Avatars Sameer Ahmad, le bon et le truand

Le Montpelliérain continue sa visite de l’Amérique en multipliant les avatars. Après Un amour suprême part. 1 et son jazz de G’s sous les traits du rappeur romantique Jovontae traînant son blues dans le bayou d’un Mississippi jusqu’aux skateparks de la côte Pacifique, après son épisode en nom propre dans les tristes collines d’un cimetière indien gigantesque sur Apaches, c’est au tour d’Ezekiel d’allumer les mèches courtes d’Un amour suprême part. 2. Le pendant Big Boi/Booba du duo qu’il forme avec Jovontae, plus spontané et provocateur que son camarade de ride. Un OutKast à la française sans passe-passe, un Lunatic en planches de skate, loin de la grisaille banlieusarde parisienne. Zeki’ se promène dans une Amérique longeant la frontière mexicaine dans une révolution culturelle prenant sa source dans un western de Sergio Leone, les chansons de Ray Manzarek et Jim Morrison, dans une Californie très proche du film Inherent Vice. Entre vagues déroulantes à un quart d’heure de bus et un désert urbain décoré de fresques à la mémoire d’un griot d’Érythrée. Une deuxième partie qui rejoindra, en cet automne 2020, sa première dans un objet bien réel (CD, vinyle et cassette mis en image par Hector de La Vallée) où des références exigeantes complètent les visions éthérées de Sameer Ahmad. Un puzzle de mots et de pensées sacrées à reconstituer au fil des écoutes. — JuldelaVirgule