Chronique

DJ Vadim
The Soundcatcher extras

BBE - 2007

DJ Vadim fournit du rab. « Extras », parce que ce disque – en partie enregistré au petit bonheur la chance au cours des voyages de tournée – complète la première livraison de l’anglo-russe, « The Soundcatcher », en mars dernier. « Soundcatcher », parce que DJ Vadim s’y livrait à un éclectisme musical assumé ; ce qui a divisé, semble-t-il, les chroniqueurs. D’un côté, prêts à s’emballer à l’appel de la diversité, les adeptes des assortiments bariolés se sont enchantés du mélange des genres. De l’autre, les partisans d’œuvres d’une seule pièce ont fait la moue, sceptiques devant le côté fourre-tout et un peu somnifère de l’affaire. Les premiers y ont vu le travail abouti d’un artiste frayant tranquillement une voie à part. Les seconds un effort sympathique mais poussif, manquant de direction et ne tenant pas la comparaison avec ses meilleures productions, aussi bien celles de ses débuts que sa période Ninja Tune, avec notamment « USSR : Life From The Other Side » en 1997 et « USSR : The Art of Listening » en 2002.

Cette deuxième fournée ne devrait pas modifier les positions. Elle est probablement encore plus bordélique, tout espoir d’unité de ton explosant en vol avec une moitié composée de remix effectués par les potes de passage. On démarre agréablement sur du boom-bap très honnête achevé par une phase de turntablism bienvenue (‘Raise Your Glass’), on atterrit douloureusement sur du dancefloor-club du plus vilain effet. Entre les deux, parler de touche-à-tout serait probablement excessif, mais l’auditeur est indéniablement baladé dans des atmosphères variées. On y croise du rap, tantôt tendance boom bap posé sur sample, tantôt rap de bagnole synthétique lorgnant vers le sud (‘Got To Rock’, en deux versions, et ‘Like The Wind’). Une grosse louche d’inspiration jamaïcaine, malheureusement pas toujours très relevée, à l’image d’un ‘I Can Never’ mollasson. Et une bonne (et plus agréable) dose d’instrus électro-planants, accompagnés de chant (‘SD1’, ‘Za Ba Day’) ou non (la collaboration avec le Young Blood Brass Band).

Tout ceci n’est pas renversant d’imagination, mais c’est plutôt bien foutu et pas dénué d’une touche personnelle. Si l’on accroche inégalement aux ambiances, on attrape selon les goûts ce qu’on préfère. À ce petit jeu, les Frenchies tirent la meilleure carte du jeu. La langue à fond sur l’accélérateur, Big Red déchire la version qu’elle soit électro-frénétique ou riddim-paisible. Quant aux flows de Bunzen et de Yarah Bravo sur ‘Quant Vient La Nuit’, ils annoncent un futur prometteur en se coulant très bien sur le beat concocté par Vadim, en compagnie de Blu Rum 13, compère de l’hôte au sein de la formation Oneself. Bref, les amateurs de patchwork sont invités à tendre l’oreille et peut-être à remonter à la source, tandis que les autres risquent de tirer un peu la gueule. Choisissez votre camp.

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