoup de disques qui avaient été samplés dans le hip-hop et je me disais : « merde, cette musique, c’est mieux que le hip-hop, or je suis hip-hop ! Alors je vais me plonger là-dedans un peu plus. Il faut que je sache enregistrer et jouer de la musique comme ces gens le faisaient. » J’ai donc commencé à m’acheter des instruments et à apprendre à reproduire tous ces trucs en autodidacte. C’est comme ça que j’ai absorbé ces connaissances. En ce temps-là, j’étais à la fac. Dès que je rentrais le soir, je jouais des trucs, juste pour apprendre.

A : Je voulais t’interroger sur la manière dont tu réussis à créer cette « illusion du sample », comment tu gères les contraintes imposées par le sample, tout en laissant de l’espace pour la musique. Mais je pense que tu m’as donné la réponse…

AY : Quand j’écoute de la musique, j’ai des réflexes de producteur hip-hop : il y a des passages que je veux mettre en boucle pour pouvoir en faire un beat. Pourquoi je veux avoir une boucle ? Parce qu’après la boucle, la musique part dans une autre direction. Mon approche de la musique, c’est de faire en sorte que le break se poursuive sur un motif tel que le voudrait un producteur hip-hop. Il s’agit de comprendre pourquoi un producteur, pendant l’âge d’or des années 90, aurait voulu sampler tel ou tel morceau. Les mecs étaient à la recherche de quelque chose, d’une ambiance particulière. Quand tu comprends cette alchimie, quand tu comprends pourquoi ces samples étaient choisis, tu peux créer de nouvelles chansons basées sur ce format. Tu comprends ce que les producteurs veulent sampler. Et après ça, tu comprends la composition originale. Tu étudies le mode de pensée des musiciens – pourquoi est-ce qu’ils ont mis ce break ici ? – et tu relies tous ces éléments ensemble : si tu faisais toi-même cette musique, tu amplifierais la basse, tu renforcerais les percussions, et tu mettrais encore plus de breaks, jusqu’à un point où il y aurait trop de choses à sampler ! En gros, tu composes de la musique en pensant d’abord aux samples.

Adrian Younge en version originale (beat box inclus)

A : Quand on regarde ta discographie, on a l’impression que tu essaies d’écrire une histoire alternative de la musique, avec des disques qui n’existeraient que dans un monde imaginaire. Tu vois aussi les choses de cette manière ? 

AY : C’est une bonne manière de présenter les choses. Ce monde dont tu parles, il existe dans ma tête. Dans ma tête, j’ai un auditoire très exigeant que je dois impressionner en permanence. Si eux sont impressionnés, alors j’espère que d’autres le seront aussi. C’est aussi une manière de dire que je me fous un peu de l’avis des gens, même si je prends en considération ce qu’ils me disent. Si tu fais de la musique pour plaire aux autres, tu peux perdre ta capacité à faire quelque chose d’unique et de novateur. Pour moi, un artiste qui veut progresser doit d’avoir une espèce de baromètre mental sur ce qu’il sait être la qualité. Je suis sûr que c’est une forme de télépathie – il y a des gens partout dans le monde qui font partie de ce public, et ils partagent les mêmes critères d’appréciation de la musique. Le dénominateur commun, c’est l’attention prêtée aux détails. Beaucoup de gens ne font pas attention aux détails en matière de composition. Mais quand l’auditeur voit que le curateur artistique fait attention au moindre détail, il se sent spécial. Il se dit qu’on a fait de la musique rien que pour lui.

A : Ces gens dans ta tête, tu peux les identifier ? 

AY : C’est un conglomérat des meilleurs musiciens. Il y a Curtis Mayfield, il y a Isaac Hayes, Souls of Mischief, A Tribe Called Quest, RZA, Burt Bacharach, Ennio Morricone… Tous ces gens sont posés et écoutent tranquillement mes sons. Et moi, je me dis « Bon, il faut que je fasse des trucs qu’ils vont vraiment kiffer. » Voilà en gros comment ça marche.

A : Ça ne représente pas une pression énorme d’avoir un tel auditoire ? 

AY : Non parce que, pour moi, c’est la seule manière de faire. Parfois, je bosse sur un son, et ça me frustre, je me dis que ça ne fonctionne pas, et quelqu’un va me dire « Mec, te prend pas trop la tête, laisse couler. » Et à chaque fois je dis non. Tout ce que je fais est calculé. Je dois arriver à la bonne conclusion. Donc non, il n’y a rien d’accablant dans tout ça, parce qu’il n’y a qu’une seule façon de faire, et cette façon c’est : do it until it’s right. C’est tout ce que je connais. D’ailleurs, je n’ai pas besoin de faire valider ma musique par quelqu’un. Je n’ai pas la pression de plaire à un label, car j’ai déjà mon propre label. Les seules choses que je livre, je les livre à moi-même.

Adrian Younge - « Sirens »

Jay Z - « Picasso Baby »

A : Ce qui intéressant, c’est que ta musique elle-même fait une boucle : tu es maintenant dans une situation où ta musique peut être samplée, et ça a d’ailleurs été le cas à deux reprises sur le dernier album de Jay Z. Il y a une histoire particulière derrière ça ? 

AY : Tu sais quoi ? Tout le monde veut connaître l’histoire, mais il n’y en a vraiment pas. Je vais te dire exactement ce qu’il s’est passé : mon album Something About April est sorti sur Wax Poetics Records. Le rédacteur en chef de Wax Poetics, Andrea Torres, qui est aussi un très bon ami, m’a appelé et m’a dit « Mec, je crois que Timbaland a samplé l’un de tes morceaux pour le nouvel album de Jay Z. » Ça défonce ! Le plus fou, c’est que pour ce titre, « Sirens », je me souviens avoir appelé Andrea il y a quelques années et lui avoir dit « Je verrais bien ce morceau être samplé par Jay Z ou Kanye. Avec un peu de chance, ça arrivera un jour. » Quelques mois plus tard, Universal m’a appelé pour annoncer qu’ils l’avaient samplé. L’histoire est aussi simple que ça.

A : Tu as eu l’occasion d’en parler avec Timbaland ? 

AY : On était censés se rencontrer à plusieurs reprises, mais ça n’est jamais arrivé. D’ailleurs, je suis aussi samplé sur le nouveau Common. C’est une production de No I.D., vraiment bien. [NDLR : il s’agit du titre « Seven Deadly Sins »]

« Dans ma tête, j’ai un auditoire très exigeant que je dois impressionner en permanence. »

A : En t’écoutant, on est tenté de penser qu’à travers ta musique, tu prends position pour rejeter la musique actuelle. Tu vois les choses de cette manière ?

AY : Complétement. Dans ma musique, rien n’est enregistré sur ordinateur. Tout est analogique. Je veux être le producteur qui fera passer le message suivant au public : la musique – ou en tout cas la mienne – doit être quelque chose d’organique, elle ne doit pas être faite par des robots, il doit y avoir une part d’erreur humaine. Ce que j’exprime avec ma musique, c’est que si vous voulez créer, ne faites pas de compromis, ne vous contentez pas d’enregistrer une boucle et de la répéter dans Pro Tools. Ne soyez pas fainéants.

A : Ton discours me fait penser à la démarche de Daft Punk sur leur dernier album. En gros : un groupe qui a pris ses distances avec l’électronique pour travailler avec des musiciens de studio. Qu’as-tu pensé de leur démarche ?

AY : C’est ma propre démarche depuis plus de dix ans, donc le fait de voir un duo emblématique faire une chose pareille, ça m’a rendu fier d’eux. J’étais juste heureux de voir des leaders de ce mouvement – et Daft Punk sont des leaders –  rencontrer le succès comme ça. Ça donne de l’espoir aux gens qui pensent comme nous, ça nous encourage à continuer. Ça signifie que oui, tu peux avoir du succès commercial en adoptant cette démarche.

A : Ton nouvel album, réalisé avec le groupe Souls of Mischief, est basé sur un récit, comme ton précédent album avec Ghostface. Dans ce registre, est-ce que tu avais des références rap en tête ? Je pense à Deltron 3030, ou A Prince Among Thieves

AY : Pas du tout, car je n’écoute pas de musique moderne. J’ai arrêté d’écouter du rap en 1997.

A : Pourquoi ?

AY : À cette époque, le hip-hop arrivait au premier plan en termes de ventes. Vers 1996/97, on a atteint un point où le hip-hop s’est transformé en musique populaire. À un niveau macro, le hip-hop n’était plus fait pour la sous-culture, mais pour la radio, les clubs, pour que les gens puissent aller danser. Ce n’était plus un courant aussi expérimental et intéressant qu’avant. Le contenu de la musique s’est transformé en quelque chose qui ne m’intéressait plus, quelque chose qui ne s’adressait plus à cette communauté punk, rebelle, provocatrice et novatrice qui formait la sous-culture, dans les ghettos et en dehors. Donc je me suis dit « OK, j’ai fait le tour de la question. Maintenant je vais écouter tous ces vieux disques qui sont meilleurs que le hip-hop. »

A : Et tu n’as jamais été tenté d’y revenir ?

AY : C’est l’objet de ce disque. Si j’ai fait ces albums avec Ghostface et Souls of Mischief, c’est parce que je voulais revenir à cette époque où le hip-hop me passionnait. Je ne veux pas refaire cette musique à l’identique, je veux recréer un sentiment d’une manière neuve et progressive. Le but n’est pas de faire croire aux gens que ces albums ont été enregistrés dans les années 90, le but est de revenir à une époque où il y avait de la passion dans la sous-culture. À travers la musique, il y avait des idées fortes et uniques qui étaient exprimées, et je ne les entends plus autant aujourd’hui. Ou plutôt, je devrais dire je ne veux même plus les rechercher.

A : Pourquoi avoir choisi Ali Shaheed de A Tribe Called Quest comme narrateur du disque ?

AY : Tribe, pour moi, c’est le meilleur trio hip-hop de l’histoire. Ali Shaheed est un pilier du groupe, et c’est aussi un très bon ami. Beaucoup de gens ignorent que Souls of Mischief et A Tribed Called Quest étaient sur le même label, Jive Records. People’s Instinctive Travels And The Paths Of Rhythm est sorti en 1989, ce qui fait de Tribe les mentors de Souls of Mischief. Donc le fait d’avoir sur le disque quelqu’un qui a fait partie de l’âge d’or, mais qui a aussi posé les fondations de la musique de Souls of Mischief, c’était un honneur. Ali Shaheed permet aux gens de faire ce voyage dans le temps. D’ailleurs il n’est pas seulement narrateur, il produit aussi une partie du disque. Ce mec est hyper doué.

« Quand j’arrêterai de faire de la musique, je veux que les gens prennent mon répertoire dans sa totalité, et qu’il n’y ait aucune chanson ratée. »

A : Cet album avec Souls of Mischief, There Is Only Now, il a été enregistré en une prise, c’est ça ?

AY : On l’a enregistré ensemble dans mon studio, mais pas en une prise. C’est plutôt : on est les quatre dans le studio. Je passe un son. Tajai, tu y vas le premier ? OK. Je mets le beat en boucle, il enregistre son couplet. Ensuite Opio prend le relai – il doit écouter ce qu’a fait Tajai, avant d’aller faire sa prise en cabine. Enfin A-Plus écoute ce qu’ont fait les deux autres, analyse leur direction, et les suit. Donc on n’enregistre pas tout en même temps, mais on complète le morceau en se basant sur les contributions de chacun. J’arrive avec une compo très basique, ils écrivent et enregistrent, et quand ils ont terminé, je finalise l’ensemble.

A : Chacune de tes collaborations a l’air d’être minutieusement choisie. Comment procèdes-tu ?

AY : Je travaille avec des gens qui m’inspirent. Je me fous de l’argent. Quand j’arrêterai de faire de la musique, je veux que les gens prennent mon répertoire dans sa totalité, et qu’il n’y ait aucune chanson ratée. Je veux qu’ils se disent que chacune de mes chansons était le meilleur truc qu’ils ont écouté de leur vie. Donc je me dois de travailler avec des gens qui vont me pousser à devenir meilleur. Si je refuse une collaboration avec un artiste, c’est parce que je n’ai pas le temps, et/ou parce que je respecte cet artiste, mais qu’il ne me pousse pas à progresser. Il me met dans une position où je dois bosser très dur pour améliorer sa musique à lui. C’est pour ça que je bosse avec des Bilal ou des Souls of Mischief. Pour faire de la musique qui élève le niveau.

A : En ce moment, tu bosses avec Snoop. Comment s’est passée la rencontre ?

AY : Snoop est un gros fan de l’album Black Dynamite, et je n’étais pas au courant. L’un de ses ingénieurs du son a découvert le disque grâce à lui, et a demandé : « Quel est le type qui a fait ça ? » Snoop lui a répondu « C’est ce type, Adrian Younge. » L’ingénieur en question est passé dans mon magasin de disques, mais je n’étais pas là, j’étais en tournée avec Ghostface. Quelqu’un a filé mon numéro à l’ingé son, et quelques jours plus tard, j’ai reçu un coup de fil de Snoop. J’étais sur le cul. Il m’a dit « Mec, je veux qu’on bosse ensemble. » J’ai juste répondu « OK, c’est parti. »

A : Snoop est justement l’un de ces artistes qui a largement profité sur la surexposition du rap dont tu parlais tout à l’heure. Ce qui est drôle, c’est qu’il a l’air d’être complétement libre aujourd’hui. Il peut faire un titre avec David Guetta, un album avec Dâm-Funk ou un album reggae. Quel regard portes-tu sur lui ?

AY : Snoop est un global entertainer. Je n’aime pas tout ce qu’il fait, mais il défonce toujours. Même quand il pose sur un morceau flingué, il est cool, toujours, tout le temps. Il a gagné le droit de faire ce genre de trucs car il est un véritable pionnier pour cette culture. Quand il a commencé, il y avait des gens qui pensaient que le hip-hop ne durerait pas. Snoop fait partie de ceux qui ont maintenu le hip-hop en vie. Aujourd’hui, il fait de la musique avec des gens qu’on n’associe pas au hip-hop, mais il continue d’éduquer et d’éclairer les gens sur ce mouvement, même quand il ne fait pas un titre hip-hop. Je suis très fier et très heureux de tout ce qu’il a fait pour cette culture.

A : Comment planifies-tu ces collaborations en fonction des gens avec qui tu travailles ?

AY : J’ai besoin de savoir la direction du projet avant même qu’il commence. Je ne suis pas le genre à faire des beats et à les donner aux artistes en disant « Tiens, rappe là-dessus. » Je dois d’abord définir ce que sera l’album. Ensuite je m’assure que l’artiste est d’accord avec la direction donnée. Le reste, c’est une question de timing. Aujourd’hui ma vie est différente, je voyage beaucoup et j’ai un temps limité. Il y a des tonnes de trucs à faire, et ça ne s’arrête jamais, mais ça ne me lasse pas que j’ai toujours attendu ce moment. C’est donc très épanouissant. La passion surpasse de loin la fatigue que je pourrais ressentir.

A : Les pochettes de tes albums sont très soignées. Tu es impliqué dans leur réalisation ?

AY : À fond. Le visuel est aussi important que la musique. Quand je vais digger, si j’ignore l’origine d’un album, je me concentre sur la pochette. Et la pochette, à mon sens, devrait toujours illustrer ou éclairer la perspective de l’artiste. Si tu trouves un vieux disque avec une pochette intrigante, ça doit vouloir dire que l’artiste aussi est intrigant. C’est pour ça que je veux toujours avoir des pochettes uniques en leur genre. Je ne réfléchis pas à la pochette après coup, j’y pense pendant que je fais de la musique.

A : Quelles pochettes t’ont particulièrement marqué ?

AY : Celle de Low End Theory, avec cette fille. C’était un clin d’oeil aux vieilles pochettes de groupes comme les Ohio Players, qui mettaient souvent des femmes nues dans des poses à la fois provocantes et artistiques. Voir ça dans le hip-hop, avec une perspective nubienne, c’était complétement fou. La pochette de Midnight Marauders, avec toutes les légendes du hip-hop, m’a marqué aussi. Je peux aussi remonter jusqu’à King Crimson, avec l’album In the Court of the Crimson King. C’est du rock progressif des années 60, très psychédélique. En voyant la pochette, tu te demandes ce qu’il se passe, mais tu veux absolument écouter ce qu’il y a à l’intérieur. Pour moi, la musique est audiovisuelle, c’est pour ça que les pochettes sont importantes à mes yeux.

Something About April (2011)

A : Quelle est la dernière chanson qui t’a inspiré ?

AY : J’écoute un album qui n’est pas encore sorti, celui de Laetitia… [il s’adresse à son manager] Comment tu prononces son nom de famille ? Sadier ? Sadler ? Avec un L ? J’ai toujours cru que c’était un i. Bref, Laetitia Sadler de Stereolab [qui s’appelle bel et bien Sadier avec un i, NDLR]. J’adore Stereolab. Elle sort un nouvel album produit par Astrobal. J’ai pu écouter en avant-première certains titres. C’est l’une de mes chanteuses préférées, et ce qu’elle fait aujourd’hui est une grande inspiration pour moi.

A : Es-tu quelqu’un de nostalgique ?

AY : Oui, parce que je suis une personne classique.

A : Qu’est-ce que ça signifie ?

AY : Ça veut dire que j’aime les choses intemporelles. Ça peut être quelque chose qui a vingt ans, ou quelque chose qui a dix secondes. Tant que ça ne s’évapore pas comme une mode, ça reste avec moi. Je suis un nostalgique car je reste inspiré par toutes ces choses créées au fil des années.

A : Tu as déclaré que les seules nouveautés que tu écoutais, c’était des vieux disques que tu venais de découvrir…

AY : Absolument.

A : Mais tu gardes quand même un oeil sur le présent ? Comment rencontres-tu quelqu’un comme Kendrick Lamar, avec qui tu vas aussi collaborer prochainement ?

AY : Comme je disais, je recherche de la musique ancienne pour trouver l’inspiration, mais si quelqu’un me montre une nouveauté de qualité, je l’accepte comme telle. Je n’ai aucun a priori sur la musique d’aujourd’hui. C’est juste que j’ai été tellement déçu par la musique après 1997, que je ne la recherche plus. Mais si on me dit « mec, il faut que tu écoutes ce truc », je vais écouter. Si ça me plaît, je vais me plonger dans le travail de l’artiste. Et je vais vouloir faire partie de son projet.

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2 commentaires

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  • Rémy,

    Merci pour cette interview très intéressante. Son travail sur Twelve Reasons To Die de Ghostface est tout juste fabuleux. Si son association avec Kendrick Lamar se concrétise, il y a moyen que les deux nous pondent un classic album.

  • laguitt,

    Super chronique