On ne trouve rien, sur notre site, concernant le groupe People Under the Stairs. Et c’est un tort, car ils ont une belle discographie sous le bras. Pour leur dixième album, les Californiens font ça à la découpe, sans aucunement rogner sur la qualité. Après un très bon premier volume, la deuxième fournée de The Gettin’ Off Stage, composée de six nouveaux titres, est gratuitement téléchargeable ici. Ce qui n’empêche pas de leur faire un don. Allez, envoyez les sous. Plein.
Sidekicks
Son apparition inattendue sur le « Close Your Eyes (And Count To Fuck) » de Run The Jewels n’était pas passée inaperçue. Zack de la Rocha, le rappeur de Rage Against The Machine, revient (dé)gueuler toute sa bile sur une production de El-P. « Digging For Windows » reprend l’esthétique développée par le producteur et Killer Mike sur leurs deux projets, avec toute la verve de Zack, toujours aussi bouillant après les années et en dépit du succès (« Just like you I’m a target, ill defined by the guap in my pocket »). D’après El-P, un long format de Zack de la Rocha est prévu pour 2017.

Pensez-vous bien connaître les pochettes d’albums du rap français ? Après une version anglo-saxonne, Red Bull Music Academy vient de lancer une série de tests sur les plus mémorables visuels de la musique française. Un de ces jeux est consacré au rap, cette musique que l’on aime, pour citer Zoxea, dont la pochette de A mon tour d’briller est présente, aux côtés de quatre-vingt-dix neuf autres. Attention : c’est hautement addictif, et ça se joue sur ce site. Et histoire de reposer vos index après ces clics impulsifs pour essayer de péter le score, le site propose des courts résumés, écrits par des membres de notre rédaction, qui racontent l’histoire ou le sens de ces images en 12 x 12 ou 31 x 31 cm.
Juillet 2016. Paris se vide enfin, l’été tarde et l’abcdrduson dort. Hugo, lui, sort « Là-Haut ». Dans la torpeur de estivale, sur une série d’arpèges de guitare, le rappeur du TSR Crew survole la capitale, du 23 rue Château Landon aux escaliers de la butte Montmartre en passant par le croisement des voies ferrées du pont de l’Aqueduc. En noir et blanc, d’un toit à l’autre, d’une marge à l’autre, la Bombe H ouvre les horizons d’une ville où les perspectives se terminent souvent en impasses. Trois minutes et cinquante-sept secondes de spleen et constats en rafales, où Hugo fait du Hugo, c’est à dire un rap français inimitable où la banalité se transforme en magie. Sans surprise mais indétrônable. « Je craque et me répète comme un disque rayé » aurait dit le C.Sen. Voilà pourquoi les fans et Paris Nord continuent d’appuyer sur la touche repeat.

Quelques nouvelles de la planète Scratch :
– Les Invisibl Skratch Piklz sont au scratch game ce que les Avengers sont au cinéma, une association d’individualité hors norme. Le trio formé par Q.Bert, D.Styles & Shortkut vient enfin d’annoncer la date de sortie de leur premier album intitulé « The 3th Floor ». Le LP sera disponible le 9 septembre sur le label Alpha Pup Records. Le premier titre « Fresh Out FVCKS » est en écoute, et cristallise bien la quintessence des ISP.
Alors que l’on célèbre cet été les vingt ans de la battle légendaire entre les XMen et les Invisibl Skratch Piklz, on ne peut que se réjouir de ce premier album, tant attendue, du groupe mythique de la baie de San Francisco.
A noter que les Piklz accompagneront cette sortie d’une tournée qui passera notamment par Londres au prochain championnat du monde DMC.
-Si vous êtes des habitués du scratch game, le nom du Jad vous est forcément familié. Créateur de breakbeats anthologiques (matière première pour les dj’s), Le Jad a longtemps été le fournisseur officiel des dj’s champions du monde DMC, de Netik à Rafik en passant par Troubl.
Fort de son expérience Le Jad est donc de retour avec le projet « Fear The Turntables » qui risque d’être la BO des prochaines sessions scratch à travers le monde. 35 instrus composés par Le Jad aussi riches que variés allant de de 68 à 160 bpm et ajoutez à cela une banque de son travaillée avec minutie.
Si vous souhaitiez améliorer vos skillz aux platines ne cherchez plus Le Jad à ce qu’il vous faut.
Scarz est réglé comme un métronome. Pour Le Rapologist, une sortie annuelle (ou presque) est la règle. Et comme 2016 est encore orpheline de l’un de ses projets, il sortira dans quelques semaines un EP. Il s’appellera Tant qu’il est temps et il est d’ores et déjà introduit par le titre « Sans interférences ». Son clip, « un bon bol d’air loin du bordel » (ambiant), indique que le rappeur niçois est déterminé à y poursuivre son retour à la terre. Back to the roots.
Quand en juin 2016, DJ Shadow sort The Moutain Will Fall, son sixième album, il sait qu’il est encore pourchassé par son premier et phénoménal succès, atterri dans les bacs vingt ans plus tôt. Un succès à propos duquel il avait eu cette formule assassine : « refaire Endtroducing encore et encore ? Ça n’a jamais fait partie du plan. Fuck that. Je pense qu’il est temps que certains fans décident s’ils sont fans de l’album ou de l’artiste ». Du coup, en réaction peut-être, Josh Davis s’éloigne à chaque nouveau disque du son Mo’Wax qui l’a révélé et duquel il a fini prisonnier. The Moutain Will Fall n’échappe pas à la règle. Problème : c’est un album peu inspiré, manquant d’une couleur et d’un fil conducteur. Une évasion sans plan en quelque sorte, à une ou deux exceptions près. La plus notable ? L’excellent « Nobody Speak » réalisé en collaboration avec Run The Jewels, et unanimement salué jusqu’à dans nos colonnes. Le titre est désormais doté d’un clip qui touche au génie, tant les postures bad-ass d’EL P et Killer Mike prennent du sens dans l’austère amphithéâtre des Nations Unis. De la joute verbale de haut-vol à écouter et regarder avec votre casque bleu.
Lionel D, le revenant
Si parfois vous nous faites des infidélités, autant que l’on vous donne un conseil : à chacune de ses éditions, plongez-vous dans la revue IHH. Le numéro 5 du magazine vient de sortir avec comme d’habitude son lot d’interviews bétons. Et parmi la centaine de pages de cette livrée de rentrée, il y en a une qui est encore plus notable que les autres : c’est celle où Lionel D s’exprime au micro de nos confrères. Rappelez-vous il y a cinq ans : le bruit avait couru que l’acolyte de Dee Nasty était décédé. La rumeur (puisque c’est bien de cela qu’il s’agit) s’était propagée sur le web, son terreau préféré, jusqu’à définitivement faire de l’un des premiers rappeurs français une image en noir et blanc. Pourtant, le décès n’avait jamais été confirmé officiellement. Et pour cause ! Lionel D est bien vivant, comme plusieurs médias, fan-page et journalistes avaient commencé à l’affirmer l’an dernier. Cet entretien, c’est celui d’un revenant qui revient avec pas mal d’humour et une pointe de colère sur sa rocambolesque situation. C’est à découvrir entre des interviews données par Bobbito Garcia, Les X, SCH, Guizmo ou encore DJ Djel pour ne citer qu’eux. Et désormais, on peut le dire : « y a pas plus de problème ».

Vous avez aimé notre mixtape A Tribe Called West? Eh bien vous pouvez descendre quelques marches de l’underground californien pour découvrir le mini-album de Gilead7 (originaire de Chicago, et frère de Clockwize) et Subtrax intitulé (attention, jeu de mots) Peaces of War, disponible notamment via Bandcamp. À la vidéo de « Bomb Literal » visible juste au-dessus s’ajoute celle de « Piece Offering » ici. Pour en savoir plus, lire cette longue interview sur le site de Medium.
Mai 2016, Cannes accueille la 69ème édition de son festival du cinéma. Pendant que les yeux sont rivés sur les marches, que « des smicards se battent pour des dédicaces de star » et que la grande messe de remise des prix est mondialement couverte, des milliers de travailleurs s’activent en coulisses. Pour que les cérémonies et projections battent leur plein. Pour que les hôtels soient les plus luxueux et voluptueux possibles. Pour que les soirées soient les plus fastes et branchées. C’est un peu ça Cannes : un peu de Septième Art et beaucoup de cinéma, à base de postures, de sourires clinquants, de grandes opérations de promotion, de seins qui dépassent d’une robe sur le tapis rouge et de « reportages embeded » délivrés par les clichés des paparazzis et les selfies d’acteurs mondialement célèbres. Bref, beaucoup de boulot pour que le monde semble parfait, ses problèmes n’ayant le droit de cité que sur grand écran. Et alors que les célébrités assistent aux projections, des mecs comme Zippo préparent le buffet dont elles se délecteront, histoire de mieux digérer le dernier film socialement engagé. Salles obscures versus travailleurs de l’ombre, pour dire que les parasites ne sont pas toujours ceux que l’on croit, tel est donc « Palme d’or » sur une production du génial PDG. Prix spécial du jury des intérimaires de Cannes 2016.