Décès d’Alias, co-fondateur d’Anticon

Au début des années 2000, des fans de rap connectés un peu en avance à Internet s’emballent pour un jeune label américain indépendant : Anticon. Profondément indé, pour ne pas dire « indie », la structure avec une fourmi en guise de logo est fondée par huit passionnés. L’un d’entre eux est décédé ce dernier jour de mars 2018 : Alias. Terrassé par une crise cardiaque, Brendon Whitney de son vrai nom, a participé à ce fourmillement, parfois brouillon, quelques fois décevant ou arrogant, mais profondément à part dans l’histoire du rap américain. Et malgré des écarts vers un rock indépendant un peu désarçonnant, à l’image de Buck 65, le label y est probablement pour beaucoup dans l’idée qui a germé dans la tête du public, des journalistes et même de certains artistes jusqu’en France : celle de l’existence d’un rap alternatif. L’apport à Clouddead, le projet collectif Deep Puddle Dynamics ou encore les premiers efforts de Themselves restent à ce titre fondateur, avant que le tout oscille entre génie incompréhensible et caricature branchée. Quant à Alias, il était un MC qui avait finalement préféré les machines, doucement torturé dans ses productions avant de glisser vers l’electronica dès 2003 jusqu’à parfois flirter avec le trip-hop, notamment lors de deux disques avec la mésestimée Tarsier au chant. Pour mieux connaître et comprendre ce parcours et celui de son label, une interview est disponible dans les archives de nos confrères de feu Hiphopcore.net.