Sidekicks

C’est presque devenu un rituel : tous les cinq ans, on doute de réentendre un jour la voix d’Ali sur disque. Et tous les cinq ans, on est heureux de voir qu’on s’était trompé. Chaos & Harmonie en 2005, Le Rassemblement en 2010. En 2015 encore, l’album quinquennal de l’ex-Lunatic sera bel et bien de la partie. Il s’appelle Que la paix soit sur vous, et sa sortie est calée pour le 2 mars prochain. Les trois premiers extraits, « Survivant », « Art » et « Dialogue », donnent une bonne idée de la direction prise par ce troisième opus : orientale, lumineuse et positive. Pour avoir pu jeter une oreille sur le reste, on peut d’ores et déjà vous dire qu’Ali livre une nouvelle fois un fort bel album, dont on ressort ravi et apaisé. On en reparle très sûrement bientôt.

Ça sonne comme une vieille DAT laissée dans une boîte à chaussures et marquée par le temps. Expression Direkt a ressorti sur son compte YouTube une démo datée de 1996, « Arrête de kaïra », et qui respire l’esprit flingueur du groupe de « Mantes-la-Folie ». On y entend Delta rapper un couplet qu’on a entendu deux ans plus tard sur « Parait qu’t’es hardcore », dans Première Classe Volume 1. Une compilation dont on reparlera cette année sur l’Abcdr du Son.

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Dix ans après R&G, Snoop et Pharrell annoncent en grande pompe leur nouvelle collaboration. Bush est donc le nom du prochain album du chien légendaire de Long Beach et il sera entièrement supervisé par le Dorian Gray des Neptunes. Cette équipe est déjà à l’origine de tubes innombrables et a une fâcheuse tendance à traverser le temps sans aucune casserole, à rester cool pour plusieurs générations différentes, un véritable défi. Après l’escapade dansante de Snoop avec Dam Fûnk et la période « Happy » dorée du sieur Williams, il y a fort à parier que ce prochain disque allie pop, funk et rap dans une décontraction totale. Stevie Wonder et Charlie Wilson sont d’ores et déjà annoncés pour faire partie de cette aventure. 40 is the new 20? Definitely.

Du 40 Oz dans le sac en papier et de la fumée plein les poumons, Earl Sweatshirt part à la conquête du Graal, accompagné des producteurs Budgie et Samiyam. Un Graal que l’on associera ici à une grosse pile de pognon. Avec son esthétique qui oscille entre le solennel et le morbide, son flow de zombie devant un bon morceau de bidoche, « Quest/Power » se situe dans la droite lignée de ce que proposait l’excellent Doris. Et c’est plutôt une bonne nouvelle.

Il y a plus de deux ans déjà, le vieux de la vieille Sëar Lui-Même sortait un remarqué Big Punchliner, bardé d’egotrips habiles lâchés en bonne compagnie et de morceaux plus dénonciateurs, le tout sur une production boom-bap façon 90’s aux petits oignons. Aujourd’hui, il sort Eclipse Lunaire, qui reprend l’intégralité des morceaux de ce Big Punchliner en l’agrémentant de quelques inédits. À cette occasion, Sëar Lui-Même dévoile un clip léché pour « Leçon de piano », l’un des morceaux phares du projet, au potentiel visuel évident et parfaitement exploité.

DJ, journaliste, homme de textile, infatigable explorateur du rap américain, Le Captain Nemo est aussi un grand romantique. Il en fait la preuve avec Big Boys Don’t Cry, mix concocté spécialement pour la Saint Valentin.  Soulful à souhait, la sélection du Capitaine tisse des liens entre les années 70 et la décennie actuelle, « pour accompagner ceux qui dînent seuls, dépanner ceux qui n’ont pas d’idée de cadeaux, ceux qui en ont rien à foutre et qui pensent que c’est juste une fête de fleuristes… » Bref, une heure d’amour pour les Valentins, les Valentines, et les autres.

Tracklisting

  1. Doc Box & B. Fresh – « Slow Love »
  2. Dee C. Lee – « Hey What’D Ya Say? »
  3. S.O.S. Band – « Tell Me If You Still Care »
  4. Keith Sweat – « How Deep Is Your Love »
  5. Janet Jackson – « Funny How Time Flies (When You’re Having Fun) »
  6. The Isley Brothers – « Beetween The Sheets »
  7. Al B Sure – « Naturally Mine »
  8. Slick Rick – « Teenage Love »
  9. 1-O.A.K. – « Ready »
  10. Overdoz – « Babysteps »
  11. K.Roosevelt – « Beautiful »
  12. Shlohmo & Jeremih – « Dope »
  13. Keith Sweat – « Make It Last Forever »
  14. Jessie Ware – « The Way We Are »
  15. JMSN – « Bout It »
  16. 10cc – « I’m Not In Love »

C’est le moment de dépoussiérer ta plus belle veste et d’aller siroter un verre autour du bar.

Mardi 24 février, l’Abcdr Du Son et le Mama Shelter Paris invitent Tuxedo, le duo le plus classieux et funky de 2015. Rassemblés sous l’égide du label Stones Throw, Mayer Hawthorne et Jake One assureront un DJ set orienté Funk et Disco. Une esthétique sonore assurément proche de « Number One », leur dernier morceau. Un titre qui annonce un long format attendu pour début mars.

Le warm-up sera assuré par Nodey, membre à part entière de la grande famille Abcdr.

Pour la petite histoire, Mayer Hawthorne et Jake One ont un gros background en commun. Le premier était producteur Hip-Hop avant de devenir révélation Soul via son premier album A Strange Arrangement. Et de continuer, avec succès, sur ce sillon. Le second sert depuis plus de dix ans une esthétique de production à géométrie variable, pour une équipée allant de 50 Cent à Freeway, Rick Ross, Chance The Rapper, Scarface ou Brother Ali.

À partir de 20h00.

L’approche est plutôt classique mais elle marche à chaque fois. Sims a compilé un paquet de gros samples utilisés pour des classiques US et hexagonaux. Adossés à ces classiques, son travail d’archiviste méticuleux rassemble Masta Ace, Nas, Minnie Ripperton, Donald Byrd, Sam & Dave, Tracy Chapman ou Lou Reed. Sa sélection mixée s’étire sur une belle heure et demie, avec une vraie belle diversité de tons et d’influences. Une traversée dans le temps qui rebondit sans cesse.

Est-ce la bande annonce officielle de Views from the 6, son prochain album ? Ou un avant-goût de sa mixtape ? Ou une simple mise en scène du spleen selon Drake ? Cet étrange court-métrage, intitulé Jungle, ressemble à l’intro interminable d’un clip qui ne commence jamais — oui, c’est très frustrant — et résume en quinze minutes les thématiques chères à Aubrey Graham : l’attachement à la ville de Toronto, la fidèlité des vieux potes, le temps qui détruit tout, les affres du succès, les filles fugaces, les regards vides… Bref, du grand Drake, très énigmatique, avec l’influence à peine masquée d’un Nicolas Winding Refn et un score lugubre signé par l’éternel Noah « 40 » Shebib. À en juger par ce long prélude, View from the 6 promet d’être encore plus glacial et claustrophobe que son précédesseur Nothing was the Same. On est ravis.

Dans son dernier album (Dragon Rash), Demi Portion s’approprie une partie de l’imagerie de Dragon Ball. Les sept boules de cristal, le nuage magique, le rappeur de Sète puise dans nos souvenirs pour mieux rappeler le quotidien. Atypique et dans la lignée de la plume attachante du meilleur de rap de Sète, Dragon Rash mérite plus qu’une brève écoute. Pour vous en convaincre – mais pas seulement – Demi Portion sera à La Bellevilloise jeudi 26 février. Une vraie belle occasion de célébrer le succès de son album. Il sera accompagné de l’ultra-polyvalent et insaisissable Kacem Wapalek, pour une soirée qui ne va pas manquer de surprises. On t’offre des places pour cette soirée sur notre fil Twitter. Et on offre une tournée à celles qui viendront habillées en Bulma.