Demi Portion, rappeur à bonne école
Interview

Demi Portion, rappeur à bonne école

À Sète, Demi Portion a appris à rapper aux côtés d’Adil El Kabir, grâce à qui il a rencontré Fabe, Ekoué et d’autres. Pour la sortie de son quatrième album 2 Chez moi, l’auditeur féru de rap français qu’il est revient pour l’Abcdr sur quelques-unes de ces figures, qu’il ne manque pas de citer au long du disque.

Photo n°2 : Unal

Abcdrduson : À l’écoute de ton album 2 chez moi, on a l’impression que le rap français a pris une place très importante dans ta vie d’auditeur, peut-être plus que le rap américain. C’est juste ?

Demi Portion : C’est exact, j’ai connu le rap français autour de 1995, et je l’ai découvert à sa source, en faisant les premières parties de la Fonky Family, de Rocca pour l’album Entre deux mondes, de Fabe pour Détournement de son, d’Assassin. J’ai connu le rap comme ça, à travers tous ces gens, même la Scred Connexion, la Rumeur, Prodige Namor, Manu Key, Sléo et tellement d’autres dont j’ai fait les premières parties à Sète quand j’étais petit.

A : Étant jeune, tu découvrais donc plus ou moins les artistes comme personnes en même temps que tu découvrais leur musique ?

D : Exactement, la plupart venaient pour un atelier ou une masterclass, ce qui nous permettait de mieux les connaître. Ils restaient une semaine avec nous, pour donner un show à la fin, et ça nous permettait d’être en contact avec des personnes comme Fabe, Ekoué, Rocé et d’autres. On connaissait l’humain avant de connaître sa musique. Cela se faisait grâce à Adil El Kabir, qui portait un certain respect à plein de rappeurs dont la musique était plus ou moins basée sur les textes, disons. Il y a eu tellement de groupes qui sont venus à Sète par son biais ! Adil représentait une école, à travers son atelier d’écriture pour les jeunes dont je faisais partie, et il nous conseillait toujours. Il nous disait de ne jamais prendre quelqu’un pour une star, de ne jamais trop en faire quand les rappeurs venaient, mais d’être respectueux. Il fallait rester humbles, ne jamais dire qu’on était forts, qu’on faisait du rap. On était des petits et il nous disait de toujours travailler. On avait beaucoup de lacunes et c’est en suivant ses conseils que j’ai appris le rap. En même temps, c’était avec des gens que l’on écoutait beaucoup ! Entre deux mondes, l’album de Rocca, je l’ai tué, et quand lui venait à Sète, faire sa première c’était fou ! J’avais treize ans, j’étais avec mon groupe Les Demi Portions, on était deux rappeurs et quatre breakeurs avec une seule musique. J’ai un couplet qui m’a tenu deux ans. Mais vraiment, c’est Adil qui est la source de Demi Portion, c’est même de lui que vient le nom.

A : La façon dont tu parles d’Adil El Kabir, ton investissement dans les ateliers d’écriture et le Demi-Festival que tu as organisé en 2016 laissent penser que tu cherches à faire perdurer son travail à Sète, n’est-ce pas ? 

D : Je reproduis la même chose que lui, sauf qu’à l’époque c’était Aktuel Force [compagnie de danse, NDLR], c’était le rappeur Storm, c’étaient d’autres graffeurs qui étaient mis en avant et venaient à Sète faire de gros festivals sur quinze jours ! À l’époque il y avait peut-être plus de moyens, la politique était un peu plus culturelle il y a quinze ou vingt ans qu’aujourd’hui. C’était aussi un travail sérieux, qu’Adil fournissait, à l’image de son rap et de sa personne. Il ne fumait pas, ne buvait pas, était très sain et se mettait à fond dans ce qu’il faisait. Il a arrêté pour des raisons religieuses, en même temps que Fabe, et ce sont eux qui m’ont ouvert et m’ont fait aimer ce rap. Et c’est Adil qui m’a fait rencontrer tout le monde, tout passait par lui jusqu’au jour où il a tout quitté. Le groupe Les Grandes gueules existait, il en avait trouvé le nom, et on devait sortir un maxi, Les Grandes Gueules, loin de la fermer, pour lequel Le Bavar devait venir. Adil était notre professeur, notre tuteur, c’était plus qu’un manager pour nous et du coup il nous a pris en main avec Dj Sax, et on devait sortir ce projet. C’est à ce moment qu’Adil a quitté le rap, mais nous on a continué à travailler dessus, et on a sorti le projet en 2004.

A : De ta musique se dégage une certaine bienveillance, une positivité qui lui donne des allures de « rap de grand frère ». Dans ta jeunesse, hormis Adil El Kabir, y-avait-il des figures particulières qui avaient aussi cette image auprès de toi, en tant qu’auditeur de rap français?

D : J’écoutais beaucoup Idéal J, l’album Le Combat continue malgré le côté hardcore je trouvais ça super bien écrit. J’écoutais Mauvais Œil de Lunatic, un album comme Top Départ de Rocé aussi, après ce sont des gens comme La Rumeur, comme Casey. J’ai acheté ces albums, je les ai tués ! Aujourd’hui je ne trouve plus d’album que j’écoute à ce point. J’écoute toujours des trucs, comme Furax Barbarossa ou le dernier Oxmo mais plus au point de rayer le disque. Même si je vois quand c’est bien fait, comme l’album de Nekfeu que je trouve vachement bien écrit et travaillé et que je peux réécouter. Il y aussi Kacem Wapalek, qui est assez technique. Mais c’est très dur de trouver un album à réécouter plusieurs fois.

A : Alors le fait de citer autant de rappeurs français dans ton album, c’est une façon d’inviter la nouvelle génération d’auditeurs à aller découvrir ce qui se faisait avant ?

D : Aujourd’hui si tu prends les paroles de tout un album, tu n’entends jamais le mot « hip hop ». Alors, dédicacer un rappeur, qui le fait aujourd’hui ? Je ne sais pas. Il y a longtemps déjà je faisais des dédicaces à Fabe, et j’étais peut-être l’un des seuls à pouvoir le faire. Puis je n’ai jamais eu aucun problème non plus avec le délire de Nord-Sud, et je trouvais légitime de faire un big up aux gens qui le valent. Ça ne se fait plus trop aujourd’hui de citer un autre rappeur, mis à part pour des petites piques.

A : Il t’est arrivé d’entendre des jeunes te dire qu’ils sont allés découvrir tel ou tel artiste parce que l’avais name-droppé ou parce que tu avais repris son beat ? 

D : C’est plus arrivé par rapport à mes freestyles. J’ai fait quelques freestyles vidéos et peut-être qu’ils vont chercher la source de l’instrumental. C’est quand même fou de ne pas savoir que tel instru appartient à Nas ou aux Fugees, alors qu’à l’époque, Lauryn Hill nous a choqués. Pareil pour le rap français, c’est cool de savoir qui est La Cliqua et dommage de voir un petit jeune qui ne connaît pas « Demain c’est loin ». En même temps je le comprends, il n’y a plus de mixtapes, plus de compiles, plus de Première classe ni de Cut Killer. Il y a peut-être Spotify, par rapport aux recommandations actuelles, mais c’est vrai qu’il manque un peu quelque chose permettant de dire aux auditeurs quel est le chêne et quel est le sapin au milieu de toute cette forêt. Ils ne savent pas et ce n’est pas une faute de leur part, c’est peut-être à nous de moins suivre la tendance…

A : Et de plus suivre la bonne direction !

D : Peut-être ! [Rires] Moi qui fais beaucoup de dates, je n’ai jamais vu un rappeur trap faire une heure et demie sur scène. Le rap actuel, je veux bien, mais à part Vald qui s’adapte parce qu’il le faut bien, c’est compliqué de faire une tournée avec le vocoder et tout. Je ne sais pas, est-ce que c’est une boîte de nuit, est-ce que c’est un concert ? Tu peux voir des Orelsan, des Georgio ou d’autres qui rappent je trouve, et qui font des grosses tournées, mais c’est vrai que j’en croise rarement, en tous cas parmi ceux qui sont dans la tendance, qui suivent le move et sont dynamiques à mort. Mais c’est vrai que ça me parle un tout petit peu moins, bien que j’en écoute beaucoup. J’en écoute beaucoup de la bêtise, c’est normal. On écoute de tout, on peut écouter Young Thug ou Russ, tant que c’est bien fait. Après, je suis loin d’être fermé, mais ce qui me parle le plus c’est ce qui laisse une petite trace. Je ne parle pas forcément de message, avec le cliché du rappeur positif. L’idée c’est de ne pas lâcher l’affaire, de continuer à prendre plaisir, c’est le seul message.

A : De par les rencontres que tu fais via les scènes, est-ce que tu as la sensation d’appartenir un réseau d’artistes liés par une proximité humaine, et qui se sentent soudés ?

D : Franchement, oui. Je n’ai pas de grande affinité avec Lino, mais dès que je l’ai appelé pour mon festival, il m’a dit « je viens ! » Malgré le fait que l’on ne se connaisse pas tous, je trouve ça fort que l’on soit reconnaissants des fois. On est tous dans notre monde, chacun essaie de faire ses projets, mais c’est bien de se retourner et de se dire que l’on peut faire des choses ensemble. En tous cas moi je le vois quand je fais des concerts avec Davodka ou d’autres, on se croise beaucoup et on a l’impression de se connaître depuis longtemps. On fait à peu près la même musique, et je trouve ça fort, comme ça l’était à l’époque avec Time Bomb, Secteur Ä, La Cosca, Mafia K’1 Fry, malgré les différences, ils se ressemblaient par rapport à cette musique.

 

« On est tous dans notre monde, chacun essaie de faire ses projets, mais c’est bien de se retourner et de se dire que l’on peut faire des choses ensemble. »

A : Le casting de la première édition du Demi Festival correspondait à cette scène dont on parle ; s’il venait à y avoir une deuxième édition, tu voudrais élargir l’offre ou rester sur cette ligne forte ?

D : [Du tac au tac] L’élargir ! L’élargir, mais un truc de fou. Franchement, l’élargir au-delà du rap conscient, et au-delà du rap tout court. Aujourd’hui il y a des festivals qui ont l’habitude de faire venir un peu toujours les mêmes, ceux qui marchent le plus. Mais il y a une autre planète à côté, on a prouvé qu’elle existait quand tu vois que les places se sont vendues aussi vites. Il y a encore des gens passionnés de cette musique, et ça le prouve à l’industrie. C’est mon premier festival, il n’y a eu ni flyer ni affiche, et les places se sont vendues avant que la programmation soit connue. Digitick m’a appelé pour me dire que c’était fou, leur site a bugué alors que je n’avais rien fait de plus que dire « venez les gens, il y aura du rap, des gens que vous kiffez peut-être, de l’Animlerie à Swift Guad , mais venez, faites-moi confiance » et ils m’ont fait confiance. Et on a tout fait ensemble, je n’ai rien fait seul, de l’évènement Facebook à la fin. Des gens m’ont dit « je te file tant »« je te fais ça », « je te donne tout ce que tu veux », « je viens t’aider », ça venait du cœur. C’est des gens comme Swift Guad qui m’ont intéressé, le Narvalow City Show, le Scred Festival, des trucs comme ça m’ont boosté.

A : Tu dis « on a tout fait ensemble » mais en même temps vous avez aussi tout fait seuls, sans grosse machine derrière, si ? 

D : Ah non, au départ on n’a rien eu, c’était même mon premier concert solo à Sète. J’ai toujours joué dans mon quartier, j’avais aussi déjà joué au Théâtre Molière devant un public assis en première partie d’une compagnie de danse, et fait la première partie de IAM. Mais dans ces cas, j’étais devant des gens qui n’étaient pas là pour moi. Après j’ai toujours fait des sets à Montpellier, mais je suis né à Sète et je voulais faire un truc chez moi. Puis c’est parti en couilles, cinquante-mille personnes se sont inscrites à l’évènement, les gens de Solidays m’ont contacté pour savoir comment j’avais fait, alors que je n’ai rien fait. Je n’ai pas sponsorisé l’évènement, je n’ai pas mis d’argent… Ils m’ont demandé où j’allais le faire, et je comptais l’organiser dans un champ, or on m’a dit de ne surtout pas faire ça dehors avec ce qu’il se passait [Demi Portion fait référence aux risques d’attentats, NDLR]. Après la mairie est arrivée pour me dire « c’est bien ce que tu fais ». Mais seulement après, parce qu’avant on ne m’avait pas proposé « ça te dit de venir jouer ? » Ça reste une petite revanche, de bonne guerre. Avant on n’aurait pas pu le faire, aujourd’hui on peut, on a les moyens de produire notre propre concert, et on est parmi les seuls à ne pas avoir demandé de subventions.

A : Parmi les rappeurs présents pour l’occasion, il y avait Kery James, que l’on retrouve aussi sur 2 Chez moi, vous avez enregistré le morceau à ce moment ?

D : Exactement, pendant sa tournée, il était dans le Sud et m’a envoyé deux instrus, en me disant qu’il allait venir me faire une surprise. Il est venu gracieusement au festival, il ne m’a pas demandé un euro, ni pour l’essence, ni pour un kebab, ni pour la prestation scénique. Il est venu avec le cœur, et ça c’est fort. Plein d’autres m’ont dit « je viens gratuitement » mais grâce au public, j’ai pu faire des fiches de paie à tout le monde et j’en suis heureux. Après c’est Hook Up, une grosse boite de prod qui s’occupe de Tha Trickaz, Chinese Man et organise des festivals à Sète, qui est venue me voir et m’a épaulé, parce que tout seul je n’aurais rien fait du tout, je n’aurais même pas réservé un hôtel. [Rires]

A : Pour en revenir à Kery James, lui et la Mafia K’1 Fry que tu citais tout à l’heure font partie des rappeurs qui t’ont marqué ?

D : Carrément, je les écoute depuis tout petit et j’ai fait des premières parties de Manu Key et de Rim’k à Sète. C’est un groupe qui m’a choqué un peu, disons, ou qui m’a marqué du moins. J’écoutais Kery James rapper « La vie est brutale » avec Idéal Junior, j’étais tout petit, et lui avait seize ans je crois ! [après vérification Kery James n’avait en réalité que 14 ans, NDLR] Je les écoutais bien sûr, la Mafia K’1 Fry, Dee Nasty, MC Solaar, IAM … Il n’y en avait pas beaucoup en même temps.

A : Parmi les gens que tu dédicaces sur 2 chez moi, il y a également La Rumeur, quel regard portes-tu sur leur parcours, toi qui les as fréquentés ?

D  :  Ce sont des gens qui m’ont toujours dit « Rachid, tout se trouve dans les bouquins », « Rachid il faut que tu bouquines », « Rachid, pour pas tourner en rond, il faut lire », « Rachid à un moment tu ne peux plus écrire, il va falloir que tu lises ». Ekoué et Hamé m’ont grave fait lire, que ce soit Frantz Fanon, Les Damnés de la Terre ou d’autres sources. Puis ça reste des grands frères, avec un certain niveau d’études, et qui me disaient que le rap n’était pas une fin en soi, qu’ils avaient tous quelque chose à côté. Ils avaient déjà un sacré bagage à l’époque et essayaient de le partager avec nous. Hamé a étudié le cinéma aux États-Unis, et Ekoué a fait Sciences Po, je trouve ça fort. Aujourd’hui, après De l’Encre, ils sortent leur film, c’est carrément fou ! Je trouve ça propre, c’est un peu leur deuxième disque, visuel. Ils ont arrêté de faire du rap, ils essaient de le mettre à l’image, après on est loin de savoir le travail qu’il y a derrière, mais c’est vrai que c’est fou.

A : Tu citais IAM parmi les groupes t’ayant marqué, et tu ne caches pas non-plus être un grand auditeur de la FF. Le rap marseillais tient-il une place particulière dans ton cœur ? 

D : IAM, Fonky Family, Troisième Œil, Prodige Namor, ce sont des gens que j’écoutais beaucoup quand j’étais gosse. Quand Shurik’n m’a sollicité pour son album, j’étais comme un fou pendant deux, trois mois ! On s’était déjà captés en 2011 sur un concert à New York, il m’avait invité en studio, j’étais comme un gosse. Après quand j’ai sorti Artisan du Bic et surtout Les Histoires, j’ai fait un peu plus de dates et j’ai croisé IAM plus souvent, on a commencé à bien se parler, jusqu’au jour où Shurik’n m’a invité sur son projet, j’étais choqué. Après pour mon album j’ai essayé de gratter un peu pour avoir IAM, mais c’est toujours compliqué. J’ai déjà eu le doigt, on ne va pas prendre le bras. [Rires] Par rapport à Marseille, j’allais aux ateliers de Prodige Namor en 1997. Depuis ma petite ZUP de Sète j’allais jusqu’à la Friche Belle de Mai pour ces ateliers. Je me sens proche de Marseille, c’est un des seuls endroits où je pouvais aller montrer un peu ce que je faisais et voir ce que les autres faisaient aussi. C’est là que j’ai connu Keny Arkana.

A : Il y a justement une phrase dans l’album qu’elle aurait pu écrire : « L’enfant de la terre a toujours besoin de ses racines. »

D : C’est vrai ! On parle toujours des sources, on dit qu’il ne faut pas oublier ça, qu’il ne faut pas oublier ci, « n’oublie pas tes racines ! » Mais c’est un peu ça, si tu es perdu tu vas le sentir, il faut être bien avec sa terre, ses racines. On est quand même enfants de ce monde, c’est eux qui ont mis des frontières, mais je pense que partout on devrait être bien. On a besoin de savoir d’où on vient, puisqu’on est toujours à droite à gauche, il faut revenir à ces fameuses sources. Et c’est vrai que cette phrase collerait grave à Keny Arkana, qui reste une des artistes qui représente le plus sa façon de faire et sa façon de vivre. Elle est plus engagée et reste beaucoup plus discrète par rapport à ça, je trouve sa démarche forte. Puis, Keny Arkana c’est une personne que je connais depuis longtemps, comme Mokless avec lequel j’ai mis quinze ans pour faire un featuring, ou comme Haroun avec lequel je n’en ai pas encore fait. C’est un peu pareil avec Keny Arkana, et ce serait magnifique de faire un morceau, ou un projet ensemble.

A : Toutes ces personnes ont en commun une vision quasiment sacrée de l’indépendance, c’est une approche de la musique que tu partages ?

D : L’indépendance aujourd’hui ne veut plus rien dire, ce qui importe c’est d’être libre. Être indé, c’est être libre, et aujourd’hui certains prétendent être indépendants mais n’ont pas trop de liberté. Même en étant en maison de disques on peut être indé, comme La Rumeur à l’époque, comme Oxmo ou comme Nekfeu. Quand tu arrives à monter ton label, à inviter tes amis, à mettre tes propres instrus, je trouve ça fort. C’est une forme d’indépendance que je valide plus que le rap underground ou je ne sais pas trop quoi.

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