Aaliyah, 10 ans déjà
Hommage

Aaliyah, 10 ans déjà

La génération de rappeurs qui étaient adolescents à la mort d’Aaliyah semble avoir gardé d’elle un souvenir indélébile. Gros plan sur trois morceaux récents qui invoque le fantôme de la chanteuse.

Le 25 août 2001, Aaliyah mourait dans le crash de son avion aux Bahamas. La jeune femme, qui venait de sortir son troisième album, était alors en pleine gloire. Un destin tragique comme le monde de la musique les adore. L’annonce de sa disparition provoque une vague d’émotions et, comme il se doit, une foule d’hommages en tous genres. Le milieu musical, très friand de nouvelles légendes, canonise immédiatement la chanteuse. Dix ans plus tard, alors que les esprits se sont apaisés, que le maigre stock des inédits est écoulé et que les adolescents ne savent plus qui elle était, son héritage est encore bien vivant.

En trois albums, la discographie d’Aaliyah représente toute l’évolution du rnb, depuis les chansons mielleuses sur des beats new-jack jusqu’au son plus synthétique, plus rapide et aux influences multiples du début des années 2000. Le vrai tournant se situe en 1996, avec l’album One in a Million. Après avoir passé un temps sous l’aile peu scrupuleuse de R. Kelly, la jeune fille rencontre Timbaland et Missy Elliott, alors presque inconnus du public. Le duo écrit et produit la majorité de l’album, qui atteint un succès critique et commercial considérable. Dès lors, l’influence de Timbaland ne cessera de croître, faisant du producteur l’un des plus grands gourous du rnb et du rap. Aaliyah continuera de collaborer avec lui par la suite, mais de manière moins exclusive, donnant lieu notamment aux tubes « More Than a Woman » et « Try Again ».

Au-delà de sa mort prématurée, Aaliyah a marqué les esprits par son talent d’interprète. Ses albums ont posé les bases du rnb moderne. Outre ses succès les plus évidents, plusieurs de ses chansons ont fourni des modèles insurpassés dans le registre de la ballade sentimentale (« Heartbroken » ou « It’s Whatever » par exemple). Sa voix, aussi fragile que chargée d’émotion, se prêtait idéalement à ce genre de musique suave. Ce n’est pas par la puissance vocale ou des prouesses techniques que la jeune femme se démarque des autres. Ce qui distingue Aaliyah de l’interminable procession des jolies chanteuses, ce sont, bien sûr, les compositeurs géniaux qui l’entouraient, mais aussi cette voix dont la clarté et la douceur sont impossibles à atteindre par le travail.

Le monde du hip-hop, toujours prêt à balancer des R.I.P. à tout-va pour honorer les disparus, a chéri le souvenir de la chanteuse au point de la faire entrer dans la sainte trinité des artistes morts les plus cités, aux côtés de Tupac et Biggie. Il y a maintenant dix ans qu’Aaliyah est morte, mais elle est toujours dans les mémoires. Pour preuve cette nouvelle forme d’hommage qui dépasse le simple clin d’œil glissé dans un couplet et qui consiste à sampler ou à faire un featuring virtuel avec la disparue (et c’est sans compter le scandale autour de Lil Wayne qui reprend un couplet entier de « I Don’t Wanna » pour l’un de ses featurings). Le phénomène ne se limite pas au rap, puisque des artistes comme The Weeknd (sur « What You Need ») ou James Blake ont également samplé la voix d’Aaliyah. La génération de rappeurs qui étaient adolescents à sa mort semble avoir gardé d’elle un souvenir indélébile. Gros plan sur trois morceaux récents qui invoquent le fantôme de la chanteuse.

J Cole – « Best Friend » (Friday Night Lights, 2010)

À l’origine, « Best Friend » est une chanson du premier album de Missy Elliott qui raconte les déboires amoureux d’une jeune femme et le soutien que lui apporte sa meilleure amie. J Cole s’est offert une bouffée de nostalgie en reprenant ce morceau de 1997. Il l’a détourné pour y jouer le rôle du petit ami indélicat, qui donne la réplique à Aaliyah et Missy.

Drake ft. Young Jeezy – « Unforgettable » (Thank Me Later, 2010)

Drake voue une admiration toute particulière à Aaliyah. Il avait déjà repris quelques paroles de « Are You that Somebody » sur le single « Bedrock », et il avait même écrit à la chanteuse une lettre ouverte presque gênante de naïveté l’an dernier. Sur « Unforgettable », c’est le célèbre Let me know d’Aaliyah qui vient orner cette production aérienne.

Kendrick Lamar – « Blow my High (Members Only) » (Section80, 2011)

« Blow my High » est un morceau étrange. Son rythme est d’une lenteur hypnotique, sa structure est déroutante, ses sonorités dépouillées. Et puis il y a ce R.I.P. Aaliyah entêtant et parfaitement gratuit qui revient après chacun des couplets. Sur cette production nébuleuse, Kendrick Lamar rend un double hommage à deux des disparus les plus importants des années 2000 : Babygirl et Pimp C. La voix ralentie de l’ambassadeur du Texas plane sur tout le morceau. Son couplet issu de « Big Pimpin' » est utilisé ici en guise de refrain, tandis qu’un sample de « 4 Page Letter » d’Aaliyah conclue la piste en beauté. Le rappeur le plus prometteur de la côte Ouest a bon goût, et bonne mémoire.

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9 commentaires

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    Je suis un grand Fan et ca m’attriste toujours quand je lis un article sur la regrettée Aaliyah.

    R.I.P.

  • Lushlife_,

    En gros fan de R.Kelly, mon album préféré d’Aalyah est son premier. Et j’assume ! Et le « peu scrupuleuse »… On sent le parti pris ! 😉

  • beatmaker francais,

    super photo.

    un destin tragique

  • sujith,

    my salutes……..

  • viking77000,

    Anfalsh:
    c est le milieu qui voulais ca et c etait le milieu d aaliyah aussi,il n y avais pas que lui de shoote,ils l etait tous!

  • JB,

    C’est corrigé.

  • dubjoyce,

    le lien sur le track de Kenrick Lamar ne fonctionne plus.
    Dommage c’est la meilleure :]

  • Anfalsh,

    Morte à cause d’un connard de pilote d’avion shooté.