Sidekicks

Quelques nouvelles de la planète Scratch :

– Les Invisibl Skratch Piklz sont au scratch game ce que les Avengers sont au cinéma, une association d’individualité hors norme. Le trio formé par Q.Bert, D.Styles & Shortkut vient enfin d’annoncer la date de sortie de leur premier album intitulé « The 3th Floor ». Le LP sera disponible le 9 septembre sur le label Alpha Pup Records. Le premier titre « Fresh Out FVCKS » est en écoute, et cristallise bien la quintessence des ISP.

Alors que l’on célèbre cet été les vingt ans de la battle légendaire entre les XMen et les Invisibl Skratch Piklz, on ne peut que se réjouir de ce premier album, tant attendue, du groupe mythique de la baie de San Francisco.
A noter que les Piklz accompagneront cette sortie d’une tournée qui passera notamment par Londres au prochain championnat du monde DMC.

-Si vous êtes des habitués du scratch game, le nom du Jad vous est forcément familié. Créateur de breakbeats anthologiques (matière première pour les dj’s), Le Jad a longtemps été le fournisseur officiel des dj’s champions du monde DMC, de Netik à Rafik en passant par Troubl.

Fort de son expérience Le Jad est donc de retour avec le projet « Fear The Turntables » qui risque d’être la BO des prochaines sessions scratch à travers le monde. 35 instrus composés par Le Jad aussi riches que variés allant de de 68 à 160 bpm et ajoutez à cela une banque de son travaillée avec minutie.

Si vous souhaitiez améliorer vos skillz aux platines ne cherchez plus Le Jad à ce qu’il vous faut.

Scarz est réglé comme un métronome. Pour Le Rapologist, une sortie annuelle (ou presque) est la règle. Et comme 2016 est encore orpheline de l’un de ses projets, il sortira dans quelques semaines un EP. Il s’appellera Tant qu’il est temps et il est d’ores et déjà introduit par le titre « Sans interférences ». Son clip, « un bon bol d’air loin du bordel » (ambiant), indique que le rappeur niçois est déterminé à y poursuivre son retour à la terre. Back to the roots.

Quand en juin 2016, DJ Shadow sort The Moutain Will Fall, son sixième album,  il sait qu’il est encore pourchassé par son premier et phénoménal succès, atterri dans les bacs vingt ans plus tôt. Un succès à propos duquel il avait eu cette formule assassine : « refaire Endtroducing encore et encore ? Ça n’a jamais fait partie du plan. Fuck that. Je pense qu’il est temps que certains fans décident s’ils sont fans de l’album ou de l’artiste ». Du coup, en réaction peut-être, Josh Davis s’éloigne à chaque nouveau disque du son Mo’Wax qui l’a révélé et duquel il a fini prisonnier. The Moutain Will Fall n’échappe pas à la règle. Problème : c’est un album peu inspiré, manquant d’une couleur et d’un fil conducteur. Une évasion sans plan en quelque sorte, à une ou deux exceptions près. La plus notable ? L’excellent « Nobody Speak » réalisé en collaboration avec Run The Jewels, et unanimement salué jusqu’à dans nos colonnes. Le titre est désormais doté d’un clip qui touche au génie, tant les postures bad-ass d’EL P et Killer Mike prennent du sens dans l’austère amphithéâtre des Nations Unis. De la joute verbale de haut-vol à écouter et regarder avec votre casque bleu.

Si parfois vous nous faites des infidélités, autant que l’on vous donne un conseil : à chacune de ses éditions, plongez-vous dans la revue IHH. Le numéro 5 du magazine vient de sortir avec comme d’habitude son lot d’interviews bétons. Et parmi la centaine de pages de cette livrée de rentrée, il y en a une qui est encore plus notable que les autres : c’est celle où Lionel D s’exprime au micro de nos confrères. Rappelez-vous il y a cinq ans : le bruit avait couru que l’acolyte de Dee Nasty était décédé. La rumeur (puisque c’est bien de cela qu’il s’agit) s’était propagée sur le web, son terreau préféré, jusqu’à définitivement faire de l’un des premiers rappeurs français une image en noir et blanc. Pourtant, le décès n’avait jamais été confirmé officiellement. Et pour cause ! Lionel D est bien vivant, comme plusieurs médias, fan-page et journalistes avaient commencé à l’affirmer l’an dernier. Cet entretien, c’est celui d’un revenant qui revient avec pas mal d’humour et une pointe de colère sur sa rocambolesque situation. C’est à découvrir entre des interviews données par Bobbito Garcia, Les X, SCH, Guizmo ou encore DJ Djel pour ne citer qu’eux. Et désormais, on peut le dire : « y a pas plus de problème ».

Vous avez aimé notre mixtape A Tribe Called West? Eh bien vous pouvez descendre quelques marches de l’underground californien pour découvrir le mini-album de Gilead7 (originaire de Chicago, et frère de Clockwize) et Subtrax intitulé (attention, jeu de mots) Peaces of War, disponible notamment via Bandcamp. À la vidéo de « Bomb Literal » visible juste au-dessus s’ajoute celle de « Piece Offering » ici. Pour en savoir plus, lire cette longue interview sur le site de Medium.

Mai 2016, Cannes accueille la 69ème édition de son festival du cinéma. Pendant que les yeux sont rivés sur les marches, que « des smicards se battent pour des dédicaces de star » et que la grande messe de remise des prix est mondialement couverte, des milliers de travailleurs s’activent en coulisses. Pour que les cérémonies et projections battent leur plein. Pour que les hôtels soient les plus luxueux et voluptueux possibles. Pour que les soirées soient les plus fastes et branchées. C’est un peu ça Cannes : un peu de Septième Art et beaucoup de cinéma, à base de postures, de sourires clinquants, de grandes opérations de promotion, de seins qui dépassent d’une robe sur le tapis rouge et de « reportages embeded » délivrés par les clichés des paparazzis et les selfies d’acteurs mondialement célèbres. Bref, beaucoup de boulot pour que le monde semble parfait, ses problèmes n’ayant le droit de cité que sur grand écran. Et alors que les célébrités assistent aux projections, des mecs comme Zippo préparent le buffet dont elles se délecteront, histoire de mieux digérer le dernier film socialement engagé. Salles obscures versus travailleurs de l’ombre, pour dire que les parasites ne sont pas toujours ceux que l’on croit, tel est donc « Palme d’or » sur une production du génial PDG. Prix spécial du jury des intérimaires de Cannes 2016.

Vous nous en voulez si on parle encore de rap belge ? Place cette fois à Krisy, producteur bruxellois aperçu notamment derrière certains morceaux de Damso (le beat de « Paris c’est loin », c’est lui), qui a décidé de reprendre le micro après le EP Parmi vous paru au mois d’avril. Cette fois, celui qui s’est fait appeler LeBoy Krisy’B voit plus grand et sort avec Menthe à l’eau une « comédie musicale romantique ». Entre storytelling à la Disiz et intonations à la Solaar, Krisy trouve son style et livre le projet francophone qu’on a envie d’amener à la plage.

« ZA, ça fait dix ans qu’il sort des apéritifs. Le peuple a faim là bordel ! » Voilà ce qu’on pouvait récemment lire chez la crème « twitterienne ». Autant vous dire que le plat de résistance n’a pas intérêt à être froid. Avec la mixtape Césarienne (prévue courant septembre) et l’EP 24/7 (2017), les fins gourmets devraient être servis. En attendant (eh oui, encore un peu), ZA nous a concocté quelques hors-d’œuvre supplémentaires, la série de freestyles « Rosa ». Quatre sont déjà disponibles (Alba #1, Canina #2, Gallica #3, Centiffolia #4), auxquels s’ajouteront deux autres d’ici la fin de l’été.

It’s that time again… Le 19 et le 20 août, la petite ville suisse d’Orpund et son cadre bucolique vont à nouveau accueillir des hordes d’aficionados de gros son qui tâche, ainsi que le parterre d’artistes de renom venus pour les sustenter. Cette édition 2016 du Royal Arena Festival s’annonce plus que prometteuse. Au programme, des habitués dont on ne se lasse pas (Method Man et Redman, R.A. The Rugged Man, Boot Camp Clik, Onyx) et des nouvelles têtes dont on scrutera les prestations avec intérêt (Logic, The Underachievers, Bishop Nehru). Nas clôturera la manifestation tandis que le rap européen ne sera pas en reste, avec un échantillon du Saïan Supa Crew et MHD pour représenter la France. Comme ces dernières années, l’Abcdrduson est partenaire de l’événement. Rendez-vous sur notre page Facebook pour gagner des places. Pour vous échauffer, on vous laisse avec le recap du précédent millésime.

 

Il y a quelques semaines sortait « 93 Empire », nouvel hymne de notre chère Seine-Saint-Denis faisant honneur à ses illustres prédécesseurs. Et concernant les hymnes énervés, Madizm a quelques notions. Faiseur de classiques et habilleur de rimes, celui qui a apposé sa griffe musicale sur le collectif IV My People s’est donc amusé à remixer la banderille de Sofiane et Kalash Criminel. Une habitude puisque le beatmaker collectionne les exercices du genre sur son Soundcloud, de Shone à Nipsey Hussle en passant par les Sages Po’ ou Zekwé. A voir au passage, l’excellent focus sur Madizm réalisé par OKLM tout récemment.