Sidekicks

Vous le connaissez si vous suivez régulièrement l’Abcdr mais aussi NoFun ou La Sauce sur OKLM Radio. Le Captain Nemo est souvent sur tous les fronts et il continue en lançant sa chaîne sur YouTube avec derrière la caméra un autre habitué de nos colonnes, Noumzee.

L’ambition de la chaîne est de parler largement de culture : rap bien sûr, mais aussi cinéma, funk, série, soul, bd, golf ou même baseball. Le premier format nommé Lumeurdujour est une chronique à brûle-pourpoint des dernières sorties ou découvertes de Nemo, sans limite et sans étiquette. Lancée il y a une semaine, Lumeur a déjà balayé les projets de Stormzy, Kendrick Lamar, J.I.D ou même Mike Will Made It ci-dessus. Ce n’est que le début et le meilleur est à venir donc abonnez-vous pour rester à l’affût de l’actualité foisonnante du rap américain et français mais pas que. Dans tous les cas de figure, Lumeur est pour vous.

On ne l’attendait plus mais le voilà enfin : le nouvel EP de Jean-Baptiste, anciennement appelé UnSaleNoir. On vous avait touché un mot de cet artiste atypique d’Elbeuf (banlieue rouennaise) dans notre bilan de l’année 2013. Voici ce qu’on disait alors de lui : « UnSaleNoir est un rappeur dont on ne sait plus trop bien si la création relève davantage du génie ou de la folie, tant il vous perd et vous captive à la fois. Pourriture Noble, premier EP du bonhomme, est la confirmation qu’à Rouen plus qu’ailleurs, les artistes à part poussent comme des champignons. » Et notre avis n’a évidemment pas changé d’un iota. Alors prenez le temps de savourer ce nouveau projet nommé Mouton pas content car on reparlera de son énigmatique auteur dans les prochaines semaines.

Ce mercredi 29 mars à partir de 20h, dans la Halle aux Oliviers de la Bellevilloise, Laurent Rigoulet et Le Captain Nemo feront revivre les jours et les nuits du New York des années 70 qui a vu naître le hip hop. Proposée par Lauren Malka et Les Soirées Unplugged, ce rendez vous littéraire et musical nous replonge dans la naissance du Hip Hop à l’occasion de la sortie de l’album-playlist du livre de Laurent Rigoulet « Brûle. The Bronx Mixtape 1973-1978 ».

Depuis la fin des années 80, Laurent Rigoulet, journaliste à Libération, puis à Télérama, s’est attaché à retrouver les origines du rap américain. Au fil de nombreux reportages à New York, il a démêlé les traces des légendaires Grandmaster Flash ou Afrika Bambaataa mais aussi celles de tous ceux que l’Histoire a rejetés dans les marges. Les pionniers et héros invisibles d’une ville en feu comme Kool Herc par exemple, qui au cours de ses fêtes a inventé le son d’où le hip hop est né. Dans son roman « Brûle », il redonne vie au Bronx de l’époque et retrace la saga de musiciens qui n’ont jamais eu la reconnaissance méritée.

Aux platines, on retrouvera Aurélien Chapuis alias Le Captain Nemo que vous connaissez bien. Journaliste, animateur radio et DJ, il a toujours alterné ses multiples casquettes, actuellement au sein de l’Abcdrduson bien sûr mais aussi No Fun et OKLM Radio. Avec toujours un fil conducteur, la passion pour cette musique rap et tout ce qui l’entoure, de ses débuts jusqu’à l’actualité bouillonnante.

Venez donc pour cette immersion totale dans une période charnière de la musique américaine.

Plus d’informations sur l’événement.

On ne présente plus Chris Martin, le texan devenu architecte premier du son new-yorkais, offrant leurs meilleures armes à Gangstarr, Nas, Jeru The Damaja, Jay-Z, Group Home, Biggie, Big L, Fat Joe et des millions d’autres. DJ Premier représente une époque, un style, une vision de la musique rap et il la déclinera dans tous les sens possibles samedi 1 avril pour un dj set endiablé aux Nuits Fauves. Dans une belle coïncidence de patronymes, il sera accompagné de Thelonious Martin, lui aussi producteur à la touche jazzy et imparable, comme un héritier salvateur venu de Chicago.

Dans l’autre salle du club, vous retrouverez les experts de la Funky French League, avec Uncle T et Dj Asko à leur tête, pour vous faire danser avec classe et élégance autour d’une sélection toujours fraîche et pointue.

Pour cette magnifique occasion, nous avons des places à vous faire gagner, rendez vous sur Facebook !

Plus d’infos sur l’évènement.

Duke n’en est pas à sa première collaboration avec des Américains mais celle-ci a particulièrement de la gueule, même si Conway l’a de travers. Car sur « Back Seat », le DJ d’Assassin et la machine de Griselda Records (récemment signée par Eminem, mais aussi en cheville avec les camarades français d’Effiscienz) déroulent une bande son à la fois noire et feutrée, violente et élégante. Et c’est d’une efficacité redoutable. Au cœur des rues de Buffalo, mises bout à bout dans un montage vidéo réalisé par Duke lui-même à partir de films existants, le Lyonnais et le frère de Westside Gunn se paient une promenade sur un sample de basse rond et étiré au vibrato. Rempli des ad libs chers à la clique Griselda jusqu’à l’habituel rire de gremlins qui ponctue chacun des morceaux de Conway, de placements lumineux et d’un refrain à la désinvolture presque chantonnée, « Back Seat » fait partie de ces titres qui subliment un peu plus un boom bap new-yorkais habituellement confronté à un plafond de verre. Du 100% Fly Street Shit comme dirait le frangin de Conway, qui sera édité en vinyle à cinq cents exemplaires.

On vous l’a déjà dit : l’affiche du Noise Festival est plus qu’alléchante. Mais ce que l’on vous redit aujourd’hui, c’est que son point d’orgue aura tout d’une rencontre au sommet. Alors que de nombreux artistes offriront concerts et ateliers durant les trois jours d’activisme proposés par l’association Noise la Ville, La Rumeur viendra animer une master class, ouverte au public. Elle aura lieu le jeudi 30 mars et est déjà complète. Mais pas de panique, il reste encore deux façons d’être présent. Directement, en écrivant à concours@abcdrduson.com, puisque trois fois deux places sont à gagner. Ou indirectement, en posant vos questions via la plateforme Curious dédiée. Les meilleures interrogations seront soumises à Ekoué, Hamé et Le Bavar qui y répondront, notamment lors de leur passage dans le grand amphithéâtre de Sciences Po. Un événement qui sera retransmis en direct sur le facebook de Noise la Ville et dont l’Abcdr est partenaire. Pour tous ceux qui en ont dans la tête : c’est le moment de lâcher les chiens !

And now, let's return to the classics

Dr. Octagonecologyst, version luxe

Sorti en 1996, Dr. Octagonecologyst, opus réunissant Kool Keith, Dan the Automator (qui joue lui-même du violon sur l’immanquable « Blue Flowers »), KutMasta Kurt et DJ Q-Bert sous le nom de Dr. Octagon (sans compter Sir Menelik, présent sur quatre titres), est un classique, présent dans toute discothèque d’amateur de rap qui se respecte. Le voici réédité dans une version « deluxe » qui risque de faire mal au portefeuille : un triple LP, 28 morceaux contre 19 dans la version initiale, incluant cinq morceaux inédits (deux remixes plus trois morceaux d’époque restés dans les tiroirs), accompagné d’un livret de quarante pages. Preuve qu’il ne s’agit pas que d’un coup commercial : les membres du groupe se sont réunis sur scène pour la première fois début mars, à San Francisco puis Los Angeles. Pour plus d’info, et passer à la caisse, c’est ici. Et pour un petit retour en arrière, c’est dessous.

Vous avez peut-être l’occasion de découvrir dans nos colonnes plusieurs groupes de rap anglais, à travers les trois épisodes de la série « Britain’s got talent » ou des chroniques de disques, comme récemment le « Raw Sh!t » de Bisk, ou un peu plus loin « The Big Game » de Lewis Parker (on peut prolonger l’exploration ici).

C’est au tour de Blackk Chronical et de son maxi huit titres intitulé The Unapologetic Autopsy Of Crime EP — un titre qui renvoie notamment au fait que le rappeur a un certain nombre de proches en prison. L’album est dispo pour pas cher sur Bandcamp. (On peut aussi l’écouter ici). Et le clip ci-dessus devrait vous avoir donné envie d’aller y jeter au moins une oreille. De quoi faire attendre The Love Trap EP, qui doit sortir fin juillet.

C’est désormais un véritable rendez-vous : le Noise Festival, auquel vous avez déjà aperçu l’équipe de l’Abcdr du Son, revient en 2017. Et cette année encore, l’affiche sera riche et la jouera en triangle, entre Montreuil, Saint-Denis et les amphithéâtres de la rue Saint-Guillaume. Parrainée par La Rumeur, qui donnera une master class sur les bancs de Sciences Po, cette nouvelle édition accueillera de beaux événements. Pour ne parler que rap, l’incassable Niro, le Montreuillois Prince Waly, les Belges de L’Or du Commun, les charbonneurs de L’uZine et même l’infatigable Aigle de Carthage qu’est Alkpote ont répondu à l’appel de l’association Noise la Ville, qui chaque année convoque un plateau d’artistes prêts à ramener le bruit. Alors oubliez que les murs ont les oreilles et ouvrez donc les vôtres : ça se passera du 30 mars au 1er avril et trois jours durant la ville résonnera et raisonnera, à travers concerts, débats et ateliers. Le programme complet est à consulter sur le site officiel et les pages Facebook dédiées à l’événement. On vous en reparle très vite, notamment à l’occasion des échanges prévus avec Ekoué, Hamé et Le Bavar.

Qui a bossé avec Rick Ross (sur Black Market), Action Bronson (sur Mr. Wonderful), Kid Cudi (sur Man on the Moon) ou Jay Z (sur American Gangster), mais aussi avec des artistes aussi différents que Lee Fields, Dr. John, The Shacks ou Texas ? A composé « I need a dollar » d’Aloe Blacc?

Réponse : le multi-instrumentiste et producteur Leon Michels, qui est aussi le cofondateur du label Big Crown. On n’en finirait pas dérouler son curriculum : il a aussi, entre autres, fait partie de la première formation des Dap-Kings. Mais il est peut-être plus connu chez nous en tant que pilote d’un groupe nommé El Michels Affair, qui s’est fait connaître en 2009 avec l’album Enter the 37th Chamber. composé de réinterprétations instrumentales façon soul vintage de classiques du Wu, au complet ou éclaté. Tout était parti d’une rencontre avec Raekwon, suivie d’une collaboration avec Ghostface.

Vous l’aurez compris : Return to the 37th Chamber, qui sort en avril, est la suite de l’opus de 2009. On y retrouve treize morceaux, parmi lesquels des réinterprétations de « Wu-Tang Ain’t Nuthin ta F* Wit », « Verbal Intercourse » de Raekwon, « Snakes » d’ODB, « All I Need » (où Lady Wray remplace Mary J. Blige), etc. L’enregistrement a été réalisé à l’ancienne, en analogique. Cerise sur le gâteau : la pochette vinyle existe en quatre versions. Celle-ci, par exemple.