Nos rappeurs ont du talent Les 10 pires phases du rap francophone en 2020

Pas assez débiles pour être géniales, trop nulles pour être des punchlines, voici une sélection de ce que le rap français nous a infligé en 2020. Avec beaucoup d’amour quand même.

  • Jul – « Je mets le maillot du Japon mais je vais pas parler chinois. » Calculer le racisme anti-asiatique n’est pas la priorité du rap d’un pays qui a aussi produit Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu.
  • Maes – « On tient le bloc ils tiennent des zizis. »
  • Dinos – « Déçu de la vie comme une femme enceinte d’un viol. » Comme diraient Bigflo et Oli : « ah c’est dommage ». Mais le pire c’est que c’est en pré-refrain, donc répété quatre fois.
  • Nekfeu – « Je pensais pas qu’on s’ignorerait comme Simone à cause du montant. » Simone Signoret, Yves Montand, l’argent, la musique, les embrouilles, etc. Les jeux de mots 1re L, va pour un album du S-Crew, mais pas sur Adios Bahamas… Le plus fatigant restent les explications émerveillées de ses fans persuadés que ceux qui n’ont pas la même bouche bée qu’eux c’est qu’ils n’ont pas compris. Alors que si, justement. Pas responsable des bouffons qui l’écoutent, mais là un peu quand même.
  • Zola – « Les condés collent aux fesses comme le PQ quand j’me relève (gang). » Heureusement, il y a un couplet de SCH avant, et l’album est court. Plus sérieusement, évidemment que ce n’est pas pour les paroles que Zola est écouté mais pour le turn-up comme disent les jeunes.
  • Alpha Wann – « J’suis comme les Ouïghours, j’suis toujours concentré. » Son compère Nekfeu avait fait « j’me suis mouillé comme la France au Rwanda » dans « Nouvel homme » au beau milieu d’une digression amoureuse. Manière d’attirer l’attention sur le problème en l’évoquant ou punchline maladroite ? Dans le genre les saillies de Kalash Criminel sont quand même moins gênantes. C’est là où, malgré leur musique solide ces dernières années, on se rappelle qu’ils viennent des Rap Contenders.
  • Booba – « L’égalité des sexes c’est bien mais B2O n’fait pas l’ménage / Féministe, colonialiste, viens pas si ça finit en “iste”. » Nul. « Va me faire un steak frites », c’était marrant au moins.
  • Maes – « Je suis dans une sacrée salade, il me faut deux avocats. »
  • Django – « Et la psyché c’est très sérieux, viens pas me dire qu’avoir deux pères c’est stable. » La stabilité, c’est surtout ne pas passer du proto-Nekfeu au sous-Freeze Corleone, mais chacun ses avis.
  • Niska – « Un pied dans le bendo un pied dans le showbiz / J’baise des ni*fous et des journalistes. » Le son défonce (enfin, un feat. avec 13 Block) mais le respect des femmes noires, on le sait, n’est clairement pas la priorité de Niska – les journalistes elles, ne sont pas désignées par un terme injurieux. Disiz s’en est moins bien sorti (mais c’était en interview).
  • Hors compétition : Maka – « On découpe comme Samuel Paty sans empathie. » Résolument d’hyper mauvais goût et complètement con, mais de la prison ferme pour apologie du terrorisme c’était peut-être exagéré. — Manue