Plutôt discret depuis la sortie de son EP « Matière noire » il y a maintenant trois ans, Riski, feu Metek, dévoile de temps à autre un nouveau morceau. Il y a eu la série des vingt-six en 2016, un morceau présenté le 26 du mois pendant quelques temps, puis s’en suivirent plusieurs mois de silence. L’an passé, Riskilnikov ne sorti que deux titres, dont l’excellent « Tercian ». Voilà qu’en une semaine, le Parisien noir fluo en aura donné autant pour 2018, avec les sorties consécutives de « Larbin » et de « Crise ô crise », tous deux produits par DJ Kesmo (Booty Call Records). Riski ne perd rien de sa superbe, les titres sont denses, le style est précieux.
Sidekicks
Lecrae passe par Paris le 26 février prochain
Lecrae est le genre de curiosités que seuls les Etats-Unis peuvent produire, une « anomalie », pour reprendre le titre d’un de ses albums. Le Texan de 38 ans a été membre de gangs avant de décider de sortir d’un cercle de violence et d’auto-destructions en retrouvant la foi. Etiqueté depuis « rappeur chrétien », et fort d’un Grammy en 2013 pour le meilleur album gospel, Lecrae est devenu la figure de proue d’un rap parallèle, portant un message exalté et pieux, mais usant des mêmes codes que le rap dominant. Son dernier et huitième album, All Things Work Together, en est l’illustration, avec des productions de Metro Boomin, DJ Dahi et T-Minus, soutenant ses leçons de vie aux côtés de Ty Dolla $ign ou Childish Major. Pour des présentations plus larges, notre confrère ErgyATL est allé à la rencontre du rappeur pour un entretien particulièrement éclairant. Lecrae est de passage dans nos contrées le temps d’un concert lundi 26 février, aux Etoiles, à Paris. Pour l’occasion, on vous fait gagner 2 x 2 places. Ca se passe sur notre page Facebook.
Il est de ceux qui osent, de ceux qui tentent, qui ferment les yeux et courent, qui serrent les dents et sautent. Ichon a de l’audace, il a des couilles et de l’esprit. Il trace sa route depuis des années et celle qui s’ouvre à lui, celle de ses vingt sept ans, s’annonce belle. Pour l’inaugurer, le Montreuillois vient de sortir un nouveau clip, un titre en deux parties, respectivement produites par Soxav et PH Trigano. Il y écrit ses pensées optimistes et suicidaires, mourir riche mais jeune, connu comme un mort… Kurt Cobain, Jim Morrison, Jimi Hendrix et les autres.
Il y a des choses qu’il faut prendre le temps de faire et ce sont souvent les mêmes que celles qu’il faut prendre le temps de dire. C’est le cas pour les albums de Joe Lucazz, dont L’Abcdr mûrit la chronique du dernier en date depuis plusieurs semaines. Sortie majeure de ce début d’année, No Name 2.0 a charmé les amateurs des ruelles parisiennes et a ravivé l’adage qui consiste à dire que le principal dans les rues étroites de la capitale est d’apprendre à être large. Démonstration ce mercredi 21 février, où celui « qui le fait (le) mieux » montera sur la scène du Réservoir pour un showcase. La soirée est signée Salamandre Music, qui a toujours le nez pour s’entourer d’excellents DJs. Noise et Mas seront donc de la fête. Et comme si ça ne suffisait pas, Nasme présentera des pistes de son futur album, Flashko, Rriké le jeune vétéran et Kiki Diallo seront à découvrir pour ceux qui ne les connaissent pas. De quoi ajouter au bagout de Joe Lucazzi, dans un événement hosté par G-Kill des 2 Bal qui rendra cette soirée encore trois fois plus efficace. Des places sont à gagner sur notre page facebook.

Il y a vingt ans, j’avais vingt ans. Il y a vingt ans sortait l’un des tout meilleurs albums de l’histoire du rap en français. Il y a vingt ans, Oxmo Puccino sortait Opéra Puccino, un premier album majuscule. Un album raconté dans les grandes largeurs par son auteur et ses acolytes, écouté et disséqué jusqu’à en creuser les sillons d’un vinyle épuisé. Vingt ans et neuf albums plus tard, Abdoulaye Diarra n’a pas seulement tombé le masque. Il semble avoir tout vécu et traversé toutes les époques, avec des expériences, des influences et collaborations, connaissant succès et échecs. On retient toujours le meilleur, question de perspective. Vingt ans après une éclosion majeure, Oxmo célèbrera Opéra Puccino sur la scène de l’Olympia avec les éternels DJ Sek et DJ Mars. 29 juin, concert unique. Toujours trop de carrure pour les carcans.
La métaphore aquatique ayant été longuement filée, il est peut-être venu le temps pour Triplego de passer à autre chose. Il semble que le duo montreuillois ait amorcée avec « Internet » un tournant. Le son se fait ultra synthétique, très froid, il perd en douceur et se fait plus brutal. Après ce morceau et suite au freestyle « #BientotMachakil » Momo Spazz et Sanguee viennent de dévoiler « Connect », leur nouveau clip, confirmant l’évolution musicale du binôme, qui pour autant ne perd rien de son unicité. Triplego semble tout a fait prêt à assumer la suite de 2020 , et l’Abcdr attend patiemment Machakil dont ceci est le premier extrait.
L’an dernier, on vous parlait du très bon album de Zifsi, Chromosomes. Avant de passer à un autre projet, le rappeur du sud de la France a clippé l’un des morceaux les plus marquants du disque, « Rayaveur 2 Pâtes » avec Biakos, autre membre de Réplik2Parias. Une ode au système D, où une douce boucle de piano remplace le son du bide qui gargouille pour cause de frigo désespérément vide.
Des nouvelles de MF Doom, en veux-tu, en voilà. On peut d’abord entendre le rappeur masqué sur « Lil Mufukuz », extrait du nouvel album de Dabrye, Three/Three, qui sort dans quelques jours et sur lequel on trouve d’autres pointures bien connues de nos services, de Ghostface à Jonwayne en passant par Roc Marciano. Ensuite, le duel auquel on ne croyait que moyennement aura bien lieu : Czarface (alias Inspectah Deck + 7L & Esoteric, excusez du peu) affrontera Metal Face. Un premier extrait en guise de preuve est à l’écoute : « Nautical Depth ». L’album comportera 14 titres, avec pour invités – dans deux genres bien différents… – Open Mike Eagle et Vinnie Paz.

On a eu l’occasion d’en dire beaucoup de bien lors de notre bilan de fin d’année : l’album Laila’s Wisdom de Rapsody est une oeuvre léchée, mûrie, autant que légère et souple, portée par la sagesse et la malice de son auteur. La rappeuse de Caroline du Nord vit depuis la sortie de son deuxième long format une période enchantée, après plusieurs années de travail dans l’ombre. Sa récente nomination aux Grammy Awards dans la catégorie album rap en est l’une des preuves, tout comme l’unanimité critique et la validation de ses nombreux pairs, de Busta Rhymes à Cardi B.
Rapsody vient prendre la température dans nos contrées européennes le temps d’une tournée. Elle passera sur Paris le 28 février prochain, à La Bellevilloise, accompagnée par le producteur et patron de son label Jamla Records, 9th Wonder, ancien compositeur du groupe Little Brother. Un concert qui devrait tenir ses promesses aperçues sur ses albums, notamment avec des titres comme « Sassy » ou « Pay Up ». On vous fait gagner 2 x 2 places pour l’occasion. Rendez-vous sur notre page Facebook.
Depuis 2012 et Le Tunnel, Le C.Sen a passé un peu de temps à « rafistoler sa vie. » Sa présence sonore était rare. Quelques graffitis, comme toujours, sur les murs de la capitale, indiquaient pourtant bien que l’anti-héro préféré du dix-huitième arrondissement rodait encore dans les parages, avec cet adage qu’il avait laissé dans l’entretien qu’il nous avait accordé en 2010 : « on veut faire de nous des chiffres, alors je me transforme en tag, je deviens une lettre. » Cet art du contre-pied, C.Sen le manie aussi bien bombe de 400ml en main qu’au micro. Le premier extrait de son album à venir en est la preuve. Encore une fois Pierre Cesseine y découpe le quotidien en petites phrases poétiques et déconstruit la ville lumière avec un calme tranchant. L’album s’appellera Vertiges et son premier extrait est bien nommé tant durant quatre minutes, il condense, lucidité, classe et élégance, jusque dans ses moments d’engagements. Le ton est calme mais le flow y est singulièrement syncopé, avec plusieurs structures rythmiques qui s’imbriquent sur une production de l’inconnu Keno (qui produira tout l’album). Le tout forme une foule de portraits gris argentés, aussi bien celui d’un C.Sen serein que d’un monde désenchanté. De quoi prendre date pour la sortie de ce long format, prévue pour ce printemps, et le concert à la Boule Noire, d’ores et déjà programmé au 3 mai. Cette fois, c’est la bonne. Avec ou sans commentaires, les quatre dernières années d’attente et de projets avortés ne sont désormais qu’affaires classées.