Joe Budden, chronique(s) d’une dépression
Coup de mou

Joe Budden, chronique(s) d’une dépression

De son hit « Pump It Up » en 2003 à sa signature chez Shady Records avec Slaughterhouse l’an dernier, Joe Budden a connu neuf années de carrière troublée. Entre coups de pression et dépression, le rappeur du New Jersey a construit une discographie fondée sur son infortune.

De son hit « Pump It Up » en 2003 à sa signature chez Shady Records avec Slaughterhouse l’an dernier, Joe Budden a connu neuf années de carrière troublée. Faux départs vers le succès, embrouilles à répétition, problèmes de couple et santé mentale aléatoire : Joseph Budden a trainé une image de rappeur poissard, exploitée avec bonheur dans ses textes. De ces coups du sort, Joe a construit une discographie basée sur des projets nés de sa productivité et surtout de son besoin de déballer ses problèmes. L’idée de musique cathartique est le fondement du rap de Joey : plus il parle de ses problèmes, plus il révèle son talent, au risque de parfois laisser le sentiment de se complaire dans la merde de laquelle il se débat pour sortir.

En 2003, lorsque Joe sort son premier album éponyme chez Def Jam, l’enfant du New Jersey est regardé par beaucoup comme l’une des nouvelles sensations de la côte Est. Il profite de la voie ouverte par 50 Cent : un même rythme effréné dans la sortie de mixtapes, le soutien d’un DJ de la grosse pomme, un premier single funambule entre la rue et les teufs (« Focus »), et la signature sur un gros label. Joe a plusieurs atouts pour lui, quelque part entre l’écriture arrogante et complexe d’un Canibus, l’esprit tourmenté d’un DMX, et, n’ayons pas peur de le dire, un minois de beau gosse – Joe accumule d’ailleurs les conquêtes côté naïades des clips aux courbes généreuses. Et pour mettre sa carrière en orbite, Joey connait surtout un très bon ingénieur, du New Jersey lui aussi : Just Blaze. « Pump It Up » a été un lâcher d’essence sur l’étincelle « Focus », grâce à la prod tentaculaire et cuivrée de Just. L’histoire raconte que Joey aurait rapidement enregistré sur l’instrumental de Blaze avant que Jay-Z ne mette la main dessus. Finalement, Hova posera bien un freestyle sur le beat, auquel répondra Joey de manière subtile. Déjà, une certaine aversion de Joe à l’égard de Jay-Z est palpable, qui nourrira le sentiment d’adversité du rappeur (et les fantasmes de ses fans) au moment où il sera coincé sur Def Jam, et verra lentement s’éloigner ses espoirs d’être une nouvelle rap superstar.

Comme beaucoup de rappeurs indépendants et en besoin d’exposition, Joe a maintenu sa carrière sur les rails grâce à deux efforts complémentaires : des projets cohérents et de qualité, et une utilisation active, parfois à la limite du bon goût, d’Internet. S’il s’est aliéné certains auditeurs, rejetant son côté plaintif, son irrévérence à l’égard des légendes du genre, et ses choix musicaux parfois très portés sur le rock FM des années 80, Budden s’est surtout construit une base de fans solide et incroyablement dévouée albums après albums – ceux-là même qui se sont déplacés lors des deux concerts de Joey pendant lesquels il a interprété les quatre volets de ses Mood Muzik, fin février et début mars.

Car derrière le postulat de départ de mixtapes, c’est peu à peu bien des albums aboutis qu’a sorti Joey, du premier au dernier volet en date des Mood Muzik, déclinaison de l’humeur quotidienne rééditée ce mois-ci dans un coffret, en passant par son triptyque de la folie ordinaire. Si individuellement, ces disques montrent les qualités évidentes de Joe à qui sait tendre l’oreille, leur force est d’autant plus frappante en les considérant comme un long auto-portrait, sur lequel il souligne ses forces en peignant ses faiblesses.

Mood Muzik : The Worst of Joe Budden (2004) Humeur : amère

Mood Muzik, sous-titrée de manière anti-conformiste The Worst of Joe Budden, n’est pas le contre-pied qu’elle annonce. Dans la forme, c’est une mixtape typique de la première moitié de la décennie 2000 : un melting pot réunissant réinterprétation de faces B (« Sing For The Moment », « Last Real Nigga Alive »), placement de titres d’album, et flopée d’inédits, d’un « Oh My God » martial, réunissant l’équipe gravitant autour de DJ Clue (Fabolous, Paul Cain, A-Team) à un « Want You Back », qu’on imagine être un single potentiel du deuxième album avorté de Joe chez Def Jam, The Growth. Mais au-delà de cette relative vraisemblance avec les milliers de mixtapes sorties la même année, quelques morceaux sont fondamentaux dans la carrière de Joey. D’abord, son « Def Jam Diss », sur lequel il règle ses comptes avec le label mythique et rumine des opportunités sabordées par le label qui auraient pu lui apporter gros. Enfin, « Find A Way » (souvent nommé par les fans « Whatever It Takes »), longue complainte sans refrain suintant le spleen, où Joe réduit le « Tough Luv » des Young Gunz et Just Blaze à une boucle martelant détresse et douleur. Seul contre tous, ses amis, ses ennemis, sa major, Joe n’a pour seul compagnon que sa dépression. Un long crachat d’amertume noire qui deviendra le mètre étalon du style de Budden dans le fond et la forme : une musique confession sur des morceaux hors format.

« Find A Way (Whatever It Takes) »

Mood Muzik 2 : Can It Get Any Worse ? (2005) Humeur : dubitative mais combative

Après un passage éclair dans le roster de Roc-A-Fella (alors en pleine érosion interne), Joe Budden se retrouve en 2005 à la case départ : coincé sur Def Jam. L’histoire ne dit pas si Joey, sévèrement atteint à l’époque par sa dépression, était un artiste trop instable pour un label en plein virage pop comme Def Jam, ou si le changement de direction du label les empêchait de promouvoir un rappeur comme Joe. Un artiste pourtant toujours actif, comme en témoigne la sortie durant l’été 2005 de quelques ultimes tentatives de singles, « Fuckin With Me » et « Gangsta Party », produits respectivement par Swizz Beatz et Scott Storch. Des essais de percée grand public en forme de peine perdue : Joe marquera surtout la fin d’année 2005 avec le deuxième volet des Mood Muzik, Can It Get Any Worse ?.
Du pire, cette mixtape/album n’est probablement pas le fruit. Souvent citée comment l’une des meilleures de 2005, Mood Muzik 2 montre un Joe plus confiant dans sa direction artistique. Sur les dix-sept titres de l’opus, une grande majorité est composée de morceaux concepts sans refrain, où il rappe comme un crève la dalle. Entre prise de recul momentanée (« If I Die Tomorrow », « Are You In That Mood Yet ? ») et coup de tête confiant (« Old School Mouse », « Dumb Out »), Joey s’affirme plus que jamais comme un rappeur doué, usant avec maestria de la punchline comme du storytelling (« Three Sides to a Story »). Il se réapproprie avec classe des instrus de Anthony Hamilton et de Cassidy, et rappe intelligemment avec Bill Withers et Staind ou sur des arrangements de Tony! Toni! Toné!. L’intro, reprenant un extrait du « A Song For You » de Donny Hathway (autre chanteur mentalement tourmenté, ce n’est pas un hasard), indique clairement l’intention de Joe avec ce MM2 : satisfaire ses fans en attente d’un The Growth dont cette tape sonne comme un éloge funèbre.

« Are You In That Mood Yet ? »

Mood Muzik 3 : For Better Or For Worse (2007) Humeur : vengeresse et frontale

Free At Last. L’intitulé du deuxième album de Freeway sorti quelques mois plus tôt aurait pu très bien seoir à Joe fin 2007. Libre de toutes obligations envers Def Jam, Joe persiste dans la voie qu’il a ouvert deux ans plus tôt avec le deuxième volet de Mood Muzik. Mais plus que son prédécesseur, MM3 est un véritable album faits de titres inédits, travaillés avec une équipe de production renouvelée, entre les ambiances froides et synthétiques de WMS The Sultan et Shatek et celles plus acoustiques et chaudes de The Klasix et Dub B. Les mélodies rock gagnent en voltage sur « 5th Gear » ou « Invisible Man », les envolées de soul se font plus intenses sur « Dear Diary » et « Long Way To Go », et l’ensemble gagne nettement en véhémence par rapport au précédent volet.
L’impression est nette : Joey a repris du poil de la bête. Entre la narration fournie d’un carré amoureux tragique dans le prenant « Secrets » ou sa performance possédée et virulente sur « Family Reunion », il prend le temps de faire ce qu’il fait le mieux : parler de lui. Confident et repentant sur « All of Me » ou désespéré et au bord de la rupture sur « Hiatus », Joey aborde tout sans retenir sa pudeur, de ses échecs relationnels à son rapport conflictuel avec la notoriété en passant par, évidemment, sa dépression. Une introspection qui lui permet aussi, de gré ou de force, de rompre ses liens avec des figures proches ou majeures de sa carrière : il tacle Jay-Z les deux pieds décollés sur « Talk To Em » comme pour mieux tourner la page Def Jam, rameute pour une dernière fois l’équipe Desert Storm au quasi complet (« Family Reunion », avec A-Team et Fabolous), et rend un dernier hommage à son pote Stack Bundles, tombé sous des balles quelques mois plus tôt (« Send Him Our Love »). Mais il ne s’isole pas pour autant dans la solitude : sur « Warfare », il croise le verbe avec Joell Ortiz, première collaboration posant les bases du futur Slaughterhouse.

« Hiatus »

Halfway House (2008) Santé mentale : en déclin

A l’été 2008, Joey explique : « En interview, tout le monde me demande ce que je pense de l’état actuel du hip-hop, si je pense qu’il est mort ou pas. Mais la question n’est pas de savoir s’il est mort, mais qui l’aurait tué, et quand« . Sur les quinze minutes de « Who Killed Hip-Hop ? », Budden sort un long inventaire des travers du rap, des labels aux rappeurs en passant par les critiques, sans amertume et en n’épargnant personne, y compris lui-même. Sans doute était-ce la meilleure façon pour lui d’exorciser une bonne fois pour toute ses conflits avec l’industrie du disque avant de paver le chemin pour une nouvelle série d’albums, dans lesquels il va s’inspirer de sa propre histoire personnelle pour raconter sa longue chute fictive vers la folie et l’internement.
Premier épisode : Halfway House, référence à ces centres de réhabilitation qui accueillent toxicomanes et personnes atteintes de troubles psychiques, avant ou après l’internement, selon les résultats. Et ceux de Budden ne présagent rien de bon : décrochage avec la réalité sur « Sidetracked », nostalgie naïve d’une enfance plus magique sur « The Soul », rage d’un animal en cage sur « On My Grind ». Le son de l’album épouse cette lente chute. Si les belles boucles soul sont toujours là, elles sont posées sur des rythmiques poudreuses et sonnent plus brouillées qu’auparavant, comme dans « Check Me Out ». Quand aux ambiances rock, elles quittent la brillance des habituelles années 1980 chez Joe pour le psychédélisme des années 70 (on croise Styx et Alice Cooper), la mélancolie du métal des années 2000 (Shinedown et Incubus), ou la craintive détermination de Coldplay, transformé en déni orgueilleux sur « Sidetracked ». Heureusement, l’album n’est pas qu’une longue complainte. Sur « Slaughterhouse », il invite trois autres rappeurs qui ont connu les affres de l’industrie du rap, Crooked I, Joell Ortiz et Royce Da 5’9 », ainsi qu’un rookie finalement relégué en deuxième division, Nino Bless. Production extatique et punchlines à la pelle : le morceau devient le point de départ d’une nouvelle aventure collective pour Joe, et prouve qu’il sait aussi s’amuser de ses propres contradictions. « They say « he a bastard for real », then they see the ass on his girl, so they wonderin’ : « why’s he so mad at the world ? »« , plaisante-t-il sur sa relation avec la video vixen Tahiry.

« Sidetracked »

Padded Room (2009) Santé mentale : en dégénérescence

Pendant l’enregistrement de Padded Room, Joe a probablement du chercher à définir un bon équilibre entre satisfaction de ses supporters et appel du pied au grand public. Une situation funambule déjà sensible sur Halfway House et son single (relégué en bonus), « Touch & Go », réminiscence dépassée du Just Blaze de 2003. Sur Padded Room, Joe commet le même faux-pas avec « The Future », single lambda invitant l’ancien ennemi d’hier, The Game, sur un ersatz d’instru façon Timbaland/Danja. Musicalement moins tranchant que les Mood Muzik ou que Halfway House, ce deuxième album officiel est pourtant mieux construit, en partie grâce à cette trame où l’on écoute Joe glisser peu à peu vers l’aliénation (« In My Sleep », « Exxxes »), l’abandon (« If I Gotta Go », « I Couldn’t Help It »), l’internement (« Do Tell », « Angel In My Life ») et même le jugement final (« Pray For Me »). Il parsème tout de même quelques éclairs de hargne, comme sur « Blood On The Wall » où il répond aux attaques de Prodigy en invoquant 2Pac au refrain, ou sur l’électrique « Adrenaline », sur lequel il déballe l’un des couplets les plus enflammés de sa carrière au son de guitares orageuses. L’album fera un score honorable sans être extraordinaire, confirmant finalement que Joe a peut-être atteint son plafond de verre en terme d’audience, mais qu’il a solidement ancré sa musique chez un public de fidèles.

« If I Gotta Go »

Escape Route (2009) Santé mentale : en abnégation

Escape Route est le plus sombre des albums de Joey. Aucun morceau ne présente un JB bombant fièrement le torse malgré des bleus sur les côtes – sans doute ses besoins en egotrip ont été satisfaits sur l’album de Slaughterhouse, sorti également à l’été 2009. Joe sonne ici comme un lutteur conscient de sa défaite, acculé et dos au mur, acceptant enfin sa fébrilité mentale, mais préparant pourtant son évasion du centre psychiatrique dans lequel il fut enfermé dans Padded Room. L’inconnu Jared F, en charge de la majorité de l’album, offre à Joe une bande son dense, noire et touffue, piochant aussi bien dans les miaulements pop et dépressifs de la chanteuse tchèque Marketa Irglova (« Forgive Me »), les murmures hantées d’Imogen Heap et les violons orientaux de son groupe Frou Frou sur « State of You », ou encore l’urgence baroque de Metallica pour « Freight Train », nouveau récit d’une histoire familiale dramatique et complexe. Sur cette partition opaque, Joe parvient à mélanger l’exercice de style à l’introspection sur des titres comme « World Keeps Spinnin » ou « State of You » avec brio, décrypte ses problèmes de misanthropie sur « Anti », tire le bilan de ses mauvaises habitudes sur « Never » (« Swore I was done with vicodin ’til I changed my mind’s mind, and convinced him it was harmless, just vitamins) », et casse son image d’artiste surmédiatisant sa vie privée sur sa web TV (« No Comment », « State of You »). C’est finalement sur « Good Enough » qu’il synthétise le mieux cette gueule de bois post-dépression : après avoir fait passer sa pilule de Valium avec du rhum, il puise dans ses dernières ressources de courage pour balayer ses désillusions et décider d’être un type non pas assez bien, mais bien meilleur.

« Good Enough »

Mood Muzik 4 : A Turn 4 The Worst (2010) Humeur : résiliente

« I swore it never be another Mood Muzik or it’d be a while, I ain’t in the mood to do it », rappait Joe sur Escape Route. Après son rythme soutenu de sorties entre 2008 et 2009, Joe a ralenti la cadence – au point qu’on attend toujours The Great Escape, l’épilogue qui devait conclure sa série sur l’internement. D’une certaine manière, avec le retour inattendu des Mood Muzik, Joe a donné quelques indications. Le sous-titre de ce quatrième volume, A Turn 4 The Worst, ne ment pas : quelque chose a changé chez Joey. La formule ne bouge pas d’un poil : textes introspectifs et métaphores acerbes, cette fois-ci posés sur des instrus atmosphériques, livrés par un J. Cardim en pleine progression (« Sober Up », « No Idea », « Follow My Lead ») ou un Beewirks très inspiré métal (« 1000 Faces », « Inseparable »). Sur ces ambiances moins pesantes mais toujours intenses, Joe sonne plus apaisé, jusqu’à en être lui-même surpris : « Strangely I’m no longer sad man or angry, shame-ably it pains me, feeling like this just ain’t me« , explique-t-il dans « Black Cloud ». Signe qui ne trompe pas : il ne (se) débat plus avec Dieu, mais lui parle comme à un pote (« I think God will understand that was part of my misery, so instead of « Father forgive me » it’s « Father ya dig me ? »« ). Après avoir invité les auditeurs à être des « compagnons d’infortune », il leur propose sur « Sober Up » de devenir les passagers de son vaisseau vers sa rémission. Joe ne combat plus avec ses démons : il semble leur avoir définitivement tourné le dos, le majeur en l’air, les laissant se manger entre eux. Ni résigné, ni rageur, mais l’esprit tranquille.

« No Idea »

Après des années d’abnégation face à tant d’infortune, qui ont façonné la musique et la plume de Joe, ce soudain apaisement laisse un sentiment paradoxal de sympathie et de perplexité. Sympathie, parce que la rédemption finale de Joe offrait un dénouement rassurant dans l’histoire de sa chute personnelle qu’il racontait sur ses albums. Perplexité, parce qu’on se demande bien où il va pouvoir trouver son inspiration sur son prochain long format, maintenant qu’il a surmonté ses turpitudes. Ses références au sport seront sûrement toujours là – il est d’ailleurs devenu un véritable chroniqueur sportif outre-Atlantique. Ses histoires tumultueuses avec des bombes sexuelles de clips aussi : dans une sordide dispute sur Twitter il y a quelques mois, l’une des plus célèbres, Esther Baxter, l’accusait d’avoir causé une fausse couche après l’avoir frappé. Tout ça ne sera sans doute pas de la matière à introspection, celle qui fascine par tant d’impudeur ou tant de courage, et reflète nos propres doutes et vicissitudes. Mais ne soyons pas égoïstes : Joe a bien assez creusé en lui toutes ces années pour satisfaire notre curiosité auditive, malsaine ou admirative.

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4 commentaires

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  • borsalino,

    Joey reste une valeure sure lyricalement. le somophore de SH va faire tres mal ! #SHADY!

    ps: un goon de rae a punché joe.

  • ViRulent,

    Il a eu seulement un 2e hit après « Pump It Up » selon moi… C’est quand il a eu son altercation avec Raekwon… Punch It Up !!!

  • Guigui,

    Merci.

    Cela fait longtemps que j’attendais une chronique sur Joe Budden car c’est un vrai point d’interrogation ce garçon.
    Un gars qui assume…mais parfois un peu trop.

    Si on reprend toutes sa discographie et ses innombrables freestyle: il y en a peu qui peuvent tenir la distance!

  • Dirty,

    Quelle plume!