« Le désordre, ma science » disait La Main Gauche. C’est de la confusion que jaillissent les pierres fondatrices. Dezordr Records et Team Plyers ont donc mis leurs forces en commun pour le volume 9 des Dezordr Session, puisant son énergie du contexte social actuel, de l’union des uns et des autres symbolisée par la force d’une ombre, celle de la photographie sublime de Cyril Zannettacci dont est issue la pochette. Que dire de plus ? Si ce n’est qu’il serait impardonnable de passer à côté du magnifique remix de « Psalmodie » de La Main Gauche réalisé par Stekri. La Main Gauche qui bénéficie d’ailleurs de deux autres chirurgies musicales (les remixs de « Mes erreurs » et « Sur des ruines ») de haute facture. Et au regard de la façon dont Stekri et Dtracks (aka Perverted Silence, qui n’est autre que Cyril Zannettacci) sont capables de transcender la matière déjà existante, il nous tarde de les voir œuvrer sur un nouvel essai de la plume la plus élégante du treizième arrondissement de Paris. On ne dit pas non à la rue, messieurs.
Sidekicks
Le Prince d’Arabee est de retour
Le grand ouest se refait une jeunesse avec le retour de l’illustre Prince d’Arabee. L’ancien leader de Soul Choc, groupe indépendant extrait d’Angers, repart au quart de tour avec un « Dommage Collatéral », simple et efficace, véritable profession de foi d’un vétéran passionné. Son prochain projet, « Lien », est prévu pour le 13 janvier 2017. En attendant, nous vous recommandons ce mix spécial Soul Choc réalisé par l’équipe Built To Last, toujours au point, ainsi que cette archive d’un passage de Soul Choc en 1998 dans l’émission Beat Session sur Radio Campus Orléans . Deux très bons moments pour appréhender toute la puissance du Prince d’Arabee, avant la prochaine fournée.
Ichon semble avoir envie de passer à la vitesse supérieure. Après le très bon #FDP sorti plus tôt dans l’année et en attendant un (hypothétique ?) projet Bon Gamin, le rappeur vient de mettre en ligne « Si l’on ride », une douce ballade inédite qui pourrait annoncer un nouveau disque. Rendez-vous demain sur l’Abcdr pour une interview long format.
Une histoire du R&B en France
Après la vidéo publiée l’été dernier (et visible ci-dessus), nous étions convaincus qu’il y avait davantage à dire sur ces artistes qui ont contribué à donné au rap ses lettres de noblesse sans jamais réussir à s’en affranchir complètement. De K-Reen à Hasheem en passant par J-Mi Sissoko et Vibe, la France a eu son lot d’artistes R&B talentueux. Pourquoi ont-il eu autant de difficultés à s’installer sur le long terme ? Tentative d’explication dans un long format disponible sur le site de Redbull.
Jeune nancéien plein d’envie, TRZ planche actuellement sur sa première mixtape, qui devrait sortir d’ici la fin de l’année. Après avoir récemment livré “Trop tôt” extrait de la compilation Talents Fâchés vol.5, TRZ dévoile aujourd’hui un morceau de son propre projet. Le titre s’intitule “Il était temps”, et on y entend Hazouz kicker durant près de cinq minutes sans interruption, dans un style très classique, sans ambages ni artifices. “C’est le chant du bitume, des gardav’ des mères qui saturent, des individus perdus, des parents qui se sont battus, là où les plus jeunes sont déjà des adultes.” Intelligent dans le propos et solide au micro, TRZ a tout l’air d’être ce rappeur que les petits frères peuvent écouter sans se cacher, et cela fait du bien. Nous en reparlerons très vite sur l’Abcdr.

Les soirées Rap Rebels sont de retour vendredi 30 septembre, maintenant au Supersonic Nuit à Bastille.
Au programme, toujours le meilleur du rap avec des sélections spéciales de Houston cheveux courts en mode Chopped & Screw ou rap français tendance cheveux longs gominés en passant par l’ambiance cheveux colorés de Lil Uzi Vert ou Lil Yachty. Une seule chose est sûre, tu vas bouger tes cheveux avec Nxxxxxs, Bambz et Krampf.
Et surprise de choix, le kid de Genève, DI-MEH, sera présent pour un live, forcément énergétique. Pour l’avoir déjà vu sur scène, nous savons de source sûre que le turn up sera au maximum ! Plus d’infos sur l’événement.
DJ Mehdi, l’interview inédite
En 2004, Nodey n’était pas encore un beatmaker reconnu. Juste un étudiant qui commençait à faire des instrus et qui vouait un culte à DJ Mehdi. Lorsque le premier a l’occasion d’interviewer le second dans le cadre de ses études, ils se donnent rendez-vous au fameux Mcdo de Ménilmontant. Forcément. L’occasion pour Mehdi de retracer sa carrière et d’exposer sa vision de la musique avec la pertinence qu’on lui connaissait. 5 ans tout juste après sa triste disparition, ces 15 minutes inédites de Mehdi font du bien. Qu’il puisse reposer en paix.
Kery James fait monter la pression avant la sortie de Mouhammad Alix. Après le poing-en-l’air « Racailles », voilà l’uppercut « Musique nègre », avec Lino et Youssoupha, réponse à des propos d’Henri de Lesquen – un type fan de Gradur.
Commençons pourtant par les points négatifs. Les gros sabots de la mise en scène au démarrage du clip étaient franchement dispensables. Et les femmes de la vidéo, concentrées principalement sur une apparition de quelques secondes, auraient eu tout aussi bien leur place sur l’ensemble de la vidéo.
Mais on pinaille. Si le clip de « Musique nègre », est franchement réussi, entre clins d’oeil historique (Rosa Parks, Huey P. Newton, Tommi Smith, tirailleurs sénégalais) et trombinoscope de rappeurs français (63 !), le morceau est encore mieux.
Entre un Lino émeutier (« Je rallume le feu de la révolte, j’brûle les bouquins de Fernand Nathan ») et un Youssoupha taquin (« Qui va défendre tous nos écrits ? C’est ni le CRAN, ni même la LICRA »), Kery James sonne moins didactique que sur « Racailles ». Il condense ici son propos et gère mieux sa colère. Cela rend sa performance finalement plus percutante, avec quelques passages remarquables (« A trop respirer le rejet, j’ai l’poumon perforé, j’pourrai mourrir d’infection, comme un Traoré »).
Mouhammad Alix, huitième album de Kery James, est prévu pour le 30 septembre prochain.

L’équipe de l’Abcdr revient ambiancer le LUST, le petit club du Wanderlust, après une première édition réussie en juillet. Voici une nouvelle occasion de retrouver le turn up, le foutoir, la fête en grand, de Slick Rick à Young Thug en passant par SCH et TSN. Pour cette édition, l’équipe derrière les platines sera composée de Nodey, Noumzee et Nemo, plus communément appelés le triple N.
Producteur émérite, Nodey est devenu une légende du rap français et des annonceurs de Youtube. Ce vendredi, il aura pour mission de prendre les platines laser du LUST pour jouer les vrais hits que la rue réclame mais que l’industrie n’ose.
Si vous étiez présents lors de nos premières soirées ICE COLD, vous connaissez Noumzee. DJ aguerri et touche à tout, il livre maintenant un mix de nouveautés chaque mois dans nos colonnes. Toujours à la page, il ajoute une petite touche salvatrice de technique et d’humour dans ses transitions. Gonflé à bloc pour son retour à Paris, Noumzee a prévu de faire péter l’artillerie lourde. Ça va canarder sec à la DMX.
On ne présente plus Nemo, journaliste en divertissement et DJ depuis Wu Tang Forever. Cet enthousiaste aux multiples casquettes est de ceux qui refusent de dormir. Résident régulier des soirées Abcdr, Nemo mélange nouveautés et classiques, curiosités obscures avec musique populaire lumineuse. Il y en aura pour tous les goûts mais surtout les bons.
De 1979 à nos jours, le plus gros jukebox rap vous attend avec vos meilleurs pas. Soyez au rendez vous ! Pour plus d’informations, rendez-vous sur l’évènement Facebook
Et sachez que le LUST a une programmation très Black Music les vendredis et samedis soir en septembre avec le Rendez vous de julnako & oncle T le 17 septembre, Baskets blanches le 23, FUNKAOLICS de JP Manova et DJ Psycut le 24 et pour finir, Dj Suspect avec Aurelio Lostgrooves le 30. Un mois très rempli !
On vous parlait il y a quelques jours de Flygod, l’album de Westside Gunn qui a fait son effet cette année dans le genre « New-York-revival ». Son frère et binôme au sein du label Griselda Records, Conway the Machine, vient tout juste de sortir Hell Still On Earth, un EP économe – 2 titres – avec Prodigy. Le titre en clin d’oeil au troisième album de Mobb Deep n’a rien d’anodin : les huit minutes du projet renvoient vers les ambiances crasseuses et infernales du Queensbridge des années 90. Le vétéran Pee sonne même revigoré par la hargne et la voix rauque de son comparse de circonstance. Un résultat qui donne envie d’imaginer une rencontre Griselda / Mobb Deep au grand complet, avec Westside Gunn et Havoc.