Diamond in the Rough

Lucki Eck$

Membre d’un collectif de 50 membres, fan du Lil Wayne de la grande époque et tout juste âgé de 17 ans, Lucki Eck$ est le nouvel artiste émergé de Chicago. Plongée au cœur de l’Alternative Trap.

Il n’y a aucun doute là-dessus : Chicago est la ville la plus en vue au niveau du hip-hop. Depuis 2012 et le succès de Chief Keef, tous les yeux sont rivés, à juste titre, sur la « Ville des vents ». Du rap énervé de Lil Durk, Katie Got Bandz au rap nonchalant de King Louie en passant par l’originalité de Chance The Rapper, il y en a pour tous les goûts. Ajoutez à ça Tree, Spenzo, Sabat, le collectif Save Money et la ville semble être un vivier de talents. Dernier rappeur à avoir capté l’attention du public, Lucki Eck$, présente toutes les qualités d’un futur grand à tout juste 17 ans.

Membre du collectif Out$iders Click, comptant plus de 50 membres (dont 6 rappeurs, des designers, des promoteurs et autres artistes), Lucki (de son vrai nom), a commencé à écrire des poèmes à l’âge de 12 ans. C’est son père qui a ensuite décidé de le pousser à être encore plus impliqué dans la musique en lui achetant un ordinateur portable et la dernière version de Fruity Loops. « Produire n’est pas une chose facile et j’étais nul » admet l’artiste. C’est alors qu’il s’est mis à rapper après avoir squatté Youmedia, un espace d’apprentissage connu où des artistes comme Chance The Rapper et Vic Mensa ont pu parfaire leurs talents. Ce sont d’ailleurs ces deux artistes qui l’ont motivé à prendre le micro même si sa plus grosse inspiration à ce jour reste le Lil Wayne de la grande époque (comprenez jusqu’en 2009). Et aujourd’hui ? « Non, je n’écoute plus du tout ce qu’il fait car je n’aime pas sa musique depuis quelques années » en rigole le rappeur du Southside Chicago. Cela s’entend dans la cadence de son flow et dans son écriture : entre nonchalance et flow saccadé pour que l’auditeur se concentre sur ses punchlines, où se retrouvent des références à Maury (un célèbre talk-show), la série télé Martin (avec Martin Lawrence), la WWE ou encore d’autres artistes comme dans « The Masterplan » où il dit « Got 3 Cali connects / They sound the same / I call ‘em Pac Div / Long as I send em unjived Turkey / We good timing » (faisant référence à la monotonie des rappeurs du groupe Pac Division et de ses contacts pour la drogue sur la côte Ouest).

La drogue, thème récurrent des morceaux de Lucki Eck$, qui en a même profité pour créer son propre genre musical : l’alternative trap. « J’étais en cours et mon professeur, Monsieur K., nous montrait La Bamba [le film sur la vie de Ritchie Valens, NDLR]. Puis, il nous a dit : ‘Pour être un grand artiste, il faut être capable de mixer un genre avec un autre.’ Cette phrase résonne encore dans ma tête » raconte Lucki, avant de poursuivre : « Au même moment, je commençais à voir beaucoup de gens dealer autour de moi et ce n’était pas forcément des gens du ghetto. Alternative trap représente donc ce style de vie. Je n’étais pas sûr de vouloir promouvoir le concept mais au fur et à mesure, je me suis dis que ça tenait du génie. » Alternative Trap, c’est d’ailleurs le nom de sa première mixtape, prévue fin juillet. Un projet qui devrait lui permettre de se faire un nom parmi tous les autres artistes de sa ville et attirer l’attention de beaucoup de personnes influentes dans l’industrie.

Fermer les commentaires

Pas de commentaire

Laisser un commentaire

* Champs obligatoire

*