Voix suprême Le retour de Lalcko aux affaires

Après des années de silence presque total, Lalcko est revenu aux affaires en 2020, et pas qu’à moitié. Les premiers signes de son retour sont apparus en fin d’année passée, puis ce fut un flux intense durant quelques mois. En premier lieu, il a revalorisé son riche catalogue sur les plateformes d’écoute, ainsi retrouve-t-on désormais Diamant noir, Diamants de conflit et L’Eau lave mais l’argent rend propre, mais aussi plusieurs compilations de morceaux mêlant inédits et classiques. En plus de cela, le rappeur désormais installé au Cameroun a dévoilé un album que l’on n’osait même plus espérer. Aussi dense que ses précédents projets, B.A.G.S, paru en mars, laisse entendre des inspirations variées et des changements de styles déconcertants pour certains. L’écriture sophistiquée de L.a.l est mise au service de sa recherche de liberté, et celle-ci se traduit par une interprétation sans filet. Alors il se fait offre de proposition : des flows neufs, des instrus surprenants, des rythmes inattendus, du spoken wordB.A.G.S est un album pluriel. Les sonorités et la relative légèreté de certaines mélodies le rendent accessible à l’oreille, et plaisant même pour le novice. Cependant derrière l’écorce, le tronc et la sève de Lalcko demeurent d’une richesse sans pareil. Les références sont surabondantes, l’esprit est riche, la pensée vogue entre réflexions complexes et expressions spontanées de celle-ci… Et il faut être familier de sa discographie pour en saisir certains aspects. C’était donc une riche idée de dépoussiérer certains classiques en début d’année avant de sortir ce disque. À chacun maintenant de choisir s’il veut ou non se mouiller la nuque avant de plonger dans B.A.G.S. — B2