Sidekicks

Déjà remarqué via ses productions pour Lalcko (« Cigare & Nostalgie », c’est lui), Flynt ou encore Youssoupha, Nodey vient de dévoiler VinaSounds, un EP réalisé en collaboration avec Red Bull Studios. L’artiste parisien y célèbre avec brio des samples hérités de ses origines vietnamiennes. Un an après le mystique Atrahasis, voilà donc une nouvelle palette de sonorités pour les oreilles exigeantes. Et si vos yeux sont assortis au reste, vous devriez apprécier l’interview de Dôn Nodey, très bientôt sur l’Abcdr. De DJ Mehdi à VinaSounds en passant par Ayem, vous saurez tout de ses aventures. En attendant, VinaSounds est en écoute exclusive sur le site de Red Bull Studios.

Après « Y.N.I.F. » et « From the Bits » , Sleazy F Baby livre avec « All Blahk Suit » un dernier extrait de son album à venir. Celui-ci est prévu pour le 1er juillet chez Blah Records, et portera justement le nom du morceau en question. En attendant, au menu du jour ce sera cocktails molotov et côtes de porc sauce Hennessy.

Vendredi dernier, Myth Syzer et Ikaz ont sorti leur (excellent) EP commun chez Bromance, le label de Brodinski. Le nouvel extrait invite le flamboyant Hamza dont on attend avec une impatience non dissimulée Zombie Life qui sera disponible en fin de semaine. La collaboration a été mise en images par Nicolas Lefébure et fait figure de parfait apéritif avant l’interview du duo de producteurs qu’on vous dévoilera dans la semaine.

Des rappeurs qui succombent à l’appel de l’eau, on en connaît maintenant un certain nombre. À l’époque de l’album Coast II Coast, on avait même pu croire que les membres de Tha Alkaholiks avaient arrêté l’alcool (en fait non, pas du tout). Récemment, c’est Mike Jenkins, avec The Water[s], puis J-Live, avec How Much is Water?, qui se sont jetés à la flotte.

Dix ans après un Black October pas franchement mémorable, c’est au tour de Sadat X de piquer une tête dans l’eau avec son nouvel album, Agua, qui sortira chez Tommy Boy Entertainement. Le premier single, « Freeze », produit par Pete Rock, est de bon augure, de même que la liste des invités, qui vont de Diamond D à Da Beatminerz en passant par Easy Mo Bee côté producteurs à R.A. The Rugged Man, Rahzel ou son ancien compère au sein des Brand Nubian Lord Jamar.

Si vous nous lisez de près, le nom de Junior Makhno doit vous dire quelque chose. Allez, on vous aide : c’est ici. Car comme son nom ne l’indique pas forcément, Junior Makhno est un producteur français, dont on est curieux de savoir s’il tient son pseudo d’un Makhno célèbre, du genre écrasé par l’histoire, le camarade Nestor.

Quoiqu’il en soit, « Gladigator » (feat. G8abak, mais aussi les scratches bienvenus de DJ Trickalome) est le premier extrait d’une compil’ nommée Clandestinity (l’origine du pseudo semble se confirmer), dispo dès le 1er juillet, qui convie aussi des gens connus de nos colonnes : Ill Bill, Vinnie Paz, Esoteric, entre autres.

Si vous avez planifié des vacances début juillet, vous pouvez d’ores et déjà les annuler. Du 6 au 10 juillet, il faudra être à Liège où se déroulera la dixième édition du festival les Ardentes. Un rapide coup d’oeil du côté du line-up devrait vous convaincre : Future, PNL, Young Thug, Action Bronson, Nekfeu, Mac Miller, Tyler, Orelsan et Gringe, Baloji… L’affiche est assez hallucinante. Pour l’occasion, on fera le déplacement et un report exceptionnel est prévu. Mais comme on ne fait pas les choses à moitié, on vous permet également de venir à un tarif avantageux. Pour cela, rendez-vous sur notre page Facebook afin de tenter de remporter quelques « combi-tickets » : le billet de train aller/retour Paris-Liège, le transfert de la gare au site, des billets pour le festival ainsi qu’un emplacement sur le camping pour 210 € (- 25 ans) ou 250 € (+ 25 ans). On se voit là-bas ?

C’est un disque dans la plus grande tradition des sorties de Cercle Rouge, celles de ces pochettes estampillées d’un minutage et d’une parole forte. 16’05 à dire que (tout) ça ne sert pas à rien est un projet conduit par Le Kyma et leur label Vatsa Prod. Il rassemble 27 MCs qui ont en commun d’avoir croisé l’itinéraire clandestin du groupe Tourangeau, de partager avec eux la nécessité de rapper quelques crampes mentales et chants du barillet. Calavera, Nivek (dont on vous a parlé il y a quelques mois dans nos sélections), Ali’N, Monsieur Saï ou E.One de Première Ligne parmi d’autres, tous sont venus triturer ce qui les motive à prendre le micro. Le résultat donne une photographie de ce qu’est une part du rap indépendant aujourd’hui, aussi bien dans ses engagements que dans ses doutes. Un projet présenté par Cesko et Fysh du Kyma, à l’antenne de Radio Béton, en écoute ci-dessous, et disponible en physique sur simple demande.

Après avoir balancé ses meilleurs millésimes avec son projet rétrospectif Dans mon slip, Gérard Baste s’attelle désormais à de nouvelles récoltes. Ou pour être plus exact, à enfin sortir son premier album solo annoncé depuis des années : Le Prince de la Vigne. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la promesse de vente est sans surprise : « imaginez Action Bronson en slip, débarquant dans un tank sur une plage Californienne pour éclater des cubis à coups d’épée à deux mains ! La mode est au rap mou, désolé, pas chez moi. » Bref, ce sera dans la continuité artistique de ce qu’a toujours proposé Gérard Baste, que ce soit avec les Svinkels ou dans ses escapades avec Doctor Vince, à savoir du gros son qui tache. Et pour finaliser ce disque, le Prince de la Vigne a lui-même lancé une souscription sur Ulule avec des lots dionysiaques (en passant, méfiez-vous des photos qui sont publiées par l’animal), le tout pour une sortie prévue en octobre 2016. Ça tombe bien, ce sera pile à la fin de la saison des vendanges. À déguster sur un tapis (de) rouge.

« Je n’attends pas mon heure, j’établis juste mon propre fuseau horaire. » Avec ce qui doit être son vingtième disque ou presque depuis mars 2010, Lucio Bukowski est parfois perçu comme un stakhanoviste (CF notre bilan de l’an dernier), et il le sait. C’est peut-être pour cela qu’il rétorque ces quelques mots sur Oderunt Poetas, son dernier album en date, sorti en ce mois de juin. Comme pour bien dire qu’il s’adressera autant de fois qu’il lui semblera nécessaire à ceux qui haïssent les poètes. Ici, c’est treize pistes durant, réalisées avec le pilier de L’Animalerie, le beatmaker Oster Lapwass. Et dans un habituel empilement de références, préférant les tapis persans et le single malt aux ambiances merdiques des clubs (l’excellent « Kejserens Nye Klaeder »), épaulé par Nikkfurie et rappant au milieu des oeuvres de Yoann Merienne, Lucio Bukowski continue de travailler son art raffiné, définitivement acide et toujours un tant soit peu misanthrope. Notamment celui dédié à un monde peuplé d’ecchymoses et qui se spécialise dans les comportements anesthésiants. Peut-être pour cela que le clip d’ « Eau en poudre » convoque John Carpenter et les messages subliminaux d’Invasion Los Angeles. Et si la productivité du rappeur de L’Animalerie force autant le respect qu’elle peut le rendre difficile à suivre, une chose est sûre : elle est l’une des meilleures paires de lunettes de vue du rap actuel.

Sept ans après leur collaboration la plus fameuse, Seth Gueko et 25G, deux des visages les plus emblématiques de l’écurie Néochrome, réitèrent avec « Cabochards 2 : Camionneurs « . Sans surprise, ils livrent un nouvel hymne à la France qui porte des marcels et mange du pâté de tête. Rabelaisiens comme pas deux, le « Ricky Rosette de Gif-Sur-Yvette » et son alter égo de Phuket ne font toujours pas dans la finesse, grosse tâche d’huile sur la toile cirée et bière en canette renversée sur les cartes de Poker. C’est gratuit, sale, violent, vulgaire et entêtant. Qu’ils soient à l’arrière d’un semi-remorque ou dans l’horrible salon d’une maison de la triste banlieue, quand les loubards posent les pieds sous la table et les vers sur l’instru, c’est imparable. French touch.