Billie Brelok, rappeuse de scène

Mercredi, au FGO Barbara, au plein milieu d’un mythique arrondissement du rap français, s’est tenue la release party de la rappeuse franco-péruvienne Billie Brelok pour Gare de l’Ouest volet 2. Ryaam, la voisine du vingtième, s’est chargée de la première partie, entre interludes pleins d’amour pour l’Anglais Skepta et déroulés boom-bap engagés, sur prods soul et samples aux voix aiguës chers à Première Ligne. Puis Billie débarque tout droit de Nanterre, un guitariste et un bassiste en cagoules de pabluchas de chaque côté de la scène, dont on verra les visages fendus d’immenses sourires à la fin du concert. Elle démontrera à chaque seconde qu’elle est une rappeuse de scène, pas de studio : son énergie, lyrique, frappe au cœur pour monter à la tête. Les images dissèquent la gentrification des corps et des villes, les références à l’Amérique du sud ne sont jamais bêtement exotisantes. Pas de « musiques du monde » ici, du rap de bâtarde, entre deux langues et deux continents, unis sur l’entraînant et lugubre « Dia de los Muertos. » À noter aussi deux featurings de qualité : Marc Nammour sur « Fraulein » un morceau glaçant sur les tondues de la Libération, et Ryaam, backeuse et backée non sans émotion, dans un titre aux accents anfalshiens.