Chronique

The Beatnuts
Take It or Squeeze It

Loud Records - 2001

Les Beatnuts dans une nouvelle sortie blindée de gros tubes.

A peine un an après un dernier long format, Musical Massacre, inégal et une prestation écourtée au Printemps de Bourges (la faute à un public un peu trop joueur), le duo latino du Queens Juju-Psycho Les revient déjà sur le devant de la scène avec ce quatrième album Take it or squeeze it. Apôtres d’un rap spontané et plutôt festif, à la limite du bling-bling, les Beatnuts ont pour principale ambition de remuer les pistes de danse et les postérieurs féminins (par tous les moyens) sur des productions efficaces et entraînantes. Take it or squeeze it s’inscrit sans surprise dans cette lignée.

Commençons pour une fois par la fin. Take it or squeeze it laisse après maintes écoutes, un goût d’inachevé et une désagréable impression de travail bâclé. Juju et Psycho Les sont capables du meilleur comme du pire, cet album le démontre une nouvelle fois. Les productions de qualité très inégales déçoivent, surtout quand on connaît le talent de ces joyeux lurons. On est indéniablement loin des envolées enjouées du classique Intoxicated Demons. Si certains morceaux tirent tout de même l’ensemble vers le haut (‘No escapin’ this’ tube dance-floor par excellence, ‘Se acabo’, ‘If it ain’t gangsta’), les refrains chantés, les paroles dénuées de sens et les productions fades disséminés tout au long de l’album déçoivent (‘Hood thang’ et ‘Yo yo yo’ décrochent à ce titre la palme.)

Le casting surchargé en invités plus ou moins prestigieux (le classique Al Tariq (ex-Fashion), Fatman scoop, Tony Touch, Triple Seis, Method Man et consorts) donne à cet album un air de compilation recyclé contentant à peine les écologistes les plus radicaux. Ca sent donc parfois l’arnaque en barre à l’image du remix de ‘Se Acabo’, indéniablement efficace mais aussi réchauffé que les paroles d’un Method Man en sérieux manque d’inspiration (ou plutôt de motivation.)

Rien de transcendant niveau paroles, on nage sans surprise entre égotrip, mauvais goût et descriptions de soirées agitées déjà entendues un bon millier de fois (un million si on possède tous les disques sortis par Master P.) Le cerveau en mode repos, on regrette un manque certain d’ originalité, tout en admettant qu’on n’apprécie pas les Beatnuts pour la finesse de leurs paroles. Explication de texte explicite : « Make an LP for beers and chips, makin’ everyone who hears it flip catch a contact, feel this shit… »

Aucunement novateur mais quelquefois efficace, Take it or squeeze it se laisse facilement écouter. Du rap festif, ignorant, et tout à fait entraînant. Un opus propre à contenter les amateurs du zéro prise de tête et du festif.

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