Mixtape

VINCE

Une heure de mix pour retracer toutes les facettes musicales de Vince Staples, rappeur californien iconoclaste.

et Visuel créé par Jérémy Métral
Photo en une : Clarke Tolton pour The New York Times

Lorsque l’on pense à Vince Staples, on pense rap. Celui qui foule le goudron brûlant de la région de Los Angeles, perfore l’auditeur par ses images et perdure la tradition des rimeurs les plus aguerris de la côte ouest. Oui : Vince Staples est une des incarnations les plus enthousiasmantes des rappeurs de Los Angeles et ses alentours ces dernières années. Que ce soit dans son écriture, sa nonchalance et son exigence musicale, celui que l’on a découvert au début des années 2010 avec Odd Future a su prendre la relève de toute une scène rap de la côte ouest s’étant donné pour mission de déconstruire (voire de détruire) l’image de carte postale erronée que l’on pourrait avoir de la Cité des Anges. Car derrière les palmiers et le sable chaud de ses plages, la Californie prend parfois des airs de sanctuaire pour les plus démunis. Loin des mirages du rêve américain.

Il serait pourtant réducteur de résumer Vince Staples à la noirceur de son rap. Derrière son image nonchalante et désabusée, le natif de Long Beach est en effet aussi autre chose : un amoureux de musique, avide d’expérimentations et de prises de risque, sous de nombreuses formes. On aurait presque tendance à parfois l’oublier, mais Vince Staples a réalisé des grands écarts vertigineux dans ses collaborations. De Billie Eilish à 03 Greedo, de Damon Albarn à Future, de Flume à Boldy James, Vince Staples opère sur un spectre musical bien plus élevé qu’une grande partie du rap américain. On l’a notamment constaté sur Big Fish Theory, deuxième album réalisé en compagnie de producteurs de musique électronique qui réalisait la prouesse de faire se rencontrer la défunte productrice d’hyperpop SOPHIE et Kendrick Lamar le temps d’un morceau resté dans les annales.

Le temps d’une heure, VINCE tente d’explorer ce qui fait toute la singularité de la musique de Vince Staples. Un mélange constant entre exigence totale envers le rap et désir perpétuel de se mesurer à d’autres genres musicaux, comme le r’n’b en début de mix, le rap le plus rude en milieu de parcours ou les expérimentations électroniques les plus ardues en bout de course. Derrière ses multiples visages sonores, Vince Staples réalise une prouesse : celle de toujours rester fidèle à lui-même, peu importe l’enrobage musical. C’est bien toute la force d’un des artistes les plus fascinants de la scène californienne de ces dix dernières années.

Tracklisting :

01.Vince Staples – « So What? »
02. Vince Staples, 6LACK & Mereba – « Yo Love »
03. Snoh Aalegra – « Nothing Burns Like The Cold » feat. Vince Staples
04. Vince Staples – « Law Of Averages »
05. Vince Staples – « Heaven » feat. Hardo & Mac Miller
06. 03 Greedo & Kenny Beats – « Blue People » feat. Vince Staples
07. Tiana Major9 – « Real Affair » feat. Vince Staples
09. Vince Staples – « Hands Up »
10. Vince Staples – « Part Of The Program Interlude »
11. Vince Staples – « Norf Norf »
12. Vince Staples – « Feels Like Summer »
13. Allblack & Cal-A – « We Straight » feat. Vince Staples
14. Clams Casino – « All Nite » feat. Vince Staples
15. Reason – « Sauce » feat. Vince Staples
16. Vince Staples – « 745 »
17. Flume – « Smoke & Retribution » feat. Vince Staples
18. Vince Staples – « Party People »
19. Vince Staples – « Señorita »
20. Boldy James – « Surf & Turf » feat. Vince Staples
21. Vince Staples – « Blue Suede »
22. Vince Staples – « Bagbak »
23. Vince Staples – « You Don’t Need No Instrument Interlude »
24. Vince Staples – « Oh You Scared » feat. Jhene Aiko
25. James Blake – « Timeless » feat. Vince Staples
26. Vince Staples – « Big Time »

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