L'année rap 2012

(mais d'abord,
un message de notre sponsor)

Les tops
de la rédaction

Raphaël

  1. ScHoolboy Q - Habits & Contradictions
  2. Youssoupha - Noir D****
  3. Kendrick Lamar - good kid, m.A.A.d city
  4. Kaaris - Z.E.R.O.
  5. Freddie Gibbs - Baby Face Killa

Diamantaire

  1. Rick Ross - Rich Forever
  2. Roc Marciano - Reloaded
  3. Lalcko - Les Diamants sont Éternels
  4. Booba - Futur
  5. Niro - Paraplégique

Greg

  1. Quakers - Quakers
  2. Melanin 9 - Magna Carta
  3. Killer Mike & EL-P - R.A.P. Music
  4. Homeboy Sandman - First of a Living Breed
  5. The Herbaliser - There Were Seven

Nicobbl

  1. Bronson Supplies - Blue Chips
  2. Kendrick Lamar - good kid, m.A.A.d city
  3. Le Klub des loosers - La fin de l’espèce
  4. 2 Chainz - Based on a T.R.U. Story
  5. Zoxea - Tout dans la tête

Kiko

  1. Darkstar: The Last - End of the Road
  2. Defenders of Style - Dirty Sterling
  3. Melanin 9 - Magna Carta
  4. The Natural Curriculum - EP 0003
  5. Wordburglar - 3rdburglar

AL

  1. Killer Mike & EL-P - R.A.P. Music
  2. Kendrick Lamar - good kid, m.A.A.d city
  3. Bronson Supplies - Blue Chips
  4. Beneficence - Concrete Soul
  5. Billy Woods - History will absolve me

zo.

  1. Zippo - Bûcheron
  2. La Gale - La Gale
  3. Kyma - Crampes Mentales (Hémisphère Gauche)
  4. Anton Serra - Sales Gones
  5. Hilltop Hoods - Drinking from the Sun

Mehdi

  1. Kendrick Lamar - good kid, m.A.A.d city
  2. Spaceghostpurrp - Mysterious Phonk: The Chronicles of SpaceGhostPurrp
  3. Nas - Life is Good
  4. Niro - Paraplégique
  5. Butter Bullets - Peplum

JB

  1. Kendrick Lamar - good kid, m.A.A.d city
  2. The Alchemist - Russian Roulette
  3. Rick Ross - God Forgives... I Don't
  4. G.O.O.D. Music - Cruel Summer
  5. Ab-Soul - Control System

Lecaptainnemo

  1. Future - Pluto
  2. Kendrick Lamar - good kid, m.A.A.d city
  3. Iamsu! - Kilt
  4. Dom Kennedy - The Yellow Album
  5. 2 Chainz - Based on a T.R.U. Story

David

  1. Kendrick Lamar - good kid, m.A.A.d city
  2. Curren$y - The Stoned Immaculate
  3. Big K.R.I.T. - Live from the Underground
  4. 2 Chainz - Based on a T.R.U. Story
  5. Juvenile - Rejuvenation

Anthokadi

  1. Vald – NQNTMQMQMB
  2. C.Sen – Heure de pointe
  3. Experimental – Armes légales, vol. 2
  4. AlKpote – L’empereur contre-attaque
  5. Sexion d’Assaut – L’apogée

On n'a pas écouté que du rap

Nos autres albums de l'année Sébastien Tellier - My God Is Blue BJ The Chicago Kid - Pineapple Now-Laters Lana del Rey - God bless America Frank Ocean - channel ORANGE Flying Lotus - Until the Quiet Comes Jessie Ware - Devotion Quantic & Alice Russell - Look Around the Corner Godspeed You! Black Emperor - Allelujah! Don’t Bend! Ascend! How To Dress Well - Total Loss

10 instantanés

Kanye West aux BET Awards

Kanye West existe pour fabriquer des événements. Qu'il s'agisse de placer le bon invité au bon endroit (Ghostface Killah dans "New God Flow"), concevoir une tournée homérique avec Jay-Z ou choisir Kim Kardashian comme femme de sa vie. Mais il est aussi resté un rappeur du coin avec un truc à prouver à la terre entière. C'est donc a capella, sans filet, qu'il a décidé de conclure la performance du collectif G.O.O.D. Music aux BET Awards, le 30 juin dernier. Le seul artifice : un dispositif caché dans le sol pour lui permettre de battre la mesure en tapant du pied. Alors oui, et Kanye est un grand maladroit qui en fait toujours des tonnes, mais il prouve ici qu'il lui suffit de peu pour assurer le spectacle. Dans la même situation, parmi tous les rappeurs qui lui sont a priori supérieurs, combien oseraient en faire autant ? — JB

Fuzati, "L’indien" et The Office

Si La fin de l’espèce ne manque pas de références, "L’indien" partage plusieurs points en commun avec la série britannique The Office. Il y a cette même envie de capturer les petites mesquineries, absurdités et rituels du bureau, avec les réunions puantes, les jeunes stagiaires plantureuses en quête de CDI, et autres moments de solitude à la cantine. Un portrait noir et cynique, tout particulièrement adapté à la réalité de l’agence de pubards parisiens. Et quand Fuzati se fait le haut-parleur de ces désillusions, on devine une forme d’autoportrait où les mots ont eu le temps de mûrir. Le casque pleinement enfoncé dans les oreilles un matin plus aigre que doux, le regard perdu dans le vague, on écoute "L’indien" et il prend (encore) une autre saveur. L’autoportrait devient étonnamment universel. "Ici c’est la pression tout le temps, concours de bites permanent, on devrait tous bosser à poil, ça nous ferait gagner du temps." Oui, universel. — Nicobbl

Le sample de Tom Lehrer sur l'album de 2 Chainz

Il ne faut pas se fier aux apparences : 2 Chainz est, bien au delà de sa licence de psychologie obtenue à l'université de l’Alabama, un véritable érudit. Lorsqu'il s'invente dealer le temps d'un morceau, il le fait en utilisant un improbable sample de Tom Lehrer, mathématicien diplômé de Harvard, ancien enseignant du MIT et pianiste/humoriste contestataire. "The Old Dope Peddler" est une comptine satirique composée par Lehrer pour décrire, d'un ton enfantin et joyeux, les méfaits de la drogue dans son quartier durant les années 50. En l'employant comme couplet, 2 Chainz ajoute au caractère sombre de son propos : vendre de la drogue en brisant des milliers de vies ne compte pas, tant que l'argent coule à flots. Lorsque Def Jam a demandé les droits du sample à Lehrer, il a simplement répondu "I grant you MFers permission to sample the song" avant d'ajouter "My regards go out to Mr. Chainz. And may I call him 2?" En définitive, le plus rebelle n'est pas toujours celui qu'on croit. — AL

Les larmes de Lupe, le rire de Keef

Si Chicago est devenu cette année l'un des théâtres les plus agités du rap, Lupe Fiasco et Chief Keef ont personnifié ces masques autrefois utilisés dans la comédie latine. Les cyniques y verront le désespoir d'un artiste à bout de souffle. Qu'importe ce que l'on pense du personnage et de sa musique : les larmes de Fiasco, en pleine émission à la vue de potes emportés par la violence de Chi-City, sont l'un des plus grands moments de sincérité jamais vus chez un rappeur. On comprend mieux qu'il se dise "effrayé" par ce que représente le jeune Keef, mascotte de la drill music en pleine expansion, et dont l'esthétique nourrie de cette brutalité a débordé dans des messages hilares après la mort d'un de ses compétiteurs. Keef pleurera peut-être lui aussi un jour sur un plateau de télévision en revoyant une vieille vidéo de quelques amis décédés. Pour le moment, il sourit comme n'importe quel gamin de 17 ans en route vers la gloire. — Raphaël

Le sens de la déconne intact de De La Soul

On en veut beaucoup à De La Soul de nous avoir planté au deux tiers de la trilogie Art of Intelligence, d’autant que le dernier volet était censé être consacré aux DJ. Pour le reste, il faut reconnaître que le groupe a conservé un solide sens de la déconne. Preuve en est l'iconographie sans fin qui accompagne First Serve, projet loufoque dans lequel Posdnuos alias Plug 1 et Trugoy alias Plug 2 campent deux glandus qui cherchent à percer dans l'industrie du rap, leur carrière passant par toutes les étapes attendues (y compris une séparation temporaire pour une histoire de fesses avec une Française...). Une mosaïque bien barrée, bourrée de références parfois improbables et qui, dans le lot, fait quelques clins d’oeil appuyés à la patrie de Jean-Paul Belmondo, Gustave Eiffel, OSS 117 et la Banque de France. Et en plus, le disque est bon ! — Greg

Vald ou le tag parfait

"Des gens qui me semblaient tout maintenant représentent si peu, ma vie est moins dure que ce que j’ai dans le sli-peu". La gouaille d’un Mac Miller et les yeux débridés d’un Peter Lorre. La lippe flexible d’un Michel Courtemanche et le sourcil outrancier d’un Louie CK. Lui c’est Vald, auteur de quelques-unes des vidéos les plus perchées de l’année et de pistes qui vous font plonger sur le bouton de volume de votre ampli en cas de présence d’enfants aux oreilles chastes. "Ni queue ni tête mais quand même quelques moules béantes" dit la légende du demi-frère français d'Eminem. Hâte de voir ce que ce magma donnera une fois redescendu des années d’amphi et d’amphètes - et merci encore à Yann pour la découverte. — Anthokadi

"Hold up, wait a minute, y’all thought i was finished?!"

On pourrait décomposer l'introduction de l’album de Meek Mill en deux séquences fortes. Dans la première, le rappeur de Philly se la joue étonnamment instrospectif, délaissant la réputation de chien fou un peu gueulard qui lui colle à la peau. Et puis, quand le jingle Maybach Music est lancé à 1’37, le morceau bascule complètement, comme si l’entrée en matière n’avait été qu’une feinte. Le naturel revient au galop lorsque Meek Mill apostrophe littéralement l'auditeur avant de démarrer la deuxième séquence du morceau. Pas de doute, même s'il essaye de se soigner, il aura bien du mal à gommer son hyperactivité. On ne s’en plaindra pas. — Mehdi

Le retour du beat tapé au crayon

Internet est tout de même une belle chose. Sans la toute puissance de la vidéo sur le web, nous serions passé à côté de Alpoko Don. Ce monstre de freestyle qui accompagne ses vocalises puissantes, entre Scarface et Mystikal, d’un simple battement saccadé de crayon. Profitant du succès de ces instants volés, il diffuse deux clips sur le même concept, brut, urgent, transpirant la réalité à grosses gouttes. Le beat frappé au crayon a aussi marqué les cyphers des BET pour ce spécial West Coast légendaire. Dj Quik assène magistralement la rythmique pendant que plusieurs générations californiennes croisent le fer pour la beauté du geste. Le beat au crayon, meilleur allié du talent en 2012. — Lecaptainnemo

Une histoire du rap australien

"As kids we used to pore over the shout-outs section of our favorite artists album artwork". Souvenir de plus d'un amateur de musique qui bien avant qu'Internet permette de connecter X à Y, décortiquait dans les livrets des albums la scène qui le fascinait, quelque soit le genre musical. À nous prendre ainsi par les sentiments, les piliers du rap australien, ultra exposés localement, ne pouvaient qu'avoir la classe en mettant en image tous les MCs de l'Ile Continent qu'ils dédicacent depuis des années. Sincère, exhaustif autant que possible, accompagné d'un site internet qui devient une véritable porte d'entrée sur le rap Aussie, le clip des Hilltop Hoods est un trombinoscope qui anime l'idée de réseau tout en ressuscitant celle de mouvement. "Rattling to the Keys", ou la signature datée au carbone 14 de vingt ans de rap australien. — zo.

Ill, rappeur surréaliste

"Les grands artistes ont du hasard dans leur talent et du talent dans leur hasard." Absence puis fulgurance. Et inversement. L'histoire de Ill, l'artiste, est un amas de complexités duquel dévale un constat simple : l'étincelle ne prévient pas. Et tant pis si elle ne revient pas. Ce soir-là, elle a fait un bras d'honneur à ces cendres froides que sont les affres de la mémoire. 17 mars 2012, réunion – inédite – de trois super héros du rap hexagonal chez le voisin helvète. Ill bafouille l'un de ses plus grands couplets et envoie valdinguer le passé pour embras(s)er le présent. Comme un enfant, comme un grand. Mauvais élève, roi des cours de récré', improvisant sa copie, ses ratés et ses réussites. "Le talent, c'est la lutte contre l'oubli." Ill lutte, à sa façon, encore. Pour l'instant, toujours. — Diamantaire

Best-Of Abcdr

Morad, entretien avec un survivant

Discussion à coeur ouvert avec un pilier fragile de la Scred Connexion.

Here we go yo, so what's the Scenario?

Anthologie mixée des meilleurs scratchs du classique d'A Tribe Called Quest.

iLL, le syndrôme de Fibonacci

Interview belle et émouvante comme un après-midi à Roland Garros.

Joe Budden, chronique(s) d'une dépression

Banc d'essai : quelle mixtape de Joe mérite le Lexomyl d'or ?

20 moments précieux passés avec P. Diddy

Hommage vibrant au plus grand cabotin de l'Histoire du rap.

Duro, l'ingénieur du son aux 300 albums

Inclus : la définition ultime du style Kanye West.

Rocca, le retour du Chief

Note pour nous-mêmes : ne plus jamais sortir d'interviews en plein mois d'août.

On a enfin tapé la discute avec Akhenaton

Et on a beau dire, ça nous a fait quelque chose.

Souvenir : les Beastie Boys à l'Elysée Montmartre

En mémoire d'Adam Yauch.

The World Versus Prince Paul

Retour sur une carrière légendaire en 40 morceaux mixés.

Thibaut de Longeville, le rap français avec des "si"

L'interview qui fait naître des vocations. Ou donne envie de pleurer.

Fred Le Magicien commente son catalogue d'instrus

Dans un monde parfait, il aurait aussi produit "Garcimore".

Les ratés de l'année

7 juin : Un Magicien en évoque un autre, dont la formule magique est "tchh tchh". Ça tombe bien, il doit nous conter ses meilleurs tours dans la foulée. Enfin, devait. Le combo messagerie/77 nous a mis KO.

21 juin : Dernière interview du jour pour Talib Kweli. Mais il est trop tard. L'équipe presse nous coupe. Le magazine précédent a, pour sa part, eu tout le temps de lui demander s'il comptait s'acheter une montre, ou à quoi ressemble un alien...

3 juillet : Une musicienne anonyme de la tournée Watch The Throne accepte de nous donner une interview. Problème : après deux minutes de discussion, elle annonce qu'elle ne peut en fait rien nous dire. Rageant.

15 novembre : Joey Bada$$ et sa clique de Pro Era passent par la case Bellevilloise. Quelques instants avant de débuter l’interview, le gamin s’en va jouer quelques notes de piano… la voix défoncée, il préfère finalement s’esquiver pour "retrouver sa chambre d’hôtel." Sérieusement…

Ça devait être pour 2012 : un article sur le recours à la langue française dans le rap ricain, de De La Soul à Above the Law en passant par les Beastie Boys et DJ Shadow... Ce sera pour 2013. Idées de références planquées bienvenues.

Et aussi...

"50 punchlines qui n'ont pu être écrites que dans les années 90" : les meilleures références à Edith Cresson, au Bi-Bop et à Jacques Crozemarie dans le rap français. Avouez que ça fait rêver.

Pochettes
de l'année

Revue de presse

Why the Fat Boys still matter Nourriture, rap, humour, beatboxing et onomatopées : que reste t'il des Fat Boys, près de 25 ans après leur dernier éclat, le featuring de Freddy Krueger lui-même sur la chanson titre du Cauchemar de Freddy ?

French Montana, Homecoming
Retour au pays et choc culturel pour un enfant de Casablanca devenu rappeur dans le Bronx. Des photos magnifiques et un portrait touchant de French Montana, à 6000 kilomètres du clip de "Pop That".

Les interviews de Nardwuar
Danny Brown, Juicy J ou MGK : Nardwuar a offert un hilarant cru 2012 d'entrevues vidéos. Il faut s'y faire : le meilleur intervieweur du monde est un canadien qui s'habille comme un lord écossais sous MDMA.

The Man Who Charged Himself With Murder
Consumé par des remords incessants, G-Dep, ancien protégé de Puff Daddy, décide d'avouer avoir tiré sur un homme près de vingt ans auparavant. Récit passionnant d'un homme aux prises avec ses démons.

Booba et le marxisme
On n’a jamais compris si, dans "Ma définition", Booba disait "à un degré cinq" ou "à 1,5 degré", ni si ça avait (vraiment) du sens. De toute façon, de la part de quelqu'un qui évoque "Enzo" Morricone et "Gérard" Pasqua... Hum, bon. Ce qui est sûr, c’est que la visée de l’homme à la carabine a fait mouche et est à prendre, elle, au millième degré.

Anthony Bourdain: No Reservations @ Crown Heights
Plongée au cœur de Crown Heights à Brooklyn, avec Michael K.Williams en guide, la meilleure des cuisines caribéennes… et un invité surprise. Mais surtout une irrésistible envie de prendre un billet d’avion.

Hall of Game: Classic Material
Andrew Nosnitsky s’interroge sur la dictature du classique dans laquelle nous sommes emprisonnés et en profite pour poser une question essentielle : Illmatic fera t-il éternellement figure de baromètre auquel l’ensemble des albums devront être comparés ?

Pure Baking Soda
Fin 2011, ce repaire de vidéos/sons est passé au stade 2. Mi-David Simon du game, mi-Peter Falk du Facebook des proches, le blog empile les anecdotes jusqu’à ce qu'une direction artistique fasse sens. A suivre en 2013.

The House That Hova Built
Le New York Times envoie Zadie Smith, auteur acclamée de Sourires de Loup et de De la beauté, dresser le portrait de Jay-Z. Rencontre toute simple, au troquet du coin, entre deux monuments contemporains.

Meet Chief Keef
Comment un gosse de 16 ans est devenu la nouvelle idole du rap en 2012. Premier grand portrait de Chief Keef dans un média généraliste. Effet boule de neige garanti.

The History of Video Games
De Asteroids à la PS3, un vertigineux montage de 50 jeux vidéo dont la musique a été samplée dans le rap. Où l'on apprend notamment que "Money, Cash, Hoes" reprendrait quatre notes de Golden Axe. Fou.

American Mozart
L'un des portraits définitifs de Kanye West (avec la bénédiction de Rakim himself), et un carnet de bord passionnant de la tournée Watch The Throne.

Mixtapes de l'année

French Montana - Mac & Cheese 3

Posse cuts, singles qui tâchent, vidéos YouTube : en 2012, French Montana a été partout. Le monde espérait l'album Excuse My French, il sera finalement repoussé l’année prochaine, mais le plus français des rappeurs new yorkais a tout de même sorti un gros morceau avec la suite de sa série Mac & Cheese. Le choix des productions est réussi, la formule marche très bien et l’attente se fait moins longue. Après un long hiatus suite à la mort de Dipset, l’esprit de New York revient enfin.

Fabolous - The Soul Tape 2

Fabolous est un excellent rappeur avec une sale manie : celle de plomber ses albums avec des morceaux aseptisés (même si Loso’s Way avait rectifié le tir). Aucun risque avec ce second volet de sa Soul Tape, où tous les samples sont permis et où il peut donner libre cours à ce rap cinématographique qui lui sied à merveille. Loso se bonifie avec les années et approche sans doute, d’un point de vue strictement musical, du sommet de sa carrière.

Big Sean - Detroit

Dans le passé, Big Sean nous laissait indifférent. L'album Finally Famous comportait son lot de bons moments mais tombait trop régulièrement dans le cabotinage. Pire, sur "Mercy", il fallait toute la bonne volonté de ses petits camarades pour nous faire oublier ses effroyables jeux de mots. Avec Detroit, Big Sean s’affranchit de l’ombre de Kanye West pour aller taper la balle avec Kendrick Lamar, Juicy J ou encore Young Jeezy. Une mise en bouche salvatrice avant le prochain album.

Bronson Supplies - Blue Chips

Sur le papier, l’association entre le chef aux bons mots Action Bronson et le producteur ultra créatif Party Supplies promettait d’envoyer du bois. Dans les faits, Blue Chips est plusieurs crans au-dessus des attentes. Il condense brillamment deux univers : l’éclectisme un peu barré de Party Supplies avec l’humour gras du gros cuistot, ses références à la bouffe, à l’herbe, aux seconds couteaux et aux femmes. Financé en sous-marin par Reebok, il efface des mémoires le gentil nanard de Ron Shelton et William Friedkin. Indispensable à plus d’un titre.

Gucci Mane - Trap God

Gucci Mane a frappé fort cette année avec trois mixtapes de haute tenue, accompagnées d’une légion de vidéos et d’apparitions diverses bien senties. Point culminant de ce retour en puissance, Trap God retrouve toute la verve et la nonchalance qui ont forgé le style Gucci Mane. Après un léger passage à vide collé à sa vie tumultueuse, le trappeur originel revient au centre du jeu. Les meilleurs producteurs sont avec lui et les collaborations avec Future ou Young Scooter ne nous feront pas mentir. Le "Dieu du Piège" est de nouveau parmi nous.

Slaughterhouse - On the House

Sans surprise, l'album de Slaughterhouse chez Eminem a été un pétard mouillé. Des singles foireux et une direction artistique hasardeuse (une mauvaise habitude, M. Mathers) ont eu raison des minces espoirs suscités par le fameux "Shady BET Cypher". Une longue démonstration de bravoure que l'on retrouve, heureusement, sur la mixtape On The House. Entre récupération d'instrus connus et morceaux inédits (l'excellent "Juggernauts"), le quartet têtu rappe à tue-tête des egotrips musclés et complexes. C'est ni hype, ni vendeur, mais complètement efficace.

Les meilleurs livres

Karim Hammou
Une histoire du rap en France

Ça commence comme ça : "Amateur de rap depuis le milieu des années 1990, la situation de cet univers au début des années 2000 m’intrigue." Intrigué(e) par l’intrigue ? C’est le moment de se mettre un peu à l’histoire et à la sociologie. Au début elle est froide, mais après, elle est bonne. On en reparlera en 2013.

Craig Marks,
Rob Tannenbaum
I Want My MTV

Sexe, drogue et brushings improbables. Raconté par animateurs, clippeurs et artistes, cet historique passionnant de la révolution MTV est surtout un recueil d'anecdotes monstrueuses. Mention spéciale au "week-end Van Halen" et au récit d'un tournage chaotique pour Jazzy Jeff et Will Smith, avec leur hôte Mike Tyson.

Sylvain Bertot
Rap, hip-hop

"C'est ce que ce livre souhaiterait prouver : de nombreux albums hip-hop pèsent une tonne. Leur impact est majeur, ils sont d'une importance capitale." Chroniques à picorer pour l’apéro, petite interview en entrée, mise en perspective introductive en plat de résistance, et pour le buffet de desserts, c’est ici.

Pharrell
Places and Spaces
I've Been

Sur une formule similaire à Decoded, Pharrell décortique sa carrière, livre ses inspirations et échange avec plusieurs personnalités qui l'ont marqué. L'ouvrage permet de mieux appréhender les différentes facettes du personnage et résume plutôt bien son esthétique, quelque part entre The Virgin Suicides et Naruto.

Clips de l'année

Les Jouailliers - "Puterobo"

"It's hard out here for a pimp" chantait Three 6 Mafia. Eh ben les gars, vous n'avez pas encore vécu sous une gynocratie. De belles images, plein d'idées et de l'engagement.

2 Chainz ft. Kanye West - "Birthday Song"

Surréalisme, steady cam et gros fessiers : si Stanley Kubrick avait réalisé un clip de rap, ça aurait peut-être ressemblé à ça.

Danny Brown - "Grown Up"

Quand espièglerie et malice font passer salacerie et vice. Inclus : la réponse à la dentition inégale de Danny Brown.

Concerts de l'année

Watch The Throne (1e juin, Paris Omnisport de Paris Bercy)

A quoi ressemble le point d'intersection entre professionalisme, ambition et pur entertainment ? Probablement au moment où les lumières se sont éteintes sur Bercy, le 1e juin vers 21 heures. On a bien essayé de mettre des mots sur le spectacle hypnotique qui suivra, mais c'est Ill des X-Men qui résumera le mieux notre ahurissement après avoir vu Jay-Z et Kanye West transpirer pendant deux heures et onze "Ni**as in Paris" : "Quel est le prix de la position qu'ils ont aujourd'hui ? Est-ce qu'on connaît le vrai prix d'aller aussi loin ?" Six mois plus tard, on n'a toujours pas la réponse.

La Rumeur (8 novembre, Olympia)

Recette d’un anniversaire réussi : une brochette d’invités triés sur le volet, entre fidèles (Le Téléphone Arabe) et revenants (Sheryo), un historique chargé de coups de maîtres et de coups durs, et un lieu un peu mythique. La Rumeur a soufflé ses quinze bougies à l’Olympia, quinze années de rap et des tranches de vie articulées autour de quatre albums et volets. Sans surprise, cette soirée d’anniversaire était à l’image du groupe : avec ses outrances, ses excès et sa vision du rap. "Intègre parce que intégriste."

TechN9ne (30 novembre, Lyon)

Dans une ambiance martiale et démoniaque, Tech N9ne a livré un show généreux, au jeu de scène parfaitement rodé. C’était vivant, puissant et pas du tout gueulard malgré l’énergie qu’il mettait dans ses couplets. En une bonne heure et demie, il a donné un large aperçu de son répertoire dantesque, piochant aussi bien dans ses premiers albums que dans les plus récents. Avec son charisme et ses mimiques de possédé, l’expérience tenait parfois plus de l’incantation vaudou que du concert.

Milk, Coffee and Sugar (7 décembre, La Bellevilloise)

Le rap français, ça peut aussi être ça : une salle pleine à craquer, un public en grande partie féminin, des cravates, du sourire et du sens. Avec sur scène des cuivres, des percussions et une direction artistique aux petits oignons. Gaël Faye et Edgar Sekloka en maîtres de cérémonie et une belle brochette d’invités au diapason - mention spéciale pour Sly, brillant du début à la fin. 2h30 de spectacle pour une franche réussite : le rap français, dans toute sa diversité, se porte très bien. On guette avec encore plus d’intérêt la prochaine étape discographique de Milk, Coffee and Sugar.

Can I Kick It? (23 septembre, Bataclan)

Troisième édition parisienne de Can I Kick it? qui confirme son statut de rendez-vous éclectique du rap français. Au programme, un défi : faire cohabiter le temps d'une soirée marathon au Bataclan les genres et les époques, de Flynt, Oxmo, Triptik, ou les X-Men à Jazzy Bazz, Deen Burbigo, 3010, A2H ou Taïpan, tout en évitant l’écueil du plateau fourre-tout sans cohérence. A l'arrivée, un public venu de tous horizons et une nuit de bonne ambiance dont on ressort heureux en ayant pu apprécier un large panel de ce que le rap hexagonal a à offrir de plus convaincant.

Kalash et La Canaille (28 juin, Montreuil)

Explosion à Montreuil, ville en pleine mutation, à l'instar des voisins de Kalash qui viennent y déverser leur rap-rock. On pourrait croire que Coup?K et Jack Mes' ont grandi, se sont rangés côté trentenaire/quadra'. Bedaine et guitares en lieu et place des sessions freestyles ? Pas exactement. Car chez Kalash, prendre de l'âge, c'est certes mettre une dose de rock dans son rap, et transformer des morceaux en chansons. Mais au-delà de la mutation musicale, ce sont des kilomètres de vie et de scène qui se révèlent en concert, avec un Coup?K qui n'a rien perdu de ses talents d'improvisateur et un Jack Mes' plus déjanté que jamais. Quant à La Canaille, elle fait sa maraude à domicile et propulse le chant révolutionnaire de 1865 en l'an 2012, avec un Marc Nammour armé de charisme et de détermination. Montreuil a beau changer, elle a toujours le sang chaud et le regard perspicace.

Les douze de 2012

Kendrick Lamar

Artiste émergent du chaos Internet il y a trois ans, Kendrick Lamar n'aurait pu être qu'une bulle spéculative parmi d'autres. A la place, le rappeur de Compton a progressivement imposé sa voix, d'albums gratuits en chefs d'oeuvre ponctuels, jusqu'à la consécration good kid, m.A.A.d. city. Maîtrisé de bout en bout, le disque rappelle que commentaire social, goût du risque et succès public peuvent encore aller de pair. Exigeant, instinctif, aventureux, bref, rappeur total, Kendrick Lamar touche du doigt cette denrée rare qu'est l'unanimité. L'avenir dira s'il peut supporter un tel fardeau.

Youssoupha

Dans le premier "Gestelude" de Noir D****, Youssoupha affirme qu'il est "négligé des journalistes". Une rime aujourd'hui anachronique, car depuis le début d'année, Youssoupha est devenu un des rappeurs les plus cotés dans les médias. Il y a de quoi : il a cumulé succès critique et commercial, et apparitions multiples, de La Fouine à Ox' en passant par Nakk. Une consécration souvent indélicate pour un rappeur. Youss s'en accommode par un de ses fameux gestes, celui-ci tout en équilibre : "le but c'est de rester authentique, pas de rester pauvre."

Action Bronson

Si 2011 était l'année de la révélation, alors 2012 était l'année de la confirmation. Après l'indispensable Dr. Lecter, Action Bronson a tombé le masque et enchaîné deux albums gratuits qui valaient chers : Blue Chips et Rare Chandeliers. Avec Party Supplies et Alchemist en architectes sonores, le cousin caché de Gimli a su imposer son style décomplexé et imposant, enrichi d'une blinde de références et idées inattendues. Désormais sous la coupe de Paul Rosenberg, le gros cuistot est une des figures majeures de l'année écoulée. Et on devine qu'il sera encore plus incontournable l'année prochaine.

Niro

En 2012, rares ont été les projets de rap français sur lesquels Niro n’a pas (im)posé son empreinte. Aux côtés de La Fouine, entre Mctyer et Joke, en compagnie de Zesau, Rim-k, Sadek ou encore Hype et Sazamyzy, le rappeur de Blois a systématiquement livré un couplet impeccable, se faisant un plaisir d’éclipser ses hôtes au passage. Mieux, avec Paraplégique, il a prouvé qu’il tenait largement la distance sur un long format, livrant plusieurs morceaux ("Vie de gangsta", "Père Fourra") qui feront assurément date.

Chief Keef

Chicago a été la ville la plus importante du rap en 2012. Associé à sa clique GBE et aux productions de Young Chop, Chief Keef est devenu le porte drapeau de cette nouvelle génération de rappeurs sans complexe, jonglant facilement entre la rue, Instagram et les vidéos YouTube. Adoubé par les plus grands, il ouvre une nouvelle ère avec son album Finally Rich, le rendant indispensable pour les années à venir en imposant son style rugueux, juvénile et transgressif.

Booba

Une avance de 500 000 euros, un paquet de rimes pour Brams, 23 interviews, 2 clins d'oeil à Dragon Ball Z, 10 au bled, 17 à ta maman, une bonne douzaine de phases recyclées, une dizaine d'autres qui restent gravées dans le crâne, 2 clashs, quelques fails, 51K en première semaine, beaucoup de billets verts, et une question sur toutes les lèvres : qu'est-ce j'vais faire de euh... Booba, il est sur le déclin alors ou pas ?

Ils ont aussi marqué l'année

Hit-Boy "Ni**as In Paris" n'était pas un coup. Des hits, ce garçon en a livré à foison en 2012, de G.O.O.D. Music à A$AP Rocky. Nemir qui, avec Ailleurs, confirme qu’il est un rappeur attachant. 2 Chainz Preuve vivante que la vraie vie commence à 36 ans. I Self Devine pour son album The Sound of Low Class Amerika et les quatre mixtapes gratuites qui l'accompagnaient. Kaaris A deux doigts (de pied) de faire partie de la liste des 12 grâce à son Z.E.R.O. et son couplet sur "Kalash". Lucio Bukowski, à l'écriture increvable, et ça ne semble être qu'un début. Melanin 9 Superbe premier album solo pour le Londonien. Dans le registre, peu ont fait mieux ces dernières années. Zoxea & Busta Flex Les années défilent mais ils restent toujours des reustas. Mysa toujours enfermé dehors (en Moselle en plus !), et pas prêt de rentrer dans le rang. Schoolboy Q et Ab-Soul, dont les albums respectifs tiennent la dragée haute à celui de leur compère Kendrick Lamar. Rick Ross Une excellente mixtape, un album solide, deux attaques : Rozay aura le droit de souffler en 2013. Nacho Picasso & Blue Sky Black Death Une des collaborations les plus productives de l'année fut aussi une des plus créatives. Kilogrammes "Bon qu'à ça", "Apocalypto", "Gestelude 1" : le secret le mieux garder du beatmaking français ? Big K.R.I.T Il a pris l'autoroute de la consécration avec son premier album Live from the Underground. Sa Cadillac n'a pas fini de rouler.

Future

L’année 2012 a encore franchi allègrement de nombreuses frontières techniques du rap. Après la formule Drake, c’est au tour de Future d’utiliser ce grand mélange des genres pour obtenir un style à part, entre chant du futur et rap à la rupture. Il a été de tous les castings, avec tous les artistes en place pour apporter sa science du refrain imparable. Avec Pluto, puis sa version 3D, il affirme son style sur long format. Il se pourrait que Future ait passé le mur du son en 2012.

El-P

El-P résume son année en un tweet et un simple constat : oui, c'est bien à lui qu'on doit deux des albums les plus intéressants de 2012 : Cancer 4 Cure opus solo, sombre, énergique, captivant et R.A.P Music de Killer Mike, qui vient définitivement l'asseoir comme l'un des meilleurs producteurs actuel. Lorsqu'en plus il nous annonce au détour d'une conversation qu'il est question qu'il collabore avec Eminem, on ne peut s'empêcher de penser que 2013 risque fort d'être encore, un peu, l'année d'El-Producto.

Harry Fraud

Le jeune New Yorkais n’a pas chômé cette année, entre champions de l’indépendance (Action Bronson, Mr MFN eXquire, Smoke DZA) et grosses têtes bien en vue (French Montana, Wiz Khalifa, Rick Ross). En retravaillant à sa manière des samples grillés jusqu’à la corde ou en défrichant de nouveaux terrains de jeu, Harry Fraud offre de nouvelles perspectives à une musique souvent en perte de créativité. Ses collaborations avec French Montana redonnent à New York des couleurs qu’elle n’avait pas vu depuis bien longtemps. "La Musica De Harry Fraud" n’a pas finie de résonner.

Sean Price

Vu l'attente qu'il avait suscitée, on pouvait se dire que Mic Tyson allait permettre à Sean Price de passer à un autre niveau de notoriété. Manifestement, c'est raté. Pas d'ouvertures ou d'expérimentations, c'est du Ruck dans le texte : marrant, vulgaire, brutal, bordélique. Les fans sont ravis. Surtout que Sean P a occupé le terrain médiatique en 2012, non plus en apparaissant sur tous les projets comme il y a quelques années, mais en multipliant les vidéos complètement barrées. En voilà un qu'on est vraiment pas pressés de voir à la retraite.

Oster Lapwass

Il y a deux OL à Lyon et la ville lumière tient enfin son art né des ombres. Une rue, une porte, d’immenses volées de marches casse-pattes, LA piaule. Celle des vidéos en noir et blanc, du canapé, des lunettes striées et des bonnets à tête d’ours blanc. Des bouts de pilon, une mezzanine, un Mac, des Post-it le long d’une vitre hostile à l’Ajax. Et Oster Lapwass, RZA lyonnais qui s’ignore, apprenti dompteur des fauves de l’Animalerie, tireur de ficelles depuis dix ans. Une Mecque à suivre.

Mike Will Made It

Balades pour Future, mortiers pour Gucci Mane et singles foudroyants pour 2 Chainz : Mike WiLL Made It aurait pu s'appeler cette année Mike WiLL Did It. Car il l'a fait : Mike a imposé sa musique faite de basses poisseuses, de rythmiques coups-de-fouets, d'effets sous-marins, et de mélodies azote-liquides, si glaciales qu'elles sont bouillantes. Du minimalisme sordide de "Plain Jane" au romantisme léger de "Turn On The Lights", Mike WiLL a justifié le nom de sa société de production, EarDrummers. Jeu de mot intraduisible sans une paraphrase éloquente : "batteurs de tympan".

En vrac

On a aimé

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On a moins aimé

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