« Casino » : Disiz, las du coeur

Le coeur bien serré pendant trois minutes, pour essayer d’un peu mieux aimer. En s’attaquant au sujet de l’amour, Disiz faisait son retour au début de l’été en usant de sa plus grande force : sa vulnérabilité. Et si depuis ses débuts le rappeur d’Evry n’hésite pas à ouvrir des portes sur ses doutes et ses peurs, la tendance semble maintenant encore plus forte depuis deux albums : que ce soit sur Pacifique (2016) et ses nombreux questionnements personnels, ou sur l’exploration de ses démons sur Disizilla (2018), Serigne M’Baye Gueye semble depuis quelques années rejeter les calculs pour ausculter ce qui l’anime. Une théorie qui se confirme encore un peu plus à l’écoute de « Casino », nouveau morceau pop chanté aux couleurs tristes et estivales. Composé en compagnie du producteur LucasV, le titre plonge la tête la première dans les vagues sentimentales d’un Disiz tiraillé : là où l’amour semblait jusque là l’animer, « Casino » parle des doutes qui peuvent (aussi) parfois s’inviter. Aussi langoureux que profondément sincère, tiraillé entre la peur de se tromper (« Qu’est-ce que je risque ? Est-ce que je l’aime ? Qu’est-ce que je perds si je la quitte ? ») et une tendresse persistante pour celui ou celle qu’on continue peut être d’aimer (« Je sais, tu as mal […] Viens dans mes bras, rapproche-toi, repose-toi sur moi ») « Casino » parle finalement de ces contradictions qui rendent autant humains qu’elles peuvent causer de la souffrance. C’est beau et triste, comme un dernier au revoir à quelqu’un qu’on a aimé, tout en étant aussi la preuve d’autre chose : à 43 ans, Disiz semble avoir encore beaucoup de choses à nous montrer.