Chronique

Celph Titled
The Gatalog : A Collection of Chaos

Endless Recording Corporation - 2006

Soyons honnêtes, on aurait préféré un album. Mais Celph Titled a été durant sa carrière si avare en projets solos qu’on se contentera de ce bootleg fort conséquent. Car le Rubix Cuban n’a pas fait les choses à moitié : The Gatalog : A Collection of Chaos, c’est plus de 4h30 de bonheur, regroupant la majorité des apparitions sur maxis, compilations, mixtapes ou en featuring du bonhomme.

La pochette annonce de manière très directe la couleur : Celph Titled ne fait pas dans la nuance. Le constat est inévitable au terme des 75 morceaux des quatre disques : à part les flingues, et accessoirement les bitches à gros culs, le garçon a très peu de sujets d’écriture. Et finalement, peu importe. Celph Titled c’est un peu le Shaquille O’Neal du rap : un bourrin, pas esthète pour un sou, qui exécute toujours à merveille le peu de choses qu’il sait faire. Le MC de Tampa n’a ainsi pas son pareil pour illuminer n’importe quelle prod foireuse ou collaboration très mal engagée par un couplet d’anthologie, flow rageur et punchlines démentes aidant.

Les smashs hits underground côtoient ici d’obscures participations à des projets du gouffre, balayant de manière exhaustive la carrière de Celph, de l’époque Equilibrium à celle plus récente des apparitions aux côtés de Styles of Beyond ou Mike Shinoda. Les prestations les plus connues figurent bien évidemment au tracklisting, telles que ‘Eatadiccup’ (avec J-Zone), ‘Devastating MCs’ (avec Apathy et Esoteric), ou encore le fameux ‘Windows 98’ (Equilibrium). On découvre également d’autres très bons morceaux, passés inaperçus, parmi lesquels ‘You Ain’t See It Comin’ (avec Highcollide et Paradox) et ‘All Out War’ (avec Lyrical Commission). Bien évidemment, les potes de Tampa Bay ne sont pas en reste, et c’est toujours avec plaisir qu’on écoute les combos complètement barrés de Celph avec Majik Most. ‘Who What When Where’ est d’ailleurs un monument du rap « hooligan ». Soulignons également la présence de ‘Silence and I’, injustement absent de The Torture Papers de l’Army of The Pharaohs.

Au milieu d’une tripotée de rappeurs inconnus, on entendra également quelques voix plus célèbres. Car, autre versant de sa carrière, Celph a posé avec du beau monde : Redman, Fabolous, Juelz Santana, Cunninlynguists, Mike Shinoda, ça fait un beau tableau de chasse.

The Gatalog : A Collection of Chaos constitue donc l’occasion idéale pour découvrir le kingpin de Tampa et se familiariser avec son style brut de décoffrage. Celph réussit ici un véritable exploit : ne pas devenir saoûlant, même en ayant rappé plus de 4 heures sur les mêmes sujets. Espérons que la réussite à ce challenge l’incite à se lancer rapidement dans la réalisation d’un premier opus solo très attendu.

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