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Zesau, Isha et Djalito dans « Fout la merde »

Le featuring phare de D.E.L, sorti en décembre dernier, a son clip, et il s’ouvre sur une fête dans un lieu incongru – une prison, une idée à garder sous le coude au cas où la pandémie dure vraiment trop longtemps. C’est pas le 113 qui fout la merde cette fois, mais Zesau, Isha et le jeune marocain « en règle » Djalito. Sur quelques notes d’un instrument proche d’une cithare chinoise, une jeune femme en uniforme de matonne s’approche d’une cellule d’où s’élèvent des cris étouffés, avant d’ouvrir la porte et de laisser place à un beat agressif et à Zesau, lunettes noires et casquette Lacoste sur la tête, bien droit sur son terrain. Le montage convoque alors l’esthétique crapuleuse d’un clip game changer de l’histoire du rap français : la caméra bouge comme dans « Pour ceux » (avec des meufs, qui, ici, n’ont pas vraiment l’air de faire la vaisselle). Elle filme un juge malmené, des motos en Y, des combats de boxe illégaux dans des lieux interlopes… Isha, en sniper nonchalant, s’avère être le seul rappeur capable de refourguer un couplet à Zess mec de tess et au Planète rap de Lomepal. À l’entrée « charisme » d’une encyclopédie interactive, il y aurait certainement ces seize mesures du Bruxellois en guise d’illustration. Djalito lui serait à l’entrée « Je m’en balec » tant il arrive à cracher du feu en plein milieu d’un combat de boxe. Johnny et Mohammed Ali seraient fiers de lui – et d’eux. Bref, un « banger », un vrai.