Chronique

Black Stamp Music
Music’ All

Black Stamp Music - 2009

A l’origine de ce projet, il y a un label : Black Stamp Music. Un label monté par deux potes de longue date – Sidney Regal et Mickael Minacca – chacun porteurs d’un héritage musical et désireux de sortir des sentiers battus. Jusqu’ici rien de révolutionnaire dans la démarche. Plutôt du grand classique. Les annonces de révolution autour du rap sont de toute façon comme les promesses : illusoires, elles n’engagent que ceux qui les croient.

L’intérêt du projet Music’ All porté par le label Black Stamp tient avant tout dans la qualité du casting. Le collectif de musiciens en premier lieu : les Illuminés Black Stamp. Dix musiciens partagés entre claviers, basse, guitare, trompette, trombone, saxophone, percussions et batterie. Une fine équipe, riche de ses influences diverses, à même de dépeindre une atmosphère plutôt feutrée de Music Hall. Porté par un élan très jazz, l’ensemble prend par moments des intonations plus reggae et soul.

Autres acteurs au moins aussi clefs : les rappeurs et chanteurs invités à poser sur les compositions des Illuminés Black Stamp. La sélection se veut éclectique en style mais également en renommée. La figure de proue Oxmo côtoie ainsi les confidentiels Marco Polo et Mihuma, les sanguins Casey et Busta Flex font face aux plus légers ex-Saïan Feniski, Sir Samuel ou Specta. Anecdote enfin, c’est Sidney qui occupe le rôle – symbolique – du maitre de cérémonie, celui d’ouvreur dans cet univers théâtral. Un univers à l’imagerie soignée et ce jusque dans le clip ultra-chiadé d’un ‘Yes we can’ au titre symbolique et pleinement inscrit dans son époque. L’équipe Kourtrajmé rappelle à cette occasion l’étendue de sa palette.

Porté par une certaine légèreté, une fraîcheur et une vraie cohérence de ton, Music’ All comporte comme toute compilation son lot d’expériences abouties et passages anecdotiques. Parmi les grandes réussites, on retient ‘Chanter’ où Busta Flex ressuscite son enthousiasme micro en main et semble retrouver un vrai second souffle associé au (plutôt bon) chanteur Karl the Voice. En un seul morceau, on retrouve sa verve à même de nous donner envie de replonger dans sa discographie. Impossible de ne pas retenir également le ‘Vais-je grandir un jour ?’ de Casey, où l’éternelle écorchée vive dévoile un aspect plus personnel de son enfance. L’écriture est toujours imparable, le style atypique : les projets s’enchainent et la fascination autour de Casey ne cesse de grandir.

Ces deux réussites sont d’autant plus marquantes qu’elles permettent de porter un regard nouveau sur deux acteurs qu’on ne voyait pas forcément dans un tel contexte. Oxmo enfin, grand seigneur, déroule. Tel un crooner en terrain conquis charmant son auditoire à chaque battement de cil, il déverse un océan d’émotions dans la lignée de ses deux derniers longs formats. ‘Quand même’ figure au même titre que le ‘Don’t let me down’ du duo Kohndo-Karl the voice parmi les très bons moments de cette expérience musicale.

Aucun doute, Music’ All n’a pas la consistance d’un album intemporel. Il s’apprécie plutôt comme un bel intermède, une expérience jouissive d’un instant. En sachant que ces instants gravés sur sillons sont amenés à prendre une toute autre dimension sur scène. Alors gardons en tête cette date du 9 Janvier prochain. L’équipe Black Stamp et ses invités seront au Trabendo et au complet pour un concert qui devrait prendre de vraies allures de Music Hall.

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