Chronique

Disiz La Peste
En scred

FuckDat - 2001

Dans le magasin d’occasion. Tiens, j’avais jamais vu ce maxi de Disiz la Peste. Pochette en carton simple. Sticker noir et blanc : photo coupée d’un Disiz incitant au silence, un doigt sur la bouche ; deux titres inconnus crédités – ‘En scred’ et ‘Victime’. Bizarre. Le vendeur en cherche l’origine sur son ordinateur. Pas d’informations. Probablement sorti à la même époque que « Le poisson rouge », d’après lui.

Devant mon PC. Bon, un tour sur internet s’impose. Google.com ? Pas de réponse. Je reformule ma demande plusieurs fois. Pas de réponse. Un tour sur Fnac.com… et le maxi est bien référencé. Sans photo, mais daté de l’année 2001. Réédition des débuts du rappeur ou nouvelle sortie passée complètement inaperçue ? Allons bon, Disiz la Peste, coqueluche de tout un été et auteur d’au moins deux tubes nationaux, sortirait un maxi et personne ne serait au courant ? Bizarre.

Devant ma platine. « Chut… J’suis là en scred… Donc, crie pas s’te plaît… Fais pas la poucave… Faut que je me fasse discret…« . C’était donc ça. Morceau à thème pour une promotion conceptuelle en conséquence. Rien que l’idée témoigne d’une volonté de surprendre. Vous me direz, des maxis qui sortent sans que personne n’en parle, il y en a tous les jours. Certes. Mais pas de la part d’artistes aussi populaire que Disiz la Peste.

‘En scred’ traite donc de discrétion, mais d’un point de vue stratégique et commercial : « A ce qu’il parait, faut se faire attendre. Moi, je veux me faire entendre« . Chuchotant la moitié du temps, hurlant l’autre moitié, Disiz tourne en ridicule tous les conseil prodigués pour faire fructifier son capital-popularité. La prod, le flow et le texte sont dans la lignée directe de leur premier album ; même Juan Rozoff – lui aussi chez Barclay – a été réinvité pour le refrain largement en dessous de celui pour ‘La philosophie du hall’. Sur un thème similaire de ce dernier, ‘Victime’ est lui aussi tout sauf une surprise. Enième diss de mauvais MC’s, il est y évidemment question des rappeurs misant tout sur l’apparence bling-bling. Dérision facile et dénonciation légère, l’innovation est quasi-absente, seul le flow est plus détaché. La production de JMDee n’est réduit qu’à un beat rapide et de l’incursions d’une touche électronique. La touche est reconnaissable dès les premières mesures, mais n’emporte pas vraiment l’adhésion.

Précédant un nouvel album prévu pour mars, ce maxi vaut surtout pour le premier morceau, forcément pensé en accord avec la commercialisation qui a suivi. Néanmoins, rien en laisse présager un changement de direction pour la suite des sons. Espérons que JMDee laissera sa place à plusieurs reprises pour éviter l’erreur du premier album.

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