Chronique

MF Doom
Hoe cakes / Potholderz

Rhymesayers / Fat Beats - 2004

Certaines réalités ne peuvent être dissimulées derrière un masque, fusse-t-il en acier trempé. Le traumatisme causé par Operation Doomsday, associé à une succession de projets la plupart du temps brillant (Vaudeville Villain, Madvillainy avec le tout aussi prolifique Madlib ou encore le Special Herbs & Spices vol.1 avec MF Grimm), a contribué à établir une véritable attente autour du second album du mystérieux MF Doom. Cinq années après un premier essai devenu classique en puissance, l’homme aux multiples alias s’apprête à sortir, via Rhymesayers, MM…Food. Suivant la longue et bonne tradition des maxis d’avant album, il nous livre une première mise en bouche vinylique.

Premier morceau de cette galette, ‘Hoe cakes’ est un nouveau récit assez hilarant sur les aventures de Doom avec la gente féminine, truffé de punchlines inattendues notamment sur King Koopa (A.K.A Bowser, mythique dinosaure échappé de l’univers Nintendo, « on his own throne, the boss like King Koopa« ), Star Wars (« looks like a black Wookie when he lets his beard grow« ) et « Chitty Chitty Bang Bang » (conte pour enfants et pré-adolescents de Ian Flemming truffé de chansons, populaire dans les années 70). Un beat-box improbable rythme ce morceau étonnant produit par l’ex-Zev Luv X. Un remix signé Ant (Atmosphere) plus classique et assez anecdotique agrémente la face B.

‘Potholderz’, second morceau du maxi, s’inscrit dans une toute autre veine. Une boucle nonchalante, et hautement addictive, sortie du séquenceur de Count Bass D rythme un morceau s’annonçant d’ores et déjà comme un des titres phares de MM…Food. L’auteur de Dwight Spitz appuie Doom au micro d’un égotrip ravageur, plaçant notamment un « rappers don’t blow up, heads do » pour le moins lucide.

Mise en bouche appétissante (que Lil’ Kim n’aurait pas renié), Hoe cakes / Potholderz remplit parfaitement son office, à savoir nous inciter à lâcher un petit billet pour ce MM…Food.

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