Sidekicks

C’est un hommage millimétré. Mais ça sonne juste, et ça donne quelques frissons. Common a choisi intelligemment de jouer « Kingdom », le meilleur titre de son Nobody’s Smiling, à la dernière cérémonie des BET Awards, chœur gospel à l’appui. Avec un Vince Staples survolté, et un Jay Electronica qui réapparait tout doucement – probablement avant de retourner dans sa bat cave pour cinq ans.

Mais il y a surtout ce moment final avec les parents de Michael Brown, dont le décès suite à ce qui tout l’air d’une belle bavure a retourné la ville de Ferguson cet été.

A ce titre, on vous recommande chaudement le nouvel EP de Vince Staples, Hell Can Wait, sorti le 7 octobre dernier, qui se nourrit de cette tragédie, comme de celles de D’Angelo Lopez et Tyler Woods, dont les noms reviennent dans « Hands Up ». Un condensé en sept titres d’amertume et de colère bien dirigées – surtout contre le Los Angeles Police Department.

By definition, the Def Jam 30th-anniversary concert that took place at the Barclays Center was an incomplete tribute, and something of a disheveled one, too. There are many Def Jams. No show — even a five-hour one that went past 1 a.m. — could capture them all.

Jon Caramanica a raison : impossible de capturer l’histoire de Def Jam en un concert de cinq heures, tant le label a traversé l’histoire d’un genre par nature perpétuellement mouvant.

Mi-célébration de l’époque la plus faste du label en termes de chiffres (la fin des années 90), mi-promotion de son catalogue actuel, le concert a laissé une impression mitigée au vétéran du journalisme rap outre-Atlantique, telle qu’il la raconte pour le New York Times, photos à l’appui.

Le clou du spectacle ? Pas Rick Ross, ses bangers imparables et ses lancers de billets, d’après Jon. Mais le toujours turbulent DMX, « férocement charismatique », « émouvant, sombre et finalement rempli d’espoir, terminant sur une prière fervente ».

While miles of prose has been dedicated to the partnership of Russell Simmons and Rick Rubin, not nearly enough has been written about Larry Smith, who was Russell’s original business partner before leaving the music industry in the early 90s.

À partir de témoignages de ses proches collaborateurs et de sa dernière interview avant son attaque qui l’a cloué dans un lit d’hôpital en 2007, Robbie Ettelson revient sur la carrière de Larry Smith. Le rap doit à ce bassiste devenu producteur « Sucker M.C.’s » de Run DMC, « Friends » de Whodini ou encore « Christmas Rappin » de Kurtis Blow. Premier « super-producer » du rap ?

La présence de la chanson en clôture d’un épisode de la septième saison de Sons of Anarchy avait fait son petit effet. Le clip abandonne le bitume californien pour les marécages d’Alabama. Esprit revanchard, guitare bluegrass et mélange bien dosé entre rap et country : Yelawolf revient en forme, après une longue période de semi-déception post-Trunk Muzik 0-60.

En attendant de vous dévoiler notre nouveau plateau, on vous livre la nouvelle version de notre générique. L’instru est toujours produit par Nodey et c’est toujours mis en image par Tcho. Rendez-vous le 22 octobre.

Il représente à la fois les racines californiennes de TDE et la voix de la sagesse du Black Hippy. Une sagesse toute relative évidemment – Jay Rock disserte plus facilement sur les gangs de Watts que sur, disons, l’amour de soi, les arbres ou le sexe post-labeur.

« Parental Advisory », le dernier morceau mis en ligne par Rock, rappelle le bon vieux son californien façon Aftermath de la décennie précédente, enterré depuis par le post-crunk-mob-hyphy de DJ Mustard. Fraichement libéré de son contrat avec Strange Music de Tech N9ne, Jay Rock revient à la maison, en quelque sorte. Et il a toujours autant la dalle, visiblement (« I’m a project baby raised off chicken noodle soup / Saltine crackers and soggy cereal »). Top Dawg, patron du label TDE, avait promis un album de Jay Rock avant la fin de l’année ; « Parental Advisory » est une bonne mise en bouche avant le plat de résistance. Et on espère autre chose qu’un bouillon aux vermicelles.

Le film s’appelle FLA (comme « Faire l’Amour »), il sort le 26 novembre et oui, on est très intrigués.

Il y a du beau monde sur La nausée, le troisième album de La Canaille : DJ Pone, DJ Fab et Serge Teyssot-Gay pour les plus connus, auxquels il faut ajouter Lazare et Sir Jean du Peuple de l’Herbe. En regardant de plus près, on repère aussi le nom du trompettiste Antoine Berjeaut, auteur avec Mike Ladd de l’excellent Wasteland. En attandant qu’on en reparle ici, vous pouvez découvrir le disque à travers les clips de « Redéfinition » et « Jamais Nationale », et vous replonger dans l’interview qu’on avait faite en 2011 à l’occasion de la sortie de Par temps de rage.

On ne va pas se mentir, iLoveMakonnen est sorti des entrailles d’internet avec une armée de producteurs hors normes mais seulement deux titres potables. Lorsque le premier, « Tuesday », est béni par la présence de Drake pour le remix de l’été, le rappeur/chanteur d’Atlanta passe de simple étoile isolée à supernova prête à entrer en collision avec la surface. En l’espace de quelques jours, Makonnen devient l’artiste le plus convoité de la planète rap. Voici maintenant donc le temps du remix de son deuxième tube en puissance qui invite le nouveau célibataire amateur de jumelles et Jar jar Binks du rap actuel : Wiz Khalifa. Sonny Digital est toujours aux manettes pour cet haiku de dealer délirant, ritournelle dépravée de l’homme à la tête de poupée. Mais iLoveMakonnen aura-t-il un troisième titre à nous mettre sous la dent ? Quelle sera sa prochaine drogue à vendre ?

La biographie de Pimp C, moitié de UGK et figure légendaire du rap texan, sortira début 2015. Elle est signée par la journaliste Julia Beverly, ex-rédactrice en chef du magazine OZONE, très implanté dans le sud des États-Unis. Avec près de 250 personnes interviewées, $weet Jone$, Pimp C’s Trill Life Story promet d’être l’ouvrage de référence sur la vie du rappeur-producteur, décédé en 2007. Le livre est déjà en « pré-pré-commande » (pendant que son auteur planche encore dessus).