Chronique

The Arsonists
Date of Birth

Matador Records - 2001

Avant de rentrer de plain-pied dans le menu du jour à savoir ce Date of Birth, la maison vous propose quelques rafraîchissements, en l’occurrence un petit historique sur le collectif Arsonists. Débuté en 1993 à Brooklyn via le Bushwick Bomb Squad (collectif regroupant 13 membres), la carrière discographique d’Arsonists a pris réellement son envol six années plus tard avec la sortie de As the world burns. Un premier album de très haute facture, particulièrement éclectique, dynamique et parfaitement indispensable. Le groupe de pyromanes s’articule alors autour de ses cinq membres, Q-Unique, Jise, Swel 79, Freestyle et D-stroy. Deux années plus tard, le groupe s’est une nouvelle fois réduit avec les départs de D-Stroy et du concepteur musical et MC hors pair Freestyle (parti rejoindre Celestial Souljhas de son cousin Shabaaz the Disciple). Si les trois rescapés d’Arsonists veulent prendre un nouveau départ (le titre de ce second album l’explicite clairement) et tirer un trait sur le passé, ils conservent tout de même une certaine rancœur pour les partants. Ces absences s’annoncent d’ores et déjà comme un handicap pour les allumeurs de mèches. Alors qu’en est il ?

Eh bien ne ménageons pas le suspense, le nouveau-né ne tient pas la comparaison avec son aîné, et s’avère inégal à tous les niveaux. Coté production tout d’abord, où Q-Unique se retrouve seul responsable de l’ensemble de la composition musicale (à l’exception de ‘Self-Righetous Spics’, réalisé par Psycho Les des Beatnuts).  Un quasi-monopole perceptible tout au long de cet album. Q-Unique peine à se renouveler, et ses productions en plus d’être particulièrement inégales paraissent affreusement répétitives. Des morceaux comme ‘His hate, her love’, ‘Respect the unexpected’ dégagent cette désagréable impression de vite fait, plongeant dans l’ennui le plus profond. ‘Language arts’ se veut une copie grossière pseudo-Shaolinienne mais tellement caricaturale qu’elle en devient risible.

Quelques basses (forcément bien lourdes) associées à des rythmes survitaminés rappellent tout de même avec plaisir les ‘Backdraft’ et autres ‘Venom’, sans en égaler la richesse et la qualité. L’énergie et le dynamisme sont indéniablement là mais ne ils remplacent pas la finesse et la recherche musicale.

Face au relatif ennui occasionné par une succession de morceaux moyens, on se dit que l’apport de quelques invités triés sur le paletot aurait pu relancer un certain intérêt.  Mais le seul ‘Kinetic Energy’ intervient épauler le petit trio de Mcs sur l’assez moyen ‘Space Junk’. Si ce « Date of Birth » regorge de morceaux pas franchement mauvais, mais pas franchement géniaux, apprécions tout de même à leur juste valeur les quelques moments de plaisir intense que cette galette peut nous offrir.

‘What you want’ en fait bien partie’. Il lorgne sérieusement du coté des Beatnuts, on oserait quasiment le comparer à ‘No escapin’ this’, en  tout aussi festif mais une fois de plus la copie n’égale pas l’original. Psycho Les des Beatnuts se charge lui de la production de ‘Self-righteous Pics’, dans la droite lignée d’un Take it or squeeze it ou d’un Stone Crazy. Le refrain très léger justifie un peu plus cette comparaison.  »In the club we got it locked we, woooooh ! Only if we should rock, we woooooh ! Rolling through ya hood or ya block we, woooohhh ! louder ! wooooooh ! »

‘Millionaire’ figure parmi les (très) bons moments de l’album. Sur le concept d’un jeu télévisé consacré au Hip-Hop. “What was Rakim before he became what he is today ? is it A/ MC , B/ B-Boy, C/ Graff Head , D/ DJ ? I think it’s C : Graff head, before becoming a microphone fiend he tagged with jungle green ..” Le questionnaire est long, assez drôle et mené à la perfection par notre trio de Mcs. La longue page publicitaire vient rajouter une petite pincée de réalisme. La production de Q-Unique, basée sur une boucle simple mais envoûtante, risque de vous trotter dans le crane pendant un moment.

Date of Birth s’avère bien évidemment moins enthousiasmant que son prédécesseur, As the World Burns car particulièrement inégal et un rien répétitif. On trouvera tout de même quelques morceaux, qui à défaut de nous combler d’enthousiasme enchanterons les inconditionnels et autres backpackers du groupe (ou plutôt de ce qu’il en reste).

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