"La basilique à l’horizon" Tedax Max, Plavace, Laws Babyface : renouveau du côté de Lyon

D’un oeil extérieur, le rap lyonnais semble toujours avoir fonctionné par cycles : un son et un collectif émergent, avant de passer le relais au suivant – non sans qu’existent des ponts entre ces différentes générations, comme l’a par exemple illustré la connexion entre Lucio Bukowski, Gouap et Oster Lapwass sur « Gálapagos ». Il y a eu L’Animalerie, il y a eu Lyonzon, puis l’année 2021 a été l’occasion d’observer l’émergence d’un nouveau courant, autour d’artistes comme Plavace, Tedax Max ou Laws Babyface.

Ces rappeurs ont en commun de produire une musique plus que jamais ancrée entre Rhône et Saône, comme Tedax Max le martèle avec constance  : « De rue Paul Bert à Place Voltaire tu connais le corner. » Il suffit d’observer les photographies qui accompagnent les deux disques du groupe Plavace, réalisées par Sandra Gomes, véritables hommages visuels aux rouilleurs de la capitale du 69. L’épicentre de la secousse se trouve à la Guillotière : n’en déplaise à certains pitres médiatiques, le quartier des berges du Rhône est aussi et surtout le creuset dont sortent certains des MCs les plus enthousiasmants à avoir émergé de la capitale des Gones.

Tous proposent un rap de centre-ville qui transpire l’amour de la rime et de la performance. bardé de parler lyonnais et de références qui vont et viennent entre New York et la place Bellecour. Il y a une certaine orthodoxie dans leur manière de poser et dans les productions qu’ils choisissent – comme celle de “Babylone” de Laws Babyface, éclairée par une boucle que n’aurait pas reniée Alchemist. “L’essence du rap”, dirait un puriste resté bloqué quelque part en 2012 – mais cette pureté dans la forme s’accompagne d’une fraîcheur et d’une énergie sans retenue. Est-il encore nécessaire de mettre Lyon « Sur la carte » ? La relève, en tout cas, est assurée. – Beufa