Arm & Vîrus, l’évidence

Lorsqu’il faut sortir les temps forts de Codé, dernier album en date d’Arm, il est difficile de faire un choix tant chaque piste a son propre pincement émotionnel. Bien sûr, il y a « Collatéral », introduction de 3 minutes marquée au fer rouge d’une urgence nocturne. Évidemment, il y a « L’Apparition des masques », grondement tribal final qui prolonge cette ligne d’un autre rappeur : « renverse le monde, il se pourrait que tu y trouves du sens. » Mais il y a aussi deux temps forts, qui se suivent sur l’album, et qui depuis quelques jours ont enfin leurs deux clips à regarder à la suite. « On a », conscient que la vie est faite de moments suspendus fragiles avec ses thématiques à boire au tesson, dévoile un Arm intime, apaisé, recentré sur sa famille, son entourage. « Pas le temps de gratter le feat. qui va bien » dit-il au détour d’une ligne portée par la présence de ses enfants. Et pourtant, à la suite, il y a un bel et bien un featuring. Mais de ceux qui ne sont ni un business, ni une case à cocher sur un cahier des charges. Non, le featuring qui rassemble Arm et Vîrus fait partie de ces combinaisons de MCs qui rappellent que le rap est un trésor. « Cap gris » et sa ballade à quatre roues associent la chimie aérienne du rappeur rennais aux fulgurances de son homologue rouennais. Une alchimie hors du temps, à décoder sur scène à partir de ce mardi soir à Paris, puis pour quelques rares dates en France.